Arzach
7 histoires courtes muettes racontant les aventures d'Arzach, le dernier des ptéroguerriers.
BD muette Ecole Duperré Giraud-Moebius Les années Métal Hurlant
L'album commence par un prologue en noir et blanc: "la déviation". C'est en fait la premiere bande dessinée signée Moebius. Ce prologue raconte l'histoire de l'auteur lui-même, accompagné de sa femme et de sa fille, sur la route de l'île de Ré où ils devaient se rendre en vacances. Cependant tout se complique à cause d'une déviation qui leur fait emprunter un chemin réputé pour être sinistre et morbide. Moebius relate alors avec beaucoup d'humour leur aventure fictive dans laquelle ils rencontrent une étrange créature, un endroit extrêmement radioactif où l'on peut voir nos compagnons pique-niquer emmitouflés dans d'hilarantes combinaisons, etc... C'est après ce prologue que l'on entre dans le vif du sujet avec 7 histoires humoristiques. Le héros voit une jeune femme au physique attirant enlever son vêtement, il s'occupe du mari, retourne vers la fille, et on peut enfin voir son visage et quel visage !.. Une sorte de monstre dotée d'une langue de serpent et évidemment, le type s'enfuit à toutes jambes . Comme dernière image, on peut voir le mari se dire d'un geste que le héros est fou...
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Date de parution | Juin 1976 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
J’ai découvert « Arzach » par Arzak, album sans suite que j’avais beaucoup apprécié. Je me suis donc lancé dans cette lecture avec certaines attentes, malheureusement déçues. L’album commence par une histoire courte intitulée « La Déviation ». Elle constituerait les premiers pas de Moebius dans la bande dessinée underground des années 70. Si la maîtrise graphique est indéniable, le récit est franchement lourd, poussif et à mon sens sans grand intérêt, si ce n’est historique. Passée cette introduction, le lecteur rencontre enfin Arzach dans un récit humoristique de quelques pages en noir et blanc. Nous entrons ensuite enfin dans le vif du sujet avec les histoires en couleurs. Hormis la première que je trouve à la fois drôle, intéressante et bien mise en scène, la suite a malheureusement été sans grand intérêt. Le style, lourd, ressemble beaucoup à celui de Druillet. J’en reconnais la qualité objective, sans pour autant admirer les planches avec plaisir. Tout a un peu mal vieilli, du trait en passant par les couleurs et les rares textes. Au final, cet album tient plus du trip artistique réalisé sous substances diverses qu’autre chose. Je pourrai maintenant dire que j’ai lu les débuts de Moebius…
Après une période fertile consacrée à Blueberry, Jean Giraud se transforme en Moebius et livre de courtes histoires fantastiques et surréalistes. En 1973, il fonde avec Dionnet et Druillet la maison d'édition Humanoïdes Associés et le mensuel Métal Hurlant dans lequel il poursuit ses créations atypiques. C'est dans ce magazine qu'il crée "Arzach" (qui a été titré aussi Arzak à une époque). Ce récit elliptique réussit l'exploit de ne comporter aucune bulle, c'est une Bd expérimentale tout à fait dans le ton de ce que publiait à ses débuts Métal Hurlant, ancrée dans son époque du milieu des 70's. Le graphisme est totalement différent du réalisme de Blueberry, devenant plus épuré par un tracé au pinceau, enluminé par des hachures et des pointillés à la plume pour donner plus de relief. Ce style va alors influencer toute une génération de dessinateurs qui voudront faire du Moebius, tels Blanc-Dumont, Manara, Rossi, Arno, Adamov.... mais beaucoup croiront à la facilité, et qu'il suffit de ne pas raconter une histoire pour avoir du génie. Car dans "Arzach", il n'y a pas de scénario linéaire, le récit est séquentiel, constitué de courtes histoires où l'auteur emmène le lecteur dans un monde futuriste étrange, sublimé par de belles couleurs. La science-fiction dessinée qui fut d'abord américaine dans les années 30, a trouvé en France depuis les années 70, un terrain d'élection où l'on a vu les oeuvres les plus inspirées, les visions les plus spectaculaires, la puissance graphique s'allier à l'acuité du regard et à l'écriture ; Moebius fut l'un des précurseurs de ce courant. Aussi, si ce récit n'est pas le meilleur de son auteur, il est certainement l'un des plus novateurs, qui a marqué en son temps, un pionnier que les fans doivent posséder, les autres passeront leur chemin, moi le premier, car ce n'est pas le genre de Bd qui m'attire.
Une bd de Moebius très connue mais qui n'est pourtant pas la meilleure de son auteur (L'Incal et Le Monde d'Edena en tête). On a là un univers très fort : le style "Moebius" "Metal Hurlant" dans toute sa splendeur. Mais l'absence de dialogues nuit à la profondeur de ce récit. On observe les cases avec attention, les dessins sont très beaux, on tourne les pages assez vite et puis c'est fini. 10 minutes de "lecture". Je pense que cette bd est plus un symbole de l'ère "Metal Hurlant" et était extrêmement novatrice pour l'époque mais maintenant c'est un peu passé. Il y aurait eu un scénario ok mais là il n'y en a pas, Moebius revendiquant d'ailleurs cette écriture automatique. Mais si vous êtes fan de Moebius n'hésitez pas. Les dessins sont magnifiques. C'est du Moebius quoi. En particulier l'attaque du monstre avec une grosse b... assez bien membré, seul sur l'arche. Le ciel sombre et nuageux est magnifique.
La première histoire en Noir et Blanc, La déviation serait donc la première marque laissée par Moebius dans l’univers de la bande dessinée ? Je trouve le dessin superbe. Mais les phylactères sont trop remplis : c’est cette partie qui a le plus mal vieilli selon moi. Moebius se rattrapera ensuite avec les histoires qui complètent l’album, très économes en paroles ! Cette "Déviation" me semble puiser à des sources communes d’inspiration avec Mémoires d'autres temps de Bilal, écrites et publiées à peu près au même moment, dans l’ambiance Pilote. Peut-être moins de Lovecraft ici… Et puis, après cette introduction en Noir et Blanc… la lumière fut ! On comprend pourquoi Druillet a insisté pour que Giraud publie de la SF. Il y a une parenté évidente entre eux pour moi dans cette profusion de couleurs. Contrairement à certains avis, je les trouve très biens, ces couleurs, même si elles sont peut-être marquées par le temps. Elles font peut-être moins "jeune", moins nouveau, mais elles n’ont pas vieilli ! C’est juste que l’effet de surprise ne joue plus. Les paysages sont nettement plus épurés que dans Blueberry (il n’y a qu’à voir ceux de la dernière histoire). Les scénarii sont plus ou moins humoristiques, compréhensibles… Mais j’admets ici l’incompréhension, au bénéfice non du doute, mais de l’émerveillement. C’est un très bel album et une excellente entrée dans le monde de Moebius. A noter que la boucle sera bouclée par la dernière œuvre de Moebius, Arzak, publiée peu de temps avant sa mort et qui revisite cet univers. Avec des décors à mi chemin entre ceux d’ "Arzach" et ceux de Blueberry je trouve. Tous les cycles sont des spirales…
J’en attendais davantage de cet album. Si le dessin est plus que correct, les couleurs sont par contre franchement vieillies. Concernant le scénario, Moebius se contente de nous livrer quelques historiettes muettes et courtes, dont aucune ne m’aura véritablement convaincu. Son héros ptéroguerrier avait de quoi séduire, mais son potentiel ne m’a pas paru correctement exploité…
Alors oui pas mal d'eau a coulé depuis la parution de cette BD dans les années 70', et Moebius nous a même gratifié d'un très bon Arzak il y a quelques mois. C'est d'ailleurs cette nouvelle production qui m'a donné envie de relire cette BD. Car aussi absconse qu'elle puisse être par certains abords, elle n'en reste pas moins un objet à part qui fait office de clé dans le monde de la BD. Oui une clé. Reste à trouver toutes les portes... Ce recueil de courts récits fait de nous des Passe-Partout (désolé j'ai pas trouvé d'images plus parlante :p ) galopant de serrure en serrure, l'œil rivé au trou, cherchant en vain la bonne clé avant que l'univers proposé ne cède la place au suivant. Arzach, c'est comme un univers se repliant continuellement sur lui même, qui nous ferait miroiter des mondes complexes et magnifiques mais qui ne se laissent pas appréhender... Une seule constante : le rêve et l'imagination dont nous sommes les seules acteurs. Voilà ce qui fait pour moi la force de cette BD si étrange et dérangeante. Car même si nous n'en comprenons pas tous les aboutissants, ce sont ces quelques bribes d'univers fantastiques et fantasques dont Moebius a si bien le secret, qui ouvrent nos portes de la perception. Ajoutez à cela le dessin déjà si maîtrisé de Moebius, et l'on comprends que cette BD ai marqué son temps et l'histoire de la BD.
J'aime Moebius mais cette BD est trop opaque pour moi ou trop onirique ou trop tout court... J'ai adoré le dessin N&B du premier récit s'appelant la déviation. Le dessin couleur des récits suivants est classique pour l'auteur. Ces derniers se lisent très vite car ils sont muets. Les scénarii ne passent pas par contre. Je n'aime pas me battre avec les histoires. Au final je mets gentiment un 2/5 pour les dessins. A lire avant d'investir, c'est si particulier !!!
Je reste perplexe quant au génie développé par Moebius sur Arzach. Il est vrai que c’est sa première œuvre que je lis en tant qu’auteur complet et qu’elle n’était pas la plus opportune d’après certains bédéphiles éclairés. Mais quand même. Tout comme Erik, je n’y vois qu'une succession d'images complètement ubuesque. Ainsi, les récits muets sont très courts et sans réel intérêt excepté celui de mettre en valeur le trait de Moebius qui, il est vrai, est superbe. Bref, une œuvre expérimentale dont les circonvolutions de l’auteur m’échappent quelque peu . . .
La petite bande dessinée qui se trouve au début de la réédition d'Arzach est pas mal. Moebius/Giraud nous raconte se qui s'est 'passé' pendant qu'il allait vers l'ile de Ré. C'est vraiment délirant et cela donne un peu le ton de ce qu'il va suivre. En effet, les différentes histoires d'Arzach sont bien délirantes même si cela n'a plus la force d'il y a 30 ans. Le monde du 9ème art a évolué depuis et certains pourraient trouver les expériences graphiques de Moebius totalement désuètes. Personnellement, j'aime bien quelques cases comme celle où un homme vert donne un coup de pied au réparateur. Ça m'a fait rire même si c'est enfantin comme humour.
Après tant d'années à avoir lu et relu tant d'éloges à propos d'Arzach j'avoue avoir été très déçu. Sans dialogues, sans point de départ ni arrivée, l'ensemble se parcours très vite, pour finalement se dire qu'on a dû rater quelque chose. Alors j'essaie de remettre l'œuvre dans son contexte, en me disant que peut-être c'était vraiment révolutionnaire à l'époque. Je me suis renseigné sur Métal Hurlant (dont Moebius faisait partie et qui apporta beaucoup) et j'ai pu apprécier le fourmillement d'idées dont le magazine s'était fait l'ambassadeur, donnant naissance à de nouveaux horizons dans la bande dessinée, l'enrichissant pour les décennies à venir... Cependant bien que l'on puisse s'amuser à deviner le rôle qu'a joué Arzach dans ce processus, comme la "lutte" contre certains tabous comme le sexe ou la violence dans la bande dessinée, aujourd'hui que ces concepts sont pleinement acceptés je pense qu'Arzach a perdu beaucoup de son intérêt.
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