La Fille de Mendel (Mendel's Daughter)
Gusta Lemelman est née en 1922 à Germakivka, une petite ville polonaise où vivait une importante communauté juive. Près de 70 ans plus tard, elle décide de faire le récit à son fils Martin des terribles événements qui se déroulèrent pendant la seconde guerre mondiale.
Cà et Là Comix Communauté juive Les petits éditeurs indépendants Nazisme et Shoah Racisme, fascisme
Gusta Lemelman est née en 1922 à Germakivka, une petite ville polonaise où vivait une importante communauté juive. Près de 70 ans plus tard, elle décide de faire le récit à son fils Martin des terribles événements qui se déroulèrent pendant la seconde guerre mondiale. A l'issue de la guerre, Gusta sera l'une des rares survivantes de sa famille, après s'être terrée pendant 18 mois dans un trou creusé dans la forêt. Peu de temps après le décès de sa mère, Martin - qui est illustrateur de livres pour enfants - décide de retranscrire cette histoire en intégrant illustrations, photos et documents d'époque. Le résultat est ce récit émouvant et authentique, où la voix de la mère et les illustrations du fils se combinent pour créer une œuvre intensément personnelle mais à portée universelle. Texte : Editeur.
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Date de parution | 16 Novembre 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cet ouvrage est un drôle de mélange entre livre illustré et bande dessinée. Même si le texte n'est pas omniprésent, il n'y a quasiment pas de narration séquentielle. Avec un tel sujet, la comparaison avec Maus est inévitable. S'agissant dans les deux cas du récit authentique de la survie de la famille de l'auteur durant la seconde guerre mondiale, on ne peut évidemment pas reprocher d'éventuelles ressemblances entre les deux. Le premier chapitre permet de découvrir la vie avant-guerre de cette famille juive plutôt pauvre dans la campagne alors polonaise qui deviendra ensuite ukrainienne. Ce n'était pas gai. Et les rigueurs et le sexisme de l'éducation juive ne sont vraiment pas pour me séduire. Néanmoins, c'est instructif et cela permet de s'attacher un peu aux personnages avant d'entrer dans le vif du sujet. Le second et dernier chapitre raconte la guerre elle-même, du moins comment l'ont vécu cette famille et ceux qui ont survécu. Cela commence par les brimades, l'expropriation et le ghetto. Puis, quand les juifs commencent à se faire exterminer et envoyés en camps de concentration, c'est le récit de la survie des 4 derniers frères et soeurs de la famille, terrés au fin fond d'une forêt pendant 3 ans. Quand vient enfin l'épilogue, on a fini par s'imprégner de ces personnages et à ressentir d'autant plus fort la perte de leurs proches que leurs photos accompagnent la lecture. C'est sur cette fin que j'ai trouvé le récit le plus touchant. Par contre, pour le reste, je dois dire que je n'ai pas été vraiment charmé. J'ai trouvé le dessin un peu moche, notamment les visages souvent déformés et laids. La narration n'est pas des plus passionnantes. Et même si elle fait authentique, la façon de parler yiddish de la mère est un peu lassante. Quant au récit en lui-même, il est certes instructif mais nettement moins marquant que celui de Maus. C'est donc un ouvrage valable mais pas le meilleur réalisé sur le sujet.
Globalement un bon ouvrage, plus proche du livre illustré que de la bande dessinée pure et dure d'ailleurs. Contés au crépuscule de sa vie, les souvenirs de la mère de l'auteur sont agrémentés du dessin très fin façon esquisse de Martin Lemelman. La première partie fait part de l'enfance de cette femme issue d'une famille nombreuse en Pologne. On sent beaucoup de ressentiment sur les tâches ménagères et de la rivalité entre les sœurs à une époque où l'école pour les filles était loin d'être une priorité aux yeux des parents. Ensuite arrive le ressentiment général envers les juifs, puis la guerre avec les idées amenées par le national socialisme qui donneront lieu à la solution finale que l'on connait. La fuite de la famille, les planques pour échapper à la déportation sont des moments très forts dans cet ouvrage, notamment quand on nous explique schémas à l'appui les conditions de vie abominables de ces 4 frères et sœurs terrés à longueur de journée dans la forêt. Et enfin la mère raconte l'après. La cohabitation avec les chrétiens qui n'ont pas fourni d'aide au moment difficile et qui occupent les maisons désertées par les juifs. Se retrouver comme un étranger dans sa propre maison. La narration n'est pas exempte de défaut, ce n'est pas toujours passionnant. On trouve pas mal de mots en yiddish mais on s'y fait sans se référer sans arrêt au très complet glossaire présent dans les dernières pages. Bref un très bel ouvrage, à la fois pour la mémoire familiale de Lemelman, nombreuses photos à l'appui, et pour la mémoire collective de nous autres lecteurs.
La 2e guerre mondiale et la Shoah sont trop souvent présentées en termes Manichéens : les méchants nazis d'un côté, les bons résistants héroïques de l'autre, et les pauvres victimes juives au milieu. Il est donc toujours intéressant de lire le témoignage d'un rescapé de la Shoah, ne fût-ce que pour se rendre compte que des bons et des méchants, des bourreaux et des victimes, il y en avait dans tous les camps (même s'il est clair que certains ont beaucoup plus souffert que d'autres). "La fille de Mendel" est le témoignage de la mère de l'auteur, qui a grandit en Galicie Ukrainienne et qui a réchappé de justesse à la mort qui a fauché la plupart des membres de sa famille. Un témoignage vivant, dramatique, plein de rebondissements improbables, constituant une importante leçon d'histoire et une réflexion sur l'(in)humanité, comme dans toutes les histoires de rescapés. Là où ca coince un peu, c'est dans la manière de représenter l'histoire. En général : beaucoup de texte illustrés par un ou deux dessins par page. Le texte est traduit du Yiddish de manière assez crue, en gardant la structure des phrases d'origine, ce qui fait qu'il sonne très mal aux oreilles Francophones et qu'il finit par énerver. Le dessinateur, quant à lui, n'est pas très crédible dans sa reconstitution d'une société Ukrainienne disparue. Mais le pire est sans doute qu'il n'ait pu résister au désir de rajouter une couche d'horreur visuelle à un discours sans doute trop sobre à son goût. Bref, à lire plutôt pour le témoignage que pour les textes (mal traduits) ou pour les dessins (peu crédibles et n'ajoutant rien au texte).
Ce bouquin a un défaut, énorme. C'est sa narration. Que Martin Lemelman ait souhaité publié l'histoire qu'a vécue sa mère pendant l'Holocauste est légitime, les témoignages sont toujours bons à prendre. Mais pourquoi avoir choisi de le faire de façon littérale ? Je suis désolé, mais lire trois fois la même information du style "on est allés chercher du bois pendant la nuit" entrecoupés par des "Oy !", je trouve ça léger... La mère de l'auteur n'avait peut-être plus toute sa tête, peut-être aussi que le souvenir de ces années était dur sur le plan émotionnel, ce qui explique cette narration chaotique. Mais rien ne l'empêche d'un peu organiser tout ça. Si l'on prend en comparaison Maus, il y avait un minimum d'organisation. C'est dommage, parce que le devoir de mémoire a besoin de tels témoignages, mais mieux écrits.
Un témoignage sur la Shoah, un de plus, qui vient s’ajouter à la montagne de bouquins, films, documentaires, et même BDs (Maus, pour ne citer que la plus connue). Il n’a pas la prétention d’être représentatif du drame vécu par tous, d’être exhaustif, ou même d’expliquer les faits en profondeur. Non, il s’agit vraiment d’un témoignage à la 1ère personne, d’une description de la misère vécue par une famille au jour le jour. Alors oui, ce genre de récit est toujours intéressant, mais il faut quand même avouer qu’il n’apporte rien de vraiment nouveau, et qu’un sentiment de déjà-vu est présent tout au long de l’histoire. De plus la narration est un peu lourde. Il s’agit en effet d’un texte mis en image, plutôt que d’une histoire écrite spécifiquement pour le medium BD, et cela se ressent sur certaines pages, un peu chargées textuellement parlant. Bon, si le sujet vous intéresse, je vous conseille quand même ce très beau bouquin. Malgré le sentiment de déjà-vu, les horreurs commises par les nazis sont toujours aussi édifiantes.
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