Helter-Skelter

Lili est une mannequin vedette adulée dans tout le Japon. Mais la vie rêvée en apparence cache une détresse dans la tête de cette blonde égocentrique et narcissique. Récompensé du prestigieux prix Tezuka, cet album dense de 300 pages est très cru dans ces thèmes, ses textes et un peu moins son dessin. On y aborde pêle-mêle la dictature de la beauté, son corollaire la chirurgie esthétique et les problèmes de poids, mais aussi un rapport d'asservissement quand Lili abuse de son pouvoir pour manipuler son petit monde et le plier à ses 4 volontés, notamment ses délires sexuels malsains. La peinture est extrême mais on ne décroche pas. Passons sur la couverture que je trouve assez affreuse, du moins pas vendeuse. Le dessin est très fin, malheureusement il souffre d'un défaut inhérent au style dans ces mangas où on a du mal à distinguer les personnages. Sur certaines cases on se demande même parfois ce que l'auteur a voulu représenter, notamment dans les scènes de sexe où c'est fait en 3 coups de crayon car tout est dans la suggestion plus qu'une représentation pornographique. On apprend en fin d'ouvrage que l'auteur était très en vue mais s'est fait percuter par une voiture en 1996 ce qui a stoppé sa carrière, cet ouvrage étant son dernier. Elle fut gravement blessée, et peut-être fera-t-elle un jour à nouveau un manga, à tout le moins cela a ouvert la voie à toute une vague de jeunes auteurs féminines dans la même veine. On pourra par exemple rapprocher Helter-Skelter de In the clothes named fat à la fois par son dessin et ses thèmes. Helter-Skelter est un bon titre de la collection Sakka, certains défauts qui m'ont irrité à la lecture freinent ma note dans son élan mais ce fut néanmoins plaisant.

29/11/2009 (modifier)

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L’auteur de cet ouvrage est une mangaka très connue au Japon Kyoko Okazaki qui a subi un terrible accident et a donc arrêté sa carrière il y a une dizaine d’années. L’ouvrage est intéressant, même s’il souffre de certains défauts. Au départ, j’ai eu dû mal avec le dessin qui me faisait penser à du shonen classique. Certaines planches sont même carrément bâclées. On a beaucoup de mal à distinguer les personnages… La narration est par moment assez lente. Cela est dû à la longueur du livre qui fait plus de 300 pages. Hormis cela, ce livre a d’indéniables qualités, notamment dans ses thèmes : dénonciation de la mode, du culte de la beauté, de la médiatisation… Par moment, j’ai pensé à la série Nip Tuck qui évoque les mêmes sujets. La sexualité est montrée dans toute sa crudité, mais aussi sa cruauté ; Lili se comportant de manière perverse avec son assistante, jouant avec elle un jeu de fascination-humiliation. Mais ce roman graphique évoque également l’idée de la schizophrénie : la quête d’identité, recherche d’un corps qui n’est pas le sien, besoin d’être aimé et finalement, solitude extrême qui conduit à des pulsions meurtrières.

26/01/2008 (modifier)

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