Sitting Bull
La vie d'un des plus grands chefs indiens...
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Indiens d'amérique du nord Sioux et Cheyennes Sitting Bull
Nous sommes en 1860… La conquête de l’Ouest poursuit son chemin… En chemin, une famille de pionniers va recueillir et soigner un jeune guerrier Sioux blessé… Quelques années plus tard, ce guerrier va prendre le commandement de la grande nation Sioux et, sous le nom de Sitting Bull, va organiser la révolte de ses frères –chassés de leurs terres- contre les troupes du capitaine Brown. Mais il ne sera pas facile de lutter contre ces « soldats bleus » et leurs « bâtons de tonnerre » qui tuent à distance. Attaquer de front ces fusils et mitrailleuses sur pieds ?.. ce serait un véritable suicide. Et il faut penser aux squaws et aux papooses. Ne restent alors que les attaques surprises. Et la guérilla va s’organiser…
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Date de parution | Octobre 1978 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Ce long western publié de 1948 à 1952 dans Coq Hardi , est devenu un grand classique de la BD que Glénat a sorti de l'oubli en le rééditant en 2 gros albums en 1978 et 79 ; je désespérais de les trouver depuis 2 ans, et c'est chose faite, après les avoir vus lors d'une foire à Bordeaux en mauvais état, je les ai trouvé à Toulouse chez un bouquiniste que je connais, en parfait état et à prix correct. Ma lecture fut un peu pénible, car je n'ai plus trop l'habitude des petites cases et d'une histoire aussi dense, mais elle reste satisfaisante. Marijac livre un récit parfois un peu longuet, mais plein de péripéties, très romancé, mais utilisant les grandes figures de l'Ouest : Buffalo Bill, Custer, Red Cloud, Crazy Horse, et bien-sûr Sitting Bull dans le contexte réel des années 1860 à 1870, durant les guerres indiennes qui ont déchiré le continent américain. L'aspect didactique est évité par l'intrusion de personnages fictifs comme la famille Lalouette, le capitaine Brown, le lieutenant Patrick ou le méchant Fred le Rouge. En fait, ce qui est intéressant dans ce western, c'est la façon de montrer des Indiens humanistes, à la grande valeur d'âme ; le coeur de Sitting Bull est tiraillé entre l'amitié pour les Lalouette (qui lui sauvent la vie au tout début de l'histoire) et la haine qu'il éprouve pour certains Blancs détestables. Marijac fut donc le premier à montrer la noblesse du peuple rouge, en faisant prendre conscience que l'Indien n'est pas un sauvage à exterminer. Ce postulat a évidemment rejoint mes convictions et m'a séduit. Deux ans plus tard, à Hollywood, La Flèche Brisée est le premier western pro-Indien. Mais Marijac montre la perfidie dans les 2 camps, il y a autant de mauvais Blancs que de mauvais Indiens prêts à faire échouer les traités de paix et à provoquer la guerre, et ce pour différentes raisons. Ce que montre aussi Marijac, avec souvent une touchante naïveté propre à l'époque en BD, c'est à travers les Lalouette, le destin tragique de l'homme rouge et son génocide, honte éternelle du peuple américain. 15 ans plus tard, Charlier et Giraud adopteront la même conception dès le cycle des 5 premiers albums de Blueberry, avec seulement plus de réalisme dans le traitement. Le dessin de Dut, quoique réaliste, est très proche du graphisme des formats de poche qui allaient occuper dans le western dessiné les 3 décennies à venir ; il souffre de sa diffusion en feuilleton dans un journal, car il est parfois bon, puis la fois d'après pas terrible. Malgré ou à cause de cette inégalité dans le dessin et de ses autres légers défauts, cette bande a non seulement valeur de document, mais surtout, conserve un charme indéniable.
Œuvre exceptionnelle par son positionnement à l’époque de sortie de l’album, elle demeure encore aujourd’hui un témoignage intéressant. Intéressant car le scénario nous raconte une histoire proche d’une réalité historique. Dans l’état modèle de tant de nations et gens, il ne faisait pas bon parler du traitement des colons aux « natives ». Sujet tabou encore aujourd’hui (il n’y a qu’à aller dans n’importe quel musée des EU pour se rendre compte du silence de plomb qui entoure le traitement des indiens par la civilisation US) il fallait un sacré cran pour oser avant 1950 un scénario qui ne donne pas à l’indien le rôle du fou sans foi ni loi scalpant du blanc sans raison. Qui plus est lorsqu’il donne au blanc ce rôle de spoliateur des terres à l’origine des réactions sanglantes indigènes. Glénat a publié à la fin des années 70 l’intégralité de ce feuilleton paru aux EU nous faisant profiter de ce récit culte dans l’histoire de la BD. Le scénario nous raconte l’histoire de Taureau Assis, chef indien réel avec le souci de rendre une réalité historique. Evidemment tout cela est romancé avec d’autres personnages « blancs » que l’on devine inspirés de comportements réels mais concentrant sur quelques personnages les caractéristiques afin de créer du héros à la fois côté pro-indien et à la fois côté anti indien. Il faut néanmoins préciser que le récit se garde du trop binaire propos sur des gentils indiens avec des méchants blancs. Tout le long du récit s’opposeront différents courants qui n’ont rien à voir avec une quelconque couleur de peau mais plutôt qui reprendront des grands idéaux. Nous verrons le militaire intègre défendant honnêtement le pays tout en agissant pour la paix tant qu’il est possible, l’indien défendant ses terres mais sachant reconnaitre l’ennemi juste, le trafiquant ne cherchant que sa richesse par divers trafics au détriment de tout le reste, le raciste pur et simple voulant exterminer l’indien, l’indien violent voulant se venger. Les femmes ont aussi un rôle qui ne se résume pas à la plante verte. J’ai particulièrement apprécié voir marqués les différences entre les différentes tribus amérindiennes. Un petit bémol sur la dernière partie de l’histoire, certes la partie refuge au canada est très intéressante politiquement, mais les personnages aidant les amérindiens commencent un peu à se ressembler et à s’approcher de caricatures. Bien sûr l’intrigue et les personnages ne sont pas complexes, entre idéalistes il est « facile » de faire preuve de comportements héroïques, l’auteur croit visiblement beaucoup au destin puisque tous les personnages vertueux seront tués dans le dos en sachant que c’était leur destin mais en faisant tout de même leur dernier combat. Vous l’aurez compris le scénario se base sur la vie réelle de ce grand chef en y ajoutant de l’aventure et des personnages assez typés dans leur caractère. Graphiquement le noir et blanc ancré ne fait son âge qu’à cause de la petitesse des cases et une certaine redondance dans la représentation du mouvement. Cela rend la lecture parfois un peu fatigante. (en sus de la taille des albums). Hormis ces points tout le reste immerge le lecteur dans l’Amérique pionnière si friande de ses excès. Populations, militaires, villages ou paysages entrent directement dans notre imagination pour ancrer la vie des personnages narrés. Oui ces deux albums sont vraiment bien, il faudra consacrer du temps pour se plonger dans les aventures narrées. Pourtant je ne saurais conseiller l’achat pour la simple raison qu’après la première lecture je doute du plaisir de relire hormis pour de la simple contemplation historique. Voici un album qui me parait « culte » dans le sens premier, le lire est un vrai voyage dans le temps et la pensée. Des récits historiques documentés sans manichéisme primaire de cette qualité en 1948, vous pourrez chercher longtemps avant d’en trouver… Alors achetez ou empruntez comme bon vous semble mais ne passez pas à côté.
Une vieille –mais vraiment bonne- série. Elle débute en effet dans l’hebdo pour jeunes « Coq Hardi » en 1948, et ce jusqu’en 1952. On la retrouve ensuite dans Samedi-jeunesse dès 1959. Sitting Bull ?.. chose rare pour l’époque, le scénariste défend vraiment la cause indienne dont –quasi un siècle plus tard- le gouvernement américain avouera (du bout des lèvres quand même) que ces « american natives » ont été victimes d’un véritable génocide. Sitting Bull ?... une longue saga précise dans la narration car le scénariste avait cumulé une grosse documentation bien fouillée, laissant peu de choses à l’improvisation. Le dessin ?... Dut y va d’un beau trait réaliste, au style parfois haché, bien mis en valeur par le travail du noir et blanc. Un rien dommage : une découpe assez sage de la mise en page, assez « standard ». Mais je n’ai pas boudé mon plaisir aux deux albums parus chez Glénat à la fin des années 70 ; deux « briques » de quelque 160 et 140 pages qui reprennent la quasi intégralité des pages parues... 30 ans plus tôt. Pour ceux qui aiment : vraiment pas mal.
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