Les Pierres aveugles

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Etre retenu en otage au Yémen peut se révéler une expérience enviable si l'on succombe aux beaux yeux d'une lointaine descendante de la reine de Saba. Mais quand l'histoire connaît des soubresauts tragiques, l'Arabie heureuse se referme tel un piège fatal.


Le Yemen Les petits éditeurs indépendants Proche et Moyen-Orient

Etre retenu en otage au Yémen peut se révéler une expérience enviable si l'on succombe aux beaux yeux d'une lointaine descendante de la reine de Saba. Mais quand l'histoire connaît des soubresauts tragiques, l'Arabie heureuse se referme tel un piège fatal. Enlevé en juin 2001 au cours d'un voyage d'affaires, Bob Soppovski, sujet américain, tombe amoureux de Mouna, la belle institutrice du village où il est retenu captif. Les attentats du 11 septembre vont précipiter le dénouement fatal de cette idylle impossible. A l'heure où le terrorisme islamiste a essaimé un peu partout, cet album ose aborder la question du fanatisme religieux et plaide pour la fraternité entre les civilisations.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Juin 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Pierres aveugles © Editions de l'An 2 2008
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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10/06/2008 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je connaissais Thierry Groensteen comme un excellent et très pertinent historien et théoricien de la BD, accessoirement comme directeur de collection exigeant chez Actes Sud. Je suis surpris de le découvrir ici en tant que scénariste. Et il ne m’a qu’en partie convaincu. Le sujet est intéressant, et les thématiques abordées sont prometteuses (un occidental est brutalement confronté – il est pris en otage ! – à une culture très différente – on est dans le Yemen profond, au moment où les attentats du 11 septembre 2001 vont crisper sérieusement certaines relations). Si la narration est globalement agréable, et la lecture fluide, j’ai trouvé un peu déséquilibrée la construction d’ensemble. En effet, je pense que Groensteen aurait pu, aurait dû étoffer son intrigue, en développer certaines parties, après la très longue mise en place. Le coup de foudre entre l’occidental et l’institutrice yéménite manque un peu de crédibilité, uniquement du fait qu’elle est bien trop brutale. Et c’est encore plus le cas des dernières pages, qui donne l’effet d’une conclusion expédiée, c’est dommage. En développant plus et mieux les points évoqués, cela aurait aussi eu le mérite de rendre moins manichéens certains personnages ou relations. Du coup, j’ai trouvé Groensteen un peu en deçà de ce qu’il énonce en tant que théoricien du médium BD. Par contre, contrairement à Erik, je n’ai pas trouvé que mettre en Arabe et en Français les dialogues des Yéménites était gênant. Ça ne m’a pas gêné, et au contraire j’ai trouvé que ça participait de la crédibilité du « décor » de l’intrigue. Note réelle 2,5/5.

06/08/2024 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je suis passé par toutes les phases au niveau de ce one-shot. Tout d’abord par l’agacement de voir une double traduction en français et en arabe sur toutes les bulles de dialogues. Certes, l’effet est garanti mais cela alourdit considérablement les cases. Puis, c’est la tristesse de la perte d’un être cher et le courage de se remettre en selle. Il y a également l’émerveillement de découvrir un beau pays comme le Yémen généralement peu abordé dans la bande dessinée. On sera également pris par l’aventure de se retrouver otage au Moyen-Orient sur fond d’embrasement de la région. L’exotisme sera de mise avec la découverte de l’amour oriental. Et enfin les pierres aveugles qui vont littéralement nous assommer par leur bêtise et leur cruauté. J’ai également eu l’impression que la fin était bâclée et expédiée en moins de deux pour respecter un quota de pages imposé. Je suis ressorti avec beaucoup de déception. Ma réelle note se situerait à 2,5 mais je prends la moyenne haute dans un élan de générosité contrôlé. La culture des sociétés ayant basé leur religion sur le Coran est très différente de la nôtre. Je la respecte mais je dois également dire que je suis triste par rapport à la position des femmes qu’on n’hésite pas à lapider sur la place publique. On peut prendre une position paternaliste en indiquant que ces sociétés n’ont pas encore atteint le point de maturité suffisante. L’Europe a également connu sa période sombre au Moyen-Age dans un combat contre l’hérésie. Faut-il alors leur laisser plus de temps et lapider encore ou fouetter tout opposant ? Les pierres aveugles ne donnent pas la réponse mais dressent un constat que l’on connait. Moi, je me dis après cette lecture qu’on a de la chance de vivre dans un pays comme la France.

18/02/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

Mouais.... Un récit un peu original, mais qui finalement manque cruellement de profondeur, et limite bâclé. L'introduction de l'histoire prend autant de place dans cet album que pour décrire la relation entre les deux personnages, qui est simplement survolée. Celle-ci s'établit en un éclair, et se termine quelques pages plus loin... Franchement, ça aurait pu être un peu plus étoffé ! Du coup, on n'y croit pas, et ne voit vraiment où les auteurs voulaient en venir: histoire d'amour ? histoire de terrorisme ? Le dessin, paramètre sur lequel je suis habituellement peu exigeant, est naïf, ce qui décrédibilise encore plus ce scénario raconté à la va-vite, et lui donne un côté enfantin limite insupportable. La fin a vraiment des airs de Oui-oui au Yémen. Une lecture laaaaaaargement dispensable, tant elle a peu d'intérêt. (261)

26/10/2013 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Les Pierres aveugles aborde plusieurs thèmes tous aussi intéressants que novateurs dans le domaine de la BD. Il s'agit d'une prise d'otage au Yémen, celle d'un homme d'affaires américain à l'esprit ouvert et voyageur, fait prisonnier par une communauté de bédouins désireux d'échanger sa liberté contre des systèmes d'irrigation pour leur village. Par ce biais d'actualité, nous découvrons un peu un pays, le Yémen, et ses habitants. Nous découvrons aussi une histoire d'amour entre la soeur d'un des ravisseurs, jeune institutrice, et cet otage américain, preuve de l'entente possible entre les peuples et les civilisations. Voilà donc un album assez dense et qui ne manque pas de sources d'intérêts pour le lecteur. Le dessin est plaisant et souvent joli. Je le trouve cependant un peu austère et les personnages me semblent assez souvent figés. J'aime néanmoins son efficacité et les décors yéménites qu'il nous permet d'admirer. J'ai bien apprécié ma lecture et ce qu'elle m'a appris, même si le message d'amitié entre les peuples était parfois un peu convenu. Nous y retrouvons effectivement le discours assez classique comme quoi, partout dans le monde, il y a des gens bien et des moins bons. Quoiqu'il en soit, j'ai été plutôt charmé par l'histoire d'amour naissante entre cet américain et cette yéménite. Réaliste et touchant, on a envie qu'ils soient heureux ensemble. J'ai trouvé également intéressant le fait de placer cette prise d'otage au moment même des évènements du 11 septembre. Cela donne un impact plus profond à son contexte. Il nous permet aussi de découvrir certaines causes ou conséquences du fanatisme, religieux ou non, vues sous un angle assez neuf. Je suis juste déçu par le rythme narratif. J'ai en effet eu la sensation d'une très longue introduction sur les deux tiers de l'album puis que tout s'accélère vers la fin. La romance aurait mérité une mise en place un peu plus développée à mes yeux. Et surtout, je trouve la toute fin du récit beaucoup trop abrupte. Du coup, les émotions ne passent quasiment pas alors qu'il y avait là de quoi faire quelque chose de fort. Je me demande si c'est un choix réfléchi des auteurs afin d'éviter le pathos et pour se concentrer sur les seuls faits. En ce qui me concerne, je trouve ça assez dommage car c'est comme une belle introduction qui n'amène qu'à une conclusion trop rapide. Une bonne BD au scénario plutôt novateur et intelligent quoiqu'il en soit.

10/06/2008 (modifier)