Valérian
Angoulême 1992 : Alph-Art jeunesse mention spéciale pour le HS Les Habitants du Ciel. 1997 : Prix Tournesol pour le tome 16. La référence en BD de Science-Fiction... Bien avant Aquablue et les autres. Valérian rencontre Laureline en 1967 ! On sussure que Lucas s'est inspiré de la série pour Star Wars.
Angoulême : récapitulatif des séries primées BDs adaptées en film Best of 1960-1969 Dargaud Ecole Duperré Les Arts Appliqués de Paris Pierre Christin Pilote Prix Tournesol Science-Fiction, le best-of Space Opera Voyages dans le temps
Raconter l'histoire des deux plus célèbre agents spatio-temporels de l'histoire à des mordus de BD, c'est raconter l'histoire de Tintin au capitaine Haddock... Valérian et Laureline (les deux agents spatio-temporels pré-cités) sont des "régulateurs" du temps, ils sont employés par Galaxity afin de remettre un peu d'ordre dans la galaxie. Leurs aventures sont faites de multiples rencontres (bestiaire intergalactique impressionant) et ce dans de multiples mondes. L'imagination graphique de Mézières au service de scénarios d'un Christin qui livre le meilleur de lui-même au cours des 12 premiers albums (les tomes 11 et 12 sont à mourir). petite période transitoire de 3 /4 albums et retour en forme dans le dernier opus (18) qui laisse présager une relance de la série ; de plus Mézières nous gratifie d'une double page finale en couleurs directes... Bref, on en redemande...
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Date de parution | 1967 |
Statut histoire | Une histoire par tome (série finie en 21 tomes + 5 hors-série) 26 tomes parus |
Les avis
L'année 2019 s'est conclue, pour moi, par l'un des plus importants achats que j'avais en tête : l'intégrale des albums deValérian (en occasion, parce que faut pas déconner vu le prix), et la lecture de cette BD rangée à chaque fois dans les immanquables des collections de Science-fiction a constitué un bon point d'orgue à toute les découvertes BD de cette année maintenant révolue. Quand j'entends parler deValérian et Laureline, c'est toujours pour mentionner l'importance de cette série dans le paysage de la bande-dessinée, et souligner à quel point elle influença la science-fiction dans le monde entier (sans exagérer du tout, en plus). Autant dire que j'en avais quelques attentes pour le coup, surtout que les seuls échos que j'en avais eus étaient la lecture de deux albums au lycée (dans ces fameux CDI qui jugent malin de prendre un album au début, un à la fin et de ne jamais compléter ces séries, mais passons). Je suis donc venue à cette série avec un œil presque neuf et une attente à un certain niveau tout de même. Et la lecture fut ... dépaysante, rafraîchissante, enrichissante et merveilleuse. Surtout merveilleuse. Je comprends maintenant pourquoi tant de gens s'extasient sur cette série, qui est effectivement une perle, un immanquable et une série fondatrice de bien des choses, probablement l'une des plus inspirantes pour la science-fiction actuelle (et on ne reparlera pas des repompages sans vergogne qu'on peut repérer avec le temps). J'ai eu l'énorme chance d'avoir la collection récente, dans laquelle Christin et Mézières reviennent sur tous leurs albums avec des commentaires en fin d'album, ainsi que des petites précisions ou des remarques sur ce qu'ils ont fait. Et l'ensemble donne encore une autre dimension à cette série qui est définitivement culte. Essayer d'en parler sans en faire des caisses sera difficile, et je m'en excuse donc d'avance auprès des malheureux qui essayent encore de lire mes avis à rallonge. Le premier point sur lequel je veux immédiatement donner mon avis, avant que les personnes ne soient saoulées des pavés de texte, est le commentaire que j'ai souvent lu : les premiers albums sont mieux que les suivants (avec un tournant marqué pour certains aux alentours de l'album 12). Je m'inscris personnellement en faux contre cet avis, ayant tout autant apprécié les albums d'après. Le fait que j'ai pu lire toute la série en un bloc sans avoir d'attente ou d'imaginaire de cet univers à sans doute influé, j'en suis conscient. Mais je reconnais que la série change de ton à partir du diptyque 11-12, passant à un ton plus sombre et plus sérieux dans le fond. Mais c'est ce que j'apprécie dans la série des Valérian et Laureline : elle représente d'une très belle façon l'évolution de la mentalité de son époque, entre les premiers albums des années 70 aux derniers des années 2000, les albums reflètent l'état d'esprit de leur époque, tout autant que le point de vue de leurs auteurs sur le monde. Et j'ai adoré la façon dont ils assument les changements de ton, de registre voire même l'introduction de problématiques totalement dans l'air du temps au sein de leurs albums. Et je peux commencer à aborder la longue liste de ce qui m'a plu dans le récit. Pour commencer, le fait que les scénarios de Christin développent à chaque fois un autre thème, toujours dans l'actualité du moment (crise pétrolière, reprise des guerres, ambition politique, conflit culturels, exploitations des individus, marché des ressources rares ...) mais avec un ton assez mature et complet, ne versant pas dans le manichéisme primaire pas plus que dans le traité politique. On navigue avec nos personnages dans des réalités parfois complexes à aborder mais toujours vues d'un point de vue humain. Et c'est agréable de voir des auteurs autant parler de politique (et caricaturer les propos politiques avec une certaine justesse d'ailleurs) mais sans jamais verser dans le discours idéologique et rester dans une volonté narrative pure. Christin ne se prive pas de caricaturer les idéaux de la guerre froide, les pensées émergentes dans les années 90 ou les courants économiques se développant, mais sans jamais prendre parti pour un camp. Et c'est appréciable, car à l'image de ce que Peyo faisait dans certains albums des Schtroumpfs, on se contente de regarder d'un œil extérieur les milles et une façons dont le monde peut mal se dérouler, sans pour autant devenir moralisateur ou prétendre apporter une vérité universelle. Quand on parle de politique de cette façon, j'aime beaucoup ! Puisqu'on est sur les scénarios, je suis aussi ravi de la façon dont l'auteur mène ceux-ci d'une façon toujours classique, presque convenue, mais avec des surprises, des moments de tensions, du drame et également des moments de beauté, de l'amour et du sentiment. Bien sûr, le couple Laureline/Valérian est au centre de tout ceci, mais les personnages annexes ne sont pas en reste, et je trouve que Christin réussit plus d'une fois à rendre des émotions palpable au fur et à mesure des albums. Et puisqu'il faut bien en parler ... Les personnages. Valérian et Laureline, ce sont deux protagonistes que je range maintenant dans mon panthéon personnel de personnages de BD (oui, j'ai un panthéon personnel de personnage de BD), tant l'auteur à su les rendre attachants, humains et tangibles. Ce sont deux personnages amoureux, aventureux et droits, toujours au cœur de l'action mais sachant être également avoir de vrais personnalités. Bien sûr, je ne peux pas être insensible à Laureline, véritable héroïne de la BD (prenant souvent le pas sur Valérian d'ailleurs, ce que les auteurs reconnaissent), rejoignant ces fameuses héroïnes de SF qui peuplent l'imaginaire des nouvelles générations. Laureline c'est la femme qui s'assume, qui agit et dotée d'un sale caractère mais d'une frimousse adorable. Elle est le moteur de la plupart des histoires, mais présente bien des facettes tout au long des albums. Je crois que si elle marque autant les esprits après lecture, c'est que les auteurs ont réellement réussi leur travail de rendre les personnages réels et attachants. Mais sans dire plus que nécessaire sur ce personnage déjà bien étudié, je dois aussi dire queValérian est un protagoniste que j'apprécie beaucoup dans sa construction. Et le genre de personnage masculin qui fait plaisir à lire à l'heure des remises en causes des clichés de genre. Valérian, c'est un homme d'action, l'agent spatio-temporel beau gosse qui aime l'action et avoue ne pas savoir faire autre chose. Et ce personnage est attachant par bien des côtés : l'épisode dépressif où il se retrouve à trahir son couple, mais aussi les moments après l'épisode 12 où Valérian se retrouve sans but dans sa vie sont magnifiques. Aujourd'hui commencent à sortir les concepts de masculinité toxique et de héros trop virils que l'on sert aux petits garçons. Et Valérian est le genre qui va à l'encontre de tout ces clichés virilistes : faillible et parfois à la ramasse, sans but dès lors qu'il ne peut plus être l'agent qu'il était, parfois réduit à faire des actions moralement discutable par sens du devoir, il met également à mal le cliché de l'homme support du couple (en même temps avec Laureline il a de quoi rivaliser). A cet égard, l'album "Les armes vivantes" m'a enchanté par le fait queValérian se croit obligé d'être celui qui gagne de l'argent et leur permet de survivre, allant jusqu'à faire de la contrebande -contre ses principes- au lieu d'avouer son impuissance et de dialoguer. Le personnage est d'une justesse touchante plus d'une fois, surtout lorsqu'on aime les héros qui sortent des sentiers battus. Et là où l'auteur fait fort, c'est que cette image est toujours associé au héros bourrin, sautant dans le tas et agissant parce qu'il est trop fort dans l'action. Ça c'est ce que j'appelle de la caractérisation de personnage ! Je parle de Christin et de son magnifique travail depuis tout à l'heure, mais si je commence à parler de Mézières, j'en aurais pour encore plus long. Comment, comment résumer l'immense travail du dessinateur deValérian à quelques mots ! Comment parler de ces paysages, ces personnages, ces visuels, ces vaisseaux, ces décors sans aller chercher les adjectifs les plus élogieux dans un dictionnaire des synonymes ? Je ne peux vraiment pas dire à quel point, alors que j'ai découvert cette BD en 2019 à l'âge de 27 ans, j'ai été émerveillé de l'inventivité de ce dessinateur. La multiplicité des personnages extra-terrestre à de quoi faire rougir n'importe quel Star Wars, les décors sont d'une richesse et d'une variété qui étonne à chaque volume, et je ne parle pas de tout ce qui fait 'Science-fiction', tel les vaisseaux, les structures, les armes ... Et bien sûr, les caricatures ! Je suis encore à rire de la façon dont il a représenté les protagonistes de l'album "Les héros de l'équinoxe" qui est d'une inventivité magistrale alors qu'on reconnait sans peine les caricatures que l'auteur voulait. Bien sûr, lorsque l'on pense aux visuels, on peut noter que bon nombre de leurs idées furent reprises dans des films (hein, Georges Lucas ?) et que c'est encore une source d'inspirations d’œuvres qui sortent récemment (sans aller à crier au plagiat, je suis pratiquement certain que Cameron à lu la BD avant de faire son Avatar. Pratiquement !). Mézières a réussi à faire, de plus, une œuvre cohérente avec des albums étalés sur près de quarante ans, foisonnant de détails et d'idées géniales. D'un album à l'autre, l'on reconnait les personnages, les extra-terrestres, les lieux ou les décors. Si vraiment il fallait le dire, Mézières est un auteur au talent certain. Tout ceci étant dit, je n'ai pas souligné un point négatif à mes yeux, mais que je comprends et qui ne rentre pas en ligne de compte pour moi : les derniers albums sont un gros cran en-dessous du reste. L'Ordre des pierres et L'Ouvretemps sont bien dispensables, avec un scénario qui s'éloigne de ce qui avait été fait et une conclusion facile et loin de la finesse à laquelle les auteurs nous avaient habitués. Mais alors pourquoi dis-je que ce défaut est négligeable ? C'est tout simplement parce que je comprends la volonté des auteurs avec ces deux albums : clôturer de manière définitive la série, en empêchant toute récupération future des personnages ou de l'univers, refaire un tour d'horizon des personnages et lieux marquants de la série, mais aussi apporter un final à cette série. Et c'est un point que je comprends, surtout pour une série aussi étalé dans le temps : les auteurs ont tenus à finir leur série, la conclure réellement, sans possibilité de retour en arrière. Ce n'est pas la meilleure fin, mais je comprends que les auteurs en avaient envie. Le tome 21 fermé, il n'est plus possible de revenir en arrière, la saga deValérian et Laureline est maintenant finie. Qu'on soit d'accord ou pas avec, on ne peut le nier. J'en suis à bien trop de lignes, et je n'ai pas dit la moitié de ce que j'aurais à dire sur cette BD. De la découvrir si tard, de pouvoir apprécier tout les messages sous-entendus ou explicites de l’ouvre, de découvrir les précisions que les auteurs ont ajoutés aux albums m'a permis de pleinement apprécier cette saga qui est un monstre sacré de la Bande-dessinée. En la lisant, je me suis rendu compte à quel point ce fut marquant dans le paysage de la SF, rien que par le nombre d'emprunt que d'autres œuvres ont fait à Valérian et Laureline. Avec moins de trente albums étalés sur plus de quarante ans, le duo d'auteurs aura définitivement marqué le monde de la SF, et m'aura fait rêver encore aujourd'hui. Et la quantité de personnes avec qui j'en parle me confirme que cette BD n'est pas à ranger dans la série des "BD a papa", mais bel et bien dans le très fermé cercle des "BD intemporelles". Mon avis a été bien trop long pour simplement dire que cette BD est à mon humble avis un immanquable, mais lorsque c'est à ce point, je dois laisser aller ma logorrhée et tout balancer. Parce que c'est le genre de BD que j'estime plus qu'importante : indispensable.
Pour moi, la série des Valérian et Laureline est, au moins jusqu’à Métro Châtelet, une des pierres angulaires de la BD SF, et probablement un des monuments de la SF en général. Inutile de redévelopper en long et en large ce qui a déjà été développé, ni de marquer ma déception quant à l’évolution de la « trame Galixity ». À vouloir expliciter la non-création du monde de Galixity, en 1986, la série a perdu la force de ses one-shots si savoureux, qui savaient se renouveler et renouveler le genre. Malgré cela, la série mérite largement le titre de culte. Néanmoins, sortons un peu de la critique stricte de la série, et profitons de l’espace qui m’est gentiment accordé par Alix et ses GM (gentils modos) : Pourquoi diable cette série ne s’appelle pas officiellement Valérian et Laureline ? Lorsque je me suis avisé de l’aviser^^, je me suis soudain aperçu que la série était référencée « Valérian ». Et là, je me suis dit : ‘tin, les idiots, savent pas que c’est « Valérian et Laureline » ? Machos, va... Alors, j’ai observé les jaquettes dans la partie « série », et je suis même allé jusqu’à vérifier sur mes albums, devant mon ébahissement. Et... et... Je n’en reviens toujours pas. Dans ma tête, cette série, je l’ai toujours appelée « Valérian et Laureline », tant Laureline est un personnage central et incontournable (personne ne me contredira sur ce point). Il arrive même, par moment, que Laureline apparaisse comme le personnage principal, servi par un faire-valoir un peu brouillon et benêt dénommé Valérian. C’est donc non seulement une hérésie, mais en sus une injustice. Amis de la BD, fans de Laureline, à vos crayons, à vos claviers, lançons une grande pétition pour restituer à César ce qui revient... à Laureline !
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