L'Etat morbide
Une histoire inquiétante dans une maison où des événements étranges semblent arriver.
Bruxelles - Brussels Circus Dans mon immeuble... L'horreur en bande dessinée Néo Gothique Punk
Charles Haegeman, un dessinateur de BD à la tendance légèrement morbide, se rend dans un immeuble pour y louer un appartement dont il a vu l'annonce. Cet appartenant était habité par un locataire qui s'est suiscidé. L'ambiance semble être parfaitement adaptée pour Charles, mais bien vite les événements vont se précipiter et il va se trouver aux prises avec une vielle personne qui a tout de la sorcière. Enfermé dans un labyrinthe, il n'en sortira que pour tomber dans un piège plus terrible. La sorcière finira par lui prendre son corps.
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Date de parution | Octobre 1987 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Je fais partie de ceux qui trouvent que le premier tome est meilleur que la suite et encore je ne trouve pas ce tome génial. Le point fort vient du dessin qui est parfait pour une ambiance glauque et oppressante. Cela marche bien dans le premier tome, mais moins dans les suites qui tombent souvent dans le n'importe quoi. Il y a tout de même des défauts dès le début: les personnages sont souvent énervants à mes yeux et le découpage des cases est un peu dur à suivre sur certaines pages que j'ai relues 2-3 fois sans être certain d'avoir bien trouvé l'ordre de lecture. Donc le scénario n'a jamais été captivant en ce qui me concerne. Le gros problème est que j'ai l'impression que l'auteur improvisait en cours de route et sortait toutes les idées qu'il avait en tête durant la réalisation de ses albums. Je dois dire que si j'aime environ 1/4 des idées présentes dans l'album, le reste est moyen, voire même à jeter. Au final, une série qui vaut surtout pour admirer le dessin. Un bon exemple pour moi est le dénouement du tome 3: les pages sont superbes alors que je ne suis pas certain d'avoir bien compris ce qui se passait. Un gros délire raté qui avait pourtant du potentiel. Comme c'est le genre de série qui divise les lecteurs (la variété des notes le montre), si vous êtes intéressé par cette série, favorisez un emprunt (de toute façon je doute qu'on puisse le trouver en libraires hormis les bouquineries).
Je suis tombé par hasard sur cette Bd qu'on m'a prêtée, elle justifie vraiment bien son titre : c'est vraiment très morbide et très glauque, l'ambiance est ténébreuse, avec des personnages hors du commun ; la concierge se révèle être une sorcière, des locataires sont momifiés chez eux, certains autres sont de véritables dérangés du bulbe, la proprio est décapitée...bref tout ceci n'est pas banal. Daniel Hulet que j'avais connu dès ses débuts dans le journal Tintin vers 1976-77 avec une bande animalière pas connue (parce que pas publiée en album) du nom de "Charabia", change radicalement de style ici, il dresse le portrait d'une société complètement déglinguée.. Graphiquement, il rompt aussi avec le style à tendance "BD Vécu" qu'on a pu voir dans Les Chemins de la Gloire ; je me suis souvenu vaguement avoir entrevu cette Bd dans Circus lorsqu'elle y fut publiée en 1986, et déjà j'avais trouvé ça très zarb.. Les couleurs sont quasi irréelles, le style visuel est quand même époustouflant et surprenant, la mise en page obsédante, les cadrages de formes géométriques irrégulières sont entourés de noir comme les cartons de deuil...tout ça appelle une oeuvre originale et très insolite, cauchemardesque même, c'est une sorte de romantisme très noir et très sombre, en même temps assez fascinant. Mais ça ne me plait pas du tout, j'ai beaucoup de mal à rentrer dedans, c'est vraiment très spécial..
Ca pour vous prendre, ça vous prend. Soit on se tire une balle en milieu de lecture, soit à l'issue de celle-ci on entame 20 ans de psychanalyse. OK, nous sommes dans un univers punk, gothique, mais à mon sens cela ne suffit pas pour s'immerger dans l'histoire. Je me suis aussi dit qu'avec une petite dose de fumette cela arrangerait la chose ; que nenni ! Donc OK, dans un certain trip pourquoi pas, mais là vraiment j'ai pas pu.
Une bien belle série des non moins belles et glorieuses années 80. Cette série transpire ou plutôt suinte les années 80, en tout cas par son coté sombre, belge et rock and roll. L'auteur Daniel Hulet fut fortement inspiré par la scène musicale gothique et industrielle de ces années là (Virgin Prunes, Siouxie and the Banheee, EINSTUERZENDE NEUBAUTEN, The Neon Judgement ... pour les connaisseur). Cela se ressent fortement. Charles un jeune dessinateur de bd (plus dans le genre artiste solitaire punk gothique que gang mazda ) s'installe dans un vieil appartement GLAUQUISSIME du centre ville de Bruxelles. Cet appartement se situe dans un vieil immeuble sorte de bâtiment industriel d’Allemagne de l'Est et tenu par une mystérieuse sorte de concierge non moins glauquissime. Cet endroit l'inspire. Je le comprends, dans le genre c'est magnifique. Bref il s'installe contre l'avis de ses proches. Sa petite amie et ses 2, 3 pot...2 potes c'est un goth associal. De vrais crétins au look assez atroce et démodé qui eux flairent l'entourloupe au premier coup d'oeil (et de nez ). Mais lui il kiffe ! Une semaine après il commence effectivement à être épuisé et tout bizarre, comme happé et sucé par l'énergie négative qui émane de cet endroit maléfique. De plus, la concierge est vraiment étrange, voire très flippante et il y a les mystérieux autres locataires de l’immeuble, curieusement invisibles ... Après une nuit d’inactivité, de non-inspiration et de "cloportisation" il découvre un mystérieux motif peint sur le plancher tel un tapis et découvre un journal écrit par l'ancien locataire de cet appartement ... Je n'en dirai pas plus mais sachez qu'il y a des souterrains en dessous de l'immeuble, qu'on aura droit à des visions hallucinatoires dantesques et que la concierge de l'immeuble est une sacrée bonne femme. Après coup cette bd m'a fortement faites penser au film " Le locataire " de Polanski , mais avec une touche gothique belge absolument unique dans le monde de la bd. Hulet a mis toutes ses tripes dans cette œuvre. Les cadrages sont novateurs pour l'époque, les couleurs magnifiques (à part quelques pages assez fades dans le 1er album ). Il y a un changement de graphisme à un moment dans le 3ème tome mais ça passes plutôt bien et c'est justifié dans le scénario. Cette bd ne plaira sûrement pas au jeune public ou aux fans de bd actuels car cela peut passer pour démodé mais "L’État Morbide" c'est tout une époque. Et puis cette bd m'est très chère car je suis moi même dessinateur de bd (amateur) et je ressent bien ce besoin de solitude et d'ambiance délétère recherché par le héros (ce qui doit être le cas de Hulet, paix à son âme). De plus le parallèle entre les planches qu'il dessine (une obscure série de SF horrifique) et le récit qui se déroule sous nos yeux, donc la bd que nous tenons entre les mains est assez vertigineux. Bref immense série : 5/5 ! Il me tarde de découvrir son autre série Immondys, que je ne trouve nulle part.
Ce triptyque date de la fin des années 80 et me parait assez symbolique de cette fin d’ère punk. Album saisissant, il parait très difficile de l’enfermer dans une note tant la lecture de cette série me parait une expérience personnelle. D’un point de vue graphique les planches ne font pas leur âge : difficile de comparer ces planches et leur découpage diagonal aux calibres de BD des années 80. Incroyable aussi de voir que la colorisation n’a pas pris une ride. Tout réside dans cette ambiance morbide parfaitement rendue. Le huis clos dans une maison glauque aux personnages plutôt inquiétants se vit intensément grâce à des travaux graphiques d’excellente facture. Oui évidemment les tenues des protagonistes paraissent aujourd’hui complètement démodées, mais là encore cela fait suinter le réalisme à cette saga décidément étrange. Au niveau scénario les deux premiers tomes sont très prenants, l’introduction nous présente un immeuble pas banal à l’ambiance glauque et un héros attiré par le morbide. Il sent bien le côté démoniaque qui entoure cette maison, mais cela l’attire justement et l’appel charnel féminin sera insuffisant pour le dégager de la route qu’il se trace lui-même. Construit en huis clos, l’ambiance étouffante suinte des cases, vues, dialogues. L’auteur nous fait rentrer dans l’histoire à petits pas. Rien ici n’est démoniaque, la psychose se fait ici psychique, la violence est psychologique. A l’image d’un Lynch, d’un Hitchkock ou d’un Zweig, l’auteur décortique ses personnages en les martyrisant intellectuellement sans qu’il y ait action effective, la peur se transmet dans l’inconnu et non dans une quelconque réalité. Cela évolue en fin de tome 2 et tome 3 pour donner des réponses et clore le piège. J’avoue moins apprécier cette chute. Même si graphiquement l’auteur montre encore un grand talent pour illustrer ses propos, la séparation corps et « âme » me parait un peu facile pour terminer le récit. Cependant cela se tient et achève en apothéose cette série avant tout d’ambiance dont le lecteur ressent le malaise au plus profond de lui lors de la lecture. Au final cette série est bonne mais pas géniale, les aventures se perdent parfois un peu dans quelques longueurs et certains personnages restent superficiels, graphiquement l’œuvre tient très bien la route mais certaines planches sont moins réussies. Bref l’ensemble fait moyen, sauf que dedans tout est tout sauf moyen, une excellente ambiance suinte des cases, le reflet de la fin des années 80 crie la misère d’un monde désenchanté, la créativité donne d’excellentes trouvailles comme des essais moins fructueux. Lisez, expérimentez, il faut lire pour vivre cette œuvre.
Série empruntée à la médiathèque sur la base d'un dessin correct, de couleurs correctes, d'un découpage moderne pour une BD des années 80 et d'un résumé relativement intéressant, je ne partais donc pas forcément dans cette lecture avec beaucoup d'espoir, et bien au final, c'est encore moins que ça. L'histoire a un point de départ intéressant : un jeune homme loue un appartement dont le précédent locataire s'est suicidé, appartement apparemment libre depuis fort longtemps, tant les critères de sélection du propriétaire sont sévères. Evidemment, il y a comme un mauvais karma qui plane : cet immeuble serait-il hanté, voire habité par les membres d'une secte satanique ? Evidemment, comme dans toute "bonne" production d'horreur et d'épouvante, notre nouveau locataire, au lieu de prendre ses cliques et ses claques, reste et se retrouve donc victime à son tour (comme dirait un certain humoriste : "ils la relouent la baraque de merde !"). Evidemment le nouveau locataire insiste, brave les dangers, on croit qu'il va perdre et au bout de compte ce sera celui qui mettra tout ça au clair. Au final, je ne me suis jamais vraiment investie dans cette aventure. Ca ne décolle jamais vraiment (à la limite on pourrait dire que ça plane par moments tant le changement de style et les délires visuels sont extravagants). Le dessin quant à lui, malgré un trait un peu brouillon, est correct. Ni la colorisation, ni la mise en page ne reflètent à mon avis l'âge de la production (le découpage en diagonale des cases a dû un peu révolutionner la bd en son temps - enfin, pour ce que j'en sais, je ne suis pas non plus une spécialiste...). Pour résumer : c'est une histoire fort peu passionnante servie par un bon dessin mais sans plus, dont je ne conseille évidemment pas spécialement la lecture, ni l'achat.
Excellent, c'est rare quand une BD vous prend à la gorge. Qu'on se le dise : cette BD ne vous laissera pas indemne, surtout si vous la lisez le soir, comme je l'ai fait... Des couleurs magnifiques et angoissantes, un découpage et des cases superbes, des personnages attachants et très mystérieux, un suspense haletant et grandiose, un scénario bien construit ! Pas un seul défaut dans cette BD ! Je ne sais plus quoi dire ! Le 2ème est plus faible, mais il est toujours bon ! Conservant son "état morbide", gore, sanglant, des planches choquantes ! C'est un cauchemar, il fait beaucoup moins peur que le premier, mais reste magnifique ! La fin est un grand coup de massue, avec un rebondissement bien pensé et non attendu ! La fin m'a impressionné ! A noter que le tome 3 est plus angoissant que le 2ème et relève la barre du premier tome. Mais bon, le deuxième tome vaut 8/10 quand même.
Le niveau est inégal au fil de cette série. En effet le premier tome laissait entrevoir une histoire certes glauque, mais un pitch assez intéressant. Plus que l'histoire en elle-même, c'est l'ambiance qui faisait vraiment l'attrait de ce premier tome. Et puis le second change la donne, et verse dans une ambiance très étrange, complètement surréaliste, difficilement compréhensible. C'est bien simple, je me suis retrouvé noyé dans ce déferlement de n'importe quoi. Le troisième tome permet à l'auteur de retomber un peu sur ses pieds, mais l'empreinte du foutoir subsiste. Reste le dessin, plutôt réussi la plupart du temps malgré une forte identité "années 80" au niveau du trait et des couleurs... Du gâchis, à mon avis... 2,5/5.
C’est du jamais vu, c’est certain ; un gros délire métapsychique mis en valeur par des couleurs glauques et un découpage anarchique. L’histoire est vraiment intrigante durant tout le premier tome. Charles cherche à comprendre la logique inquiétante de cet immeuble, on est vraiment pris dedans et la fin donne vraiment envie. La suite, malheureusement, vient tout gâcher, après un passage dans un horrible labyrinthe, on lève le voile sur les mystères du premier tome et finalement on est déçus. La dernière partie qui m’a rappelé l’histoire du 2nd cycle de Balade au bout du monde, n’est pas mal mais est bien en dessous de ce que l’on pouvait attendre après la lecture du premier tome. Et pour finir, l’auteur nous sert un épilogue douteux mettant son histoire en abîmes ; le genre de truc qui a le don de m’énerver et où tu te dis que tu as lu tout ça pour rien. Ajoutons à cela les réflexions philosophiques morbides intensément chiantes du héros et vous n’avez guère plus que l’originalité du traitement qui puisse justifier la lecture de cette œuvre.
Je crois l’avoir déjà dit mais je trouve embêtant de devoir toujours donner une note à un album. Non pas que je sois indécis concernant « L’état morbide » mais qui va lire la chronique que je suis en train d’écrire ? Affublée comme elle est d’une note moyenne de trois étoiles auquel a été ajouté le définitif « achat non conseillé »… Vu comme ça, en vitesse, un bdthequien sur deux va s’arrêter là et se dire, ça doit être un truc banal… Et rien n’est moins vrai ! « L’Etat morbide » est tout sauf une bd banale, un truc formaté et standard. C’est une bd originale qui se démarque réellement des autres bd fantastiques. Elle doit sûrement être culte pour certains, on y trouve des choses très rares en bd ! Graphiquement tout d’abord, le trait de Hulet a beau être classique, ses couleurs et sa mise en page éclatée contribuent fortement à donner à cette aventure une atmosphère très particulière. Certains effets s’avèrent un peu gratuit mais la lisibilité reste toujours de mise. Comme l’on dit d’autres avant moi, le point de départ de l’intrigue n’est pas sans rappeler le film de Polanski « Le locataire », lui-même adapté d’un roman de Topor. Un nouveau locataire arrive dans un immeuble un peu glauque et se rend très vite compte que ses voisins ont des attitudes étranges qui confinent au fantastique. La grande différence, c’est que dans le film de Polanski, on ne savait pas très bien si le personnage hallucinait ou si il se passait réellement quelque chose de fantastique dans l’immeuble. Ce double-jeu restait jusqu’au bout un vrai moteur de l’intrigue et permettait au film d’être à la fois une histoire fantastique et une vraie satire sociale. Ici, on n’a pas dépassé la moitié du premier tome qu’on a déjà compris qu’on aurait affaire à du vrai fantastique, baroque qui plus est. Le premier tome procure son effet, c’est certain, le deuxième se perd dans des digressions un peu inutiles face au troisième tome qui propose une fin que je trouve intéressante. Je ne parle pas ici de l’épilogue, somme toute "classique" mais plutôt de la manière dont Hulet arrive à justifier psychologiquement son intrigue, achevant l’étrange quête de son héros en discourant sur son attirance pour cet « état morbide » qui donne le titre à l’œuvre . Il rappelle ainsi à sa manière l’état de grâce inverti, la sublimation noire dont se vantaient Baudelaire ou Lautréamont, l’espèce d’état second, la jouissance dans le morbide … les fameuses « Fleurs du mal »… Chose difficile à décrire que l'auteur arrive à faire ressentir le temps de quelques planches magnifiques... Mais la fin a beau être bonne, l’ensemble est trop disparate, trop d’idées se perdent en chemin et me laissent penser qu’Hulet a voyagé à l’aveugle, trop de pistes et d’idées lancées au détour d’une page ne trouvent pas de suite par après… Cela lui a peut-être permis de rendre les choses vivantes et spontanées mais n’assure en rien une cohérence à toutes épreuves, surtout à la relecture. Le fan pourra me rétorquer que Bilal et David Lynch ne font pas autrement. Chez eux aussi le foisonnement d’idées débouche sur un récit éclaté, plein de cul-de-sacs où tout ne tient pas, où tout n’a pas un sens général. Mais la grande différence, selon moi, c’est que chez Bilal et Lynch, même si certains pans restent obscurs, rien ne semble inutile, tout semble appartenir à une même cohérence mystérieuse, une unité qu’on a la sensation de toucher du bout des doigts. Chez Hulet, ça ne marche pas aussi bien… La maîtrise semble moindre. Tout est moins fini, moins travaillé dans le moindre détail... Ma conclusion : L’état morbide est une bd originale, audacieuse, qui ne manque jamais d’ambition mais qui peine à toucher son vrai but. L’auteur avait peut-être placé la barre trop haut…
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