Un peu de fumée bleue...
Une oeuvre originale et touchante...
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Aire Libre Auteurs espagnols Denis Lapière Dictatures et répression Europe centrale et orientale Les Roux ! Love Stories
Dans la boite en fer, des cigarettes au goût âcre. Le goût d'une histoire d'amour et de douleur. Il y est question de prisonniers qui souffrent et de femmes qui pleurent. Laura est l'une de ces femmes. Ludvik est l'un de ces prisonniers. Laura et Ludvik: ce peut-être un début à cette histoire. L'étranger au sac rouge qui pousse la porte de la ferme-auberge, isolée au sommet d'une colline, est un autre début. Les mots d'un poème écrits sur les cigarettes, un autre encore. Laura connaît tous ces débuts de l'histoire. De son histoire. Mais elle ne peut en soupçonner la fin.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Novembre 2000 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un peu de fumée bleue, voilà un titre intrigant, mais tout à fait adapté à cette histoire, qui se développe de façon parfois nonchalante, sur un rythme lent, qui s'échappe même parfois, comme les volutes relâchées par une cigarette, de la petite histoire, pour rejoindre la grande. Un beau poème de Tristan Corbière sert de fil rouge à l'histoire, qui se déroule dans un pays qui ne sera jamais nommé, même si on le situe facilement dans l'Europe centrale d'Après guerre. On peut même deviner - les indices sont nombreux - que la Tchécoslovaquie sert de modèle. Les méthodes de la dictature (torture, répression sanglante), sa fin, et le difficile retour à la démocratie - et les vengeances souhaitées par les victimes: l'inévitable débat autour de l'oubli, du pardon s'invite dans l'histoire. Voilà pour la Grande histoire. Mais au creux de celle-ci se développe une histoire d'amour, née de l'enfer répressif, une jeune fille échappant à sa routine avec un ancien prisonnier politique qui échappe lui à la torture. C'est cette femme qui raconte leur histoire à une photographe de passage. Le rythme lent que j'évoquais, laisse place au développement des sentiments, à l'imagination, se révèle approprié à cette intrigue, dans laquelle on entre par petits pas. J'aurais préféré une conclusion plus ouverte, plus en adéquation avec le reste de l'histoire, alors que Lapière a privilégié une fin positive, une sorte de happy end un chouia artificiel. Le dessin de Pellejero, avec un trait très gras, n'est pas forcément de ceux que je préfère, mais il se laisse apprivoiser. Note réelle 3,5/5.
Plus je relis cette BD, et plus je l'apprécie. Peinture d'un pays de l'est non-nommé, mais qu'on peut deviner, l'histoire emprunte celle d'une histoire d'amour pour dépeindre la dictature, la prison, la difficulté de revivre. Mais également à travers tout cela, l'amour, l'art, les femmes. C'est un joyeux mélange de saveurs dans cette histoire racontée par une jeune fille qui fume et laisse s'envoler un peu de fumée bleue. Le dessin de l'album est très prenant, plongeant dans l'atmosphère à la fois chaude (surtout niveau couleur) et sombre, mélange qui donne tout le ton du livre. L'histoire de cette jeune femme, qu'elle raconte comme pour tirer définitivement un trait sur le passé, et touchante et tragique. Tout n'est que dans les détails mais avec une justesse surprenante. Les idées sont magnifiques (le poème sur les cigarettes notamment, mais également ces femmes suivants les camions), et l'émotion me prend à chaque fois. C'est touchant, aussi bien dans l'histoire d'amour que dans tout le reste. Cependant, je dois bien confesser que la fin m'a semblé de trop. Les dernières cases n'étaient pas indispensable, et il y a peut-être trop de volonté de faire un happy-end. Telle qu'elle était racontée, l'histoire n'en avait pas besoin. Je ressors de chacune de mes relectures avec cette émotion dans le ventre. C'est une BD qui a su me toucher, et je trouve qu'elle a quelque chose de beau jusque dans son titre. Si vous aimez la sensibilité malgré la violence, cette BD est faite pour vous.
Cette histoire d'amour atypique échafaudée à partir d'un poème de Tristan Corbière écrit sur des cigarettes, est très original et d'une grande sensibilité. La narration, la mise en page constituée de cases larges, le dessin forment un tout en parfaite harmonie. C'est une Bd intimiste au ton très mélancolique et plein d'amertume, avec des passages touchants, un acte de foi en la poésie et l'amour qui peuvent se dresser face à un pouvoir oppresseur et à la souffrance. Le lieu n'est pas situé clairement, mais les décors urbains, des drapeaux, et le nom de Prague sur un plan de ville indiquent qu'on est dans l'ancienne Tchécoslovaquie, qui symbolise à elle seule tous les pays totalitaires où cette histoire aurait pu se dérouler. J'aime bien le dessin de Pellejero, à la fois simplifié et net dans ses contours, limpide et lisse, avec un beau visage plein de charme de Laura quel que soit son âge, et ce malgré le trait épais. Un récit émotionnel d'une grande beauté.
Très belle histoire d’amour assez poignante, profonde dont je verrais bien une adaptation au cinéma... Comme souvent dans la collection « Aire libre », on a encore une fois affaire à un petit bijou d’émotion par un des spécialistes du genre : Denis Lapière. La narration est limpide, forte en sentiment avec toujours cette subtilité de l’âme humaine chère au scénariste. Les couleurs chaudes et les dessins purs et très expressifs (surtout dans les regards des personnages), renforcent une certaine douceur qui allège la dureté du récit. C’est joliment mis en image et c’est un style que j’apprécie. Un bel album qui mérite d’être lu.
2.5 J'aime bien l'idée des cigarettes que je trouve à la fois original et aussi bien utilisé dans le scénario. Dommage que j'ai trouvé le reste moyen. L'histoire n'est pas dénué d’intérêt, mais Lapière n'a pas réussis à me faire ressentir les émotions qu'il voulait transmettre aux lecteurs. Cela semble avoir réussis avec d'autres, mais moi j'ai été un peu indifférent au sort tragiques des différents personnes victimes de la dictature. J'ai même ressentis un certain lâchement vers la fin et j'avais vraiment envie que l'histoire se termine. De plus, si je n'ai pas détesté le dessin de Pellejero, son style me laisse indifférent. Il reste tout de même des bonnes scènes, mais Lapière a écrit des meilleurs scénarii que celui-ci.
Voilà une BD qui m'a agréablement surpris. Le dessin me rebutait un peu mais je m'en suis vite accommodé pour me laisser porter par le récit de qualité. Je pourrais même dire qu'à la fin, je trouvais le dessin en adéquation avec le contenu, question de couleurs sans doute, de traits... Une histoire d'amour certes mais joliment racontée, avec une vraie qualité de récit, et dont la chute m'a plu contrairement à l'avis précédent ; question de sensibilité ou d'exigence, mais dans le fond peu importe, c'est une BD en un tome, ce qui devient de plus en plus rare, et surtout elle est vraiment réussie ! L'histoire est très belle même si ce genre de sujet a maintes fois été abordé, et que du coup parfois certains en sont lassés. L'alliage dessin-récit m'a donc vraiment plu et j'ai pu prolongé le plaisir avec un tour de valse du même duo et pour lequel mon appréciation est identique. Une belle BD qui a sa place dans une bdthèque en tout cas et que je mettrais aux côtés de mes Gibrat sans hésiter !!
J’avais découvert Pellejero il y a déjà quelques années sur la série des « Dieter Lumpen » (une série que je vous recommande vivement). Dans le présent album, l’artiste retrouve ce qui, à mon avis, constitue son style le plus personnel. Avec un encrage beaucoup plus épais que sur la série précitée, mais aussi avec quelques libertés dans ses perspectives et une colorisation très brute, sa façon de faire le rapproche à mes yeux du mouvement fauviste en peinture, tout en gardant une grande lisibilité. Ce graphisme n’est pas « extrême » et ne devrait pas vraiment rebuter le lecteur … mais tous ne tomberont pas non plus sous son charme particulier. Dans mon cas, le charme opère. J’aime ce style pour sa pureté et sa spontanéité … et pour les visages « à plat » de son héroïne. Au point de vue scénaristique, j’ai dévoré cette belle et triste histoire d’amour et d’attente. Une histoire d’attente car, comme le dit la jolie héroïne, sa vie ressemble à une cigarette allumée qu’elle regarde se consumer dans un voile de fumée bleue. Au fil des pages, on découvre la vie de Laura, toujours en attente (d’un sens à sa vie, du grand amour, du retour de son amant). La narration de Denis Lapière est vraiment excellente, et l’impact du récit est encore accentué par le contexte historique choisi par les artistes. C’est … poignant, vraiment. Malheureusement, les cinq dernières planches de l’album sont de trop. Plutôt que d’apporter quelque chose à l’histoire, elles la démythifient à mes yeux en utilisant ce gros boulet scénaristique. C’est dommage, et je suis convaincu qu’un final plus simple aurait été bien plus efficace. Franchement très bien, jusqu’à cinq planches du terme … (mais je garde un bon souvenir de ma lecture).
Une boîte ouverte. Six cigarettes alignées sur le comptoir. Sur chacune d'elles est écrit quelques mots. Mis bout à bout, les mots deviennent un poème. Le tabac est vieux et les cigarettes laissent au fond de la bouche un goût amer. Mais pourquoi ces mots ? Quelle est donc le fin mot de cette histoire derrière cette fumée qui s'échappe en volutes bleues ? Il est question de prisonniers qui souffrent et de femmes qui pleurent... C’est une triste histoire d’amour contée de manière tout à fait éblouissante dans la même veine que Le Tour de Valse des mêmes auteurs dans la collection "Aire libre". Le dessin paraît quelquefois un peu figé avec un trait gras qui se veut réaliste: ce n’est pas le point fort de ce one-shot. Cependant, le sens du propos fait qu’on oublie vite cette imperfection. Les thèmes traités le sont de manière intelligente tout en finesse. On suit le parcours de cette jeune fille en quête d’un amour impossible. J’ai aimé la fin de l’histoire qui laisse entrevoir une ouverture, voir un nouvel espoir. Note Dessin : 3.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 3.75/5
Dans cet album, il est question d'une histoire d'amour. Celle-ci est racontée par l'héroïne au passé, plus d'un an après les faits, un peu comme un livre de souvenirs. Quelques éléments viennent un peu pimenter ce récit (des cigarettes et de mystérieuses photos). Cela donne un intérêt autre qu'une banale histoire d'amour à l'eau de rose. C'est bien trouvé mais malgré ça je risque de garder assez peu de souvenirs de cette lecture. Voilà ce que je considère être un roman graphique typique de la collection Aire libre. Une lecture plaisante mais pas marquante. L'achat est à conseiller uniquement aux inconditionnels de cette collection.
Curieux... En tapant mon avis, je revois cette histoire... Un voyageur qui s'arrête dans une auberge isolée. Installé au bar, il entame la conversation avec une jeune fille qui s'apprête à fumer des cigarettes... des cigarettes sur lesquelles sont écrits des fragments de poème (jolie, l'idée...). Laure -c'est elle- lui raconte son histoire. Celle de "la route des dames" qui passe devant l'hôtel. Ce sont alors des flash-back qui me reviennent : la répression, des intellectuels emprisonnés et torturés. Le camion qui conduit les futures victimes vers la caserne, et qui passait par cette route. Cette route où des femmes guettaient l'apparition -souvent fugitive- qui d'un mari, qui d'un père, d'un fils, d'un fiancé... Et tandis qu'elle continue son histoire, une étrange complicité se noue entre cette dame et le client d'un soir. Et si je l'étais... ce client ?... Un opus lumineux. J'ai eu envie d'être un fantôme, d'être tout près de ces personnes et de les regarder se parler, s'écouter, vivre un moment. Un album qui m'a -en quelque sorte- entraîné au bout de la nuit...
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site