Caravane

Note: 3.65/5
(3.65/5 pour 26 avis)

Des monstres, une petite fille, et l'aventure en caravane...


Les Freaks et autres phénomènes de foire Les prix lecteurs BDTheque 2008 Terres de Légendes

Dans un village aux moeurs grégaires les colons, enivrés par l'alcool et les sermons xénophobes du pasteur, pratiquent le délit de faciès... L'arrivée d'une caravane de nomades aux allures difformes n'est pas du goût de la communauté. Seuls le patron de l'estaminet local et sa petite fille, Mila, accueillent avec chaleur les nouveaux venus.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Avril 2008
Statut histoire Série terminée (peut-être un autre cycle à suivre) 2 tomes parus

Couverture de la série Caravane © Delcourt 2008
Les notes
Note: 3.65/5
(3.65/5 pour 26 avis)
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03/04/2008 | Miranda
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Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Miranda

Tout commence à l'ouverture de la Bd, un panel de tous les personnages aussi monstrueux qu'originaux nous est présenté avec leurs noms respectifs. Le dessin aux couleurs directes et chaudes est un ravissement pour les yeux. L'histoire touche divers thèmes, entre autres l'intolérance et la violence avec par exemple une scène qui nous rappelle le Ku Klux Klan, mais je n'aime pas les discours moralistes, et pour ma part, je ne veux y voir qu'une aventure extraordinaire avec des gens extraordinaires. L'humour y est omniprésent, on alterne des scènes réellement dramatiques avec de véritables moments de légèreté et de rire. A noter que Mila, petite fille intelligente et espiègle a un discours et un comportement d'enfant et n'a pas été transformée en adulte miniature, comme cela arrive parfois et qui est très désagréable car pas crédible. Ce premier album finit en nous laissant la langue pendante par le suspens qu'il nous impose, la patience est de mise en attendant la suite. Suite et fin J'ai adoré ce second tome même si le ton est nettement plus tragique et que l'humour s'y fait plus rare. On apprend à mieux connaître les personnages et on découvre de petits nouveaux. Ce tome est très riche en évènements et seul le passage sur le pédophile m'a un peu gênée, mais c'est normal ce sont des situations toujours un peu dérangeantes en soit, par contre la scène ne s'attarde pas et elle passe plutôt bien au final. Mon seul regret est qu'il n'y aura peut-être pas de cycles à venir, l'univers qu'Olivier Milhiet a créé est immersif et il est bien dommage qu'il s'arrête là. Je me suis beaucoup attaché à Pilou et Mila (entre autres) et ne pas savoir ce qu'ils deviennent me rend triste.

03/04/2008 (MAJ le 09/11/2010) (modifier)

Enfin le tome 2 qui clôt le récit. La série avait commencé avec un tome 1 incroyablement riche. Une pépite à l’état brut aussi bien graphique que scénaristique. L’idée de base originale parlait d’une communauté des gens exclus de la société pour leur différence. Ce peuple errant vivait en traversant les contrées désertiques dans des caravanes et présentait des spectacles dans les communautés humaines. Mais pour survivre, cette sorte de cirque en transhumance se devait d’avoir des règles strictes et propres à la communauté. Dans un monde très sécuritaire et très intolérant, le recours à la violence pour se protéger relevait également de l’obligation pour exister. Chaque caravane dispose donc d’un guide et d’un conseil chargé de veiller à la bonne tenue de la caravane et à sa survie en situation instable. Evidemment certaines règles peuvent paraître sclérosantes par leur manque d’ouverture, mais dans un tel univers hostile la moindre poussière dans le système pourrait se révéler fatal (et le tome 2 nous le prouve). Ce tome introductif nous permet de nous familiariser avec les règles, de comprendre comment cette communauté survit et de percevoir les relations entres ces « monstres » et les humains (même si certains humains sont dans les caravanes). Pas d’angélisme ou de logique binaire, les personnages complexes forment un agréable mélange détonnant. Si le tome 1 nous montre une population humaine franchement xénophobe, le tome 2 dans la rétrospective finale tempère ce côté négatif du côté humain. Graphiquement les personnages très inventifs et la colorisation nous plonge dans un univers très étrange loin de toute base connue. Les îlots de civilisation dans un désert forment des communautés autarciques où la survie prime sur la vie. Le trait incisif et précis fourmille de détails, il participe à l’apprivoisement de ces terres hostiles et arides aussi bien géologiquement qu’humainement. Très grosse réussite. Si le tome 1 nous avait plongé dans un complot dont nous ignorions les tenants et aboutissants, le tome 2 va finaliser ce complot et faire intervenir la mère de la petite fille. La vie de la caravane et son agrandissement m’ont passionné. Encore une fois les règles strictes obligent à éloigner très rapidement les brebis galeuses sous peine de mort pour tout le monde. Ceci posé, la machination tourne en plein et s’achève par une vengeance apocalyptique funeste mais si prévisible. Le guide prend toute son importance et les individualités multiples de la caravane apportent une très forte diversité très crédible au récit. L’intégration de cas sociaux à la caravane permet de faire fonctionner à plein la justice communautaire et d’en saisir les côtés « inhumains ». Seuls bémols : l’intrigue avec la mère qui me parait banale et ennuyeuse et cette fin brutale finale si frustrante tant j’aurai aimé voir l’univers développé dans d’autres tomes. Il est rare que j’en redemande, mais honnêtement la richesse de la communauté créée aurait méritée mieux qu’une histoire en deux tomes. La fin elle-même laisse un goût d’inachevé même si l’on peut espérer un second cycle. Au final, si le tome 1 méritait un , les deux défauts du second (intrigue secondaire inintéressant avec la mère et fin trop rapide) m’empêchent de garder ce niveau. J’espère d’éventuelles suites pour revenir à cette note ultime. Cependant ce diptyque est une pépite à connaître absolument pour sa richesse graphique et l’univers de cette société de créatures si complexe. Certains personnages m’ont transporté et j’apprécie particulièrement le message d’une société ayant besoin de repères fraternels pour survivre sans renier des moyens violents. La communauté est consciente qu’au final le « thymos » est nécessaire pour faire respecter une logique d’ouverture face à d'autres communautés ne parlant pas le même langage… La réflexion sur la tolérance et l’ouverture ma parait très intéressante et contre balance le dramatique consensus mou des sociétés développés actuelles souhaitant oublier qu’être ouvert n’oblige pas ceux qui rejettent le modèle sociétal à l’être également. Mais on rentre ici en philosophie et la lecture de Peter Sloterdijk pourra prolonger ce thème dans une interprétation de cette très jolie série.

13/04/2010 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Sans mettre Olivier Milhiet sur un piédestal (quoique le bougre tutoie parfois le divin, surtout depuis qu'il me connait), je faisais partie de ceux qui avaient littéralement adoré sa première oeuvre, Spoogue, où un fossoyeur se trouvait confronté à une galerie de personnages et de situations des plus abracadabrantesques. Mais ce que j'ai surtout aimé dans Spoogue, c'est toutes les petites conneries en arrière-plan dont Olivier Milhiet a truffé ses deux premiers albums. Or rien de tout cela dans "Caravane": voilà qui s'annonçait mal. Mais en se débarrassant de ces scories, Milhiet gagne indéniablement en fluidité là où il perd peut-être un peu en inventivité. Et encore, ça se discute, tant la galerie de monstres, qui ne peut pas ne pas rappeler les "Freaks" de Tod Browning, est d'une richesse et d'une originalité folle. Ca pourrait tourner à la démonstration, style "regardez un peu quelle imagination folle je peux avoir" mais Milhiet a l'intelligence de s'attacher autant au fond qu'à la forme de ses personnages, ce qui leur donne l'épaisseur requise afin de parfaitement développer son intrigue. Une intrigue plutôt réussie au demeurant : tout en installant brillamment son univers, Milhiet développe les fils d'une histoire qui, d'intéressante, devient captivante sur les dernières pages. Je regrette un petit peu la présence de la petite fille "normale" dans la caravane de monstres, qui fait office de chien dans un jeu de quilles, probablement pour permettre au lecteur de plus s'identifier, procédé que je ne trouve pas d'une originalité folle. Mais force est de constater que ce personnage n'a rien d'horripilant, comme c'est parfois le cas dans ce genre de parti pris. A voir dans les prochains tomes si ce "non-monstre" aura une vraie valeur ajoutée dans la vie de la caravane. Un mot enfin sur les dessins, que je trouve insolemment réussis. Olivier Milhiet, pape de la couleur directe (quand c’est bien fait, quelle classe) a toujours un trait aussi reconnaissable. Je ne suis pas persuadé qu’il y en ait tant que ça dans le monde de la bande dessinée aujourd’hui. Peut-être est-ce parce qu’il est un des seuls à aimer représenter le laid ainsi (déjà « Spoogue ») ? Bref, un scénar excitant, des dessins toujours à la hauteur, une maîtrise évidente de la narration, cette série a tout pour être une réussite. Il ne reste plus qu’à espérer que le second tome paraisse avant 2012 !

22/04/2008 (MAJ le 22/04/2008) (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Quel retour, Olivier, quel retour ! Spoogue avait réussi à drainer un petit groupe de fidèles, qu'Olivier Milhiet qualifie lui-même d'"Eglise spooguienne". 3 ans de silence, et il nous revient avec une nouvelle série à ne pas rater. En effet, très inspirée par la série Carnivale, "Caravane" a pour but de nous faire suivre la vie au quotidien d'une troupe de "freaks". Comme il le rappelle dans son interview, Olivier a également subi l'influence du roman de Pierre Bordage, Les Derniers hommes (que je vous recommande). A cela je rajouterai un petit bout de Sillage, dans le sens où l'on a une petite fille qui se retrouve adoptée par un convoi itinérant d'êtres à l'aspect différent. Certes, le cadre n'est pas le même, les quantités de gens non plus, mais il y a une parenté qui m'a semblé bienvenue, bien que probablement fortement involontaire. Je citerai aussi le film Cabal, de Clive Barker, comme référence aux faciès improbables. Concernant l'album lui-même, ce qui m'a frappé en premier lieu c'est l'évolution du dessin d'Olivier. Plus clair, moins craspec, il a été débarrassé d'un certain nombre de scories. De même l'intrigue est unilatérale, il n'y a plus de "petites conneries" en arrière-plan. Mais Milhiet nous propose tout de même des créatures aux tronches inoubliables. On pourrait croire que c'est le droit à la différence qui guide l'histoire, comme souvent avec de tels personnages. Mais cet élément est en arrière-plan de l'intrigue, le sujet principal étant réellement la vie quotidienne des habitants de la caravane, dont on sait finalement peu de choses à l'issue de ce premier tome. Astucieusement, Olivier a su glisser une intrigue insidieuse avec ce qu'il arrive à Eve, ce qui fait basculer son histoire dans le thriller. Excitant. Il faudra attendre cependant une bonne année pour connaître le destin de Mila et de ses amis.

19/04/2008 (modifier)
Par chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Voilà, après de longues années d'absence le nouvel album, et par la même la nouvelle série d'Olivier Milhiet. L'auteur de la série aux multiples éloges des lecteurs Spoogue nous revient donc. Certes, je n'ai jamais lu Spoogue, mais je me suis renseigné. Alors, pour ceux qui espéraient retrouver cet univers loufoque, déjanté et rempli d'humour gore, il semblerait que vous soyez déçus. Pour ceux qui attendaient le trait vraiment sympathique et personnel d'Olivier Milhiet, pour ceux qui espérait retrouver un univers original et maitrisé, alors vous aurez votre bonheur ! :D Pour ma part, découvrant cet auteur, en un album j'ai été conquis ! "Caravane" est une sorte de western post-apocalyptique. Pourtant, aucune information ni de lieu, ni de temps de nous sont fournis. Au vu des personnages et des décors désertiques, c'est donc dans ce contexte que j'imagine se placer le scénario. Ce Western s'agrémente d'un coté Fantastique avec les ''Freaks'', les héros de cette série, mais niveau technologie c'est un peu bricolé, genre Mad Max. Le premier point fort de cette BD c'est qu'il y a une véritable boutique de monstruosités. Olivier Milhiet nous offre une série de personnages tous plus monstrueusement attachants les uns que les autres. Le trait de Milhiet qui n'est pas le plus précis au monde, est pourtant un vrai bonheur pour les yeux. Son trait personnel est vivant, clair et régulier d'une case à l'autre, il est aisé de connaitre les personnages à chacune de leurs apparitions. La mise en couleur directe est elle aussi de toute beauté. Comme je l'aime ! :) Bref, de l'excellent travail. Je lui trouve une pointe de ressemblance avec celui d'Andréas, ce qui pour moi est un gage de qualité ! Dans le style mon trait est tordu, mais c'est normal, dans le style je créé mon univers et personne ne me ressemble, ces deux auteurs se dégagent vraiment par le rendu de leur travail. Les décors sont fouillés, détaillés et franchement jolis. Coté scénario, ça oscille entre le classique et le franchement original. Je crois que tout l'intérêt de cette BD tient justement dans le fragile équilibre qu'Olivier Milhiet a su trouver. Le mélange des genres est très bien dosé et pour peu, sa bande de Freaks paraitrait normale ! C'est l'histoire d'une bande de nomades monstrueux qui s'arrête dans les villages, un peu brocanteurs, un peu voleurs, ils récupèrent une petite fille d'à peu prés 5 ans, tout à fait normale. Il y a un côté polar/thriller que l'on découvre et auquel cette petite fille va participer forcément. L'album a à la fois un côté dur, avec de l'action mais il y a aussi un second degré. Contrairement à Spoogue qui était fait pour rigoler avec des côtés plus gore, le traitement ici est plus réaliste, plus sérieux, plus adulte. On assiste immanquablement à l'opposition entre les gens 'normaux' et les 'monstres', l'incompréhension est là encore la source de toute chose. Et pourtant, les Freaks ne semblent pas être réellement des enfants de cœur. Comme le dit un Freak à peu de choses près, "nous sommes des monstres, comment pourrions-nous agir autrement que des monstres ?" A force d'être stigmatisés, les gens s'enfoncent dans ce que l'on demande d'être. En fait, cette BD surfe sur beaucoup de sujets actuels tels que l'intégration, l'immigration, le racisme et joue avec les bons sentiments. Mais là encore, cela ne m'a jamais perturbé car comme déjà dit plus haut, Olivier Milhiet a su créer un univers complet et très bien dosé, plein d'actions immorales moralisatrices (? !) et de bons sentiments pas si saints que cela. Un univers plus torturé qu'il n'en a l'air au premier abord. Quand je lis que Spoogue a été arrêté faute de ventes, malgré la qualité apparente de la série, quand je lis que cette histoire est prévue en 2 tomes, 4 si le succès le permet, alors, je ne peux dire qu'une chose, il faut absolument que nous ayons 4 tomes ! Voilà, maintenant le seul bémol, c'est la qualité d'impression. Dans mon album, sur quelques cases (3 si j'ai bien compté ;) ) proches du bord intérieur de la BD, il y a un flouté qui apparaît… Et je ne crois pas que cela soit dû à une volonté avérée de l'auteur ou de l'éditeur… Sinon, pour le reste, rien à redire !

07/04/2008 (modifier)
Par kalish
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

L’auteur de Spoogue, qui ressort quelque chose, je ne me pose pas de questions, je saute dessus. Et je ne me suis pas trompé. Bon je ne vais pas répéter ce que les autres ont dit, donc en bref, on sent que depuis son délire Burtonien, Olivier Milhiet a mûri tant au niveau de son trait, que de sa mise en scène et de son scénario. Il nous sert ici une histoire drôle, divertissante et attendrissante. Et puis encore une fois, il faut souligner l’originalité de son histoire. Il ne nous sort pas une énième histoire d’un élu qui va tout péter dans une grosse guerre intergalactique mais il reste pourtant très abordable même pour le néophyte. A lire, à acheter, à racheter (bah faut écouler les stocks, faut bien qu’il mange…).

07/04/2008 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Je me souviens de l’époque où je suis arrivé sur bdthèque, le site avait peut-être un an d’existence mais avait déjà son lot d’habitués dont la quasi-totalité ne juraient que par Spoogue. Chose curieuse, j’étais peut-être le seul (ou un des seuls, en tout cas) à ne pas succomber aux charmes et à l’humour particulier du ravissant fossoyeur. Après des années de silence, Milhiet revient avec une nouvelle série, et il sera peut-être ravi de savoir (ou s’en tamponnera complètement) que le seul dénigreur de Spoogue de bdthèque a apprécié le premier tome de Caravane. Première chose donc : oubliez Spoogue, cela n’a rien à voir. J’avoue qu’au début de ma lecture, ce n’était pas gagné, je trouvais la réaction primaire des autochtones envers la caravane trop caricaturale, téléphonée et démesurée. Mais très vite j’ai saisi que c’était avant tout une affaire de « ton » et que la caricature faisait pleinement partie de ce que Milhiet voulait mettre en place. De plus, là n’était pas le centre d’intérêt, on saisit très vite que l’essentiel est ailleurs. Je m’explique : il est difficile de ne pas penser au fabuleux Freaks de Tod Browning en lisant cette bd. La proximité du sujet y est pour beaucoup, évidement, mais cela va au-delà, et sans jamais traverser la frontière qui sépare l’inspiration du plagiat. Le traitement visuel est résolument différent, la construction narrative également, mais ce qu’il reste c’est le « noyau humain » pourrait on dire. La force du magistral film de Browning était de montrer, avec toute l’ambiguïté que cela supposait, l’étrange « pacte » qui unissaient les monstres de cirque d’antan, pacte qui faisait qu’ils réagissaient de concert face à une agression d’un « normal » envers leurs dignité au point de devenir, comme par effet de contradiction/assimilation, les « monstres » que la société rejette. Car un être d’humain devient, par la force des choses et la violence des rapports sociaux, ce que la société lui donne comme rôle (ce que Sarkozy a magnifiquement illustré en traitant les jeunes de banlieues de racaille – Ah Sarko, ce grand professeur de sociologie !-). Du coup, les monstres de Milhiet ne sont pas que des gentilles victimes, mais répondent au coup pour coup avec une violence que la morale (incarnée par le Shérif) réprouve. Là où Milhiet apporte un « plus » au schmilblick, c’est qu’il vient intégrer une petite fille normale au sein des monstres. Est-ce là une opportunité de ré-humanision des monstres ? Une possibilité de sortir du ghetto protecteur qu’ils se sont créé et d’établir des rapports plus seins avec le monde qui les entoure, de casser la spirale de la haine ? Les tomes suivants nous le diront… Pour l’instant ce premier tome se termine sur une énigme proprement insoutenable. Dernière chose : mention très bien pour le dessin, que je trouve bien meilleur et mesuré dans ses effets que dans Spoogue. Milhiet a un dessin et un trait bien à lui que l’on pourrait reconnaître entre mille, il sait donner à son monde un petit côté « miniature détaillée » très plaisant. J’aime bien les couleurs aussi. Et sur le plan de la mise en page et de la narration, certaines solutions elliptiques et de suggestion de mouvement dans une seule case sont astucieuses.

04/04/2008 (modifier)