Little Nemo in Slumberland

Dans le pays des rêves d'un petit garçon en pyjama.
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Nemo est un enfant à l'imagination débordante. Toutes les nuits, il s'évade dans le monde onirique de Slumberland pour y vivre des aventures extraordinaires. Mais les surprises sont nombreuses, et le réveil toujours.. agité ! Durant de nombreuses années, McCay a proposé chaque semaine dans le New York Herald une histoire de Little Nemo. Ces pages font aujourd'hui partie du patrimoine du 9e Art.
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Date de parution | Octobre 1969 |
Statut histoire | Strips - gags 3 tomes parus |

13/03/2002
| Clémentine
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Les avis



Note approximative : 3,5/5 "Little Nemo" est un monument de la BD. J'ai lu l'intégrale il y a peu de temps et j'avoue avoir été stupéfait de la somme d'idées que cette série contenait. De même, les dessins, tout d'abord classiques, deviennent avec le temps originaux, inventifs, superbes, travaillés. Déjà là, l'auteur réfléchissait sur le support même de la BD et sur ce que ses personnages pouvaient vivre dans une BD dont le support est mouvant (images inversées, etc...). Bref, je comprends pourquoi on considère "Little Nemo" comme un classique de la BD. Alors pourquoi seulement 3,5/5 ? Tout d'abord parce que les premières planches sont d'un niveau bien plus bas que ce qui va suivre. Elles sont pénibles à lire, et je n'ai pas accroché aux personnages. Ensuite, cela devient nettement mieux (après quelques années d'expérience de l'auteur) et on rentre bien plus dans l'histoire qui devient plus linéaire (au départ chaque page était quasiment 100% indépendante, tandis qu'ensuite on suit plus une histoire au fil des pages). Mais voilà, cela vient peut-être du fait que j'ai tout lu d'un bloc, au bout d'un moment, ça saoule. Il y a tant et tant de planches, d'histoires, de sous-histoires que j'avais du mal à continuer la lecture, au point de vouloir sauter quelques planches car après tout qu'est-ce que j'y aurais perdu ? Bref, pour moi, "Little Nemo" est un puits d'idées, aussi bien scénaristiques que graphiques, mais ce n'est pas toujours un plaisir à lire.

Little Nemo! J'avais acheté l'intégrale sans trop savoir sur quoi j'allais tomber. Partout dans les livres sérieux sur l'histoire ou le langage de la bande dessinée, on en parle comme l'un des chefs d'oeuvre absolu de l’histoire de la bd, comme d’une oeuvre fondatrice. Voilà qui me donnait envie de me confronter à de la très vieille bd. Première constatation : malgré la vieillesse des planches (on sent l'outrage du temps), on est visuellement charmé. Mac Cay est un dessinateur très fin, on est loin des laids scribouillages que beaucoup d'autres dessinateurs faisaient à la même époque. Deuxième constatation : le ton. C'est d'une naïveté incroyable. Doublement naïf même. C'est la naïveté populaire d'une époque additionnée au fait que Mc Cay s'adressait aux enfants. Pourtant cette naïveté n'est jamais un défaut. C'est même là le charme principal de cette bande dessinée. Troisième constatation : à son époque, Mac Cay maîtrisait déjà fameusement son art. Il y a pleins d'idées graphiques assez géniales là-dedans. Résultat final : on ne peut s'empêcher d'avoir un regard rétrospectif sur l'oeuvre de Mc Cay. Elle est de son temps. Quand on lit Little Nemo, on sent que l'on communique avec l'imaginaire populaire d'une autre époque. Ca surprend et c'est émouvant à plus d'un égard. D'autres part, on se sent toujours un peu extérieur à cet imaginaire sans arriver tout à fait à combler le vide, on sent le "décalage temporel". J'ai ressenti à la lecture de ces mignonnes aventures, le même sentiment que le jour où j'ai assisté, éberlué, aux films de Georges Méliès, ce cinéaste magicien des premiers temps du cinéma qui avait mis en scène et inventé les premiers trucages cinématographiques. Cela avait incontestablement vieilli mais il se dégageait de la naïveté de la mise en scène et de l'imagination débridée, une sensation de fraîcheur qui transparaissait de la vieille pellicule. On sentait que pour Méliès tout était à inventer et qu'il s'en donnait à coeur joie. Je pourrais dire la même chose de Mc Cay et de son Little Nemo. La bande dessinée n'en était également qu'à ses balbutiements. Mais en même temps je sentais qu'il m'était impossible, pour moi, contemporain du début du 3eme millénaire de voir ces films de Méliès avec le même regard que les gens de l'époque, et c'est avec le sentiment d'avoir perdu quelque chose, une espèce de petit vide, que j'avais quitté la salle de projection. Je referme aujourd'hui Little Nemo avec le même sentiment. Une douce mélancolie... une espèce de nostalgie, pour une époque que je n'ai pas connue. Ca me gêne de devoir coter cette série. Donner un avis ou faire un critique envers une bande dessinée qui nous est contemporaine, cela a un sens, mais donner son avis sur une série qui a presque un siècle, ça me paraît un peu absurde. Il manque une donnée fondamentale que nous ne maîtrisons pas (à moins d'être historien d'art) : l'histoire.

"Little Nemo" est la première véritable BD de talent qui se laisse encore lire aujourd'hui, comparativement aux "Katzenjammers Kids" (Pim, Pam, Poum) ou Buster Brown. Le graphisme très élaboré de Winsor Mc Cay - avec son architecture "Art Nouveau", très marquée par son époque - et son imagination féconde concernant l'univers enfantin (le Père Noël, l'Homme de la Lune, Jack Frost, Willie Winckle, le roi Morphée...) engendrent une série poétique et emplie de charmes pour ceux qui possèdent encore occasionnellement une âme d'enfant. Les meilleurs épisodes se déroulent dans les premières années, lorsque le rêve tourne invariablement au cauchemar, avec une somme d'idées (la descente d'un escalier qui finit dans l'abîme, les maisons qui se mettent à marcher comme les Martiens de "La Guerre des Mondes, ou lorsque l'auteur joue (déjà) avec les conventions de la BD dans un épisode où les personnages sont dessinés de manière de plus en plus enfantine). Puis, la série commence à s'épuiser et tourne en rond, notamment quand Mc Cay change de journal. Mais "Little Nemo" reste une performance remarquable pour un album du début du siècle.

Un album de 428 pages qui regroupe les dessins publiés dans le New Yord Herald de 1905 à 1911 puis dans le New York Journal de William Randolph Hearst. Au premier coup d'oeil, ce pourrait être réservé aux enfants. McCay transpose avec succès un thème des plus marquants pour l'époque : la découverte de l'inconscient. Album complet tout y est : poésie, couleurs,maîtrise parfaite de la perspective. Une fabuleuse découverte pour moi.
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