Caravane

Des monstres, une petite fille, et l'aventure en caravane...
Les Freaks et autres phénomènes de foire Les prix lecteurs BDTheque 2008 Terres de Légendes
Dans un village aux moeurs grégaires les colons, enivrés par l'alcool et les sermons xénophobes du pasteur, pratiquent le délit de faciès... L'arrivée d'une caravane de nomades aux allures difformes n'est pas du goût de la communauté. Seuls le patron de l'estaminet local et sa petite fille, Mila, accueillent avec chaleur les nouveaux venus.
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Date de parution | 02 Avril 2008 |
Statut histoire | Série terminée (peut-être un autre cycle à suivre) 2 tomes parus |
Les avis


En voyant tous les avis positifs sur « Caravane », j’étais assez curieux de découvrir cette bd. L’auteur, Olivier Milhiet, s’était fait remarquer lors de la sortie de sa première série Spoogue qui, par la suite, a généré une petite communauté de fans. Avec « Caravane », Olivier Milhiet abandonne le médiéval fantastique pour un récit d’aventure teinté d’un peu de fantastique se passant dans le futur (à moins que ça se passe dans un univers parallèle… oui, je sais, c’est la mode en ce moment…). « Caravane » débute par la venue de « gens » du voyage dans une ville au plein fond du désert. La particularité de ces « gens » est d’être en réalité des créatures fantastiques (fruits de manipulations génétiques ?... oui, je sais, c’est aussi la mode en ce moment…) ayant des mœurs plus ou moins humaines. Cette troupe crée des tensions dans chaque commune où ils s’arrêtent car les hommes voient d’un mauvais œil leur arrivée. Pourtant, ce jour-là, ces créatures sont reçues par un barman et sa fille Mila qui les accueillent chaleureusement… mais cette fête ne durera pas longtemps… Ce qui est remarquable dans cette bd, c’est que la plupart des protagonistes me sont révélés très attachants. L’auteur a pris l’initiative de développer la personnalité de ses personnages en parallèle avec l’intrigue : c’est vraiment très intelligent de sa part ! Ainsi, lorsqu’un des héros clés de l’histoire décède par la suite, j’ai ressenti de la peine de voir un tel personnage nous quitter dès la fin d’un premier tome ! Quant aux créatures, ce n’est pas vraiment leurs capacités supérieurs à l’homme qui m’ont impressionnées… non, dans ce récit, ce sont plutôt leurs tempéraments, craintes, habitudes et leurs aptitudes à s’entraider malgré leurs tares qui m’ont captivées. Olivier Milhiet y glisse dans sa bd quelques messages sur la tolérance et le respect de l’autre sans autant que ça saute au premier coup d’œil… d’ailleurs, certaines scènes dans ce récit me sont apparues tout de même assez immorales. Au niveau de l’histoire proprement dite, le début de cette aventure me faisait penser fortement au film Mad-Max avec sa situation dans le désert, ses villages isolés, ses habitants d’une méfiance considérable envers les « étrangers » et l’apparition d’une caravane composée de roulottes faites de tas de ferraille… En fait, ce n’est pas du tout ça… Plus qu’un road-movie, l’intrigue principale de ce récit se concentre sur le devenir de la petite fille, Mila, et des choses assez étranges qui se déroulent au sein même de la troupe. Graphiquement, le trait d’Olivier Milhiet m’est apparu assez personnel. Franchement, je trouve que son dessin est très plaisant à contempler : les décors sont fouillés, les personnages sont expressifs et facilement identifiables, la mise en couleurs adopte des tons très agréables et adaptés à l’intensité dramatique des différentes séquences, le découpage est fluide, la mise en page aérée rend cette bd délassant à regarder. Toutefois, le coup de patte d’Olivier Milhiet m’est apparu un peu figé. En conclusion, ce premier tome de « Caravane » est à mon avis un bon album d’introduction. Les personnages m’ont semblés très fascinants, l’intrigue est assez captivante à suivre, le monde dans lequel évolue les protagonistes semble assez vaste avec la présence de créatures fantastiques… surtout, la narration m’est apparue accrocheuse et fluide. Quant au dessin d’Olivier Milhiet, je le trouve très plaisant à contempler. A quand le deuxième tome ? Note finale : (un bon) 3,5/5

Sans mettre Olivier Milhiet sur un piédestal (quoique le bougre tutoie parfois le divin, surtout depuis qu'il me connait), je faisais partie de ceux qui avaient littéralement adoré sa première oeuvre, Spoogue, où un fossoyeur se trouvait confronté à une galerie de personnages et de situations des plus abracadabrantesques. Mais ce que j'ai surtout aimé dans Spoogue, c'est toutes les petites conneries en arrière-plan dont Olivier Milhiet a truffé ses deux premiers albums. Or rien de tout cela dans "Caravane": voilà qui s'annonçait mal. Mais en se débarrassant de ces scories, Milhiet gagne indéniablement en fluidité là où il perd peut-être un peu en inventivité. Et encore, ça se discute, tant la galerie de monstres, qui ne peut pas ne pas rappeler les "Freaks" de Tod Browning, est d'une richesse et d'une originalité folle. Ca pourrait tourner à la démonstration, style "regardez un peu quelle imagination folle je peux avoir" mais Milhiet a l'intelligence de s'attacher autant au fond qu'à la forme de ses personnages, ce qui leur donne l'épaisseur requise afin de parfaitement développer son intrigue. Une intrigue plutôt réussie au demeurant : tout en installant brillamment son univers, Milhiet développe les fils d'une histoire qui, d'intéressante, devient captivante sur les dernières pages. Je regrette un petit peu la présence de la petite fille "normale" dans la caravane de monstres, qui fait office de chien dans un jeu de quilles, probablement pour permettre au lecteur de plus s'identifier, procédé que je ne trouve pas d'une originalité folle. Mais force est de constater que ce personnage n'a rien d'horripilant, comme c'est parfois le cas dans ce genre de parti pris. A voir dans les prochains tomes si ce "non-monstre" aura une vraie valeur ajoutée dans la vie de la caravane. Un mot enfin sur les dessins, que je trouve insolemment réussis. Olivier Milhiet, pape de la couleur directe (quand c’est bien fait, quelle classe) a toujours un trait aussi reconnaissable. Je ne suis pas persuadé qu’il y en ait tant que ça dans le monde de la bande dessinée aujourd’hui. Peut-être est-ce parce qu’il est un des seuls à aimer représenter le laid ainsi (déjà « Spoogue ») ? Bref, un scénar excitant, des dessins toujours à la hauteur, une maîtrise évidente de la narration, cette série a tout pour être une réussite. Il ne reste plus qu’à espérer que le second tome paraisse avant 2012 !


Quel retour, Olivier, quel retour ! Spoogue avait réussi à drainer un petit groupe de fidèles, qu'Olivier Milhiet qualifie lui-même d'"Eglise spooguienne". 3 ans de silence, et il nous revient avec une nouvelle série à ne pas rater. En effet, très inspirée par la série Carnivale, "Caravane" a pour but de nous faire suivre la vie au quotidien d'une troupe de "freaks". Comme il le rappelle dans son interview, Olivier a également subi l'influence du roman de Pierre Bordage, Les Derniers hommes (que je vous recommande). A cela je rajouterai un petit bout de Sillage, dans le sens où l'on a une petite fille qui se retrouve adoptée par un convoi itinérant d'êtres à l'aspect différent. Certes, le cadre n'est pas le même, les quantités de gens non plus, mais il y a une parenté qui m'a semblé bienvenue, bien que probablement fortement involontaire. Je citerai aussi le film Cabal, de Clive Barker, comme référence aux faciès improbables. Concernant l'album lui-même, ce qui m'a frappé en premier lieu c'est l'évolution du dessin d'Olivier. Plus clair, moins craspec, il a été débarrassé d'un certain nombre de scories. De même l'intrigue est unilatérale, il n'y a plus de "petites conneries" en arrière-plan. Mais Milhiet nous propose tout de même des créatures aux tronches inoubliables. On pourrait croire que c'est le droit à la différence qui guide l'histoire, comme souvent avec de tels personnages. Mais cet élément est en arrière-plan de l'intrigue, le sujet principal étant réellement la vie quotidienne des habitants de la caravane, dont on sait finalement peu de choses à l'issue de ce premier tome. Astucieusement, Olivier a su glisser une intrigue insidieuse avec ce qu'il arrive à Eve, ce qui fait basculer son histoire dans le thriller. Excitant. Il faudra attendre cependant une bonne année pour connaître le destin de Mila et de ses amis.

Voilà, après de longues années d'absence le nouvel album, et par la même la nouvelle série d'Olivier Milhiet. L'auteur de la série aux multiples éloges des lecteurs Spoogue nous revient donc. Certes, je n'ai jamais lu Spoogue, mais je me suis renseigné. Alors, pour ceux qui espéraient retrouver cet univers loufoque, déjanté et rempli d'humour gore, il semblerait que vous soyez déçus. Pour ceux qui attendaient le trait vraiment sympathique et personnel d'Olivier Milhiet, pour ceux qui espérait retrouver un univers original et maitrisé, alors vous aurez votre bonheur ! :D Pour ma part, découvrant cet auteur, en un album j'ai été conquis ! "Caravane" est une sorte de western post-apocalyptique. Pourtant, aucune information ni de lieu, ni de temps de nous sont fournis. Au vu des personnages et des décors désertiques, c'est donc dans ce contexte que j'imagine se placer le scénario. Ce Western s'agrémente d'un coté Fantastique avec les ''Freaks'', les héros de cette série, mais niveau technologie c'est un peu bricolé, genre Mad Max. Le premier point fort de cette BD c'est qu'il y a une véritable boutique de monstruosités. Olivier Milhiet nous offre une série de personnages tous plus monstrueusement attachants les uns que les autres. Le trait de Milhiet qui n'est pas le plus précis au monde, est pourtant un vrai bonheur pour les yeux. Son trait personnel est vivant, clair et régulier d'une case à l'autre, il est aisé de connaitre les personnages à chacune de leurs apparitions. La mise en couleur directe est elle aussi de toute beauté. Comme je l'aime ! :) Bref, de l'excellent travail. Je lui trouve une pointe de ressemblance avec celui d'Andréas, ce qui pour moi est un gage de qualité ! Dans le style mon trait est tordu, mais c'est normal, dans le style je créé mon univers et personne ne me ressemble, ces deux auteurs se dégagent vraiment par le rendu de leur travail. Les décors sont fouillés, détaillés et franchement jolis. Coté scénario, ça oscille entre le classique et le franchement original. Je crois que tout l'intérêt de cette BD tient justement dans le fragile équilibre qu'Olivier Milhiet a su trouver. Le mélange des genres est très bien dosé et pour peu, sa bande de Freaks paraitrait normale ! C'est l'histoire d'une bande de nomades monstrueux qui s'arrête dans les villages, un peu brocanteurs, un peu voleurs, ils récupèrent une petite fille d'à peu prés 5 ans, tout à fait normale. Il y a un côté polar/thriller que l'on découvre et auquel cette petite fille va participer forcément. L'album a à la fois un côté dur, avec de l'action mais il y a aussi un second degré. Contrairement à Spoogue qui était fait pour rigoler avec des côtés plus gore, le traitement ici est plus réaliste, plus sérieux, plus adulte. On assiste immanquablement à l'opposition entre les gens 'normaux' et les 'monstres', l'incompréhension est là encore la source de toute chose. Et pourtant, les Freaks ne semblent pas être réellement des enfants de cœur. Comme le dit un Freak à peu de choses près, "nous sommes des monstres, comment pourrions-nous agir autrement que des monstres ?" A force d'être stigmatisés, les gens s'enfoncent dans ce que l'on demande d'être. En fait, cette BD surfe sur beaucoup de sujets actuels tels que l'intégration, l'immigration, le racisme et joue avec les bons sentiments. Mais là encore, cela ne m'a jamais perturbé car comme déjà dit plus haut, Olivier Milhiet a su créer un univers complet et très bien dosé, plein d'actions immorales moralisatrices (? !) et de bons sentiments pas si saints que cela. Un univers plus torturé qu'il n'en a l'air au premier abord. Quand je lis que Spoogue a été arrêté faute de ventes, malgré la qualité apparente de la série, quand je lis que cette histoire est prévue en 2 tomes, 4 si le succès le permet, alors, je ne peux dire qu'une chose, il faut absolument que nous ayons 4 tomes ! Voilà, maintenant le seul bémol, c'est la qualité d'impression. Dans mon album, sur quelques cases (3 si j'ai bien compté ;) ) proches du bord intérieur de la BD, il y a un flouté qui apparaît… Et je ne crois pas que cela soit dû à une volonté avérée de l'auteur ou de l'éditeur… Sinon, pour le reste, rien à redire !

L’auteur de Spoogue, qui ressort quelque chose, je ne me pose pas de questions, je saute dessus. Et je ne me suis pas trompé. Bon je ne vais pas répéter ce que les autres ont dit, donc en bref, on sent que depuis son délire Burtonien, Olivier Milhiet a mûri tant au niveau de son trait, que de sa mise en scène et de son scénario. Il nous sert ici une histoire drôle, divertissante et attendrissante. Et puis encore une fois, il faut souligner l’originalité de son histoire. Il ne nous sort pas une énième histoire d’un élu qui va tout péter dans une grosse guerre intergalactique mais il reste pourtant très abordable même pour le néophyte. A lire, à acheter, à racheter (bah faut écouler les stocks, faut bien qu’il mange…).

Je me souviens de l’époque où je suis arrivé sur bdthèque, le site avait peut-être un an d’existence mais avait déjà son lot d’habitués dont la quasi-totalité ne juraient que par Spoogue. Chose curieuse, j’étais peut-être le seul (ou un des seuls, en tout cas) à ne pas succomber aux charmes et à l’humour particulier du ravissant fossoyeur. Après des années de silence, Milhiet revient avec une nouvelle série, et il sera peut-être ravi de savoir (ou s’en tamponnera complètement) que le seul dénigreur de Spoogue de bdthèque a apprécié le premier tome de Caravane. Première chose donc : oubliez Spoogue, cela n’a rien à voir. J’avoue qu’au début de ma lecture, ce n’était pas gagné, je trouvais la réaction primaire des autochtones envers la caravane trop caricaturale, téléphonée et démesurée. Mais très vite j’ai saisi que c’était avant tout une affaire de « ton » et que la caricature faisait pleinement partie de ce que Milhiet voulait mettre en place. De plus, là n’était pas le centre d’intérêt, on saisit très vite que l’essentiel est ailleurs. Je m’explique : il est difficile de ne pas penser au fabuleux Freaks de Tod Browning en lisant cette bd. La proximité du sujet y est pour beaucoup, évidement, mais cela va au-delà, et sans jamais traverser la frontière qui sépare l’inspiration du plagiat. Le traitement visuel est résolument différent, la construction narrative également, mais ce qu’il reste c’est le « noyau humain » pourrait on dire. La force du magistral film de Browning était de montrer, avec toute l’ambiguïté que cela supposait, l’étrange « pacte » qui unissaient les monstres de cirque d’antan, pacte qui faisait qu’ils réagissaient de concert face à une agression d’un « normal » envers leurs dignité au point de devenir, comme par effet de contradiction/assimilation, les « monstres » que la société rejette. Car un être d’humain devient, par la force des choses et la violence des rapports sociaux, ce que la société lui donne comme rôle (ce que Sarkozy a magnifiquement illustré en traitant les jeunes de banlieues de racaille – Ah Sarko, ce grand professeur de sociologie !-). Du coup, les monstres de Milhiet ne sont pas que des gentilles victimes, mais répondent au coup pour coup avec une violence que la morale (incarnée par le Shérif) réprouve. Là où Milhiet apporte un « plus » au schmilblick, c’est qu’il vient intégrer une petite fille normale au sein des monstres. Est-ce là une opportunité de ré-humanision des monstres ? Une possibilité de sortir du ghetto protecteur qu’ils se sont créé et d’établir des rapports plus seins avec le monde qui les entoure, de casser la spirale de la haine ? Les tomes suivants nous le diront… Pour l’instant ce premier tome se termine sur une énigme proprement insoutenable. Dernière chose : mention très bien pour le dessin, que je trouve bien meilleur et mesuré dans ses effets que dans Spoogue. Milhiet a un dessin et un trait bien à lui que l’on pourrait reconnaître entre mille, il sait donner à son monde un petit côté « miniature détaillée » très plaisant. J’aime bien les couleurs aussi. Et sur le plan de la mise en page et de la narration, certaines solutions elliptiques et de suggestion de mouvement dans une seule case sont astucieuses.
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