Plagiat !

Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)

A l'exposition Tendances 1996, le peintre Chris Van Meer connaît l'un de ses plus grands succès. Il prépare dans l'enthousiasme une nouvelle série de tableaux lorsqu'il découvre les oeuvres d'un certain Tommy Crane. Aucun doute n'est permis : il a été plagié. Dès lors, l'existence de Van Meer bascule...


Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Ligne Claire Milieux artistiques Peinture et tableaux en bande dessinée Schuiten

A l'exposition Tendances 1996, le peintre Chris Van Meer connaît l'un de ses plus grands succès. Il prépare dans l'enthousiasme une nouvelle série de tableaux lorsqu'il découvre les oeuvres d'un certain Tommy Crane. Aucun doute n'est permis : il a été plagié. Dès lors, l'existence de Van Meer bascule... Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 1989
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Plagiat ! © Les Humanoïdes Associés 1989
Les notes
Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)
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19/04/2008 | Erik
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Par Blue boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue boy

A cette bande dessinée considérée par certains comme mythique et parue chez les Humanoïdes associés à la fin des années 80, le petit éditeur belge Anspach offre une nouvelle jeunesse. Sur un scénario de Benoît Peeters et d’après un story-board conçu par François Schuiten, l’album a été remanié par Alain Goffin dans une version actualisée (retraçage des planches, remise en couleur et relettrage), le changement le plus manifeste se situant du côté de la colorisation. Exit les tonalités pétantes caractéristiques de l’époque, place à la désaturation, l’ensemble apparaît à la fois plus sobre et plus foncé. Cette nouvelle édition a également été augmentée d’un dossier de seize pages incluant un « faux » reportage lié à l’histoire et des interviews des auteurs, avec quantité d’anecdotes permettant au lecteur de mesurer à quel point le projet se voulait ambitieux. Pour élaborer son scénar, Peeters a puisé son inspiration dans la mésaventure survenue dans les années 80 à un ami d’Alain Goffin, le peintre bruxellois Stefan de Jaeger, dont certaines œuvres auraient été « pompées » par David Hockney. Même si l’affaire est plus complexe et qu’il n’y a jamais eu de procès, « Plagiat ! » en reprend les grandes lignes et les extrapole en flirtant avec les codes du thriller. Selon les propres termes de Goffin, le personnage excentrique de Van Meer est calqué sur l’artiste belge. Incontestablement, on retrouve la patte des célèbres créateurs des « Cités obscures », avec un univers nimbé de fantastique où l’architecture tient toujours une place prépondérante, tout comme les vertiges existentiels des protagonistes dans un monde dénué de sens où viennent se fracasser les certitudes. Soyons honnêtes, la narration imaginative mais elliptique (due peut-être au format un peu court) et quelque peu ubuesque, même si elle soulève beaucoup de questions, n’est pas le point fort du livre, qui vaut davantage pour son dessin. L’élégante ligne claire d’Alain Goffin appartient à cette mouvance « eighties », mix d’influences hergéennes et graphisme vintage très stylé, dans laquelle s’inscrivaient des auteurs tels que Serge Clerc, Yves Chaland, Ted Benoît ou Floc’h. Ce n’est pas de la science-fiction mais on peut qualifier le récit de futuriste dans la mesure où il se déroule à la fin des années 90. Malgré le réalisme du trait, les « Fifties » y sont discrètement honorées sans crainte de paraître anachroniques, en particulier avec la représentation de modèles automobiles d’’époque, mais c’est pourtant bien ce qui contribue au charme du graphisme auquel tous ceux qui ont vibré avec Tintin dans leurs jeunes années ne resteront pas insensibles. Au-delà du volet narratif évoqué plus haut, « Plagiat ! » est davantage digne d’intérêt si on l’envisage comme une parodie douce-amère du milieu égotique de l’art. Comme on pourra souvent le vérifier, celui-ci aime à créer ses propres mythes, non sans quelques arrière-pensées motivées par un aspect pécuniaire enrobé de snobisme, plutôt qu’un goût sincère pour les qualités artistiques d’une œuvre.

30/06/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

J'ai lu la réédition "remasterisée" de ce classique de la ligne claire, éditée par les Editions Anspach. Pour l'occasion Alain Goffin a retracé ses cases, à l'identique, car les planches originales ont fini, au fil du temps, par être dispersées car vendues. On retrouve donc en principe le trait si particulier de l'auteur, très ancré dans son époque, qui semble un brin suranné à présent. Mais cela devrait plaire aux amatrices et teurs patentés, car on y redécouvre ses lignes épurées, raides, sa façon très particulière de rendre les mouvements, un style que l'on retrouve parfois chez Berthet, pour citer un autre auteur émargeant dans cette mouvance et encore en activité. Pour l'histoire c'est une sorte de thriller dans le milieu de l'art, et celui de la peinture en particulier, où comme dans d'autres domaines certain(e)s sont prêt(e)s à tout pour s'approprier une bonne idée, même si la carrière du plagié est en jeu. Ici nous avons affaire à un jeu de dupes, une histoire de manipulation assez bien vu, même si au départ on a un peu de mal à se mettre au rythme particulier, auquel le duo Schuiten/Peeters ne nous avait pas habitués... C'est plutôt bien vu, surtout avec la pirouette de fin, et celle-ci donne un nouveau relief à l'histoire. Cette nouvelle édition comporte d'ailleurs d'imposants bonus : d'une part quelques pages reprenant des fausses critiques sur la vie et l'oeuvre de Chris Van Meer, histoire de bien compléter l'histoire et l'imbroglio dans lequel celui-ci se trouve, avec des extraits de ses toiles, des cartons d'invitation à ses expos, etc. L'autre bonus, véritablement inédit celui-là, est un dossier de 10 pages, qui explicite la genèse de l'album, entre amitié des auteurs, souhait des deux coscénaristes d'écrire une histoire qui permette à Goffin de parler de ce milieu de l'art qui le passionne, et la façon dont celle-ci a été construite, avec notamment des photos des auteurs devant la villa dans laquelle vit Van Meer, l'incarnation du peintre fictif par un ami, etc. C'est très intéressant, et cela permet de remettre en perspective une histoire écrite et dessinée il y a plus de 30 ans. Et d'admirer la patte graphique d'un grand nom de la ligne claire, ce qui ne gâche rien.

03/04/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai eu un peu de mal avec cette lecture, que j’ai trouvé laborieuse, au rythme lent, ne voyant pas trop où les auteurs voulaient venir. Mais je dois dire que la chute finale rachète en partie les efforts consentis pour l’atteindre, c’est assez amusant, bien vu. Je n’ai pas trop reconnu la patte de Schuiten et Peeters (auteurs des superbes « Cités Obscures ») dans ce scénario – même si je sais que Schuiten est très branché sur l’art et l’architecture. Le sujet porte sur l’art, les artistes, le droit de création, et donc le plagiat. Y percent aussi quelques critiques, comme la fatuité – voire la vacuité imbécile de certains critiques ou galeristes, qui retournent leur veste au rythme de l’évolution des côtes de certains artistes. C’est parfois difficile à suivre, avec des flash-back pas toujours très clairs dans leur localisation temporelle et, je l’ai déjà dit, certains passages sont un peu longuets. Pour ce qui est du dessin, on reconnait par contre facilement le travail de Goffin, avec une ligne claire relativement classique et presque rétro. Et, comme pour la série de lui que j’avais déjà lue, un personnage principal avec une grosse mèche (quasiment une houppe) qui n’est pas du plus bel effet. C’est un album qui se laisse lire, mais qui ne m’a pas emballé (narration un peu poussive, esthétique qui ne m’a pas accroché). La fin équilibre l’ensemble aux trois étoiles.

10/05/2018 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Finalement cette BD est correcte mais j'ai eu peur lors de sa lecture, ne voyant pas du tout où voulaient en venir les auteurs. Heureusement le final remet chaque chose à sa place et donne du sens à ce récit (en dehors du côté dramatique). Cette BD relate une histoire vraie, une mystification absolue. La force de son scénario est de nous tromper également jusqu'à la révélation finale. Le dessin de type ligne claire est très académique mais est gâché par une colorisation aux teintes douteuses et trop sombres. Ce style a vieilli, il parait trop propre et sans vie. Il faut s'accrocher à la lecture de cet opus car l'histoire n'est pas aisée à déchiffrer, elle fonctionne comme un puzzle qui ne trouve sa solution qu'en fin de récit. A emprunter pour l'exercice et le destin hors norme du personnage principal ayant existé.

10/11/2010 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Voici un bon opus avec un dessin type ligne claire qui me plaît bien, ce n'est plus un style qui fait partie de la majorité de ce que je lis. Cela raconte l'histoire d'un peintre bien en vue qui se fait plagier sa prochaine exposition avant le vernissage, sa vie bascule et il perd pied à partir de ce jour dévalant une spirale infernale. C'est conté avec différents flash-backs et flash-forwards, ainsi l'action est située à la fin des années 1990 et on entre-découvre des passages après l'an 2000 avant la fin de l'histoire et de l'artiste en déchéance sur un retournement de l'intrigue bien trouvé. Il faut rappeler que le titre est paru en 1989 et les scénaristes Peeters / Schuiten, autrement connus pour Les Cités obscures, pondent une bonne histoire d'anticipation avec une fausse biographie et des photos du peintre devant ses oeuvres à la fin :), je me suis demandé qui c'était, un de leurs potes sans doute. A la lecture cela me faisait songer à l'album Dolorès par le style de narration et de dessin. Bref un titre tout à fait agréable à lire.

09/08/2009 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

A l’image de ses autres œuvres (Le Théorème de Morcom, Northreed project), Goffin utilise une ligne claire extrêmement rectiligne pour illustrer le présent ouvrage. Ce trait présente le grave défaut d’être d’une raideur absolue. Cependant, dans le cas présent (à l’image des autres albums de l’auteur, d’ailleurs, en y réfléchissant), ce style singulier ne m’a pas dérangé, car il s’adapte parfaitement au scénario de Schuiten et Peeters. A titre d’exemple, les peintures des différents personnages de ce « Plagiat ! » sont réalisées dans un style cubiste en ligne claire, ce qui convient tout à fait au savoir-faire de l’artiste. Le scénario du duo de Les Cités obscures est, je trouve, très réussi. Malgré la froideur narrative, les personnages sont réalistes, jusqu’à ce Chris Van Meer, artiste suffisant et vaniteux qui se fera plagier pour son plus grand malheur. Le monde de la peinture y est décrit comme un milieu d’opportunistes prêts à brûler le lendemain celui qu’ils ont encensé la veille. C’est, je pense, assez proche de la vérité. La progression de l’intrigue n’est pas en reste. Elle peut, de prime abord, sembler linéaire mais la fin du récit dément totalement cette impression. De plus, un cahier explicatif présentant, entre autres, une fausse biographie du peintre dont il est question jette le trouble quant à la réalité de cet artiste. Enfin ! Un trouble très léger puisque l’album, réalisé dans les années ’80 présente une histoire qui se termine en 2004. Cet album m’aura donc finalement bien plu, malgré ce trait si singulier … à moins que ce soit, au contraire, grâce à lui et à son adéquation avec le sujet traité. Une étrange réussite, selon moi. Et un album qui ne fera certainement jamais l’unanimité.

15/05/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Cette histoire de génie, d'artiste fou et de plagiat est tout juste passable. C'est surtout le dessin à la façon Hergé qui dénature totalement l'oeuvre. Ce one-shot a pourtant reçu le Prix RTL de la bande dessinée tout public mais est-ce bien une référence ? François Schuiten a co-scénarisé "plagiat" avec Benoît Peeters avec qui il va collaborer pour réaliser la fameuse série Les Cités obscures avec le succès qu'on lui connaît. Je me rends compte après coup que je n'apprécie guère les bd publiées par les Humanoïdes Associés dans les années 80. Etait-ce un courant d'auteurs particulier ? Toujours est-il que soit je trouve que les histoires sont complexes et alambiquées à souhait, soit elles se perdent dans une grande naïveté qui va de pair avec une ligne graphique désuète, ce qui est le cas en l'espèce.

19/04/2008 (MAJ le 19/04/2008) (modifier)