Effleurés
Fleur et Christophe n’étaient pas faits pour se rencontrer. Christophe a une vie facile et bien réglée de cadre dans une grande entreprise. Fleur n’était là que de passage, le temps d’un job d’été, elle est décontractée, peu impliquée.
La BD au féminin Love Stories
Ces deux jeunes adultes connaissent une de ces histoires supposées ne pas pouvoir durer, tant tout semble les opposer. Mais le rôle des conventions et des apparences réservent souvent bien des surprises. Une magnifique histoire toute en nuances et subtilité.
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Date de parution | 18 Janvier 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'étais étonné de trouver cette BD à la bibliothèque, je ne pensais pas avoir l'occasion de lire un jour la première BD d'Isabelle Bauthian (que je connaissais mieux, moi aussi, sous le nom d'Hespéride ici), alors j'ai sauté sur l'occasion. Ce qui est sûr, c'est que "Effleurés" est pour moi, un bon roman graphique comme je les aime, même si je lui trouve quelques défauts. On suivra donc la semi-romance entre un jeune cadre dynamique qui tente de s'ouvrir à d'autres cultures, et une jeune fille assez engagée et marginale. Là où je trouve le caractère de Christophe très réussi (il tente de s'ouvrir même si l'univers dans lequel il a grandi et son éducation le ralentissent), je trouve Fleur plus caricaturale (trop intègre, j'ai vu beaucoup trop de jeunes "hippies" qui rentrent autant dans le moule que les autres pour être convaincu par ce genre de personnage), et par certains aspects, je la trouve limite ''bobo'' (mais c'est moins voyant que dans Kamila, une lecture récente que je prend en exemple). Mais sinon, l'histoire est bonne, la romance entre ces personnes opposées en tout point de vue est intéressante, et leur découverte du monde de l'autre finement bien écrite. Le scénario n'est pas parfait (la fin notamment) mais il est bon. Pareil pour le dessin, il est certes sympa, mais pas toujours super mature. Certaines cases font limite amateur, alors que d'autres sont nettement plus réussies. Et j'ai du mal avec certains visages/expressions (celui de Fleur notamment). Mais les décors sont bons, les couleurs le sont plutôt aussi (même si des fois un peu "too much" comme beaucoup de colorisations informatiques). Je ne regrette pas ma lecture, et je sens bien que les prochaines œuvres de ces deux auteurs (à l'époque débutants) seront nettement plus maîtrisées.
Une histoire d'amour serait un bien grand mot pour décrire la relation de Christophe et Fleur. Dès le début, on sent que ces deux-là vont droit dans le mur. Est-ce-que l'auteur a voulu montrer ici une relation dite moderne ? C'est ça les histoires de maintenant ? Des relations superficielles ? Basées sur le sexe ? Où ne prend pas le temps de connaître l'autre ? C'est ça qui m'a déplu dans cette BD, c'est que ça sonne un peu trop faux à mon goût. Comment Christophe peut-il rester des mois entiers avec Fleur sans connaître son passé, son parcours ? Toute l'incompréhension des 2 personnages est bien résumée dans certains dialogues :" On a plein de trucs à partager, mais pas tant de choses à se dire" explique Christophe à son frère. Chacun essaie de faire de minimes efforts pour se rapprocher du monde de l'autre, mais on ne ressent pas d'amour entre les 2... J'ai beaucoup aimé la construction du récit, c'est très fluide, très facile à lire. J'ai également bien apprécié la chute, même si elle a renforcé l'impression de superficialité du couple. Les illustrations ne sont pas à mon goût. Visages aplatis, nez épatés, yeux écartés... il y a quelque chose de bizarre dans ces personnages. Mais le plus bizarre reste quand même les "trucs" dans les cheveux de Fleur... Au final, c'est une histoire qui ne m'a pas laissée indifférente, et c'est bien ça que j'attends de mes lectures.
Si vous voulez apprécier cet album, il vous faudra accepter le postulat de départ. Christophe, un des deux principaux protagonistes, est un gros con balourd que le passé de sa nouvelle copine n’intéresse absolument pas. J’ai du mal à y croire. En tout cas, personnellement, je ne saurais pas avoir une relation sérieuse avec une personne dont le parcours me laisse tellement indifférent que je préfère l’ignorer. Malgré cela, et dès que l’on a accepté ce point de départ, Effleurés est vraiment un très bel album. Le ton est personnel, le rythme agréable, l’analyse des comportements est fine et Fleur est très attachante. J’ai adoré certains dialogues et l’ensemble respire la spontanéité, la simplicité et la fraîcheur. Quant au dessin … on s’y fait. Ce n’est pas un style que j’affectionne, car le graphisme est assez simpliste, mais il est très bon au niveau des visages, expressifs au possible. Les couleurs ne sont pas non plus ce que j’ai vu de plus beau, mais elles conviennent finalement assez bien à l’ambiance du livre. Vraiment, je ne saurais mieux dire que ce « on s’y fait » qui peut paraître péjoratif ou réducteur mais qui convient parfaitement à mon sentiment. Il ne m’a pas séduit mais ce dessin aura contribué à mon appréciation de l’ensemble. Au final, cet album m’a bien plu jusque dans son titre, très joliment choisi. Mais comment peut-on prétendre aimer quelqu’un sans s’appliquer à l’écouter ?
Il paraît qu'en amour, les opposés s'attirent. Qui n'est jamais tombé amoureux d'une personne non pas pour cette personne mais plutôt parce qu'on aimerait être cette personne, parce qu'elle représente le total opposé de soi-même ? Voici le thème de cette BD qui est la toute première expérience dans le domaine du 9è art pour les 2 auteurs ; et pourtant, l'histoire est parfaitement menée... ça m'a touché... ça m'a interpelé... une réussite. Certes, le dessin est un peu maladroit, voire "bizarre" : quelle drôle d'idée d'excentrer autant les yeux des personnages. Mais ce n'est pas vraiment gênant.
Ce type de récit n'est pas ma tasse de thé. Ca reste trop superficiel pour moi. Je ne me suis pas attaché aux personnages. J'ai lu cette bd sans que cela soit pénible mais avec un détachement trop important pour en apprécier le contenu. Le dessin ne m'a pas plu, trop typé "manga" et en décalage avec l'histoire. La fin est trop happy end et prévisible. Une orientation plus dramatique aurait peut être apporté plus de consistance au récit. J'aurai au moins lu cette BD pour me faire une opinion.
Un album simple, touchant et finalement parfaitement contemporain qui devrait toucher tout particulièrement la génération des 25-35 ans. Après avoir longuement hésité sur l’achat, je dois avouer ne pas le regretter… Cette histoire d’amour improbable concerne, finalement, deux personnes aux valeurs humaines complètement opposées. Je ne saurais dire, cependant, qui de Fleur ou Christophe a raison. Fleur c’est le symbole de l’abnégation ; la militante, « l’altermondialiste » qui se bat pour changer le monde et ne veut pas rentrer dans les cases que la société lui impose. Christophe, c’est tout l’inverse, le jeune cadre dynamique qui aime que les choses soient à leur place et rêve d’une vie de famille simple, se pliant parfaitement au système qu’il ne trouve - au final- pas si mal. Pourtant, ces deux êtres que tout sépare vont s’aimer… cette histoire nous entraîne, donc, dans leurs turpitudes sentimentales. J’ai bien aimé le dessin de Sylvain Limousi qui est d’une extraordinaire modernité, jouant sur des cadrages audacieux. Les couleurs sont aussi très réussies. Finalement, cet album peut toucher un certain nombre de trentenaires en proie aux doutes sur leurs aspirations, leurs modes d’engagement, leurs difficultés à aimer et à grandir ainsi qu’à trouver leur place dans la société. Un très bel album qui peut tenir une bonne place dans votre bibliothèque…
Je n’ai pas aimé. Déjà, il m’a fallu surmonter ma réticence à l’égard du dessin. Je n’aime pas cette façon de dessiner les visages, en gommant le nez et déformant la bouche, je trouve ça maladroit, ça me gâche vraiment ma lecture. Ensuite, je n’adhère pas à cette histoire. Le personnage de Fleur est horripilant au possible, et celui de Christophe, uniquement là pour lui servir de faire-valoir. En plus, il y a beaucoup de clichés dans cette histoire, et Fleur n’y échappe pas, ne lui en déplaise, le pompon étant atteint avec ce sommet de connerie qu’est à mes yeux le webmob ! Si c’est ça être rebelle… Ce que je n’aime pas non plus, c’est que, alors que je suis assez d’accord avec son discours sur la société qui n’est que ce qu’on en fait, je n’aime pas du tout la façon dont il nous est asséné. Oui, asséné, c’est ça le problème. En outre, je ne vois pas très bien où l’auteure veut en venir, quel est son message. Nous dire qu’il ne faut pas se fier aux apparences ? Dans ce cas autant ne pas orchestrer un mystère assez artificiel et peu plausible : en plusieurs mois Fleur aurait du avoir largement le temps de révéler son vrai statut à Christophe. Si l’occasion ne s’est jamais présentée, alors ça veut dire que cette histoire d’amour n’en était pas une mais un banal plan-cul. Et du coup ça désamorce totalement ledit message sur les apparences trompeuses. Message qu’elle nous assène en plus sans la moindre subtilité : elle n’illustre pas, mais se contente de dire. Si vous ne voyez pas ce que je veux dire, regardez « Le Goût des autres » d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, vous comprendrez ;) Pour ne pas finir sur une note trop négative, je tiens à dire que je trouve qu’Isabelle Bauthian maîtrise déjà parfaitement la narration. Du point de vue de la structure du récit, tout s’enchaîne naturellement, et si j’ai eu du mal à finir ma lecture, c’est surtout à cause du fond de l’histoire. Par ailleurs, je trouve le titre très judicieux : il semble en effet que Christophe n’ait fait qu’effleurer sa belle hippie.
Graphiquement c'est très réussi. Une grande fraîcheur se dégage des pages, les couleurs sont gaies, printanières, j'ai souvent eu l'impression qu'un petit souffle de vent balançait doucement les personnages. Les visages sont parlants, j'aime particulièrement celui de Fleur et ses trois grains de beauté qui lui donnent une originalité toute personnelle. Le scénario est quant à lui plutôt classique mais non moins intéressant. Deux êtres que tout oppose se retrouvent dans une relation laborieuse dont la seule chose qui semble les attirer l'un vers l'autre est leur différence. Jusqu'où peut-on se renier soi-même pour être en phase avec cet autre ? Quelles concessions lui accorder ? Et surtout, peut-on réellement réaliser ces choix ? Les auteurs nous donnent ici, avec beaucoup de psychologie et une réalité sans faille, une version de ce que pourrait être l'issue d'une telle situation. Le récit suit un rythme entraînant, sans fausses notes et d'une fluidité parfaite. Et que dire du titre qui porte si bien son nom... effleurés, comme une caresse furtive. Plusieurs thèmes récurrents sont aussi traités, comme les dépendances (drogue, alcoolisme), la misère sociale, la sexualité et la bisexualité, le suicide… ainsi que toutes sortes de préjugés propres aux différences dans notre société. Une excellente première bd. Si je ne mets pas de note plus élevée c'est qu'elle ne m'a pas touchée viscéralement, mais c'est une très agréable lecture.
Houston, j’ai un problème... Mon problème étant que, si j’ai acheté cette bande dessinée d’abord pour la découvrir, j’espérais in fine (à l’exemple des avis ci-dessous) pouvoir en dire le plus grand bien. Au moins, pouvoir affirmer sincèrement que je l’avais appréciée. Il faut tout de même préciser les circonstances assez particulières de cette lecture : l’auteure étant (honorablement) connue icelieu, et votre serviteur l’appréciant plutôt et fréquentant même son blog, je ne pouvais qu’être intéressé par sa première bande dessinée. Certes, son registre n’est pas de ceux qui m’attirent spontanément (à l’exemple d’Erik). D’un autre côté, je suis toujours en attente d’un bon roman graphique, d’histoires qui nous parlent certes du quotidien, mais avec un léger décalage, finesse et subtilité. Bref, d’histoires qui subliment la banalité du quotidien. À dire le vrai, le genre étant particulièrement casse-gueule et risqué (je songe aux très affligeantes banalités estampillées nouvelle pensée philosophique d’un Delerm), les bons romans graphiques me semblent extrêmement rares. Mais bien qu’en attente d’un bon roman graphique, si j’avais dû suivre mon premier penchant, je n’aurais cependant pas acheté Effleurés, au vu de ce que j’en percevais. Cependant, il se trouve que (via le forum de BDT ou le blog), j’ai découvert les premières pages de la bd sur le net. Je n’ai pas été spécialement convaincu, en particulier par le dessin. Mais... Ce dessin très particulier a réussi à instiller une petite musique tenace dans l’arrière-fond sonore de mon esprit. Je me demandais comment il allait pouvoir cohabiter avec un tel scénario sur l’ensemble d’une BD de 70 pages. De plus, je pensais que le personnage de Fleur devait insuffler un grain de folie bienvenue dans cette histoire. Oui, mais... Parlons du dessin d’abord. Si je ne suis pas du tout entré dans l’histoire proprement dite (après les cinq premières pages qui m’ont paru mignonnes, touchantes, bien senties), c’est sans doute en grande partie à cause du dessin. Le décalage était trop grand entre le scénario et ce dessin qui, par certains côtés, m’a évoqué l’animalier (avec leurs yeux décalés, les personnages m’ont fait songer aux soles, ces poissons plats), et de l’autre m’a fait songer aux Simpson (par l’esprit, et peut-être le ton jaunâtre des visages, peut-être aussi par le côté « histoire à messages » du scénario). Mais, surtout, et c’est là où se situe l’assise même de cette sensation de décalage, ce dessin a un aspect « kawai » (mignon en japonais) très fortement prononcé. Et avec un tel dessin, j’ai toujours eu l’impression que Fleur était une adolescente, affectée de la typique crise d’adolescence. D’où un étonnement qui fleurait l’incrédulité totale quand j’ai appris, au détour de l’histoire, qu’elle en avait 30 (ou presque). Impossible, aussi, de croire aux scènes de sexe entre elle et Christophe : le dessin, plus le découpage qui me les rendait un peu hermétique. En tout cas, j’avais presque l’impression d’assister à des jeux entre grands enfants, limite asexués. Cependant, il se trouve aussi que « paradoxalement », j’ai bien aimé le dessin en tant que tel. Je me suis senti transporté par lui. Je l’ai ressenti tendre, touchant, poétique (en lui-même, et en faisant abstraction de l’histoire). Le problème, c’est... L’histoire. Outre le dessin, qui la dessert, elle souffre à mes yeux d’un grave défaut : si je ne suis pas « rentré » dans l’histoire, ce n’est pas seulement à cause du dessin, mais aussi et surtout parce que je n’ai pas cru une seule seconde à cette « idylle » entre Fleur et Christophe. Et quand bien même y aurais-je cru quelques secondes, qu’elle m’a rapidement gonflé. Les deux personnages (de parfaites têtes à claques) m’ont lentement, mais très sûrement insupporté. Aussi conformistes l’un que l’autre. Cela pourra paraître étonnant pour un personnage comme Fleur, mais c’est finalement elle que j’ai trouvé le plus « dans les clous ». En tout cas dans les clous d’une certaine bien-pensance consumériste pseudo-rebelle, illustrée par des slogans publicitaires tels que « Be yourself », et « Just do it ». Pile poil, Fleur. Irritante de pseudo-perfection au point de faire dans l’humanitaire, et de rejeter le regard (forcément négatif) d’autrui sur soi. Malheureusement, c’est ça aussi la vie en société (si je voulais ‘philosopher’ à mon tour). Bref, une ado quasi stéréotypée, insupportable d’une forme de suffisance, voire d’arrogance (l’entendre reprocher à son frère son égoïsme est de ce point de vue assez amusant). Tout autant que les personnages, j’ai aussi trouvé insupportable bon nombre de situations. Oui, la banalité du quotidien... La déprimante banalité du quotidien, où vous avez des « amis » que vous considérez comme de « gros cons ». Mais néanmoins, cela reste vos « amis ». Je veux bien, mais là, tout de même... En tout cas, par un effet miroir, j’ai fini par ressentir une compassion folle pour le « con » de service, ce pauvre « ami » de Christophe. Oui, le pauvre con de service, j’ai fini par l’apprécier, et le considérer comme le seul véritable rebelle de cette histoire : le beauf qui ne rentre pas dans le douillet cadre propret des bobos eux-aussi de service. Que j’en vienne à éprouver comme une admiration pour la résistance héroïque du beauf indique d’ailleurs à quel point les « bobos » qui l’entourent m’ont paru hautement insupportables. Insupportable est aussi l’impression d’avoir affaire à une sorte de mise en scène pour disposer des « messages », ainsi que l’a ressenti Alix dans son avis. En vérité, ce n’est pas exactement ainsi que je l’ai perçu : j’ai plutôt vu quelques dialogues qui ponctuent les scènes clés, tels la morale des fables des La Fontaine. Le pire (et c’est pour cette raison que c’est très irritant), est que j’adhère à ces propos, que trouve plutôt fins, justes, sensés et intelligents. Oui, mais, justement, là est le problème : j’ai eu le sentiment d’une intellectualisation de la situation. Comme si, soudain, en plein maelström émotionnel, les personnages étaient capables de prendre suffisamment de distance avec la situation pour en tirer un enseignement ‘philosophique’, ou l’illustrer d’une maxime bien sentie. Pour moi, ce genre de discours est parfait dans un essai, ou un blog, où ils peuvent être développés et affinés, où ils trouvent toute leur place de « discours ». Mais pas dans une bande dessinée, en plein cœur de l’action. Montrer plutôt que démontrer (si possible). Eux démontrent, aussi justes soient-ils. Et cassent donc totalement l’impression de vécu, et de « vivant ». En tout cas, est-ce ainsi que je les ai ressentis. Quant à la fin... Au début, j’ai eu l’impression qu’elle se dirigeait vers celle, « moralisante » (au sens de : qui va vous expliquer pourquoi cela s’est passé ainsi et comme ça, au lieu de comme ci), de 80°C. J’ai donc craint de détester à nouveau. Cependant, si la fin évite l’essentiel de l’écueil que j’appréhendais, je crains de devoir avouer, de nouveau, avoir peu apprécié. Car ce qui arrive (et est arrivé) à Fleur, m’a paru aussi peu juste que la relation passée Fleur-Christophe. Comme s’il fallait à tout prix que Fleur ne fasse jamais rien comme tout le monde, y compris en agissant au mépris de ce qu’elle est censée être. Comme s’il lui fallait encore nous délivrer un message : « ben, en fait, tu vois, la vie, somme toute... ». Christophe, lui, fort heureusement, a regagné le monde réel, et y a retrouvé en crédibilité. Sauf que, là où j’aurais bien senti une fin « en suspens », on nous indique la direction que va prendre l’histoire après la fin de l’album, du genre conte de fées (« ils vécurent heureux, et eurent beaucoup... »), mais un peu trash. Et je n’ai pas, mais pas du tout, aimé. In fine et pour conclure sur une intellectualisation de ma part, les premières pages du chapitre final m’ont offert une sorte de grille de lecture a posteriori d’Effleurés. En effet, on y découvre, parmi les conférenciers en biologie, une certaine Isabelle Bauthian. Or, dans l’intitulé de son intervention, on peut lire : « l’apport des modèles de dynamique des populations ». Et là, j’ai vu la lumière... J’ai eu rétrospectivement l’impression d’avoir assisté à une sorte d’expérience de biologie sociale, une écosphère sous forme de scénario de bande dessinée : on place deux ou trois crevettes dans un machin rond, puis on voit ce que cela donne. L’ennui c’est qu’une expérience scientifique n’a d’intérêt que si vous en ignorez le résultat. Or, d’un point de vue « scientifique », la rencontre de la crevette-chat « Christophe » avec la crevette-chien « Fleur » ne pouvait donner, et compte tenu des facteurs environnementaux, qu’un seul résultat. Et, au final, l’image d’une expérience de biologie condenserait sans doute ce que je reproche, et ce qui m’a déplu dans cette œuvre : la sensation d’avoir vu se dérouler une simulation de réalité virtuelle en bocal, mettant en scène un personnage incroyablement factice (Fleur) déboulant dans la vie d’un personnage très réaliste (Christophe), lui-même entouré de personnages simili-réalistes (potes, famille), le tout contraint par des équations mathématiques devant conduire les personnages à expérimenter et illustrer les point-clés de leurs « courbes vectorielles de vie ». Dommage...
mffffff c'est délicat de mettre une critique, sachant que la scénariste est une sympathique arpenteuse de ce site... aussi ai-je longtemps hésité à poster mon avis. Et puis finalement, je me lance. Après tout, c'est le principe de ce site, et Hespéride n'est certainement pas le seul auteur de BD à lire les critiques qui la concerne. J'ai été à la fois agréablement surprise et déçue par "Effleurés". Agréablement surprise par le niveau général d'auteurs quasiment débutants, notamment au niveau de la narration, très fluide, et des dialogues, très naturels (alors que c'est un exercice assez casse-gueule). Au niveau du dessin, j'ai bien apprécié la palette chromatique, assez originale, et la recherche manifeste d'expressivité dans les visages et les postures des personnages. Mais sur le trait en lui-même, j'ai vraiment du mal avec le dessin de Sylvain Limousi. Encore, malgré une drole de bouille, Fleur dégage un certain charme, mais les personnages masculins, notamment Christophe, sont très maladroitement dessinés... Quant à l'histoire, c'est typiquement le genre d'histoire auxquelles j'accroche en général beaucoup, mais là, ça n'a marché qu'au début. Beaucoup de choses qui ont été dites plus bas sont vraies, notamment sur certains clichés. Et j'avoue que la fin ne m'a pas convaincue. *SPOIL* Alors en fait, Fleur est en fait une fille super brillante, mais comme personne ne lui avait jamais rien demandé personne ne le savait. Alors, certes, ça met en perspective pas mal de choses dans le reste de l'histoire, sur les préjugés, les apparences etc... et d'un point de vue "ficelle scénaristique" c'est assez bien vu. Mais j'ai trouvé ça très artificiel, et finalement, décevant. L'histoire finit sur une pirouette alors que sur cette bonne idée de départ on aurait pu broder des réflexions beaucoup plus nuancées et intéressantes. Finalement, "Effleurés" est un album prometteur, en ce qu'il montre le potentiel de ses auteurs, mais ce n'est pas encore un album complètement mûr, je trouve. A suivre...
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