Pauvres zhéros
Quelque part dans l’Est de la France profonde, dans l’un de ces gros villages que fréquentent depuis toujours Pelot et Baru, un enfant disparaît lors d’une promenade scolaire en pleine nature. Un enfant handicapé mental. Issu de cet hospice Saint Maurice dont tout le monde ici, depuis des décennies, a appris à détourner le regard pour ne pas trop avoir à deviner ce qui s’y passe, entre orphelinat dévoyé et mouroir pour vieillards surexploités…
Adaptations de romans en BD Baru Petits villages perdus
Quelque part dans l’Est de la France profonde, dans l’un de ces gros villages que fréquentent depuis toujours Pelot et Baru, un enfant disparaît lors d’une promenade scolaire en pleine nature. Un enfant handicapé mental. Issu de cet hospice Saint Maurice dont tout le monde ici, depuis des décennies, a appris à détourner le regard pour ne pas trop avoir à deviner ce qui s’y passe, entre orphelinat dévoyé et mouroir pour vieillards surexploités… L’ordre républicain, pourtant, exige que l’on recherche l’enfant. Et que l’on aille fouiner, peutêtre, dans les petites affaires d’Anastase et d’Albert, les deux locquedus du village, loosers absolus d’un monde étouffant qui n’épargne pourtant personne. Qui sait si ces deux-là, à toutes leurs tares, n’ajoutent pas celle de la pédophilie, voire pire ? La suite de l’histoire montrera que les plus pervers ne sont pas forcément ceux que l’on croit, et que quelque chose, cet hiver-là, s’est bien irrémédiablement brisé dans ce microcosme qui nous paraît si familier…
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Date de parution | 30 Avril 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Nous plongeons dans la France profonde avec ce polar signé Baru, une adaptation du roman de Pierre Pelot. Le résultat est convainquant. C’est du bon polar. C’est noir, méchant, brutal et gluant. Les planches sont poisseuses. Les personnages ont des tronches terribles. Des gueules patibulaires à effrayer le premier quidam venu. L’atmosphère est lourde. De douloureux secrets semblent peser sur ce bled paumé et notamment sur l’orphelinat, l’hospice Saint Maurice. La tension grimpe crescendo plus on avance dans la lecture de cet album, qui se lit assez rapidement. On dévore littéralement l’histoire. Le verbatim des personnages est fleuri ! j’aime bien l’insulte suprême … trous du cul sans fesses ! Il faudra que je la ressorte à l’occasion. La stupidité humaine et la lâcheté sont les caractéristiques principales de nos anti-héros. Leurs parcours sont bâtis sur la peur, la bêtise, la trahison et la bestialité. Ca fait froid dans le dos n’est pas ? Pauvre zhéros n’est pas si nul que ça. Vous pouvez vous le procurez si vous ne craignez pas d’être entrainés dans une tempête de colères et de douleurs. Les mots ne vous soulageront pas, bien au contraire.
Voilà un petit polar qui se lit relativement vite, car en petit format, avec peu de cases. De plus, il ne s’embarrasse pas trop de dialogues et ne développe pas trop la psychologie des personnages. L’ambiance générale est assez glauque, on touche ici certains bas-fonds, et personne ne tire positivement son épingle du jeu. En cela la fin, très nihiliste, est assez représentative de cette histoire sordide. Rien de révolutionnaire, mais cette chronique brute de la misère (sociale, affective), dans un coin paumé de France, est plutôt bien faite. Même si, c’est vrai, ce n’est pas un album marquant – d’où mes réserves quant à l’achat.
Un village paumé à la populace très populaire. Dans ce village, une institution qui sert à la fois d'orphelinat pour mongoliens et d'hospices de vieux, et à peu près toute la vie des villageois tourne autour d'elle. Magouilles, abus de position, vieilles rancoeurs, l'ambiance n'est pas rose et tout ça va finir par éclater un jour. C'est un récit qui convient bien au style de Baru, amateur de rusticité et de personnages issus des classes prolétaires. Il nous dresse une série de protagonistes aux caractères marqués. Et même si leur cadre de vie n'est pas reluisant, on les suit avec intérêt et curiosité. L'histoire n'est pas mauvaise quoiqu'elle manque un peu d'envergure à mon goût. C'est une BD qui divertit quand on la lit mais qui s'oublie sans doute assez vite.
Glauque! Que ce petit village et ses habitants sont glauques, ils suintent la misère, la banalité au sens ou l'on sent bien qu'il n'y a aucun espoir de rédemption de quelque sorte que ce soit. Embourbés dans une vie quotidienne banale sans espoir d'un avenir meilleur, des faits eux aussi bien banals par leur cruauté vont tout de même amener un peu d'animation et révéler que sous la grisaille quotidienne se cache de lourds secrets. Dans un décor gris et pluvieux les personnages avancent vers un inéluctable destin, sans rien contrôler. Même si le dessin n'est pas celui que je préfère, j'avoue qu'il m'a tout de même embarqué. cette histoire qui se lit assez rapidement aurait sans doute gagner à s’appesantir sur certains aspects ou personnages. Ça se lit bien, trop vite mais il a toute sa place dans la collection Rivages.
Génial !! Histoire simple, réaliste et terriblement efficace, proche d'un fait divers comme on en rencontre tous les jours. J'apprécie les dessins de Baru qui sont très expressifs avec des trognes patibulaires (j'aime bien comment il fait ressortir la haine et la colère des visages), et des décors pluvieux superbement glauques. Malgré ces 84 pages, la BD m'a paru trop courte, dommage, j'aurais aimé que le plaisir dure plus longtemps mais bon...
Un de mes albums de Baru préférés (avec Sur la route encore) car cet auteur est un des meilleurs quand il s'agit de restituer l’atmosphère maussade des petites villes perdues près des aires d'autoroute. Ses piliers de bistro, ses paysans et ses voyous à la petite semaine. De plus ses couleurs à l'aquarelle sont magnifiques. En ce qui concerne le récit, celui-ci n'est pas extraordinaire. C'est un simple fait divers. Des pauvres gens, un enfant trisomique qui disparait, une vieille avec ses chats ... Mais tout cela est transcendé par la beauté du dessin et de la couleur. 3 pour le récit, 5 pour le dessin donc 4.
La qualité de ce one-shot est sans aucun doute la fluidité de l'album. On ne dirait pas que c'est un roman car ce n'est pas encombré par des dialogues ou des descriptions inutiles comme j'ai souvent vu dans d'autres adaptations de roman en bande dessinée. Je n'ai pas lu le roman original, mais j'imagine que Baru n'a gardé que le strict minimum. Sinon, l'histoire se laisse lire car j'ai trouvé les réactions des personnages intéressantes, mais c'est trop léger pour que ça soit mémorable. Durant tout l'album je pensais que ça allait aboutir sur quelque chose de plus mémorable, mais finalement ce n'est pas arrivé. C'est tout de même sympathique, juste que ça se lit et ça s'oublie vite.
Je n'aime que moyennement le trait de Baru. Pourtant, le voir attaché à un projet dans cette chouette collection qu'est Rivages/Casterman avait de quoi allécher. Du coup je m'attendais à quelque chose de dense, de sombre et de fort. Ici malheureusement, le soufflé est quelque peu retombé ; la faute non pas au dessinateur, mais au récit lui-même, que j'ai trouvé à la fois mou et... léger. J'avais lu quelques romans de Pierre Pelot, qui ne m'avaient pas transcendé, loin de là. Mais celui-ci manque singulièrement d'ampleur, hélas... Peut-être une prochaine fois ?
J’avais littéralement adoré Shutter Island dans la même collection et m’attendais donc à un récit de qualité. De qualités ce récit n’en est pas dépourvu. Des personnages extrêmement bien représentés avec toute la panoplie qui rend crédible ses "humains" avec leurs qualités et surtout leurs défauts. Alors pourquoi cette si mauvaise note ? ? C'est tout simple : je ne supporte pas la bassesse de certains personnages, leur manque de courage, leurs veules petitesses. Centrés uniquement sur leurs nombrils, ils sont tellement bien représentés que j’en viens à haïr quelques-uns de ces protagonistes tellement pitoyables dans certaines décisions... ou indécisions, ce qui revient au même. Bien d’autres personnages sont touchants, oui, intéressants, c'est vrai, et ont un vrai caractère mais l’un d’eux vraiment trop lâche parmi ces habitants m'a fait détester ce village et ses environs. Objectivement une bonne histoire. Je suis peut-être un peu trop émotif pour apprécier pleinement ce récit tout simplement. (8/20)
Une déception, j'attendais plus de cette BD faisant partie de la collection Casterman / Rivages / Noir. Je me demande même si elle y a sa place. Il s'agit plus d'une chronique sociale que d'un polar. Si le but de ce récit était de dénoncer le fonctionnement de l'hospice/orphelinat, il aurait fallu pencher plus vers le documentaire. Au final, je ne comprends pas vraiment le sens de ce one-shot. Pourquoi tout le monde laisse tomber l'affaire de la disparition du petit mongolien par exemple ? Les personnages sont tous déjantés dans leurs styles. A eux tous ils font une belle brochette mais l'ensemble ne prend pas vraiment. J'ai surtout eu l'impression de lire une série de chronique, quelques portraits qui auraient fait merveille dans l'émission "Strip Tease". Une lecture rapide mais qui ne laissera pas de souvenirs impérissable. Un dernier mot sur le dessin : il m'a plus car bien adapté aux styles des personnages. Sur ce point, c'est positif.
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