Freaks of the Heartland

Note: 3.64/5
(3.64/5 pour 11 avis)

Et si les monstres se rebiffaient ?


Dark Horse Comics Petits villages perdus Semic

Dans une ferme isolée au milieu d’une immense campagne, une famille tente de vivre malgré l’apparence monstrueuse de l’un de ses deux fils, que le père tient enfermé dans une grange un peu à l’écart. Pourtant, pour Trévor, l’autre fils, Will, même ''monstrueux'', reste avant tout son frère, et son seul compagnon dans la solitude de cette nature trop vaste pour lui. Devant la décision de son père de se débarrasser de cette honte de la famille, Trevor n’aura d’autre choix que de libérer son frère, et de s’enfuir avec lui. C’est ensemble qu’ils vont découvrir le secret qui pèse sur leur famille : l’existence d’autres frères et soeurs, abandonnés eux aussi.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Décembre 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Freaks of the Heartland © Semic 2007
Les notes
Note: 3.64/5
(3.64/5 pour 11 avis)
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15/02/2008 | Spooky
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Par Présence
Note: 4/5
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Place aux jeunes - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il regroupe les 6 épisodes initialement parus en 2004, écrits par Steve Niles, dessinés, encrés et mis en couleurs par Greg Ruth qui a également réalisé les couvertures. Il se termine par 6 pages d'études graphiques de Ruth. Quelque part dans une zone rurale des États-Unis, un endroit appelé Gristlewood Valley, au début de vingtième siècle, un enfant sort de la ferme parentale isolée en courant et s'amuse dans les champs. L'adulte qu'il est devenu se souvient et se dit qu'il lui est difficile d'exprimer ce que ces jours pouvaient signifier pour lui à l'époque. Tant de malheurs se sont produits, et tout ça parce qu'ils étaient effrayés, inquiets du passé, terrifiés du futur. Quelle façon de vivre ? le petit garçon s'amuse à tirer sur des ennemis imaginaires avec un faux pistolet. Il regarde le ciel et se rend compte que le soleil est en train de se coucher. Il doit rentrer, mais il a bien profité de ce moment de jeu. Il rentre en passant devant un groupe de pierres tombales, en pensant à l'absence de bruit d'oiseaux, juste le bruit du vent. Ses parents sont déjà attablés, sa mère Marion étant silencieuse, la tête baissée, son père Henry reposant la bouteille sur la table. Trevor Owen va s'assoir en répondant à son père lui reprochant son retard. Il se fait remettre à sa place, et se tait. Sa mère commence une phrase pour le défendre, et son mari se montre menaçant avec sa fourchette. Il se rassoit satisfait du respect craintif qu'il impose. À la fin du repas, il rappelle à Trevor qu'il doit laver son assiette, puis il lui dit qu'il doit aller nourrir son frère. Trevor va prendre la clef accrochée sur le mur de l'entrée, et sort dans le noir, se dirigeant vers la grange. Il passe devant le tas d'ossements dans l'enclos adjacent. Il prend le seau qu'il remplit de nourriture et pénètre dans la grange. Il marque un temps d'arrêt pour allumer la lampe à pétrole. Il arrive enfin devant le corps hypertrophié de son jeune frère, et lui demande comment il va. Will répond que ça va, même s'il a froid et faim. Trevor répond qu'il essaiera de chaparder une couverture supplémentaire quand l'occasion se présentera. Il raconte à son frère qu'il est allé en ville ce jour et qu'il a vu un énorme camion tout neuf, aussi gros qu'un tracteur, d'un rouge vif. Il pense qu'il venait d'un endroit à l'extérieur de la vallée. Will demande si Trevor pense qu'à l'extérieur de la vallée c'est rouge, et ajoute qu'il a encore faim. Son frère lui répond que non, c'est le camion qui était rouge, et il pense que Will mange beaucoup pour un garçonnet de six ans. Il ajoute que parfois il voit des images dans sa tête qu'il ne peut pas expliquer, Will ajoute que c'est comme lui. Trevor indique que non, il n'est pas comme lui, que c'est Will qui n'est pas bien dans sa tête. Ce dernier lui attrape la cheville pour chahuter, Trevor parvient à se dégager, et Will est arrêté net dans son élan pour le rattraper, étant arrivé au bout de la longueur de la chaîne attachée par un collier autour de son cou. La voix du père retentit, sommant Trevor de revenir dans la maison. Il s'exécute, tout en indiquant à son frère qu'il reviendra pendant la nuit pour qu'ils fassent un tour dehors. Au fil des années, Steve Niles est devenu le maître des récits d'horreur au rythme rapide, et à la trame simple. Il a acquis sa notoriété avec la série 30 jours de nuit, créée avec Ben Templesmith. Greg Ruth quant à lui a illustré plusieurs épisodes de la série Conan, écrite par Kurt Busiek. Il a la lourde tâche d'apporter de la consistance au scénario. En effet, l'écriture de Niles repose sur la création d'une situation à la dynamique simple, filée de manière linéaire, laissant beaucoup de place à l'artiste, ou faisant reposer une grande partie de l'histoire sur ses épaules. En l'occurrence, le jeune Trevor, pas encore un adolescent vit dans une ferme isolée, dans une région rurale des États-Unis sous la coupe d'un père abusif, et d'une mère soumise, par la force des choses. Son jeune frère est affligé d'une maladie d'origine inconnue qui a accéléré la croissance de son corps, mais pas celle de son esprit. Il est donc tenu à l'écart dans la grange et enchaîné. L'histoire raconte comment Trevor décide de s'enfuir avec son frère, et ce qu'ils découvrent dans les fermes avoisinantes, avec les efforts déployés par les adultes pour les rattraper et les abattre comme des animaux nuisibles. Et voilà. D'une certaine manière, il n'y a pas de quoi en faire 6 épisodes, sauf à décompresser la narration : il y a donc intérêt à ce que les dessins apportent quelque chose, et ne soient pas juste fonctionnels. L'artiste détoure les formes en s'attachant plus à l'impression globale qu'à la précision du contour, ou au niveau de détail. Pour autant, dès la première page, le lecteur est transporté dans cette Amérique rurale, industrialisée, tout en paraissant surannée, les champs lui donnant une allure immuable. La page donne la sensation d'un environnement très concret, avec des couleurs typiques, c'est-à-dire la couleur des blés, par une journée un peu couverte. La mise en couleurs apporte donc texture, relief et ambiance lumineuse. Au fil des séquences, la mise en peinture apporte la texture et la couleur des blés, la pénombre de la nuit alors que le soleil vient juste de se coucher, et qu'il ne reste plus qu'une faible luminosité, mais pas de couleurs, la faible luminosité apportée par une lampe à pétrole, l'incandescence d'un crachat de flammes, la grisaille d'un jour incertain. L'artiste ne se sert pas de la couleur pour détourer des formes, mais pour apporter des impressions données par le ciel ou la nature du terrain, tout en respectant le détourage réalisé à l'encre. Il joue également sur les niveaux de noir, avec des zones encrées d'un noir profond et régulier, et d'autres zones peintes en noir, avec des variations d'intensité. Cela apporte une forte solidité aux dessins, un poids à chaque case, et des degrés de noirceur, parfois pour des ténèbres évoquant la violence et la méchanceté, d'autres fois plutôt une couleur rassurante, évoquant le fait que les enfants ont plutôt confiance a priori, même si le lecteur comprend bien que l'obscurité peut être aussi bien favorable qu'angoissante. Les traits de contour sont souvent très fins, un peu irréguliers comme s'ils étaient mal assurés, mais sans jamais donner l'impression d'être rigide. La sensation de se trouver dans chaque lieu incite le lecteur à prendre du temps pour détailler les éléments représentés. Il se rend vite compte que ces dessins n'ont pas été conçus pour être lus ainsi. D'un côté, il reconnaît immédiatement chaque forme représentée, de l'autre s'il s'y attarde un peu, il se rend compte que la représentation peut être un peu naïve, ou un peu superficielle. Ce n'est qu'avec la combinaison de la couleur que chaque case devient une image complète avec une impressionnante force d'évocation. Il en va de même pour les personnages : s'il s'attarde un peu trop sur une silhouette, un visage, ou même la morphologie exacte de Will, le lecteur va se mettre à chipoter sur une proportion ou une cohérence d'une page à une autre. En revanche, s'il reste au niveau de l'impression globale, il ressent de l'empathie pour le caractère très sain de Trevor, pour l'envie de vivre de Will, pour l'accablement de Marion incapable de tenir tête à son époux, pour la colère de ce dernier. Le lecteur prend plaisir à accompagner Trevor et son frère Will dans leur recherche de liberté. Il ne s'attarde pas trop sur le mystère de découvrir ce qui a provoqué la déformité de Will, ne sachant pas si l'auteur en donnera la raison, mais ressentant bien que cela n'a pas d'importance significative pour l'histoire. Il voit bien que Niles maintient son point d'équilibre instable entre une histoire qui est presque un reportage en temps réel, et un conte. D'un côté, Trevor et Will ont conscience qu'ils vont devoir trouver à manger, à s'abriter. D'e l'autre côté, la réaction des pères de famille est assez monolithique, sans réelle opposition, l'atmosphère de ville isolée relève du cliché de genre. Enfin le scénariste sort un ou deux rebondissements de son chapeau (le feu craché par Will) sans aucune explication, sans aucune consistance, car il n'en est plus jamais question. Dans le même temps, la narration visuelle apporte effectivement une consistance palpable à cette ambiance horrifique, ce qui est indispensable pour que la trame de Niles évolue en un récit consistant. Grâce à Greg Ruth, le lecteur s'immerge effectivement dans un environnement où l'horreur devient palpable : la maltraitance générée par l'autoritarisme de Henry Owen, la souffrance émotionnelle de Trevor qui voit son petit frère enchaîné, la haine des adultes envers les monstres, etc. le récit devient alors une parabole poignante sur les souffrances que les adultes infligent aux enfants, sur leur peur de leur progéniture qui vient perturber leur chemin de vie tout tracé. Les récits de Steve Niles sont souvent simples, avec le risque de devenir simpliste si l'artiste effectue un travail basique de mise en images. Pour ce récit, Greg Ruth fait bien plus que ça, avec une narration visuelle envoûtante, enveloppante, axée sur l'ambiance émotionnelle, très réussie. Du coup, le récit prend de l'envergure et devient une fable sur l'enfance et la peur des parents cherchant à canaliser et maîtriser ces êtres nouveaux et indépendants.

21/07/2024 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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Tout d'abord laissez--moi vous faire part de mon étonnement de voir cette BD classée en policier/thriller et non en fantastique. Depuis "Délivrance", j'aime beaucoup ces histoires qui se déroulent au fin fond des États-Unis, au beau pays des Rednecks. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ici je suis gâté. Tous les ingrédients sont présents, misère à tous les niveaux et lourds secrets inavouables. Les auteurs ne donnent pas d'explication sur le pourquoi de la présence de ces enfants pour le moins atypiques et c'est très bien ainsi. Un dessin particulier, mais qui sublime le propos. Pour moi c'est évidemment un immanquable...du fantastique.

18/03/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
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Je serai la note discordante dans ces avis plutôt positifs, mais je ne suis vraiment pas tombé sous le charme de cette BD. Le souci, c'est qu'elle a de beaux atouts dans sa manche mais qu'elle ne s'en sert pas. Et que le tout est alourdi par de gros défauts. Le premier de ceux-ci, et le plus remarquable, c'est que le scénario sent assez fortement le déjà-vu, et qu'il est par ailleurs plutôt bref. On ne s'en rend pas compte lorsqu'on le regarde de l'extérieur, mais au final le livre est très peu épais, et l'histoire s'achève alors qu'on pensait qu'elle se lançait justement. C'est fini et résolu très vite, avec une fin qui laisse plein de pistes inexploitées et qui ne résout que la trame du personnage principal. Et c'est vraiment dommage, il y avait moyen d'aller plus loin avec un tel sujet. Je rajouterai que les personnages ne sont vraiment pas dans la subtilité, le tout étant très manichéen tout de même. Niveau dessin, par contre, c'est du très bon, retranscrivant bien l'atmosphère du lieu et l'ambiance de l'ensemble. C'est d'autant plus dommage que l'histoire soit si oubliable au final, il y avait vraiment moyen de faire quelque chose de plus développé, de plus recherché. Là, j'ai vraiment l'impression de lire une histoire sans originalité et qui se finit bien trop vite pour exploiter ce qui aurait pu l'être. Dommage, vraiment dommage.

29/10/2019 (modifier)
Par BDenis
Note: 3/5

(Avertissement : j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin) Une “belle” histoire se déroulant chez les Redneck du centre des Etats Unis. J’ai mis "belle" entre guillemets parce que l’histoire est assez sombre, bien sûr. On se retrouve dans un scénario assez proche de celui de Le Verrou, mais appliqué ici à une communauté au lieu d’une famille. Un grand, terrible et horrible secret lie ces familles, secret tabou et honteux. Alors bien sûr, d’aucuns pourront extrapoler cette aventure à une critique générale de notre société (je ne veux pas en dire plus pour ne pas déflorer le début du scénario). Je préfère, quant à moi, en rester au premier degré de l’histoire et à la lecture de loisir. Une vraie réussite. Le dessin ouvre une porte à notre imagination et cadre bien avec la BD. Très belle couverture "découpée". 13,5/20

02/06/2013 (modifier)
Par Tomeke
Note: 4/5

J’en aurai mis du temps à trouver ce Freaks of thé Heartland et je ne regrette vraiment pas sa découverte. La couverture découpée pour laisser apparaître une silhouette d’un gamin est dès plus réussie… C’est sûr, cela intrigue dès le départ. L’histoire démarre un peu dans le mystère, dans le brouillard, pour dévoiler au fur et à mesure ses cartes. L’étrangeté de l’histoire, mêlée d’une touche d’horreur, se poursuit par une chasse à l‘homme. Le tout est très bien rythmé et dès lors captivant. C’est un très bon one-shot, qui aurait peut-être encore gagné en qualité s’il avait un peu plus développé son sujet mais qu’importe, cela reste excellent. Mais que serait cette histoire sans ce talent graphique ? Le trait nerveux et la palette de couleurs sont très bien réussis. Tout simplement magistral ! En conclusion, je ne voudrais pas trop en dire pour vous laisser la surprise de ce petit bijou. Ce mélange certes classique mais subtil de fantastique et d’horreur mérite indéniablement d’être découvert ! Je le recommande chaudement !

17/02/2012 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Très belle et étrange histoire dramatique. J'ai été happé par cette lecture, l'intensité de l'intérêt augmente au fur et à mesure que les pages défilent. On n'a pas toutes les réponses mais l'aspect comportemental humain est superbement croqué. L'empathie est de mise car les personnages principaux, normaux ou monstrueux, sont des enfants. Ce huis-clos dans une vallée va les opposer aux adultes et mettre chacun d'entre eux devant leurs responsabilités qu'ils fuiront par la violence et le rejet. Cette forme de lâcheté est au centre de l'histoire. Beaucoup de sujets abordés, de front ou indirectement, sont traités avec une réserve et intelligence. Le lecteur est amené à réagir, ce récit ne peut pas laisser indifférent. Graphiquement c'est beau, le trait est réaliste, l'encrage semble brouillon mais les palettes de couleurs sont sobres et superbes. Le comics se lit d'une traite, il s'achève par un cahier additionnel fait de notes et de croquis. Belle surprise qui semble faire l'unanimité sur le site, je confirme à mon tour la qualité de "Freaks of the Heartland".

19/03/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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C'est toujours bon de découvrir de nouveaux auteurs dans un genre qui n'est pas de prédilection. Le graphisme en aquarelle m'a littéralement envoûté par son côté à la fois réaliste et mature. Pour l'histoire, on a droit à une n-ième version de l'enfant difforme qu'on cache dans une grange dans une ferme isolée d'une vaste campagne. Les habitants sont de véritables boeufs incultes. Heureusement que l'enfance conserve son humanité face à une situation totalement intolérable. La haine ou la honte peuvent aveugler. Les monstres ne sont pas ceux qu'on pense. Bref, des thèmes qu'on connait tous déjà par coeur. Ce qui fait la différence en l'espèce, c'est à la fois un traitement graphique impeccable ainsi qu'une efficacité dans les scènes. On ne s'ennuie pas une seconde entre drame et horreur. La lecture est très agréable. Elle sera donc conseillée même à l'achat car l'objet est très beau avec un soin particulier pour la couverture qui bénéficie d'un véritable effet d'optique.

20/09/2009 (modifier)

Une trame très classique (les mutants), un cadre bien connu (le mid-west réac et arriéré), des protagonistes familiers (les enfants sans préjugés, les adultes monstrueux, les gentils monstres) et pourtant tout cela fonctionne bougrement bien ! J'aime ici les gros sabots de Niles car son dessinateur est virtuose et subtil et que l'histoire est crédible, les personnages émouvants ou horripilants. Quelles belles planches dans un style réaliste mais sensible ! Bravo. Mais... Mais pourquoi l'histoire s'arrête-t-elle si brusquement ? La résolution de l'action est confuse : qui tue qui ? hein ? et pourquoi toutes ces pistes inexploitées ? Sûr que ces forbans vont essayer de nous faire gober ça pour de l'ellipse élégante ! pour un sens délicat du sous-entendu et de la fin ouverte ! Mais ça ne marche pas avec moi ! Monsieur Niles vous avez salopé le final pour paresse et essayé de masquer le trou avec un bel épilogue ! Mais je ne vous en veux pas, car votre dessinateur esclave, qui n'est pas un feignant, lui, devait déjà être épuisé par ces près de 280 pages superbement maîtrisées !

02/01/2009 (modifier)
Par JJJ
Note: 3/5 Coups de coeur expiré

J'aime bien les scénarii de Steve Niles, loin d'essayer de styliser ou d'intellectualiser le genre horrifique, Niles explore à fond les canons du genre. Cette histoire est archi-classique, cela se passe à une époque indéfinie, hors du temps, dans une campagne perdue de l'Amérique profonde... les personnages vivent en vase clos dans la peur, ce sont des ploucs, ils protègent un terrible secret. Evidemment, un élément va perturber leur univers, la communauté va progressivement chuter de l'angoisse sourde vers la peur la plus totale, et cela ne va faire qu'empirer... Seuls les enfants resteront censés dans cette histoire, ce qui donne une touche d'optimisme inattendue et bienvenue à cette lecture. Comme quoi, Niles démontre qu'on peut écrire une histoire émouvante et humainement touchante en utilisant l'horreur. Les dessins de Greg Ruth sont parfaits, ils donnent une profondeur incroyable au récit et dépeignent un univers plus vrai que nature. La couverture de cet album est extraordinaire. Originale et intrigante. Elle annonce parfaitement le message d'espoir qu'offre cette histoire derrière cette horreur apparente. Vraiment pas mal du tout, même si l'on peut reprocher le manque de surprises qu'occasionne cette histoire. Semic n'est pas mort... JJJ

07/04/2008 (MAJ le 07/04/2008) (modifier)
Par NesQuiK
Note: 4/5

Le style graphique de 30 jours de nuit ne m'attirait pas des masses. Du coup je n'avais jamais vraiment pris la peine de m'intéresser aux travaux de Steve Niles. Mais avec la sortie ciné des "30 jours", j'en entends parler un peu partout, alors forcément je finis par m'y intéresser un peu. Et au détour d'un rayon je tombe par hasard sur Freaks of the Heartland et rien que l'originalité de la couverture me fait penser "là, tu tiens quelque chose de bon". Il m'a suffit de feuilleter un peu l'ouvrage pour le confirmer, les dessins sont magnifiques. Au premier abord, j'ai eu l'impression qu'ils étaient assez vagues alors qu'en fait les émotions des personnages n'en ressortent que mieux. Question impression, j'ai tout de suite fait le lien avec ce que j'avais ressenti à la lecture de "La ligne Verte" de Stephen King avec ce côté Amérique profonde. (comme le souligne Spooky). C'est un One Shot donc ça va vite, droit au but et j'ai beau chercher, je ne trouve pas de défauts au scénario. Enfin si, peut être. Ca va justement un peu trop vite et la fin m'a paru brusque. N'empêche : j'adore.

07/03/2008 (modifier)