Salammbô

Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 12 avis)

Un parfum capiteux de sang au milieu des étoiles.


Gustave Flaubert Les années Métal Hurlant Les petits éditeurs indépendants

Au IIIe siècle avant J.-C., les mercenaires employés par Carthage pendant la première guerre punique se soulèvent contre leurs employeurs qui reportent sans arrêt le paiement de leur solde. Deux chefs de clans barbares, Mathô et Narr’Havas, tombent amoureux de la belle et éthérée Salammbô, fille d’Hamilcar, le suffète de Carthage. S’ensuivra un conflit sanglant et de maintes surprises du destin. Une guerre qui a plus à voir avec les sentiments d’orgueil, de passion et de désir qu’avec la politique... Salammbô fut d’abord un roman que Flaubert écrivit à la moitié du XIXe siècle pour s’extraire du monde contemporain, raconter l’exotisme. Salammbô, Druillet se la réapproprie à partir de 1980, d’abord dans les pages de "Métal Hurlant" puis dans "Pilote". Il transpose les guerres puniques dans le Monde de l’Étoile, et donne à Mathô l’identité de son personnage fétiche, Lone Sloane, venu se perdre dans la guerre pour l’amour d’une femme fatale. Le verbe à la fois sobre et luxuriant de Flaubert est transcendé par les pages incroyables de Druillet, arrivé à la maturité de son talent, qui explose les cadres et s’affranchit des conventions de la bande dessinée. Texte : Editeur.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1980
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Salammbô © Drugstore 1980
Les notes
Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 12 avis)
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24/03/2002 | toce
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Par Gaston
Note: 2/5
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Cela faisait longtemps que j'avais lu un album de Druillet, un auteur que j'ai peu lu....et disons que ça risque d'être encore le cas pour longtemps parce que la lecture de ce one-shot (adaptation d'une œuvre de Flaubert que je connaissais pas et j'imagine que Druillet a pris des libertés dans le texte, parce que je crois pas trop que Flaubert faisait de la science-fiction) m'a grandement ennuyé. On retrouve les mêmes défauts que je trouvais à ''Lone Sloane'': oui graphiquement c'est beau (encore que je ne mettrais pas Druillet dans mon panthéon personnel et aussi certains effets sont un peu laids selon moi), sauf que pour lire c'est un calvaire. Cela devient vite illisible avec des gros pavés difficiles à lire, surtout lorsqu'il y a des couleurs flashy. Le découpage est aussi confus par moment. C'est simple, j'ai fini par abandonner le texte et j'ai juste regardé les images. Certes, il y a des belles images, mais si tout ce qui compte c'est le dessin, alors pourquoi ne pas faire une BD muette, voire même carrément juste un artbook. Les couleurs sont laides. Donc voilà, Druillet est trop hermétique pour moi. Je préfère Moebius, dont les œuvres me semblent plus accessibles et aussi j'aime mieux son dessin.

10/11/2022 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
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J’entends souvent parler de Druillet, mais la seule œuvre de cet auteur que j’avais tenté de lire (Yragael / Urm le Fou) ne m’avait pas du tout plu. J’ai retenté l’expérience avec « Salammbô », suite à l’avis de Solo, mais aussi parce que je comptais jouer à l’adaptation en jeu vidéo. J’ai été soufflé par le dessin. Que c’est beau. La composition est à tomber par terre, les planches fourmillent de détails, les couleurs très « Métal Hurlant » ont, je trouve, merveilleusement bien vieilli. Vraiment, un délice pour les yeux. Mais j’ai beaucoup moins accroché à l’histoire. Il s’agit d’une longue bataille étalée sur 200 pages, la narration est verbeuse et confuse, les émotions complètement absentes. Bref, un vrai calvaire, je ne lisais presque plus les textes sur le dernier quart de l’album. Je mets quand même 3/5 pour le dessin.

14/06/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
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Attiré par le graphisme dès le premier coup d'œil en librairie, j'ai acheté Salammbô de Druillet. Et j'ai pris mon temps avant de le lire. Il y avait eu une expo temporaire "Salammbô" il y a plus d'un an au musée des Beaux-Arts de Rouen, et je me souviens des gigantesques planches en noir et blanc accrochées au mur d'une salle dédiée à l'adaptation BD du roman de Flaubert. Le grand format nous permettait de profiter de chaque menu détail, c'était fou. Je suis content d'avoir parcouru le roman juste avant, parce-que je ne suis vraiment pas sûr que l'appréciation aurait été aussi bonne sans cette lecture préliminaire. Flaubert nous charge de descriptions tellement métaphoriques que nous sommes facilement amenés à avoir une certaine vision du récit. Et donc une certaine attente sur une adaptation BD. Et malgré le délire de l'univers créé par Druillet, tout ce fourmillement de détails est vraiment incroyable, je suis scotché par cette beauté et la terreur atroce qui se dégage. On aime ou on n'aime pas. Perso, je trouve que c'est du génie. Presque toute la narration provient du roman. Et il n'y a quasiment que de la narration. En cela, Druillet respecte aussi la forme du roman, qui contient très peu de dialogues. On le voit aussi à travers le graphisme, les plans sont larges et très souvent en mode paysage. Druillet a lâché la bête pour dégager toutes les atrocités de la Guerre avec authenticité par rapport à Flaubert. Dans les derniers chapitres, Druillet est plus furtif, les personnages importants du récit quittent l'histoire sans honneur, aussi on ne perd pas de temps sur leur sort. Dommage quand même. Scénaristiquement aussi, le début me surprend (je ne comprends pas trop la vision que Sloane porte déjà sur Salammbô dans son vaisseau). A part ça, j'ai aimé l'histoire racontée à travers Sloane qui prend le rôle de Matho, comme s'il vivait une parenthèse dans son aventure galactique. Et puis ce qui m'a agréablement surpris, c'est qu'on n'est finalement pas sur de la SF. J'ai vraiment adoré l'ambiance Fantasy, qui a permis de mettre en avant la folie humaine dégagée par le roman. Cette BD mérite les honneurs. Pour l'époque, ça a dû être culotté de faire ça. Graphiquement c'est particulier, ultra chargé, mais pour moi c'est un régal. La seule chose qui m'a irrité c'est la police. Difficile de lire certains passages, à cause de la typo ou de la taille du texte infiniment petite. Je pensais que ça allait être plus gênant que ça, mais parfois quand je voyais une double planche avec pas mal de narration, je me suis dis "allez Solo, lance toi, courage...", ce qui n'est pas vraiment bon signe. Je conseillerais la lecture du roman de Flaubert en amont, pour profiter de tout le récit avant de parcourir cette histoire qui le résume. Et puis ça vous donnera clairement une idée de ce dans quoi vous mettrez les pieds. Faut s'accrocher! Tenez bon, c'est du très bon! Et je rejoins l'avis de Gaendoul, pour moi il y a quelque chose d'intemporel dans le graphisme: ça ne vieillit pas à mes yeux, même si le dessin identifie clairement une époque passée.

01/05/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Grandiose, baroque, hallucinant, époustouflant ! Comme souvent chez Druillet – mais ici je pense qu’il atteint des sommets du genre (de son genre serais-je tenté d’écrire), cela ne fait pas dans la demi-mesure. Après un début très SF, le récit bascule rapidement dans un univers d’Heroic fantasy, le fantastique et la SF restant en retrait, n’apparaissant que par petites touches. Druillet donne ici une version très personnelle de l’œuvre de Flaubert. Si l’on reconnait certaines citations (dont celle qui ouvre le roman), et si trame et décor y font penser, il s’affranchit de plus en plus du texte d’origine, pour livrer une version dantesque – tant dans l’image que dans le texte, du combat de Carthage contre ses anciens mercenaires. Et là, Druillet fait du Druillet. A savoir des planches déconstruites (il faut parfois lire image et texte en retournant l’album), et des cases remplies d’une foultitude de personnages, dans un style maniéré, baroque donc, fourmillant de détails et d’actions simultanées (tout ceci rappelant certaines scènes de combats des épisodes du seigneur des Anneaux scénarisées par Peter Jackson). Et que dire des couleurs, qui sont certes datées, très psychédéliques, ajoutant de la surcharge alors qu’il n’en manquait pas. On a même, au détour de quelques cases, utilisation de photos retouchées pour représenter Salammbô… Cases parfois muettes (et pleine page) alternent avec d’autres au texte surabondant (et, parfois utilisant une police très petite ne facilitant pas la lecture). Vous l’avez compris, c’est une œuvre atypique, qui, comme la quasi-totalité de la production de Druillet, reste marquée par une époque, et se révèle très personnelle, donc clivante. Il y a une poésie de la violence, une surenchère de morts et de couleurs qui peut gêner. J’avoue ressentir à la fois un attrait pour cette œuvre visuellement très puissante, et une certaine lassitude pour sa surenchère baroque (comme avait pu le faire un roman comme « Tombeau pour cinq cent mille soldats » de Guyotat). Épique, grandiose, parfois vaine, on a là une série qui est caractéristique de l’œuvre de cet auteur.

21/09/2021 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaendoul

Magistral, épique, psychédélique et rock'n'roll... Cette adaptation incroyable est un des chefs d'oeuvre de Druillet dont le style controversé est pour certains incompréhensible et inabordable mais que j'adore. Le trait est dynamique, la mise en page dinguesque (ouais, j'invente), et ça ne fait que renforcer le récit qui est déjà très bon au départ. Si ce dernier passe malgré tout au second plan, l'ensemble est vraiment hallucinant et sans doute l'expérience la plus proche que l'on puisse faire d'un mélange de drogues psychotropes puissantes sans craindre pour sa vie. Ce côté "Métal Hurlant" et rebelle des années 80 n'est pour moi pas du tout daté mais au contraire, intemporel... quelque chose qui peut vous sortir de votre quotidien parfois morne et gris et exploser en un fourmillement de couleurs et de cadrages psychédingos vus absolument nulle part ailleurs. Bref, un ovni certes, mais sans doute le plus bel ovni (objet visuellement novateur intemporel) que j'aie lu.

25/02/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Ben oui je sais je suis le premier à mettre un avis aussi favorable sur cette série. Dans ces années là, Druillet était un ovni et en même temps une de ses planches était reproduite dans mon livre de français, ce qui d'ailleurs m'a fait le découvrir. A l'époque mais quelle claque!, pour changer ça changeait! En plus il se trouve que j'avais lu Salammbô qui au delà du style (plutôt bon d'ailleurs), racontait l'histoire d'un barbare amoureux et qui pour une prêtresse se révoltait contre Carthage. Récits de batailles qui m'ont marqué. Alors voir un type qui racontait cette histoire en BD avec ces images là et en plus la transposait dans un monde de SF...RhaaaLoveli. Oui c'est chargé, mais j'aime. Les décors où souvent les corps s'entremêlent fourmillent de détails, les lettrages parfois difficiles à lire sont fait dans une écriture novatrice pour l'époque, bref vous l'aurez compris j'aime tout. Même les couleurs ne me rebutent pas. Mon seul regret, que Druillet n'est pas été réalisateur, mais alors quel film!!! Bon en plus vous avez vu mon pseudo

23/08/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Druillet a littéralement fasciné un public attiré par ses fresques graphiques dès son apparition dans le journal Pilote et durant toutes les années 70, étant même considéré comme un précurseur de l'heroic fantasy en France. Déjà à cette époque, je n'aimais pas du tout ce style chargé et cette explosion de couleurs ; 30 ans plus tard, je n'accroche toujours pas à Druillet, tout en reconnaissant que c'est un grand artiste doué d'un indéniable talent graphique, ce n'est tout simplement pas mon truc. En 1980, il se lance dans l'adaptation de Salammbô de Flaubert dont l'histoire le séduit, mais qu'il va transposer d'une façon hardie en récit d'heroic fantasy. J'ai essayé d'en lire des passages dans Métal Hurlant, puis en bibliothèque le tome 1 , je n'ai pas pu continuer. Il faut reconnaître que c'est une oeuvre étrange où Druillet oublie Flaubert pour privilégier l'aspect visuel, et se livrer sans retenue à une suite d'images folles auxquelles il a habitué ses lecteurs : décors fantastiques et complexes, explosion des cadres, architectures surchargées à l'excès, figuration grouillante, lettrages tarabiscotés, effets en tous genres, où le texte original est parfois entièrement respecté, parfois adapté, ou alors carrément réécrit. Bref, un vrai délire graphique, baroque et grandiose qui s'affranchit des conventions de la BD, et qui s'avère bien trop indigeste pour moi. Druillet, c'est vraiment spécial.

09/09/2013 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 3/5

Une pièce maîtresse de l'oeuvre de Druillet, peut-être celle de la maturité, tant son style atteint ici sa perfection. Le décalage entre le texte de Flaubert et l'adaptation de Druillet est déjà fascinant en soi, mais le dessinateur, qui a parfois brouillé ses récits à force de recherches formelles, d'autant que son graphisme était parfois hésitant face aux audaces des mises en page, se montre non seulement à la hauteur mais en pleine possession de son art. Ici, le dessin est superbe et maîtrisé, et les ruptures de cadrages ou de lettrages ne parviennent pas à troubler la lecture de ces albums que Druillet a réussi à maintenir fluides et inspirés, sans tomber dans le pur effet de style (même si le texte était suffisamment inspiré pour tenir le lecteur en haleine sans chercher à surprendre en modifiant la forme de la narration, ce qui peut paraître artificiel). Visuellement, c'est spectaculaire et entraînant, le graphisme de l'auteur n'a jamais été aussi beau. Il est vrai que les couleurs datent, elles ne possèdent pas l'éclat de la production actuelle, mais elles restent agréables. Bref, une oeuvre ambitieuse que l'auteur habite de sa personnalité, ce qui signifie qu'elle ne pourra que convaincre ses admirateurs comme laisser de marbre ceux qui refuseront les audaces du style Druillet. Pourtant, l'aspect visuel est parfaitement construit et ce récit est très accessible, c'est sans doute le travail de l'auteur qui séduira le plus grand nombre par sa qualité. A redécouvrir pour son originalité et sa maîtrise.

19/08/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Le texte de Flaubert est magnifiquement interprété par le style graphique de Druillet ; lequel en fait une oeuvre -pour moi- quasi magistrale... si ce n'avaient été les couleurs... Dessins, mise en page m'ont littéralement plongé dans un univers féerique de... noirceur. Cette sorte d'univers parallèle, au texte original de Flaubert, est dominé par les guerres, les massacres, les trahisons qui prennent corps à chaque page. Une fois encore j'ai été dominé par ces architectures écrasantes, la noirceur des personnages -bons ou mauvais-, la folie qui habite les dieux et les hommes. Ces trois albums, fantastiques dans leur conception graphique auraient pu être "l'oeuvre" de Druillet. Malheureusement il y a ces couleurs d'un "autre âge" qui -personnellement- dénaturent souvent ces planches magnifiques. A la limite, un rendu en noir et blanc eut peut-être mieux convenu. Déception de ma part. J'ai parfois eu du mal "à m'y retrouver" entre texte, dessin, couleurs et lettrage. D'où ma cote que j'évalue néanmoins à 3,5/5. A noter : Matho est en réalité Lone Sloane, héros créé par Druillet en 1966, et qui continue ici sa longue saga dans un monde qui le dépasse...

15/12/2006 (modifier)
Par Sagera
Note: 3/5

Côté histoire rien à dire, l'adaptation du roman de Flaubert dans un cadre de science fiction est plutôt réussie. Là où je suis moins convaincu, c'est sur le plan graphique. Où plutôt sur la colorisation qui date, mais qui date..... Cela donne à cette Salammbô un côté vieillot qui colle mal avec le thème traité. Cela m'a d'autant plus gêné que le travail de Druillet est passé au second plan. Je n'ai pas pu apprécier la richesse de son trait, de ses mises en scène grandioses, parasité que j'étais par les horribles couleurs employées. A quand une colorisation à la hauteur du texte et du graphisme ? Si un tel miracle se produisait un jour, sûr que ma note augmenterait en proportion et que j'achèterai même la nouvelle version avant même de me débarrasser de l'ancienne.

25/05/2003 (modifier)