Ramiro
"Dans Ramiro, seul le personnage principal a été imaginé : l’époque, le cadre, les évènements, les objets et jusqu’aux mots qu’on prononce sont, ici, ceux de l’Histoire, ceux de la Vie, même pas reconstitués : ressuscités, ramenés à la lumière, comme ils étaient, comme ils sont, car c’est le lecteur qui rejoint la route de Compostelle, qui retrouve le quotidien de ce temps-là, qui plonge, enfin, dans l’univers de William Vance, journaliste du dessin, reporter de l’Histoire, cinéaste fidèle d’un passé ressurgi" le regretté Michel Greg
987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Espagne Magazine - Femmes d'aujourd'hui
Depuis plus d’un siècle, la "reconquista" oppose les rois chrétiens espagnols à l’occupant musulman. Les villes passent et repassent des uns aux autres, au gré des batailles. En juillet 1195, le roi de Castille lance ses soldats à l’assaut des Maures. Les Castillans seront vaincus et beaucoup de ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer une armure seront tués. Le jeune et fougueux Ramiro fait partie de ces pauvres, mais ses compagnons d’armes sont prêts à donner leur vie pour lui. Qui est-il, que sait-il ou que possède-t-il pour être protégé à ce point ?
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Date de parution | Janvier 1977 |
Statut histoire | Série terminée 9 tomes parus |
Les avis
Une des rares séries de Vance que je n’avais pas lues. Et bien c’est chose faite suite à la sortie en cette fin d’année 2023 d’une magnifique intégrale regroupant les 9 tomes publiés en albums, ainsi que les tomes 10 et 11 qui n’avaient été édités à ma connaissance qu’une seule foi dans l’intégrale "Tout Vance" sortie en 2011, il s’agit de "la Louve d'Arnac" et "la Tour d'Arnac". L’histoire ce place en pleine Reconquista espagnole, à la fin du XIIème siècle, et l’on suit les aventures d’un bâtard d’un des rois des royaumes chrétiens. À savoir que cette intégrale reprend les histoires telles qu’elles ont été publiées en albums, et non pas telles qu’elles ont été prépubliées dans le magazine Femme d’Aujourd’hui. Et elles ont été beaucoup remaniées. On note aussi l’absence totale des dossiers, dessins explicatifs qu’il y avait à l’origine. Lorsque je vois le petit mot de Greg dans la fiche de présentation de l’album, parlant d’un récit très historique, où tout est vrai, cela me faire sourire. Je m’explique. Je ne doute pas qu’à l’époque, dans les années 70, les séries historiques se faisaient rares. Et c’était assez novateur de faire ça. Et d’intégrer beaucoup de notes et de références au contexte dans lequel se passe l’intrigue. Mais honnêtement, dès le 1er cycle de plusieurs albums (donc le tome 3), on a quand même un Espagnol qui part en Amérique et en revient marié, et avec sa femme amérindienne… bon… même si théoriquement ce n’est pas impossible, on est loin de l’historique quand même… Sûrement que dans la version de Femme d’Aujourd’hui avec tous les à côtés qui donnaient des précisions, le sentiment et le ressenti devait être différent. Dans tous les cas, j’ai vraiment ressenti les prémices de ce qui donnera par la suite la collection Vécu chez Glénat qui dans les années 80 et 90 se spécialisera dans ce genre de récit. Le scénario est vraiment agréable à lire, mais surtout, le dessin de Vance est un pur plaisir, il atteint dans cette série une vraie maturité, sans fausse note, c’est un plaisir à chaque instant de se plonger dans ses planches. Je conseille vraiment à tous les amateurs du dessin de Vance, ou à tous les amateurs de BD d’aventure historique, mêlant la petite histoire et la grande histoire. J’aurais pu mettre 5 étoiles pour culte, mais Ramiro est clairement passé à côté de son public, alors que c’est une série pionnière dans son genre, aventure historique, avec une histoire à suivre sur plusieurs tomes. Elle est arrivée peut être trop tôt et au mauvais endroit (Femme d’Aujourd’hui n’était pas l’idéal pour se faire remarquer des lecteurs de BD).
Ramiro est une série à l'ancienne qui ne peut pas laisser insensible un grand fan de XIII comme moi. Vance signe là un scénario (avec Stoquart) au canevas assez classique de la proie (6 premiers albums) puis du chasseur (au service du roi Alphonse) assez complexe à cause du contexte historique espagnol pas très connu du public français. Sans être une leçon magistrale d'histoire les éléments sont bien détaillés avec des références solides. L'originalité des premiers albums est de suivre le Chemin de Compostelle depuis Le Puy comme épine dorsale du "road trip" du Bâtard d'Alphonse VIII de Castille. Vance revient d'une façon crédible sur les rivalités entre Cluny et les Templiers dans des méandres diplomatiques qui n'ont rien à envier aux couloirs du Quai d'Orsay. Le scénario demande une lecture suivie avec des dialogues d'un bon niveau. On est loin d'un travail à la va-vite. L'ambiance proposée par Vance colle parfaitement à la dureté de l'époque et la dureté du pays. Le graphisme de Vance fait la part belle aux paysages rudes de la Sierra avec une multiplication des complications climatiques (orages, neige ou déserts) qui sont souvent les plus rudes adversaires de Ramiro et de ses compagnons. Vance en profite pour dessiner de façon très fine et détaillée les divers édifices de ce siècle (églises, forts ou villages) qui parsèment cette Espagne de l'intérieure. Chaque album est garni d'un dossier photographique qui renvoie aux édifices que peut croiser Ramiro pendant ses aventures. On reconnait facilement la patte de Vance dans ses personnages rudes. Certains visages sont un avant-goût de XIII. Une lecture très plaisante pour les fans de Vance mais aussi pour découvrir un récit historique où la fiction ne rend pas le scénario farfelu.
Ramiro... Je lisais ça de manière décousue quand j'accédais à la bdtheque de mon oncle. Ayant hérité de ladite bdtheque, je peux les relire dans l'ordre, au calme. Et mon regard a bien changé. Je me suis retrouvé devant une BD de pure aventure, avec un personnage à la fois chevaleresque et étrangement antipathique, des méchants qui ne le sont pas totalement, et des péripéties qui sont parfois très téléphonées. Un simple exemple : des fois Ramiro est tête nue, y compris sous une tempête de neige, et d'autres fois il porte un casque, sous le grand soleil. Mais l'ensemble est tellement enlevé qu'on ne s'attarde pas trop sur ce genre de détails. L'idée de base de William Vance fut donc de nous proposer un récit prenant pied à une époque particulière pour l'Espagne du XIIème siècle, alors morcelé en plusieurs royaumes. Il lui fallait un homme avec un statut particulier, ce fut donc le bâtard d'un des rois locaux... Heureusement que Jacques Stoquart (pas toujours crédité) est venu mettre du liant dans tout ça. L'occasion tout de même pour le dessinateur belge installé à Santander d'évoquer de manière très agréable les contrées qui lui étaient chères, de dessiner la boue, la poussière, la saleté, l'obscurantisme... Il y use et abuse de sont style caractéristique, parfois à la limite de la lisibilité. On remarquera d'ailleurs le saut graphique opéré entre les tomes 8 et 9, Vance ayant entretemps simplifié, "nettoyé" son style sur la série XIII entretemps... Et de regretter que ce tome 9 reste le dernier de la série, nous laissant au milieu d'un nouveau récit portant sur plusieurs volumes... C'était quand même sympa, les différents volumes étant complétés par des petits textes sur le contexte historique et de nombreuses photos de monuments, bijoux, paysages de l'époque du récit.
Sans doute est-ce l'effet Madeleine de Proust mais toutes les semaines je me ruais sur "Femmes d'aujourd'hui" que lisait ma grand-mère pour y retrouver Ramiro. A peu près dans le même temps nous avions droit dans cet hebdo à Bob Morane. Pour l'ado que j'étais ces aventures étaient tout ce dont je pouvais rêver. La télévision de l'époque était fort pauvre en récits pouvant plaire aux jeunes. A part ''Zorro'' et "Thibault et les croisades", l'aventure était mince. Vous comprendrez donc aisément que cette série à fait tout mon bonheur. Il est vrai que celle-ci est considérée comme du classique avec toutes les connotations négatives que cela implique. Et pourtant, quel dessin ! Depuis Vance, avec XIII, a modernisé son trait mais il était déjà bougrement efficace, dynamique et lisible. Quand au fond, et bien ça y allait, le tout dans un cadre géographique et historique rigoureux mais pas didactique chiant. A aucun moment je n'avais l'impression d'être à l'école en lisant ces histoires. Comme l'a noté Agecanonix il est fort dommage que cette série n'ait pas connu le succès qu'elle méritait sans doute, (problème du lieu de sa parution, un hebdo féminin). Toujours est-il que les volumes de la collection sont trouvables en braderie et y jeter un œil pourrait combler les sceptiques qui pensent que c'est de la BD antédiluvienne.
Ramiro chevauche avec circonspection à travers un pays où l'occupant maure est encore bien présent et conquérant; le danger est permanent. Jacques Stocquart écrit les premiers récits qui emmènent le lecteur dans une Espagne mystérieuse, un pays que connaît bien William Vance, puisqu'il y vit, et l'on sent qu'il dessine cette série avec plaisir, aidé par son épouse espagnole Pétra pour les couleurs. De plus, la reconstitution historique est tout à fait remarquable. Vance se surpasse encore avec un graphisme toujours aussi nerveux et précis. Hélas, cette bande reste assez peu connue, malgré 9 albums édités chez Dargaud, car elle ne fut pas prépubliée dans un journal de BD comme Tintin ou Pilote, mais dans l'hebdo féminin Femmes d'aujourd'hui dès 1974; ce magazine contenait toujours des pages de BD destinées aux enfants de ce lectorat. D'autre part, la bande a sans doute souffert du rythme de parution des autres créations de Vance : Bruno Brazil dans Tintin, Bob Morane dans Pilote, puis Bruce J. Hawker et surtout XIII. Mais "Ramiro" tient une place particulière dans le coeur de Vance, elle conte l'histoire de son pays adoptif, il a donc toujours voulu s'en occuper sans la céder à un autre dessinateur. "Ramiro" a eu le mérite d'intéresser le lecteur à un pays et une époque trouble raremant traitée en BD; pour cela, chaque album débutait par quelques pages de documentation donnant les repères historiques indispensables; tout est donc rigoureusement exact. Une belle Bd à redécouvrir.
Aïe! Je n'ai pas du tout accroché malgré l'immense talent que je reconnais à W. Vance (XIII est une de mes séries culte). Le dessin est vraiment vieillot. Il faut dire que cette série a débuté en 1977 autant dire à la préhistoire. Tout dans le style d'amener l'histoire me semble totalement désuet. Ramiro a d'ailleurs sombré dans l'oubli la plus totale des lecteurs. Depuis, les séries historiques ont beaucoup évolué sans doute sous l'influence de Murena et de certains titres de la collection Vécu chez Glénat.
Une série qui débute dans l’hebdo « Femmes d’aujourd’hui » n° 1514 du 8 Mai 1974. Stoquart au scénario – Vance au dessin. Prometteur. Ca l’est. Bien aimé cette série basée sur les aventures d’un fils bâtard du roi de Castille. Une bien belle série qui reconstitue avec minutie et moult détails, les us et coutumes de cette Espagne du moyen-âge. Mais les histoires ne sont pas que didactiques, que du contraire : affrontements, combats, guet-apens, duels ont la part belle dans cette série bondissante, aux développements cruels souvent, mais où la véracité suinte quasi à chaque page. Le dessin ?… c’est du Vance : un trait précis, nerveux, bien lisible pourtant, qui donne une réelle fougue à un graphisme très dynamique. Belle mise en page, souvent à « effets cinématographiques ». Une bien chouette saga, bien enlevée, prenante et fort agréable de lecture.
Cette série tient une place particulière dans le cœur de William Vance puisqu‘elle se déroule dans son pays adoptif: l’Espagne. Fort de recherches approfondies et après avoir réuni une documentation conséquente, Vance nous plonge dans une époque historique scrupuleusement retranscrite. Seul le héros a été imaginé par l’auteur. Tout le reste s’inspire de faits et d’anecdotes rapportés au cours des siècles. On prend donc des cours d’histoires en se divertissant. Idéal. A cette heure, je n'ai encore lu que le 1er album mais j'ai hâte de continuer... Ce 1er tome nous introduit le personnage de Ramiro. Un jeune combattant téméraire et plein de ressources: un héros traditionnel en somme, qui s’attire très vite la sympathie du lecteur. Le scénario est celui d’une histoire d’aventure médiévale classique. Aux dessins, pas de surprises non plus. C’est du Vance de la grande époque (Bruce J.Hawker, les derniers Bruno Brazil, les débuts de XIII…) avec un niveau de détail très poussé et des visages au réalisme saisissant. Personnellement je suis fan. C'est apparemment une série d’un grand classicisme. La psychologie des personnages se réduit à ce qui est nécessaire au récit. Par contre chaque album bénéficie d'une préface qui situe (images à l'appui) le contexte historique de l'aventure. La nouvelle génération a souvent du mal à franchir le pas vers la BD classique. Si ce n'est pas votre cas, procurez vous les récentes intégrales « Tout Vance » et rejoignez Ramiro sur la route de Compostelle des 12e et 13e siècles.
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