Je détruirai toutes les planètes civilisées ! (I Shall Destroy All the Civilized Planets: the Comics of Fletcher Hanks)
Compilées par Paul Karasik, 15 histoires publiées entre 1939 et 1941 par l'obscur Fletcher Hanks dans des magazines de seconde zone.
Fantagraphics Books Les Pionniers de la BD Super-héros
Fletcher Hanks fait partie de ces noms oubliés par l'histoire des comics. Il n'a en effet jamais travaillé pour un grand éditeur, sur un personnage connu ou une série prestigieuse. Il créa lui-même, pour des revues obscures, des héros qui ne sont pas restés dans les annales... Il y a "Stardust le super-mage" (un sous-Superman), il y a "Fantomah la femme mystérieuse de la jungle" (une sous-Sheena), il y a "Big Red McLane Roi des Forêts du Nord" (un sous-Paul Bunyan) et il y a "Buzz Crandall de la Patrouille Spatiale" (un sous-Flash Gordon) que l'on retrouve ici dans 15 très courtes (entre 6 et 10 pages chacune généralement) histoires réunies par un dessinateur le considérant comme un génie, Paul Karasik, qui signe la dernière histoire de l'album, une rencontre avec le fils de Fletcher Hanks. Des héros aux pouvoirs illimités déjouent les plans les plus diaboliques des criminels les plus dangereux du monde, et distribuent les châtiments avec un sens particulier de la justice.
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Date de parution | Novembre 2007 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Je connaissais l'oeuvre de Fletcher Hanks depuis quelques années vu que j'avais lu ses histoires en anglais sur des sites et des forums spécialisés dans les bandes dessinées 'so bad it's good' comme on dit en anglais (tellement mauvaises que ça devient bon, en gros des BDS nanars). C'est vrai que pris séparément les récits sont pas mal amusants si on aime le nanar. Le dessin est moyen et les scénarios sont tellement naïfs qu'en comparaison Tintin chez les soviets fait figure d'oeuvre mature. Le problème est que les récits ont des bases répétitives et du coup cela devient vite lassant de lire le tout dans un album au lieu de lire un récit de temps en temps. Et puis franchement la moitié de mes fous-rires lorsque je les lisais sur internet venait des commentaires d'autres internautes qui souvent pointaient des choses que je n'avais pas remarquées alors que lorsque je lis un album de BD, ben je le fais tout seul donc du coup l'ambiance n'est plus la même. Je dois donc dire que je me suis vite ennuyé après deux-trois récits. Alors ça reste une curiosité qui pourrait plaire à certains qui ne connaissent pas Fletcher Hanks. Et comme le disent les autres posteurs, c'était tout de même un gros connard qui méritait bien de ne pas être du tout connu de son vivant et je comprends que même s'il est mort depuis longtemps des lecteurs risquent de ne pas apprécier de lire l'oeuvre d'un salaud.
Intéressant et en même temps détestable cet album... Je comprends que pour un amateur de BDs, comme moi donc, lire quelques comics de 1940 d'un illustre (mais vraiment très illustre...qui faisait des illustrés) inconnu, qui n'a pas vraiment influencé le monde de la BD, ça peut être intéressant (mais c'est vite lassant). D'un autre côté, vu la renommée, pauvre, de l'auteur c'est sûrement assez inutile (au moins dans une édition en album de qualité). En effet, les histoires, en plus d'être vieilles (et d'avoir mal vieilli) étaient loin d'être géniales à l'époque. Le dessin est assez pauvre, quoique rigolo. En effet, il tourne en rond, niveau look des personnages, décors, monstres, expressions faciales ou couleurs on retrouve souvent les mêmes (et n'est pas très détaillé), mais il y a quand même des cases, un peu vieillottes qui font rigoler (et d'autres plus jolies voire plus recherchées). Dans l'ensemble, même si le dessin est loin d'être parfait, compte tenu du style de l'époque, je trouve ça relativement maîtrisé quoique peu mature et répétitif (évidemment c'est impubliable aujourd'hui). Les différents scénarios sont cons-cons, courts et dignes des meilleurs nanars de S-F. Les deux personnages principaux (à savoir le super-mage STARDUST et la mystérieuse femme de la jungle, FANTOMAH) sont des super-êtres dotés de tous les pouvoirs (les plus bêtes inimaginables), et gagnent toujours à la fin (et les histoires sont répétitives au possible), ce qui enlève tout le suspense de chaque (très courte) histoire. Ça se bat à coup de rayons attracteurs ou désintégrateurs à s'en faire retourner dans leur tombe tous les scientifiques de la terre tellement ces idées défient les lois de la physique. Et les autres histoires (sur Big Red MC Lane, le roi des forêts du nord ^^ ou Buzz Crandall, de la patrouille spatiale), sont toutes aussi jouissivement stupides. Fletcher Hanks ? le Ed Wood de la BD, la popularité en moins. Et quand la dernière histoire (d'un auteur moderne) nous apprend qu'en plus de ne pas avoir grand talent, F. Hanks était moralement très douteux (c'était un mauvais père, qui battait, entre autres sa femme), je ne peux pas vraiment porter le livre dans mon cœur. "Je détruirai..." une lecture laborieuse, un peu inutile (même si beaucoup des grands auteurs de l'époque ont commencé à publier alors qu'ils ne maitrisaient pas leur art) mais qui pourra plaire un peu aux nanardeurs (et quitte à rendre hommage à ce personnage/auteur, pourquoi ne pas avoir repris l'intégrale des histoires de l'auteur, dans un gros omnibus ? Je n'aurais sûrement pas eu le courage de le lire...)
Voilà une publication assez emblématique de ce qui peut m'agacer dans l'accueil réservé aux comics en France : les mêmes critiques et les mêmes lecteurs qui ne "s'abaisseront" jamais à lire des histoires de superhéros classiques parce que c'est enfantin/invraisemblable/propagandiste accordent soudain à cet ouvrage le même intérêt qu'ils porteraient à un auteur intello-branchouillé (Tomine, Clowes, Burns, Ware, bref les habitués de la rubrique comics des inrocks), sous prétexte que l'auteur est un obscur, un indépendant, un "maudit", alors que ses oeuvres allient, aux habituels défauts que ces critiques et lecteurs reprochent à ces comics qu'ils ne toucheraient pas avec des pincettes, une incroyable médiocrité artistique (dessins abominables, colorisation affreuse) et une bêtise affligeante qui les placent vraiment au niveau des plus mauvaises épisodes des plus mauvaises séries grand public. Chacun des personnages présentés ici est la copie d'un héros déjà existant, et les deux personnages principaux (Stardust et Fantomah) sont, grosso modo, le même être tout-puissant, mais l'un en homme et l'autre en femme. Les histoires sont vraiment idiotes, leur déroulement est toujours le même : pour Stardust, un groupe de méchants engloutit l'équivalent du budget d'un pays du G7 pour mettre à exécution une super attaque de banque, Stardust les laisse d'abord détruire la moitié de New York puis utilise sa toute-puissance pour retourner le cours des événements dans le bon sens et punir les méchants ; pour Fantomah, un méchant utilise sa magie pour devenir le roi de la jungle, Fantomah le laisse d'abord détruire la moitié de la faune, de la flore et de la population avant de se transformer en Skeletor et d'utiliser sa toute-puissance pour retourner le cours des événements dans le bon sens et punir le méchant... On pardonnerait le côté hyper basique si, en plus d'être très très répétitif, ça n'était pas également d'une connerie abyssale, mais malheureusement, c'est vraiment de la sous-série Z moisie. Alors bien sûr, au début, et au second degré, ça fonctionne un peu, on s'amuse, le temps de 3 ou 4 histoires (heureusement que c'est vraiment court), devant la nullité du dessin et autant d'invraisemblance et de naïveté dans les intrigues. Oui, au début, on rigole en trouvant charmant et kitsch une couillonnade comme Fantomah, "la femme la plus remarquable qui ait jamais vécu", une blonde qui parcourt la jungle en nuisette, et se fait la tronche d'un Manny Calavera à perruque pour utiliser sa magie. Ca évite la note minimum à l'album ; lisez-en quelques pages par curiosité en magasin ou en bibliothèque... Mais on se lasse très vite, parce que c'est vraiment très con, vraiment très moche, vraiment toujours pareil d'une histoire sur l'autre, et qu'au bout d'un moment, il n'y a vraiment plus trop de quoi rire ; et quand enfin arrive la dernière histoire, qui nous révèle que Fletcher Hanks était un alcoolo qui battait sa femme, on se dit que vraiment, ce pseudo-"génie" et ses vilains cacas sur papier auraient mérité de ne jamais sortir de l'ombre.
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