Sibérie
La vie d'un noble idéaliste dans la Russie de la fin de 19éme siècle.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Auteurs italiens Froid. Neige. Glace Les petits éditeurs indépendants Russie Sibérie
Dans ce désert de glace, lieu d'exil et de mort, brûlent parfois de violentes passions. La révolte, la jeunesse, l'amour, s'embrasent et se consument dans cette oeuvre poignante d'Attilio Micheluzzi... Gabriel Kovalensky, Comte Lazarev, engagé dans la révolution de 1917 du côté des bolcheviks, échappera-t-il à son destin ?
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Date de parution | Janvier 1991 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est une belle aventure que nous narre cet album, dont l’action se déroule en Russie durant la période prérévolutionnaire (en 1897) essentiellement, mis à part les premières pages et le dernier tiers qui eux se déroulent en 1918 (la quasi-totalité de l’album est un long flash-back). Un noble qui semble avoir tout pour lui, multipliant les succès féminins, admiré des étudiants auxquels il donne des cours à l’université, est acquis aux idées révolutionnaires qui se développent dans la Russie de la fin du XIXème siècle. Au point qu’il sacrifie sa carrière, et celle qui l’aime en participant à la préparation d’un attentat contre le tsar. Je vous laisse découvrir la suite du récit, assez ample, dans une ambiance assez proche du « Docteur Jivago » (plus de l’adaptation en film d’ailleurs que du beau roman de Pasternak qui l’avait inspiré). Une histoire qui se lit plutôt bien dans l’ensemble. Si je ne mets que trois étoiles et ne conseille pas l’achat, c’est que le dessin – que j’ai trouvé plutôt bon pourtant, est je trouve gâché par une colorisation peu réussie, et que le petit format dans lequel j’ai lu l’album ne lui convient vraiment pas. De plus, si l’histoire en elle-même est plutôt bonne, les très nombreux commentaires en voix off (sur les actions, les atermoiements des personnages, etc), dans un genre « chœur antique », m’ont paru inutiles, lourds, et très souvent mièvres. Des qualités et des défauts donc. D’où la note moyenne (note réelle 2,5/5).
Heureusement que l’avis n’a pas été rédigé immédiatement après lecture !… Car non content d’avoir eu un mal fou à le finir, j’étais vraiment énervé. J’ai aperçu sur le stand d’un libraire qu’une réédition plus grand format avait vu le jour. Ça ne pourra qu’être plus lisible que l’EO ! L’histoire nous retrace une grande fresque allant des troubles avant la révolution russe aux troubles relations entre les membres d’un parti communiste aux tous pouvoirs. Pendant ce laps de temps nous suivrons les aventures d’un « blanc » idéaliste prenant parti pour la révolution. Le camp des rouges ne lui fera pas de cadeau et pour une histoire de femme notre héros va se retrouver trahi. Il découvrira alors les profondeurs blanches de la Russie, le goulag et autres survies précaires. Dans cette fresque, notre ange déchu gardera une constance remarquable. Quitte à faire une erreur, autant l’assumer jusqu’au bout, jusqu’au sacrifice. Si Brassens préférait mourir de mort lente de ses idées, notre héros semble préférer un bord plus masochiste, certainement plus cohérent mais nettement plus tragique. Certes il reste quelques parts d’humanité aux endroits où l’on ne s’y attend pas on rencontrera au cours du récit des personnages particulièrement saugrenus mais diablement intéressant. Tout cela fait alors un peu penser à Pratt dans la narration. Mais hélas le graphisme ne dégage pas le même poésie et la même richesse intellectuelle. Des cases confuses se succèdent dans des moments forts qui desservent un scénario travaillé. De fait le lecteur passe à côté sans s’en rendre compte et se retrouvera dans un temps mort narratif tout étonné qu’il ne se soit pas passé grand-chose. Si le trait pe parait touffus il mériterais certainement un agrandissement (ce qui semble avoir été fait), mais en revanche la colorisation tue ce qui aurait pu rester d’attirant. Du ton sur ton vieillot illisible aux couleurs peut être trop délavées ne rend pas hommage aux contrastes et au tranchant des personnages et du scénario. Avec un peu de temps, je m’aperçois que la lecture, certes pénible, fut grandement contrariée par un format inopportun et une colorisation loupée, mais qu’il y avait dans la trame de ce récit un vent d’aventure profond et de grandeur d’âme propres aux grands récits. Peut être un jour reprendrais je même le courage de relire ces passages dans un froid inhumain où se retrouvent les dernières parcelles d’humanité. Dans Bab El-Mandeb, l’auteur m’avait semblé plus inspiré pour mettre en adéquation fond et forme, le format était plus grand… Tentez la lecture de la réédition pour découvrir une très jolie narration hélas peu valorisée par le travail de couleur et d’édition.
Décidément, les points communs entre Hugo PRATT et Attilio MICHELUZZI ne manquent pas. On sait que les deux grands de la bd Italienne excellent dans l'utilisation d'un dessin en noir et blanc parfaitement maîtrisé. Tous deux sont également adeptes de long récits mettant en scène des personnages tourmentés qui évoluent notamment dans les colonies Africaines durant la seconde guerre mondiale. PRATT avait envoyé Corto en Sibérie. Micheluzzi en fait de même dans cette saga Romanesque et épique qui se déroule à cheval entre le 19e et le 20e. Le général Vassily LAZZAREF, assistant au sein de l'université de physique et de mathématique est en fait un communiste qui complote contre le pouvoir en place de Nicolas II. Il se veut froid et déterminé et refuse de se laisser aveugler par de quelconques sentiments. Chargé de commettre un attentat contre Nicolas II, il est trahi par un membre de la même organisation que lui, qui n'a pas accepté d'être repoussé par une représentante de l'Aristocratie Russe tombée amoureuse du beau ténébreux. Condamné à l'exil en Sibérie, ce personnage complexe et intelligent vivra une existence tragique. Echappé d'un camp il devra fuir les poursuites de ceux qui l'accusent d'avoir perverti une jeune fille, tombé amoureuse de lui, alors que lui même s'en désintéresse au plus haut point. Seul compte en effet pour lui l'avènement du régime Bolchévique, et rien ne saurait le détourner de cet objectif ultime. Personnage complexe, Vassily nous rappelle les personnages de Dostoievski. Se sentant investi d'une mission quasi divine, il réussit a se rendre détestable aux yeux de tous. Nous retrouvons Vassily en 1918 à l'aube de la révolution Bolchévique. Alors que pendant près de 20 ans il a été pourchassé par le Régime aristocratique russe , il devient désormais un des personnages importants du régime. Mais malgré sa nouvelle position sociale, il n'échappera pas pour autant au destin tragique qui est le sien. "Sibérie" est incontestablement un des grands récits de Micheluzzi dont on retrouve l'art de la narration si particulier. L'auteur Italien ne se contente pas de décrire de manière factuelle le cours des évènements. Il villipende ses personnages, les interpelle tandis que ceux-ci lui répondent comme cela était le cas dans Marcel Labrume. Une histoire à découvrir absolument pour les amteurs d'un BD exigeante. Ce one shot est malheureusement épuisé, et une réédition s'impose absolument.
De Micheluzzi, j'avais déjà lu Titanic, l'histoire du célèbre bateau avec comme toile de fond la séparation des classes. Avec Sibérie, il va plus loin puisqu'il nous conte ce qui a amené la révolution bolchevique de 1917. L'histoire commence en 1897 lors de l'attentat contre le Tsar Nicolas II à Saint-Pétersbourg. Toute la société russe y est dépeinte. Le héros tourmenté fait partie de la noblesse qu'il va renier au nom des principes d'égalitarisme. Il passera de nombreuses années en Sibérie dans les camps où il rencontrera notamment Raspoutine, autre personnage légendaire de la culture russe. Le trait est d'un réalisme époustouflant. Le scénario est bien ficelé. Sibérie est l'album d'un maître italien malheureusement trop méconnu en France. C'est digne du Dr Jivago car il s'agit également d'un drame romanesque et romantique. Je le conseille vivement à la lecture. Je pense que cet album peut plaire aux amateurs d'histoire qui s'intéressent à la Révolution rouge. L'auteur livre une vision assez intéressante et réfléchie. C'est dommage qu'il ait été adapté sur un petit format à la manière des mangas alors que cela ne s'y prêtait pas. Pour ma part, j'ai trouvé que le personnage principal n'était pas très sympathique ce qui m'a laissé un petit goût amer. Cependant, l'auteur n'est pas obligé de décrire la vie d'un personnage qui plaît au public. Ici, point d'identification possible. Je ne sais pas si la maison d'édition a lû ma remarque précédente mais depuis, il y a eu l'édition d'une nouvelle mouture dans un format qui respecte véritablement l'oeuvre. Espérons que cela pousse le public à découvrir ce magnifique récit !
Il s’agit de ma troisième rencontre avec Micheluzzi. Une Troisième déception ? Que nenni ! Au contraire, ‘Sibérie’ fut une très bonne surprise. Je ne regrette pas d’avoir concédé une dernière chance de me plaire à l’auteur. 1897. Saint-Pétersbourg. Malgré ses origines nobles, Kovalensky ne rêve que de renverser le système. Suite à une malheureuse tentative d’assassinat sur la personne du Tsar, le gentilhomme est condamné à trente années de travaux forcés au fin fond de la Sibérie. Micheluzzi nous livre le portrait d’un homme complexe, passablement tourmenté et animé par des idéaux qu’il ne remettra jamais en cause. Le héros tient un rôle de premier ordre dans un contexte historique admirablement retranscrit par l’auteur. Le trait de Micheluzzi est particulièrement soigné. Et je trouve que la mise en couleurs met mieux en valeur le dessin de l’auteur que le noir et blanc. Bref, pas mal du tout !
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