Le Grand Autre

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)

Louis, adolescent mal à l'aise aux yeux dirigés vers l'intérieur, ne ressemble pas aux autres. Il lutte consciencieusement pour ne pas laisser son corps en proie au mal extérieur. Ses phobies alimentaires et sa hantise des microbes développent en lui un dégoût de l'autre et de lui-même. Parmi ces corps étrangers, apparaît un visage plus sain que les autres, celui de Celia, gothique et douce à la fois. Ludovic Debeurme met le doigt là où ça colle ; il faut se laver les mains après. Son univers dérangeant, qui rappelle parfois celui de Jérôme Bosch, a la particularité de mêler crudité et poésie. Son dessin, sublime et minutieux, proche de la gravure, donne à l'ensemble un aspect intemporel, faisant de son personnage l'emblème universel de la mélancolie.


Adolescence Cornélius Les petits éditeurs indépendants Néo Gothique

Louis, adolescent mal à l'aise aux yeux dirigés vers l'intérieur, ne ressemble pas aux autres. Il lutte consciencieusement pour ne pas laisser son corps en proie au mal extérieur. Ses phobies alimentaires et sa hantise des microbes développent en lui un dégoût de l'autre et de lui-même. Parmi ces corps étrangers, apparaît un visage plus sain que les autres, celui de Celia, gothique et douce à la fois.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 30 Novembre 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Grand Autre © Cornélius 2007
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)
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14/05/2008 | Quentin
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Ouaouh ! Avec ce gros pavé de près de 300 pages, Ludovic Debeurme confirme tout son talent, mais aussi son côté hors norme. On est parfois proche de ce que fait Charles Burns, avec là aussi un intérêt pour l’étrange, la métamorphose, le mélange des espèces, mais aussi pour les questionnements de l’enfance, de sa sortie, la recherche de l’amour, etc. On retrouve aussi parfois le trait de Burns (dans certains visages en particulier), même si le Noir et Blanc de Debeurme est bien plus fin, et ne joue pas sur les ombres : il est bien plus aéré et aérien, ce que renforce d’ailleurs l’absence du gaufrier traditionnel. Raconter ou résumer cet album est difficile, et n’est même pas forcément souhaitable. On a là une sorte de poème surréaliste, d’une très grande richesse visuelle et imaginative, quand bien même certains passages sont d’une noirceur, voire sont glauques. En tout cas j’ai trouvé l’ensemble très frais, très beau (que ce soit l’aspect graphique, mais aussi la narration poétique et décalée). Cela sort du commun, c’est sûr, et beaucoup seront déroutés en le feuilletant. Mais cet album contentera sans doute les plus curieux, les lecteurs d’une poésie lyrique et noire. Onirique, plein de liberté(s), que Debeurme habille parfois de laideur et d’horreur, « Le Grand Autre » se révèle souvent bouleversant.

02/09/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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2.5 Pour le moment, j'ai lu quatre albums de Ludovic Debeurme et il n'y en a qu'un seul qui m'a enthousiasmé. Je me demande si ce n'est pas un auteur pour moi. En tout cas, malgré quelques scènes et dialogues que j'ai trouvé bons, je n'ai pas trop accroché à cet album un peu bizarre. Je suis pas certain d'avoir bien compris où voulait en venir l'auteur. De ce que j'ai compris, cela parle des angoisses d'un enfant malade et aussi des changements et des problèmes que peuvent rencontrer les jeunes garçons et les jeunes filles durant la puberté. Il y a beaucoup de symbolisme et cela m'a fait un peu penser au travail de Charles Burns, un auteur que j'ai jamais réussi à aimer. À lire si on aime l'auteur.

08/12/2017 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
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Voilà un petit moment que je n'étais pas tombé sur ce genre de BD... Oui vous savez, ce genre de BD qui d'une page sur l'autre vous énerve ou vous émeut profondément. Ludovic Debeurme, que je découvre au travers de cette BD est vraiment un auteur à part... Tant graphiquement que scénaristiquement d'ailleurs. L'objet lui même édité chez Cornélius est assez hors norme : Un grand format au papier épais, de bonne facture, ça ne court pas les rues dans le flot de la production actuelle. Ajoutez à cela une couverture intrigante, et cette BD a tout aiguillonner notre curiosité... Restait à découvrir ce que cet écrin recelait ! Alors je me lance... Et là, l'univers déroutant de Ludovic Debeurme prend le pas. Wouaw... Où est-ce que je débarque moi ? Si l'intro peine à me convaincre, la suite de l'histoire de ce garçon déboussolé et déboussolant finit par me séduire. Mais c'est un voyage douloureux qu'il nous propose. Toujours sur le fil du rasoir, entre horreur et poésie, l'évolution de Louis se fait toujours dans la douleur et dans une esthétique très "lynchienne". Reste qu'au sortir de cette histoire, je n'ai pas vraiment tout compris, et on se demande si cet amphigouri graphique sorti du cerveau torturé de notre auteur n'aurait pas mérité quelques clés supplémentaires pour une meilleure compréhension. Pour ce qui est du dessin, Ludovis Debeurme nous impose un graphisme bluffant. Son trait est fin, maîtrisé et m'a rappelé les gravures de certains livres anciens. Ce style si singulier va nous proposer une mise en images de son univers si particulier. Toujours entre le sordide et l'onirique, on navigue entre calme et tempête, sans carte ni boussole, dans des pages noires et blanches aux constructions audacieuses. Un beau voyage, dérangeant, qui ne peut pas laisser insensible mais qui mérite le détour. Reste que c'est bien de SON imaginaire et de sa vie qu'il parle, et qu'au delà de la beauté ou de la férocité de celui-ci, on reste un peu trop spectateur pour pouvoir pleinement les partager. (un bon 3.5/5 quand même)

30/09/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
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J'ai du mal avec les auteurs qui s'auto-psychanalysent. Attention, je n'incrimine pas le talent de Ludovic Debeurme, puisque son style très personnel a su toucher d'autres lecteurs (et c'est tant mieux), mais je ne parle que de mon plaisir de lecture. Celui-ci a été considérablement réduit au fil de ces nombreuses pages. Si j'ai bien compris, on se retrouve dans l'inconscient, le monde onirique du petit Louis, un enfant maladif qui développe une imagination débordante, animée par sa propre mythologie (un peu comme Lovecraft, si j'ose une comparaison très littéraire). Le problème c'est que je n'ai pas les clés de compréhension de cet univers et du coup me suis rapidement trouvé largué. Par contre, je ne peux que louer le sens de la mise en scène de la plupart des situations, ainsi que le style noir et blanc de Debeurme, qui rapproche ses "cases" des gravures du 19ème siècle... Un style bien particulier, auquel je n'accroche pas...

26/10/2008 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
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Voilà un album très spécial. Cela faisait un moment que j'entendais parler - en bien - du travail de Ludovic Debeurme, et j'ai d'ailleurs son album primé à Angoulême Lucille dans mes armoires, pas encore lu c'te honte. Je suis assez surpris par son univers après ma première lecture. Comme avec Lucille on est ici face à un pavé d'environ 300 pages, mais au final il se lit assez vite car la mise en page est très dépouillée avec souvent 2 ou 3 scènes hors de tout cadre par planche, et ces pages sont parfois dénuées de texte. J'ai bien aimé ce style, son dessin est très beau également et surtout hyper tripant par moments (jetez un oeil à la galerie), mais j'ai plus de mal avec l'histoire en elle-même, qui malgré le nombre de pages est difficile à résumer de manière simple. Louis est un enfant un peu étrange qui a une mauvaise vue, une jambe en moins, il est marginal et rejeté à l'école, sauf par Celia la gothique. Un jour il passe subitement de la piscine municipale à une forêt étrange (sa tête ou son coma ?) où il se fait l'ami et protecteur d'insectes, puis d'oiseaux. Le tout évoque plusieurs sujets de l'adolescence et ses transformations, l'éveil à la sexualité, les rapports avec les autres avec parfois leur cruauté. Je rapprocherai ce type d'histoire de Gogo monster, aussi abscons en tout cas, et pourtant j'aimerai bien entrer et mieux comprendre la poésie de cet auteur. Ce n'est pas facile. Peut-être qu'une lecture hachée sur plusieurs soirées n'a pas aidé, et qu'une seconde s'impose, mais je doute que ça change fondamentalement mon opinion.

05/07/2008 (modifier)
Par Quentin
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Si Ludovic Debeurme m’avait bouleversé avec Lucille, “Le Grand Autre” m’a laissé carrément sans voix. Comme dans Lucille, on retrouve deux adolescents mal dans leur peau, en proie aux pires démons (anorexie, haine de soi, soif de reconnaissance sociale, incompréhension des parents, cruauté, difficultés de communiquer avec les autres) qui cherchent la salvation dans une relation amoureuse fusionnelle. Mais alors que Lucille restait dans le domaine réel, “Le Grand Autre” est narré dans l’univers personnel de Louis et c’est à travers son regard que l’on perçoit la réalité et qu’on touche peut-être à la véritable essence des gens dans toute leur laideur, mal-être et souffrance. Son handicap, ses phobies, ses angoisses, ses joies, ses rapports sociaux, tout est traité à travers le prisme de son monde intérieur. Un monde dans lequel Louis tente de se redéfinir par le rêve mais qui ne lui permet pourtant pas, malgré tout, d’échapper aux violences de la société, fussent-elle magnifiées par une transformation symbolique ou onirique. Le traitement symbolique du sujet permet à l’auteur de dévoiler dans cet album toute sa créativité et toute sa virtuosité. Les dessins de Debeurme sont des petits bijoux, certains d’entre eux dégageant une force inouïe. Le tout donne un album très personnel, très dérangeant (qui me fait un peu penser à Comme un gant de velours pris dans la fonte, de Daniel Clowes, mais en beaucoup plus fort car on sent que l’auteur nourrit une grande empathie vis-à-vis de son personnage), unique en son genre, inclassable, bref, assurément un chef d’oeuvre. Avec cet album qui confirme ses talents et repousse encore plus loin les limites de son génie, Ludovic Debeurme entre directement au panthéon des plus grands auteurs de BD.

14/05/2008 (modifier)