Cancer and the City (Cancer Vixen)
Atteinte d'un cancer du sein à 43 ans, à quelques semaines de son mariage, une illustratrice raconte son expérience de la maladie et de la thérapie.
Autobiographie Cancer Comix Les petits éditeurs indépendants Maladies et épidémies
Illustratrice publiant des dessins d'humour dans le New Yorker, Marisa Acocella ne pourrait pas être plus heureuse : la prestigieuse revue littéraire va lui acheter plus de dessins et surtout, à 43 ans elle va enfin se marier pour la première fois, avec l'un des restaurateurs les plus en vue de la ville, son bien-aimé Silvano. Et puis lors d'une visite chez le médecin, on lui découvre une boule au sein. C'est une tumeur, Marisa a un cancer du sein. Le cancer a-t-il été dépisté à temps pour être soigné ? Va-t-elle avoir les moyens de payer le traitement alors que les soins coûtent si cher et qu'elle a oublié de renouveler le traitement ? Va-t-elle être abandonnée par son fiancée comme tant d'autres victimes de ce fléau ? Rassurez-vous, Marisa a des amies formidables, une famille bourrée de thunes, et un fiancé formidable et bourré de thunes. Le cancer sera traité, tout ira bien et elle pourra reprendre sa vie formidable de riche fashion victim new yorkaise branchée, ouf, on a eu chaud.
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Date de parution | 13 Septembre 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis partagé sur cette BD. Ce récit autobiographique semble sincère mais l'auteur a tout pour énerver autrui. Elle vit sur sa petite planète où l'argent coule à flot. Au début du récit elle est ce qui ce fait de mieux en superficialité. Ses valeurs ne sont pas celles de la majorité des gens mais elle assume et en parle avec dérision. Avec les évènements, sa façon de voir les choses vont évoluer vers plus de simplicité et de franchise. Je n'ai pas aimé le dessin trop design au niveau des couleurs, trop de Photoshop également pour le trait, enfin tout... La narration reste correcte, la maladie et son traitement sont bien expliqués. En parallèle, ses réactions manquent de repères, quand on voit qu'elle se marrie avec un homme qui a au moins une Maseratti et une Ferrari, et que ses parents peuvent sortir des sommes astronomiques pour payer son traitement (presque 200000 dollars au final). Par contre, cette BD permet de mieux comprendre le système de santé des américains et le débat actuel sur la sécurité sociale pour tous. Malgré ses défauts liés à une vie hors de tous problèmes financiers, ce récit est bien mené et offre un témoignage plus riche qu'il n'y parait. C'est instructif à défaut d'être exemplaire.
Après "sex and the city", voila "cancer and the city”! Pourquoi pas après tout ? C'est l'histoire vraie d'une illustratrice new-yorkaise de 43 ans qui est au top de sa carrière, qui va bientôt se marier pour la première fois avec l'homme de sa vie et qui apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Terrible nouvelle ! Nous allons dès lors suivre cette femme très tendance dans le combat contre cette maladie. L'intention est louable car elle permet à tout un chacun de comprendre ce que vît un malade atteint avec tous ces lourds traitements comme la chimiothérapie ainsi que toute l'angoisse des examens et des résultats. Pas très gai comme lecture direz-vous. C'est traité avec beaucoup de légèreté d'une manière très pétillante qui plaira vraisemblablement à un public féminin. J'ai trouvé particulièrement énervant la personnalité même de cette fashion-victime complètement branchée sur une planète hype. On pourrait s'étrangler de rire quand elle nous apprend comme une mauvaise nouvelle qu'elle n'a pas de Mutuelle pour couvrir l'ensemble de ces frais. Fini les séances chez le dermatothalassothérapeute, le dernier sac hyper à la mode ou la centaine de chaussures, sans oublier un appartement dans Manhattan juste pour ranger quelques affaires qui traînent. Mieux encore : malgré l’angoisse liée la maladie, elle considère cette situation comme "le pire instant" qu’elle ait vécu !!! Finalement, maman et papa mettront la main à la poche. Pas d'inquiétude ! Le milieu dans lequel évolue cette femme est hypra-riche et superficiel, vous l'aurez compris. Elle croit que la maladie va l'aider à surmonter cette artificialité mais le lecteur que je suis ne le ressent pas ainsi. Nous sommes à New-York dans un milieu carnassier où les femmes n'hésitent pas à tenter de voler son gentil mari devant son nez en plein repas gastronomique dans un resto hyper branché en multipliant les tentatives de charme les plus audacieuses ("on va faire un tour dans ta Maserati ? Appelle-moi si tu veux une relation saine! Je peux tirer sur ton cigare ?" etc...). Elle a de la chance dans cette épreuve car elle est entourée par des amis et une famille merveilleuse qui n'hésite pas à la soutenir. Tant mieux pour elle. Il n'y a pas de jalousie dans ces propos mais je pense à tous ces malades humbles qui sont seuls face à la maladie sans avoir 50 messages sur le répondeur de leur portable après une simple petite opération. Une des principales préoccupations de notre courageuse héroïne est de ne pas perdre ces beaux cheveux blonds, symbole même de l'élégance. Fort heureusement, le nécessaire sera effectué pour que cela n'arrive surtout pas. Pour la morale de l'histoire, tout le monde ou presque sait qu'il faut profiter de la vie tant qu'il est encore temps et qu'il faut se battre quand on est malade. Une partie des bénéfices de l'ouvrage est reversé à un institut qui lutte contre le cancer. Je ne peux pas décemment dans ces conditions refuser d'accorder le conseil d'achat. Et puis et surtout, vous pourrez également faire un jeu de l'oie sur le cancer qui est inclus dans l'ouvrage (véridique !) : "si vous fumez, vous reculez de 7 cases !". Ouf, me voilà rassuré! Je trouvais que j'étais vraiment immonde d'écrire cet avis aussi dur sur une pauvre femme certes un peu garce qui a tout de même souffert de son cancer du sein et qui a fini par le vaincre. Je viens de lire l'avis ci-dessous qui confirme presque en tout point mon impression.
Depuis le succès de la série Sex & the City et l'avènement de Paris Hilton, il semble que la figure de la richissime pétasse prétentieuse et nombriliste soit devenue un personnage acceptable de notre société, voire respectable, voire un modèle qu'il n'est pas honteux d'envier et de vouloir suivre. Moi j'avoue, j'ai encore du mal avec ça quand même. Bon c'est ma faute aussi : le bandeau sur la couverture annonce fièrement que cette BD a "déjà 100.000 lectrices !", donc je suppose qu'en tant qu'homme je n'étais pas censé la lire : je ne suis pas capable de comprendre à quel point il est important d'avoir une meilleure copine qui bosse chez Donna Karan, ou à quel point il est vital d'avoir un fiancé qui a une belle voiture de sport parce que les Italiens ils sont comme ça, ils aiment ça les belles voitures de sport. Alors forcément, il m'a été difficile de m'émouvoir sur le sort de cette new yorkaise branchouillée dont les principaux centres d'intérêt sont les chaussures de pute de luxe, le dénigrement d'autres filles sorties du même moule qu'elle et la fréquentation d'un restaurant chic pour le plaisir de pouvoir lâcher au détour d'une conversation qu'elle bouffe entourée de célébrités. La comparaison va paraître extrême et injuste, mais c'est un peu comme si Paul Touvier avait écrit un bouquin pour faire pleurer le lecteur sur son sort de cancéreux de la prostate. Déjà à la base c'est difficile de pleurer sur le sort de Paul Touvier, mais si en plus il tartine à longueur de page que Vichy c'était cool et que ses copains collabos étaient de chics types, ça devient impossible. Alors dans le même ordre d'idée, pleurer sur le sort d'un parasite certes relativement inoffensif (après tout, c'est pas de sa faute si elle est née dans une famille riche et tant mieux pour elle si elle a trouvé un millionnaire à épouser) mais tout de même assez détestable, c'est pas facile, mais si l'impression qui prédomine à la lecture est qu'elle ne cherche qu'à se vanter de sa vie foooormidâââââble de fille formidâââââble et à éblouir le gogo à coups de name dropping puéril ("oui chérie j'apporte sa note à Alec Baldwin et je suis à toi !") et de marques de chaussures hors de prix qu'elle porte, forcément ça agace un peu, voire beaucoup, voire énormément. Un dessin extrêmement médiocre porte à grand peine (et à grand renfort de bulles explicatives, pour ceux qui ne sauraient pas reconnaître quand Marisa dessine un stylo ou un livre) un propos extrêmement superficiel. Marisa a des belles chaussures de pouffe, Marisa est tellement drôle que le New Yorker va lui acheter plus de dessins, Marisa a un fiancé génial, Marisa a des meilleurs amies géniales, Marisa a des belles chaussures de pute, Marisa découvre la kabbale et s'entretient avec un rabbin parce que c'est une fille profonde et la spiritualité c'est important (le rabbin trouve aussi que Marisa est formidable et irradie le monde d'une lumière magnifique, si un rabbin le dit bordel, c'est que c'est vrai quoi !), les rivales de Marisa sont toutes d'ignobles putes affreuses et superficielles, Marisa a des belles chaussures de pétasse, aaah c'est injuste que le cancer arrive à une fille géniale comme Marisa, Marisa fait un si beau mariage que le journal en parle comme du mariage de la semaine, Marisa va parler de son cancer dans Glamour, Marisa est guérie, youpi tralala. Alors bon je demande pas forcément à chaque cancéreux de devenir un grand philosophe zen à travers cette épreuve pour pouvoir verser une larme sur sa tumeur maligne, mais autant d'autosatisfaction et de nombrilisme m'ont rendu cette lecture extrêmement pénible. Si au moins elle avait un peu d'humour, de distance par rapport à elle-même, on aurait moins envie de la baffer, mais elle fait partie de ces gens qui ont l'air de penser qu'assumer fièrement un gros défaut (comme, mettons, le fait d'être une riche pouffe superficielle et prétentieuse) suffit à l'excuser et qui voudraient faire prendre la complaisance pour du second degré... Avec moi, la pilule n'est pas passée, désolé !
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