La Communauté

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)

Mai 68 ! Et après ?


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Coupés du monde... Documentaires Ecole Emile Cohl La Vie en Communauté Mai 68 Nouveau Futuropolis Pays de la Loire Rencontres et entretiens Témoignages

En racontant la création et l’évolution d’une communauté, qui s’est dès le départ appuyée sur une activité économique en marge du consumérisme, Tanquerelle témoigne d’une aventure unique et hors norme qui a, au fil du temps, défié l’utopie de cette époque. À la manière d’Étienne Davodeau pour Les Mauvaises Gens, armé d’un magnétophone et de ses crayons, il a recueilli le témoignage de son beau-père, Yann Benoît, l’un des fondateurs de cette communauté. S’ouvre entre Yann et Hervé un dialogue mouvant, dont ce récit est le témoin. Un livre-entretien qui plonge au cœur de ceux qui, il y a quelque quarante ans, ont voulu vivre différemment.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Mai 2008
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série La Communauté © Futuropolis 2008
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

15/05/2008 | iannick
Modifier


L'avatar du posteur carottebio

Belle surprise cette BD. Je m'attendais à un entretien un peu longuet, voire poussif à lire... Et bien pas du tout. Le sujet est traité sur différents angles qui m'ont tous intéressé. Le formalisme est original (par exemple les auteurs qui se promènent dans leur propre récit, ou l'interview d'un des enfants, future épouse de notre dessinateur) ce qui rend la lecture très agréable. L'ensemble est mené de manière fluide, lisible, illustré par un beau noir et blanc simple et réaliste. Donc pour peu que vous portez un intérêt aux années 70 et leur rêve communautaire, jetez donc un oeil à ce pavé post 68'.

10/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Une bd assez sympathique somme toute. Il lui manquerait une logique "d'approfondissement" que je ne saurais pas bien définir. Peut être lié au sentiment que j'ai eu d'une synthèse un peu biaisée volontairement ou par définition, qui casse un peu notre côté voyeur, que l'on a en s’immisçant dans le quotidien rapporté de cette communauté. Mais c'est pas vraiment ça non plus. En tout cass ça se laisse lire avec plaisir et cette bd apporte, je trouve, ça pierre à l'édifice. Ca ne veut pas dire grand chose, mais vous ferez avec !

27/11/2014 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
L'avatar du posteur PAco

Après une lecture de L'An 01, je tombe sur cette BD de Tanquerelle. Voilà qui tombait à pic pour faire le point sur cette période et ses idées 40 ans après. Et ce premier tome, qui retranscrit graphiquement les entretiens de Hervé Tanquerelle et de son beau-père sur cette période particulière de la société française, est plutôt une réussite. Après un début un peu laborieux, avec lequel j'ai eu un peu de mal, l'histoire s'installe tranquillement autour des souvenirs de la création de cette communauté un peu particulière. Car loin des clichés qui collent toujours à cette période, on nous présente ici une véritable réflexion sur un mode de vie alternatif qui a vu le jour, avec ses difficultés et ses bonheurs. Tanquerelle nous propose un dessin simple mais diversifié pour illustrer ces entretiens. Le temps de s'y habituer, et on se laisse allègrement porter par son trait et ses lavis au fil de ces bavardages, autour d'un verre... Simple, efficace, parfois drôle dans les illustrations : on attend le second tome pour confirmer la très bonne impression de ce premier opus sur un thème pourtant lourdement traité avec l'anniversaire de mai 68.

29/04/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

1968... On devrait en entendre parler toute l'année. Cette période fut un véritable bouleversement pour la société dans son ensemble. On a beaucoup parlé des hippies, des communautés "libérées" du Larzac, par exemple. Hervé Tanquerelle emboîte le pas d'Etienne Davodeau et de Manu Larcenet (à des degrés divers, bien sûr) en nous contant le retour à la terre de ses beaux-parents à cette époque. Loin de toute sensiblerie, en évitant les clichés, il nous permet d'en savoir un peu plus sur cette communauté pas comme les autres, qui a fait du travail le moteur pour faire avancer ses idées. Si l'ouvrage est très agréable à lire, il me semble cependant qu'il manque un petit bout d'âme pour que ce soit un récit vraiment prenant. Peut-être l'absence de militantisme, mais il est vrai que ce n'est pas toujours la solution pour faire admettre une idéologie différente. Le second tome continue dans cette mouvance, avec comme idée directrice de raconter, avec un peu de recul, sans réellement imposer au lecteur un mode de vie un peu particulier. Tanquerelle rajoute des trucs sympas, comme les transformer, son beau-père et lui, en petits personnages pour ne pas perturber la narration outre-mesure. les faire interagir avec la Nolwenn de l'époque aussi. des petits jeux de mise en scène discrets, mais intelligents. Tanquerelle, toujours dans une mouvance graphique post-sfariste, s'approche parfois du trait de Davodeau pour croquer le milieu rural. J’ai aussi noté des points communs avec Crumb, sur certaines scènes. Ma note finale est donc de 3,5/5.

01/06/2008 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
L'avatar du posteur iannick

Mai 68, c’est d’après une grosse majorité des français qui l’ont vécu l’année du progrès sociale, l’année où les salaires mensuels des ouvriers ont grimpé de plus de 20 % ! Pourtant, pour les plus jeunes d’entre nous, Mai 68, c’est Woodstock, les hippies, la liberté sexuelle, la fin d’une époque et le début d’une autre… D’un autre côté, Hervé Tanquerelle va à travers le témoignage de son beau-père nous livrait une autre version de Mai 68, celui d’un groupe de jeunes et de moins jeunes qui vont se réunir pour former une sorte de communauté afin de « vivre » leur rêve de bonheur… Pour ceux qui ont des penchants pervers, je les préviens aussitôt : rangez vos idées sur la liberté sexuelle au sein d’une communauté des années 60 dont nous abreuvent souvent les films ! En effet, la communauté décrite par Yann Benoît est un groupe de citadins sérieux et d’origine bourgeoise qui vont essayer de cohabiter ensemble et durablement après avoir acheté une vaste demeure en plein cœur de la campagne. Le récit m’est apparu assez dur à démarrer car j’ai eu l’impression que les idées, la conversation partaient dans tous les sens jusqu’à ce que Yann Benoît commence à mentionner la création d’une communauté… à partir de là, franchement, j’ai passé un excellent moment de lecture et de découverte. Cependant, avec du recul, la première partie qui nous conte l’avant et le pendant Mai 68 m’a finalement semblé riche en renseignements : la société française de l’époque est disséquée avec pertinence et réalisme –il me semble- par Benoît Yann. Les anecdotes racontées sont à la fois instructives et marrantes, je pense notamment aux scènes où nos protagonistes s'initient à la ferme. Dans la façon dont les auteurs racontent ce récit, je trouve que la narration et le ton employés ressemblent beaucoup aux bd réalisées par Davodeau (auteur de Les Mauvaises gens). En tout cas, l’histoire m’est apparu très accrocheuse à lire. Graphiquement, le coup de crayon d’Hervé Tanquerelle m’est apparu lâché. L’auteur varie son style : en lavis pour illustrer la jeunesse de Yann Benoît, simple pour représenter l’histoire en elle-même et d’aspect brouillon pour certaines scènes. Cette variété de style permet de rendre le récit très vivant et plaisant à contempler. Bon, il est vrai qu’il faut être intéressé par le passé de nos parents, voire nos grands-parents pour aimer cette histoire qui raconte la façon dont Yann Benoit a vécu Mai 68 et l’après. Personnellement, je me raffole de ce genre de récits traités comme un reportage et ponctués d’anecdotes marrantes et instructives. Donc, pour ceux qui ont apprécié Les Mauvaises gens de Davodeau, je pense qu’ils passeront un excellent de lecture avec « La communauté ». Quant aux autres, je ne sais pas mais essayez au moins d'emprunter ce livre pour vous en faire une idée ! Moi, j’attends impatiemment la suite !

15/05/2008 (MAJ le 16/05/2008) (modifier)