Ingrid
Un père et une mère, trois frère et sœurs, des grands-parents, des jeux et des problèmes d'enfant... Cette petite fille n'a rien d'exceptionnel, à ceci près : Ingrid est Allemande et elle est née en 1937.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Allemagne Encrages La BD au féminin Nazisme et Seconde Guerre Mondiale, vus par les Allemands Séries hélas abandonnées
Avec son regard de gamine, tour à tour grave et insouciant, elle vit et raconte les derniers mois de la guerre : les trois générations sous le même toit, les jeux des petits Allemands ; les bombardements sur une région qui bientôt sera zone d'occupation russe après un court passage de l'armée américaine ; et le départ après la défaite...
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Date de parution | Avril 2001 |
Statut histoire | Série abandonnée 1 tome paru |
Les avis
Annoncé comme un « volume 1 », cet album n’a semble-t-il pas eu de suite. Je ne sais pas si ça n’est pas une bonne chose finalement. D’abord parce que cet album propose une « histoire » qui peut se lire indépendamment d’une éventuelle suite. Ensuite parce que la suite, justement, s’il y en avait eu une, semblait partie pour nous proposer la vie en exil, mais en fait la normalisation de la vie d’Ingrid et de sa famille. Sans l’arrière-plan et le point de vue original proposé dans ce « volume 1 », ça m’aurait clairement moins intéressé, et alors les défauts aperçus ici seraient davantage ressortis. Ces défauts sont assez bien pointés par Mac Arthur – même si contrairement à lui je ne sais pas si c’est « typiquement allemand ». Un récit dépassionné, presque fataliste. Malgré la guerre, le désarroi familial et pas mal de bouleversements, on peine à s’attacher aux personnages, comme si narratrice et lecteurs se retrouvaient retranchés à l’extérieur de l’histoire. Autre bémol, le dessin. Très lisible, il est aussi froid. Les décors souvent escamotés, des visages pas toujours très détaillés, tout ceci accentue le côté dépassionné de l’ensemble. Reste que ce récit est quand même intéressant. Il nous montre le point de vue d’Allemands ordinaires loin des grandes villes dans les derniers mois du Troisième Reich, alors que celui-ci s’effondre et que les Américains, puis les Soviétiques (on se trouve en Thuringe, objet de négociations entre les deux « grands » vainqueurs) arrivent pour dicter le « nouvel ordre ». Le lieu et le point de vue sont assez originaux en BD. Et c’est une jeune fille de 8 ans qui nous sert de témoin et de fil rouge, de narratrice (l’histoire s’inspire semble-t-il de celle d’une partie de la famille de l’auteure ?). Mais là aussi, cette gamine a quelque chose de trop sûre d’elle, de trop froid. Un récit intéressant, mais sans plus finalement.
Amateurs de fantaisie, passez votre chemin ! Amateurs de tranche de vie sur fond historique, ceci pourrait vous combler. Le récit est intéressant par son sujet, facile à lire tant par son approche graphique (un noir et blanc dépouillé mais précis) que par sa narration (fluide et aérée) mais il lui manque tout de même un petit quelque chose pour vraiment m’émouvoir. Il est trop « clinique », trop descriptif. C’est regrettable parce que, pour le reste, c’est exactement le genre de récit dont je raffole : solide assise historique, point de vue original, récit limpide et instructif, narration aérée. Pas mal du tout, en somme. Dommage, ce manque d’émotion qui s’en dégage. La pudeur germanique, sans doute. Il y a en effet ce petit côté « voilà, je vous expose les faits, si ça vous émeut, tant mieux, sinon, c’est le même prix ! » Très germano, comme approche.
Cette série en restera certainement au one shot ou en série abandonnée selon le point de vue. Mais heureusement, le tome 1 est une histoire complète. Le récit est agréable à lire malgré les sujets abordés. Le dessin est doux avec ses nuances grisâtres. Les pages défilent sans que l'on s'en rende compte. L'intérêt est certain et la narration fluide aide à la lecture. Cette BD est équilibrée et de bonne facture. Dethan démontre qu'elle est un auteur complet et qu'elle sait s'adapter avec justesse au sujet abordé. On est loin de sa série phare mais "Ingrid" vaut vraiment une lecture.
Voici un tome de la collection Encrages par Isabelle Dethan que je n'avais pas encore lu. On nous le présente comme un volume 1 mais sa suite n'est semble-t-il pas encore venue depuis 2001, ce n'est pas grave car on ne reste pas en plan à la fin, celle-ci étant conclusive. Ingrid est la deuxième fille de la famille, elle naît en 1937 dans l'est de l'Allemagne et elle va vivre son enfance dans la guerre et ses bombardements. Elle a une vie d'enfant, qui va à l'école, fait des efforts dans cette période où on ne trouve pas de tout et participe à conserver le moral des soldats au front. Enfin elle va voir arriver les alliés, la défaite de sa nation. Isabelle Dethan est douée pour raconter des histoires, ici plus ou moins inspirée de sa propre famille. D'autre part le point de vue allemand de la vie pendant la guerre est original en bande dessinée. De plus son dessin en noir et blanc est très agréable à regarder. Un album tout à fait conseillé.
La défaite allemande vue dans les yeux d'une fillette est très intéressante. Je n'avais jamais lu ou vu le point de vue des Allemands après la fin de la seconde guerre mondiale et je me suis toujours demandé ce qu'ils pouvaient bien penser. Ingrid apporte plusieurs éléments de réponse sur la mentalité qu'il y avait parmi la population, comme par exemple la peur des soviétiques. Tout ceci est réellement captivant (à part le début qui m'a un peu ennuyé) et c'est dommage qu'il n'y ait pas de suite.
Il s'agit pour moi du premier album que je lis sur cette période et sur cette vision côté allemand. Et je crois que j'ai tout simplement adoré. J'ai été touché par cette innocence, par cette fausse naïveté rendue par le regard d'un enfant sur cette guerre. J'ai aussi beaucoup aimé cette vision de l'autre côté de la frontière. Nous avons tous en France une idée de ce que fut la victoire des Alliés, mais rares sont ceux qui ont cette vision de la défaite du IIIème Reich suivie de l'occupation américaine puis russe. La manière tendre de raconter son histoire contraste avec la violence sous-jacente sur laquelle nombre d'auteurs préfèrent s'appesantir. Ici, il n'y a ni regret, ni question, ni réponse. Juste l'explication du regard d'une jeune fille de huit ans qui n'a jamais connu que la guerre comme un état de fait. Pour elle qui n'a connu que cela, il est normal de se cacher dans la cave, de ramasser des herbes pour les soldats… Et puis, ce récit respire l'authenticité. La narration simple et directe ne recherche ni le sensationnel ni le misérabilisme. Le ton est juste et touchant. Tout cela est accompagné par un magnifique dessin en monochromie noir et blanc qui nous replonge dans ces vieux films d'époque, dans ces reportages d'alors où le technicolor n'existait pas encore. Le trait précis et sobre de l'auteur donne un excellent rendu et contribue à l'émotion naturelle qui se dégage de l'œuvre. Cet album paru en 2001 se suffit à lui-même avec une fin qui conclut ce chapitre de manière autonome, j'en viens à regretter qu'aucune suite n'ait été donnée à ce magnifique album.
De l'auteur Isabelle Dethan, je n'avais lu que l'excellente collection Sur les Terres d'Horus que je possède également (en coffret collector). J'avais envie de voir ce qu'elle avait fait auparavant. Je dois dire que je suis agréablement surpris car elle dessine plutôt très bien. Le noir et blanc lui va très bien. De plus, j'ai aimé l'humanité qui se dégage de ce récit où l'on observe la défaite du côté allemand. C'est fait avec tellement de finesse et de justesse. C'est dommage de s'être arrêté qu'à un seul volume.
Cette BD m'a tout d'abord fait penser à une autre version de Eva aux Mains Bleues transposée dans l'Allemagne de la seconde guerre mondiale. Mais au fil de la lecture, j'ai réalisé que plus que le simple quotidien insouciant d'une jeune fille, c'est surtout un témoignage de la vie en Allemagne de l'Est durant la fin de la guerre et lors des périodes d'occupations successives des Américains puis des Russes. Un véritable récit historique raconté à la manière d'un journal intime. C'est véritablement intéressant au point de vue de l'Histoire. J'ai appris un certain nombre de choses que je ne savais pas sur la façon dont s'est terminée la guerre pour les civils Allemands et sur la façon dont certaines populations se sont tout simplement retrouvées dans ce qui allait devenir la R.D.A sous domination Russe. J'accroche moyennement au dessin d'Isabelle Dethan. Son style me fait penser à des croquis mignons où les personnages sont les plus importants et les décors annexes. Et même si le noir et blanc n'est pas mal sur cette BD, je me rends compte que j'aimais bien les couleurs de Eva aux Mains Bleues. En définitive, j'apprécie l'aspect témoignage historique de cette BD : c'est intéressant. Mais d'un autre côté, je me suis légèrement ennuyé à la lecture de cet album. Il manque un petit quelconque, un fil rouge qui me donne véritablement envie de lire et d'en savoir plus à propos de ce récit. Ce volume 1, seul paru actuellement, forme une histoire plus ou moins complète, et je pense que cela suffira à ma lecture.
Dethan allie ici un dessin toujours aussi somptueux à une histoire moins anodine que ses autres oeuvres. Sur les traces de sa famille maternelle, "évadée" de ce qui allait devenir la R.D.A., Dethan nous raconte la fin de la guerre, la souffrance d'Allemands qui ne comprenaient pas forcément grand-chose à ce qu'il se passait (et ce n'est pas être négationniste que de reconnaître qu'il y en avait), sans pour autant tous les dédouaner (le voisin membre du parti national socialiste). Le résultat est brillant, subtile alliance entre sujet sérieux et situations anodines de l'enfance, servi par un dessin de toute beauté. Une évidente réussite.
Piur être franc j'ai préféré cette série à "Tante Henriette ou l'éloge de l'avarice" qui s'incrit dans le même genre : histoire de la famille de l'auteur. Isabelle Dethan. Nous avons ici une vision assez particulière et rare de l'Allemagne dans les années de Guerre : leur défaite. Tout cela à travers les yeux d'une petite fille de 8 ans... On y découvre toute la naïveté enfantine qui nous attendrie tous. Des êtres aussi frêles, innocents, lancés dans un conflit qu'ils ne peuvent arrêter et qu'ils sont obligé de vivre...malgré eux. Le scénario est vraiment parfait, attendrissant à souhait, vous allez me dire que ça ne suffit pas pour faire une BD "Franchement bien" et bien il faut croire qu'avec Dethan c'est possible. Elle se met dans la peaux de cette Ingrid et nous rapporte toutes ses impression, la façon dont elle vit cette situation tout en y ajoutant une petite pointe de fantaisie, en voyant l'évolution de la jeune héroïne, ses jeux, ses rapports avec les autres enfants. Elle nos décrit comme elle le peut la guerre qu'elle ne voit pas mais dont elle entend parler. Tout réside dans la narration qui est omniprésente, c'est Ingrid qui nous raconte des années après cette période de sa vie, avec tous les détails qui vont avec. On peut voir dans cette série deux mondes : celui de l'insouciance, des enfants et celui des adultes, la raison... Dethan mais en second plan ce dernier pour laisser place à se "témoignage" plus qu'original... Les dessins d'Isablle Dethan sont parfaits, pour tout dire je n'avais jamais lu une BD de cet auteur et je suis agréablement surpris. Elle est selon moi l'une des meilleurs auteurs de BD féminin. Les dessins sont soignés et la teinte est interessante, sépia, comme si ces vieilles histoires ressortent du passé, vieillies, comme les photos...Bref, un petit régal, pas comparable à des Bd's du style Cédric etc:)
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