Coupures irlandaises
Début des années 80, deux adolescents partent à Belfast (Irlande du Nord) pour y parfaire leur anglais et profiter pleinement de leur séjour...
Documentaires Iles Britanniques Irlande du Nord Le Conflit nord-irlandais Nouveau Futuropolis Terrorisme
Pendant quelques semaines, Kris, alors jeune adolescent, a partagé la vie d’une famille catholique irlandaise, au cœur du quartier du Market, encerclé par les militaires britanniques. Comme il le dit lui-même « prendre le Belfast des années 80 en pleine figure et à 14 ans, ça vous vaccine définitivement contre le je-m’en-foutisme, l’égoïsme, l’inconscience politique et la bêtise humaine tout simplement. » Selon Kris, Coupures Irlandaises est l’exact contraire de Un homme est mort. Le premier s’attache à démontrer comment une heureuse aventure peut tourner au drame alors que le second racontait comment un drame avait pu accoucher d’une formidable aventure humaine. Mais les deux récits se ressemblent dans cette même volonté de témoigner des souffrances et des injustices que des hommes infligent à d’autres hommes…
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Date de parution | 15 Mai 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un petit air de « A nous les petites Anglaises », mais qui vire plutôt au cauchemar. Dans ce récit en partie autobiographique, Kris nous raconte un voyage linguistique assez ahurissant, au milieu des années 1980, dans le Belfast de la guerre civile irlandaise (ou de la guerre d’occupation/coloniale anglaise). Rétrospectivement, c’est quand même incroyable que des parents français aient envoyé sans trop se poser de questions leurs enfants faire un voyage linguistique dans ce qui s’apparente à une zone de guerre (ce que vont découvrir dès leur arrivée les deux ados !). Ils leur avaient refilé des préservatifs, donc tout était OK ! Le récit est vivant, agréable à suivre, et l’énorme montée de tension sur la fin donne à réfléchir (et le copieux dossier final aussi, vraiment bien fichu). Le dessin de Bailly a des airs de Baru – une partie du ton du récit aussi d’ailleurs. Une histoire qui mêle moments légers et d’autres plus dramatiques, et qui éclaire un conflit aujourd’hui en voie de résolution (les plus jeunes auront du mal à croire qu’un conflit colonial violent et quasi « raciste » - une guerre d’occupation et de religion – ait pu exister dans la CEE/UE jusqu’il n’y a pas si longtemps). Une lecture agréable et un bon dossier final.
Vraie note 3,5 Un récit qui nous amène au coeur de la vie des catholiques et protestants de l'Ulster pendant des années compliquées. Contexte intéressant comme le travail documentaire à la fin qui remet les choses en perspectives. L'histoire est sympa même si on retombe un peu dans certains clichés, surtout à la fin. Les couleurs à l'aquarelle servent bien l'histoire mais j'ai toujours un peu de mal quand les visages manquent de precision. Il faudra bien que j'oublie l'histoire avant de la relire mais c'est un livre que je vais garder, trop peu de BD dans ce contexte historique.
Il faut lire le témoignage de Kris pour le croire ! Comment un prof peut envoyer deux gamins de 14 ans en voyage linguistique en zone de guerre ! Cette lecture plaisante est un cas où la réalité dépasse la fiction. La fin un peu pathétique n'y change rien à mes yeux. La prouesse des auteurs est de bien faire vivre cette double atmosphère où baignent les deux ados. C'est l'avantage du vécu. Kris n'a pas à s'inventer un rôle à travers des documents puisqu'il a affronté la plupart des situations qu'il décrit. Je me suis entièrement retrouvé dans cette ambiance de voyages linguistiques (sans les soldats). Personne n'a probablement jamais progressé en anglais grâce à ces voyages mais c'était toujours un formidable moment de rigolades loin des parents. J 'ai bien ri à l'épisode de préservatifs fournis par la maman. Cela montre qu'en 1987 la préoccupation majeure de ces parents était le SIDA et pas les bombes. Ensuite Kris et Bailly juxtaposent à cette ambiance potache une ambiance bien plus lourde d'une quasi guerre civile avec une ville cloisonnée par des check points ou des fils barbelés. Le plus dangereux étaient ces délimitations invisibles que Chris/Kris traverse inconsciemment seul et à pied pour retrouver son copain. La peinture de Vincent Bailly accompagne très bien les différentes situations traversées. Froideurs des extérieurs ; chaleurs des parties de flirts ou de convivialité dans la famille catholique, Bailly passe d'une ambiance à l'autre avec maestria. Une lecture originale et agréable.
Une vraie belle histoire, où la vague de l'enfance s'échoue contre la dure réalité de la domination politique. Deux ados bretons qui viennent perfectionner leur anglais au milieu des évènements de Belfast, si ce n'était pas une vraie histoire, on n'y croirait pas ! Et pourtant ... Je trouve le scénario très bien tenu : on ne lâche pas le cours de l'histoire et le drame nous frappe à bout portant. Contrairement à Mac Arthur, je pense que ce choix de nous secouer à la fin est un choix politique qui donne a cette histoire une envergure qu'elle n'aurait pas eu en restant sur une frayeur adolescente. D'une chronique sociale sympathique à la Baru avec ses années Spoutnik, Kris va vers autre chose qui n'est plus seulement engagé, mais tragique. Et bien n'ayons pas peur du tragique ! Les petits Mickey, c'est sympa, mais ça ne déplace pas les montagnes. Or, si on regarde autour de nous, il y a de sacrées montagnes à déplacer ! Il va donc nous falloir un paquet de coups de pied au cul, et celui-là est salutaire pour dénoncer les pouvoirs illégitimes qui se profilent en cette année chargée en élections. Pour l'image, il y a un faux air de Baru, par les jus d'aquarelle aux couleurs vives et les visages peu fignolés. Mais on est un cran au dessus dans le flou, et cela accentue le sentiment d'être sous une pluie battante et perpétuelle, même à l'intérieur ! Vraiment, j'ai marché de bout en bout et cette indistinction des traits permet aussi de projeter ses propres souvenirs sur ces visages adolescents. Les autres BD de Kris m'avaient parue plus bavardes, genre la BD "à message", alors que celle-ci m'a vraiment prise par les sentiments, donc bravo Vincent Bailly, aux pinceaux!
On ferme le bouquin après avoir lu une annexe fournie, claire et vachement instructive. Il est toujours bon, je trouve, de prendre le temps d'exposer les faits historiques quand on raconte une fiction du conflit nord-irlandais. Pour moi, lire une histoire sur le conflit nord-irlandais c'est facilement penser que je vais m'apprêter à lire une histoire de guerre/combat au sens propre, sans concession, avec peu de prise de recul, jusqu'à devenir sanglante. Ici, l'approche est quand même bien différente et je salue l'absence de sensationnalisme. Kris exploite ses souvenirs et raconte son histoire, avec des yeux d'ado. Cette approche nous expose au conflit d'une manière bien plus éthérée, distante et malgré tout intimiste. Se dégage une ambiance particulière où nous suivons un jeune français qui découvre la guerre en même temps qu'il s'épanouit de sa rencontre avec une nouvelle culture. Et côté scénario, c'est super bien amené et dosé jusqu'à ce que nous arrivons à l'épilogue. Les 2 gamins insouciants du début évoluent à la bonne mesure, tout en sachant que, finalement, ils sont trop jeunes et "étrangers" à cette guerre pour comprendre toutes ces radicalités. Le récit évolue très intelligemment et puis je ne sais pas ce qui s'est passé mais... ... La fin a gâché mon plaisir, au point de la trouver déplacée je dois dire. Kris prend des libertés en recentrant l'épilogue sur l'acte d'un personnage français. Ca prend une tournée dramatique que je trouve assez nombriliste et mal venue. Il aurait fallu rester spectateur et apprendre de ses observations, comme ce fut le cas depuis le début, donc vraiment je ne comprends pas ce virage scénaristique, c'est hors de propos pour moi. L'insouciance de la jeunesse se ressentait sur toutes les planches en plus, pas besoin d'en remettre une couche énorme comme ça. M'enfin ! Au niveau du dessin, celui de Vincent Bailly est toujours aussi caractéristique, on peut dire qu'on reconnaît bien la patte de l'auteur! Je suis un peu moins emballé que Un sac de billes, même si je suis satisfait dans l'ensemble. Au delà des couleurs froides, par temps nuageux, qui ne permettent pas vraiment aux cases de dégager quelque chose, il m'a surtout manqué le paysage urbain de Belfast. Je trouve le décor trop esquissé et insuffisamment détaillé pour que cela me fasse voyage et sillonner les rues comme les 2 frenchies. J'en suis friand, mais les plans larges manquent aussi à l'appel. J'ai connu des lectures et des films plus intéressants que ce récit, mais cela n'empêche qu'il possède de nombreuses qualités! Et puis l'auteur sort quelques références cinématographiques qui me donnent envie de les (re)voir ! Ken Loach et Jim Sheridan entre autres. Tous ces univers sont à découvrir, d'autant que notre relative proximité avec le Royaume-Uni implique que nous ne restons pas indifférents devant ces récits/problèmes.
Je déboule un peu après la guerre ... c'est vraiment le cas de le dire !!!! Certes tous les goûts sont dans la nature, mais si d'aucuns l'ont apprécié, le dessin ici m'a plutôt franchement rebuté. Pour être clair, j'ai un sérieux problème avec le graphisme de Vincent Bailly. Et je me dis qu'avec un tel potentiel scénaristique, il y avait vraiment moyen de faire de cette BD un chef d'oeuvre incontournable avec un maestro à la plume et à la couleur ! Au surplus, et en l'état, se lit sans déplaisr ; c'est bien fait ! Mais la qualité très très perfectible du visuel ne m'incite pas à suggérer l'achat !
Kris mélange le récit autobiographique, la fiction et le documentaire pour nous proposer ce superbe ouvrage "Coupures irlandaises". En effet, on y retrouve un moment vécu comme dans Les Ensembles contraires, et un contexte historique et géographique complexe et un cahier additionnel comme dans Un homme est mort. Il a pris la liberté de romancer la fin du récit afin de le rendre plus poignant en rapport avec la situation dramatique. La narration est excellente comme prévue. La situation en Irlande du Nord est complexe, Kris n'a pas la prétention de l'expliquer en long et en large mais simplement de retranscrire la situation telle qu'il l'a ressentie lors de son voyage linguistique entrecoupé entre deux familles dans les camps opposés. Le cahier documentaire final est un plus indéniable dans ce genre de BD. Il est dense et apporte le complément indispensable au contenu de ce one shot. Le dessin m'est apparu adapté au récit avec son aspect brut. Les couleurs peuvent paraitre fades mais elles correspondent à l'ambiance. Kris s'était promis de parler de ce conflit, il a su prendre le temps et le recul pour produire ce très beau témoignage.
Cette bande dessinée a une justesse de ton qui m’aura séduit … jusqu’à quelques planches de la fin. En effet, Kris prend quelques libertés avec la véracité historique de ce voyage linguistique en dramatisant la fin de son récit, qui perd alors (à mes yeux) un peu de son intérêt. C’est d’autant plus regrettable que le reste du récit est excellent. Le rendu émotionnel de ce voyage en Irlande du Nord est exceptionnel, de la préparation (et cet engouement si semblable à celui que je ressentais moi-même en pareilles circonstances) à l’accueil (chaleureux mais dans une ville en guerre). En effet, il faut se rappeler que, pour les jeunes continentaux de l’époque, l’Irlande avait beau être proche, la guerre civile qui s’y déroulait n’en semblait pas moins irréelle et à des millions de kilomètres. Par conséquent, débarquer dans une ville en constant état de siège alors que l’on s’apprêtait à passer d’agréables vacances pas loin de chez soi devait être un choc d’envergure. Ce choc, Kris parvient à le rendre avec justesse, à nous le faire comprendre et à nous le faire partager. La chaleur de l’accueil catholique, la froideur protestante me paraissent également réalistes. Je suis donc rentré aisément dans le récit, et la progression dans la narration m’a scotché à ma lecture. Le climat devient de plus en plus tendu, Chris et son compagnon de voyage comprennent de mieux en mieux la réalité de ce pays, et (comme tout bon adolescent) ne peuvent que se rebeller face à pareille situation. Il n’était par conséquent pas nécessaire de noircir le tableau par une fin dramatique, … la situation d’alors s’auto suffisait. Le dessin de Vincent Bailly est de qualité, même si je lui reproche un manque de netteté. Peu de détails dans ce trait en couleurs directes, mais du charme. Un style qui convient finalement bien à cet album, mais qui ne lui apporte pas de plus-value. Un bon album, en résumé, mais que j’aurais préféré autobiographique jusque dans sa conclusion. Cette dernière, trop dramatique et simpliste, associée à ce dessin que je n'apprécie que moyennement font que je n'attribue finalement qu'une cote globale de 3/5.
Kris a l'air de se spécialiser dans les bd de prise de conscience. Dans Un homme est mort, il voulait nous rappeler le difficile combat des syndicats lors d'une immense grève pour sauver ses chantiers. A partir d'un drame humain individuel qui aurait pu être évité, il tire avidement tout son récit... ce qui peut énerver certains lecteurs n'aimant pas les partis pris. Dans coupures irlandaises, il s'agit de donner une vision beaucoup plus vaste de ce qu'à pû être la vie quotidienne des habitants de Belfast dans les années 80 à partir d'une expérience vécue de voyages scolaires par le biais d'un professeur d'anglais. L'auteur admet bien volontiers dans un dossier spécial en fin d'ouvrage que la fin du récit est résolument dramatique par rapport à la réalité qu'il avait vécu. Par ce biais et en nous prenant par les sentiments, il voulait nous faire ressentir l'injustice et l'état de guerre permanent qui a embrasé l'Ulster. Je n'ai rien contre ce procédé d'autant que cela paraît tout à fait plausible. Maintenant, j'ai toujours eu un faible pour les peuples qui défendent leur unité territoriale face à un envahisseur (dixit le Tibet par exemple). L'Irlande est une île dont un petit bout au Nord-Est se trouve sous administration anglaise pour des questions de religion principalement. C'est vrai que je trouve tout à fait ridicule qu'on puisse se battre parce qu'on est catholique ou protestant et qu'un lointain personnage historique à savoir Guillaume d'Orange a mené une bataille victorieuse. C'est totalement absurde ! Je suis véritablement intolérant... face à la guerre. J'irai même plus loin en indiquant que c'est quand même au peuple de se responsabiliser pour ne pas sombrer dans la haine et la rancoeur. Ces choses là sont impossibles en France car il existe véritablement une unité nationale malgré la diversité. Pourquoi ne pas comprendre qu'il faut respecter son prochain? Non, là-bas, il y a des pasteurs intégristes qui enseignent la haine. Or les différences peuvent constituer une source de richesse pour peu que l'ouverture d'esprit existe. J'avais sans doute pas besoin personnellement de "coupures irlandaises" pour me faire une idée sur la situation que vît le peuple irlandais. Cependant, ce témoignage vu par des adolescents de 14 ans est tout à fait intéressant et mérite une lecture, voir un achat. Cela provoquera bien des réflexions. Le but tout à fait louable de l'auteur est atteint.
J'ai trouvé cette BD assez intéressante mais plutôt plate dans sa lecture. Pour commencer, je n'ai pas aimé le dessin. Je trouve le trait trop imprécis et les visages moches (surtout les yeux boursouflés). Et ce sont surtout les couleurs qui me rebutent. Je n'aime pas du tout leur palette et le côté "sale" qu'elles affichent à mon goût. Ensuite, c'est vrai que comme certains lecteurs ci-dessous, j'ai un peu tiqué à l'idée de voir des parents envoyer avec insouciance leurs adolescents en vacances à Belfast en pleine période de conflit interne en Irlande du Nord. Mais puisqu'il s'agit d'un scénario inspiré de la réalité des auteurs à l'époque, je ne peux qu'y croire. Par le biais de ce récit témoignage, j'ai pu découvrir l'ambiance étrange à l'intérieur de la capitale nord-irlandaise à la fin des années 80, en plein apartheid entre Catholiques et Protestants, tandis que l'armée anglaise faisait régner une sorte de couvre-feu permanent et humiliant pour la population. C'est plutôt intéressant. Mais j'ai trouvé le récit assez morne et je me suis un peu ennuyé. Les deux jeunes héros ne m'ont pas paru très attachants, pas plus que leurs comportements aussitôt engagés. Cela m'a rappelé certains ouvrages de Davodeau où le bien et le mal sont aussitôt désignés et où les gentils héros soutiennent corps et âme les gentils opprimés. Ce manichéisme m'a empêché de comprendre et de ressentir de manière assez concrète et palpable l'ambiance de Belfast à l'époque, comme si le récit en ressortait trop superficiel. Quant à la fin, romancée elle, elle montre les méchants commettre l'irréparable injustice envers les gentils. Je caricature mais c'est ainsi que je l'ai ressenti et cela a réduit l'intérêt que je pouvais trouver au témoignage sur une période et des évènements pourtant dramatiques, surtout en plein coeur d'une Europe à l'époque quasiment aussi moderne et actuelle que de nos jours. Je ressors de ma lecture un peu déçu donc. Le sujet et le contexte sont intéressants et je suis heureux d'en avoir appris un peu plus sur comment les choses se passaient. Mais le dessin, la façon dont les choses sont racontées et le déroulement des évènements fictifs ne m'ont pas convaincu.
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