Caligari
Adaptation du film de Robert Wiene "Le cabinet du Dr Caligari". Feuilleton de format à l'italienne qui relate les exactions d'un tueur en série qui s'avére être un docteur renommé.
Format à l’italienne Les petits éditeurs indépendants Serial killers Vu au cinéma
Au début du 20éme siècle, une rencontre improbable va nous faire connaître la terrible histoire de Caligari ! Francis et Alan vont faire une rencontre redoutable lors d'une fête foraine, en la personne du docteur Caligari. Pour les uns un charlatan, pour les autres un être doué de pouvoirs mystiques qui va, par l'intermédiaire de César somnanbule, prédire à Alan sa mort prochaine... En ville un terrible tueur rôde, après l'assassinat du préfet sa tête est mise à prix. Alan et Francis, persuadés que l'assassin et le docteur Caligari ne font qu'un, vont tout tenter pour aboutir à son arrestation. Mais Le docteur Caligari aidé de son serviteur César a plus d'un tour dans son sac. Nos malheureux héros vont l'apprendre à leurs dépends et y perdront pour l'un la raison et pour l'autre la vie.
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Date de parution | 04 Octobre 2007 |
Statut histoire | One shot (la fin peut amener une suite) 1 tome paru |
Les avis
J'avais pas mal entendu parler du film Le Cabinet du Dr Caligari comme d'un classique de l'angoisse. En attendant de le voir un jour, je me suis "rabattu" sur son adaptation en bande dessinée par le jeune Cédric Perez. Celui-ci semble avoir fait le choix de suivre de près le film de Robert Wiene. Le résultat est une BD d'ambiance, aux cadrages intéressants, qui raconte la traque d'un tueur en série qui semble agir... en dormant. Le Dr Caligari est un personnage aux traits impénétrables, assez inquiétant, qu'il est difficile de suivre. Le récit est un peu dense et comporte deux ou trois ruptures un peu étranges, qui peuvent -peut-être- s'expliquer par le fin mot de l'histoire, plutôt inattendu. Personnellement j'ai été surpris par cette fin, bien amenée, en douceur, par l'auteur. Celui-ci utilise un graphisme un peu "nouvelle BD", très agréable, bien lisible, qui permet une lecture optimale de cette étrange affaire.
C'est avec un grand plaisir que je fais découvrir cette Bd : Caligari ! De par son format, (à l'italienne), de par son type de narration ainsi que par sa mise en couleur cette Bd se démarque franchement du lot. L'histoire tout d'abord nous entraîne à la poursuite d'un serial killer, une sorte de Jack l'éventreur et de docteur Mabuse. Au début du 20ème siècle, un jeune homme va tenter, aidé de ses amis, d'arrêter cet être malfaisant qui terrorise la ville en tuant à plusieurs reprises des personnes de toutes origines sociales. Mal lui en prendra car il y perdra beaucoup (ses amis et sa raison). Dit comme cela ce scénario n'a rien d'exceptionnel mais c'est surtout la mise en forme du récit qui rend ce livre jubilatoire. En effet, au début de chaque page, une petite case fait la transition entre la page précédente et le contenu à venir. C'est ainsi que l'on découvre l'histoire faite d'une succession de petits chapitres. Un hommage aux feuilletons des quotidiens des années 30/40, très difficile à réaliser. Car il faut à la fois résumer la page précédente, présenter la nouvelle et tout cela sans dévoiler le coeur de la page pour garder le lecteur captif. Et ici l'exercice de style est à mon avis réussi avec brio. Le graphisme est aussi très intéressant entre gris clair et gris foncé ; la couleur de l'album nous permet encore plus de nous plonger dans l'atmosphère angoissante de ce thriller à la française. Les cases (pas plus de 6 ou 7 à chaque 1/2 page, format à l'italienne je vous le rappelle) alternent plan large ou gros plan au bon moment pour là encore intensifier soit le profil psychologique de chaque personnage soit l'action de la page toute entière. Nous sommes ici à la limite du story board. Cette adaptation graphique du roman "les cahiers du docteur Caligari" mériterait largement une adaptation cinématographique en respectant les même codes bien sûr (noir et blanc, succession de petit chapitres) tant elle nous captive et nous ravit. NdM : L'album est en fait une adaptation du film de Robert Wiene "Le cabinet du Dr Caligari", ainsi que précisé sur la page de titre de l'album. C'est en fait une sorte d'"anti" Tanatos (que j'ai d'ailleurs aussi bien aimé), tant au niveau formel que scénaristique. Pas de grandes cases flamboyantes, pas de couleurs, pas de grands moyens pour les personnages (le tueur n'utilise pas de super machine infernale, le héros est un simple quidam et pas un policier aguerri) et pourtant la magie est là. Comme quoi tout est possible dans la Bd ! Alors bonne lecture de ce petit bijou de chez Akileos qui sort de plus en plus de Bd intéressantes et hors normes.
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