La Porte d'Ishtar
La « porte d'Ishtar » est à Babylone le lieu où certaines condamnations sont exécutées... Taliya, vingt ans, vient d'être nommée par la reine à la tête du Service de la Justice royale.
Auteurs italiens Avant 475 : Antiquité Proche et Moyen-Orient
Un haut dignitaire a été assassiné chez lui, dans des circonstances mystérieuses et inexplicables. Alors que tout le monde s'attend à ce que l'affaire soit classée, Taliya soupçonne un complot de plus vaste envergure. Mais comment mettre en cause un autre haut dignitaire de Babylone quand on n'est qu'une jeune fille, occupant le poste traditionnellement dévolu à un homme ?
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 06 Février 2008 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Avec cette Bd, les auteurs recréent brillamment les temps babyloniens du IXème siècle avant J.C., période très ancienne sur laquelle on est renseigné par l'archéologie de façon parfois incomplète, car il est difficile de vérifier certaines informations comme celle des fameux Jardins suspendus qu'on attribue parfois à la reine Sémiramis ; c'est une reine légendaire, il n'est donc pas absolument prouvé soit qu'elle ait vraiment existé, soit si c'est vrai qu'elle ait joué un rôle important une fois devenue veuve.. D'après ce que l'on sait, Babylone imposa sa domination sur toute la Mésopotomie et fut le berceau d'une brillante civilisation pendant 15 siècles jusqu'à l'importation de l'hellénisme par Alexandre le Grand. Dans cette Bd, l'impression première que j'ai eue, et c'est ce qui m'a séduit, c'est de trouver l'ensemble conforme aux connaissances que l'on a de cette fabuleuse période mésopotamienne qui n'est que très rarement abordée en BD ; il est en effet hasardeux pour des auteurs d'explorer une période historique que l'on ne maîtrise pas comme celles de l'Antiquité grecque ou romaine. Et ici, je trouve que les auteurs s'en sortent bien, en respectant les décors, les costumes, la fascination des Jardins suspendus, et les noms qui comme le souligne Ro, paraissent compliqués, mais conformes aux patronymes de ce peuple. Ce qui est plus difficile, c'est de les retenir, car ils sont assez nombreux. La seule chose qui m'étonne un peu, c'est le personnage principal qui est une jeune fille apparemment intelligente à laquelle on attribue une fonction dévolue habituellement à des hommes ; c'est assez peu crédible quand on sait le pouvoir très limité des femmes dans la civilisation babylonienne. A part ce détail qui n'est cependant pas gênant, on assiste à un système judiciaire complexe et à une enquête policière antique très instructive. On sent le souci constant de documentation des auteurs. Au niveau graphique, il y a bien quelques postures de personnages un peu bizarres et des visages parfois peu esthétiques, mais ça ne m'a pas dérangé parce que le plaisir de lecture est bien là. Quant à cette fameuse porte d'Ishtar, on la voit finalement très peu, je regrette que le dessinateur ne l'ai pas mise en valeur, car certaines reconstitutions en 3D prouvent qu'avec ses briques peintes en bleu turquoise, elle était tout simplement magnifique et grandiose. Une Bd intéressante malgré quelques défauts, qui permet d'évoquer un très lointain passé, une sorte d'immersion fascinante dans Babylone.
Et hop !… un très grand bond dans le temps. Je me suis retrouvé dans l’antique Babylone dirigée d’une main de fer par la reine Sémiramis. Pas de chance, son scribe de justice : mort suite à la piqûre d’un scorpion. Le remplacer ?.. ce sera par Talya, fille d’un sculpteur sur ivoire. Mais Talya a un problème : elle n’accepte pas les supplices divers et les sentences de mort qu’elle doit notifier. Qui plus est elle est menacée, car la place qui lui a été dévolue par Sémiramis est traditionnellement réservée à un homme… Pas mal. Alain Paris est déjà auteur d’une quarantaine de livre et il sait comment écrire une histoire. Une bonne histoire d’ailleurs, dans un contexte historique rarement utilisé en BD. Le postulat, simple quand même au départ, enfle au fur et à mesure de ses développements et offre une belle page d’histoire dans laquelle vont se débattre, s’aimer, se déchirer, se haïr divers personnages. Le scénario est solide, bien structuré MAIS est surtout réellement mis en valeur par le graphisme de Simon Dupuis. Bien documenté, Simon fait revivre ici les ors et fastes, le modus vivendi de cette mégapole d’antan. Son dessin au trait réaliste joue également sur des ambiances, fait ressortir les caractères des intervenants, fait participer le lecteur à l’action par une mise en scène aux cadrages parfois cinématographiques. Plans larges, courts, zooms, plongées, contre-plongées, panoramiques… m’ont fait apprécier ce qui s’annonce comme une future bonne série. Scénario solide, beau graphisme, déroulement d’intrigue attrayant… un bien bon et beau début que cette « nuit ».
Note approximative : 2.5/5 Je suis amateur de polar historique et la Porte d'Ishtar en est manifestement un. Le décor est la Babylone du 9e siècle avant notre ère, un décor original et visiblement bien documenté. Quant au récit, c'est celui d'une jeune scribe désignée par la reine pour être enquêtrice royale officielle et qui va donc tenter de faire éclater la vérité dans diverses histoires criminelles complexes. Intéressant dans le concept, n'est-ce pas ? Mais j'ai eu les plus grandes difficultés à apprécier les premières pages de cette BD. Elles accumulent en effet les défauts qui rendent le lecteur réticent et l'empêchent de rentrer dans l'histoire. Le dessin, tout d'abord, est très moyen. Il est correct à première vue, avec des décors simples mais efficaces. De même, les personnages, brièvement observés, sont satisfaisants et à feuilleter l'album on pourrait se dire que le niveau technique est plutôt bon. Mais à la lecture, les défauts sont trop manifestes. Les anatomies sont approximatives, les mains trop petites et les personnages affichent trop souvent des poses qui manquent totalement de naturel. Et personnellement j'ai été rebuté par les expressions outrées des visages, les rictus et sourires exacerbés et bien souvent en contradiction avec les émotions que devraient dégager les personnages dans les scènes concernées. Le visage de l'héroïne notamment est l'un des plus touchés par cette discordance agaçante. Quant au récit, les premières pages sont très difficiles. J'ai véritablement eu le sentiment que l'auteur voulait faire preuve d'emblée de toute sa connaissance de la civilisation mésopotamienne et les dialogues accumulent beaucoup trop de noms compliqués, de fonctions, de lieux, etc. Qui plus est, l'intrigue poursuit trois enquêtes en parallèle, chacune avec son lot de personnages et encore tout autant de noms à retenir. J'ai franchement été perdu pendant près de la moitié du premier tome. A chaque fois que je tentais de rattraper les morceaux, le récit amenait de nouvelles données à assimiler. A tel point que la lecture se révèle pénible et qu'on peine vraiment à entrer dans l'intrigue. Pourtant, passé ce démarrage compliqué, les choses se mettent en place et le lecteur finit par bien comprendre les tenants et aboutissants de chaque enquête et à cerner la situation de l'héroïne au milieu de tout cela. Et c'est alors que je me suis mis à accrocher. Le décor historique est rendu avec réalisme et amène un premier intérêt. Mais les enquêtes en apportent également un autre, notamment l'enquête principale qui devient assez prenante vers la fin du premier album. Tant et si bien qu'alors que le début de ma lecture m'avait un peu rebuté, j'ai ressenti une véritable envie de lire la suite quand je suis arrivé à la fin du premier tome. Si le dessin faisait preuve d'un peu plus de technique et si le début du scénario n'était pas aussi dense et confus, je pense que nous aurions là un bon polar historique. En attendant, je réserve mon opinion en attendant la suite.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site