L'Adieu au Roi

Cet album marque la collaboration du cinéaste Pierre Schoendorffer qui a rarement abordé la bande dessinée pour exprimer ses souvenirs de combat en Indochine ou d'autres turpitudes, il l'a fait surtout par le biais du cinéma où comme le souligne Erik dans son avis, il a exprimé son expérience de guerre dans le Crabe-Tambour, mélancolique et austère constat réalisé en 1977 et où Jacques Perrin trouvait un rôle phare. On retient aussi la 317ème section, où il a signé là un film de guerre très juste et très humain sur la défaite de Dien-Bien-Phû et ses sacrifices inutiles. Je m'attendais donc avec cet album à une certaine rigueur et une austérité comme dans le film L'Adieu au roi (Farewell to the King) réalisé par John Milius en 1988, directement adapté du roman de Schoendorffer ; je me souviens que ça ne m'avait pas vraiment plu, mais je retenais la prestation de Nick Nolte alors au sommet de sa carrière à l'époque, dans le rôle de cet étrange faux roi irlandais qui se pose en chef d'une tribu indigène, le sujet était surprenant. En film, c'était à la limite de l'ennui, alors en Bd, j'ai encore moins apprécié cette épopée pacifiste aux belles images, qui peut séduire autant qu'elle peut ennuyer par son côté écolo et son héros aux pouvoirs presque illimités sur cette île. Ceci pourrait faire un beau sujet de méditation dans le cabinet d'un psy, mais en l'état, je ne suis pas client de ce récit , même si le dessin est plaisant et bien adapté au sujet.

29/02/2016 (modifier)

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Il s'agit d'une adaptation en bande dessinée d'un célèbre livre (prix de l'Interallié en 1969) relatant les aventures d'un déserteur de la Seconde Guerre Mondiale qui devient le roi d'une peuplade de Malaisie en lutte contre l'envahisseur japonais. Il sera utilisé plus tard par les Alliés lors de la reconquête de l'île de Bornéo. Pour la petite histoire, le scénariste Pierre Schoendoerffer n'est autre que le cinéaste ayant notamment réalisé "le crabe-tambour". Ce dernier a été fait prisonnier à Diên Biên Phu. Il en a gardé des séquelles qu'il exprimera plus tard dans ses oeuvres. L'adieu au roi est marqué par ses expériences au combat. Mais ce récit est surtout une histoire de liberté et d'amitié. C'est d'ailleurs traité avec beaucoup de retenue. C'est une oeuvre tout à fait louable mais qui souffre selon moi de pas mal de défaut à commencer par le rythme. Ainsi, les deux premières parties qui devraient nous aider à cerner le personnage principal qui voulu être roi n'en révèlent pas toute l'ambiguïté ni la complexité. Si "l'adieu au roi" peut plaire, il peut également profondément ennuyer son lecteur.

23/12/2007 (MAJ le 23/12/2007) (modifier)

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