Ferme 54 (Meshek 54)
Ferme 54 rassemble trois histoires partiellement autobiographiques, abordant des périodes marquantes de la vie d’une jeune femme élevée dans une zone rurale d’Israël, au cours des années 70 et 80.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Agriculture et élevage Auteurs israeliens Bichromie Cà et Là Israël Les Guerres du Liban Les petits éditeurs indépendants Proche et Moyen-Orient
Ferme 54 rassemble trois histoires partiellement autobiographiques, abordant des périodes marquantes de la vie d'une jeune femme élevée dans une zone rurale d'Israël, au cours des années 70 et 80. L'enfance, à travers un drame familial, puis l'adolescence au moment de la première guerre du Liban et finalement l'entrée dans l'âge adulte avec le service militaire dans les territoires occupés. Ces histoires décrivent magistralement la dimension souterraine dérangeante de l'adolescence, les traumatismes et les profonds bouleversements qui se dissimulent sous la superficielle tranquillité d'une jeunesse à la campagne. Bien que cette enfance israélienne se déroule dans l'ombre de la guerre et de l'occupation, elle reflète des sentiments, des passions et des expériences universelles.
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Date de parution | 20 Mai 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cet album, qui regroupe essentiellement deux petites histoires, se laisse lire sans problème, mais aussi, hélas, sans réelle passion. D’abord c’est très très vite lu. En effet, il y a très peu de texte, mais aussi peu de dessin à se mettre sous la dent – ou sous les yeux, c’est selon ! Le parti pris graphique consistant à ne travailler qu’en esquisses, des corps, voire des visages (les décors étant souvent escamotés) peut être intéressant esthétiquement, mais il assèche ici l’intrigue, et ne dynamise pas vraiment les histoires, qui en auraient pourtant bien besoin. Et la bichromie assez fade utilisée ici ne fait qu’accentuer la sensation de trop peu, d’ellipse, qui m’a rendu la lecture insipide. Par ailleurs, le contexte des Territoires palestiniens occupés, pourtant prégnant ici, n’est généralement qu’évoqué. C’est d’autant plus surprenant que la seconde histoire raconte in fine la destruction de la maison d’une famille palestinienne par l’armée israélienne, sans que l’on nous en donne les raisons (qu’elles soient valables ou pas d’ailleurs). C’est dommage du point de vue scénaristique, mais c’est aussi très limite du point de vue humain, voire éthique. Bref, c’est du roman graphique vaguement autobiographique, mais avec un traitement (esthétique, narratif entre autre) qui ne m’a pas vraiment convaincu. Note réelle 2,5/5.
Le dessin avec cette monochromie violette ne m'a pas particulièrement attiré. La calligraphie est très petite ce qui rend les caractères assez illisibles. Question confort de la lecture, il faudra repasser par d'autres codes. Par ailleurs, les femmes ressemblent à des hommes : c'est à s'y méprendre ! En ce qui concerne le récit, c'est une succession de drames entre la perte d'un petit enfant laissé sans surveillance ou celle d'un pauvre chien abandonné dans une cave. Bref, que des réjouissances à travers cette ferme de colonisation. La guerre ne sera pas évoquée directement. On ne traite pas des sujets qui fâchent.
Galit et Gilad Seliktar, frère et sœur, réalisent avec Ferme 54 une bande dessinée aux éditions ça et là, leur première publication en France nous apprend la quatrième de couverture. En effet ils sont israéliens et ces quelques nouvelles portent sur la vie dans une cité locale. Rien de spécial à dire sur ces scénarios. Les histoires sont indépendantes entre elles, les textes sont d'une certaine qualité d'écriture. Par contre j'aime particulièrement le dessin, tout fin et épuré, en bichromie, sans cadre ni même numéro de planche ce qui est étonnant et enfin c'est un détail mais j'aime bien également la police utilisée pour le texte. Une histoire israélienne qui n'a rien de fondamentalement identitaire si je puis dire, c'est tout simplement agréable à lire.
J'ai dû passer à côté du sujet. Mis à part le premier récit assez poignant, le reste de la BD m'a paru vide. J'ai l'impression qu'une certaine retenue a fait que les histoires soient moins pertinentes qu'elles auraient pu être. Je me suis ennuyé avec cette BD. J'aime les récits témoignage mais seulement quand il y a de la matière à s'instruire et comprendre. La narration est correcte. Le dessin, intriguant au départ, a fini par me lasser. La cause à une colorisation minimaliste (une couleur) m'ayant paru de moins en moins belle au fil des cases. Au final, je me serais bien passé de cette lecture, mais je reconnais que la BD n'est pas un navet. Il s'agit juste d'une appréciation personnelle.
La BD israélienne est très peu représentée en France, et c'est toujours une chance quand on a l'opportunité d'en lire un produit. Cependant tout n'est pas forcément bon à prendre dans cette production. "Ferme 54" nous permet de suivre des instantanés de la vie d'une jeune femme, qui découvre l'amour, la mort, et au final est engagée dans l'armée. Pour un final triste, très triste. Le dessin ressemble plus à celui que l'on trouve dans un carnet de croquis qu'à des planches proprement dites. Ce style n'est pas désagréable, d'autant plus qu'il y a quelques trouvailles graphiques par-ci par-là (les volutes de parfum, certains cadrages). L'utilisation de la bichromie est assez judicieuse. Cependant, et malgré ces qualités, je n'ai pas réussi à m'intéresser à la vie de Noga. Le récit à la première personne lui procure un détachement, un éloignement par rapport à son histoire qui ne nous la rendent pas très intéressante. C'est avec un ennui grandissant que j'ai suivi son histoire, même si ce n'était pas désagréable à l'oeil.
"Noga, une jeune israélienne née au début des années 70, vit à la Ferme 54, dans une petit village de campagne, non loin de Jérusalem. Trois étapes clés illustrent son passage de l'enfance à l'âge adulte, en un triptyque sur les dimensions obscures et dérangeantes de l'adolescence. Ferme 54 Evoque les traumatismes qui se dissimulent sous la superficielle tranquillité d'une jeunesse à la campagne". Tout est dit dans le 4e de couverture. Les moments obscurs et dérangeants du passage de l'enfance à l'âge adulte ont quelque chose qui fait penser aux albums d'Adrian Tomine. On y retrouve le même détachement, la même intériorisation des sentiments. Sauf que les récits de ferme 54 sont plus violents car ils ont en toile de fond la mort et la destruction, ce qui rend le détachement encore plus terrible. Ferme 54 est, quelque part, un album sur l'insoutenable légèreté de l'être. Que dire, que faire, face à la mort du petit frère? Face au racisme quotidien? Face à la violence structurelle d'une société en guerre? L'album est jonché de comportements d'un calme et d'une trivialité qui, malgré leur réalisme et leur authenticité, ne peuvent qu'apparaître incongrus et en décalage avec la violence ambiante. A l'instar de cette soldate Israélienne, qui recueille un mignon petit lapin pendant que ses coreligionnaires dynamitent la maison d'une famille Palestinienne. Les récits sont bien construits, ne disant pas plus qu'il ne faut et laissant le lecteur puiser dans sa propre expérience du monde pour comprendre ce qu'il se passe. Les dessins sont du même tonneau, suggérant plus qu'ils ne montrent. Mais c'est l'usage de la bichromie qui est le plus remarquable car il confère aux lumières et aux ombres une vie propre, attirant le regard sur l'avant- ou l'arrière plan, sur un objet, un visage, accentuant un mouvement, donnant le vertige ou faisant passer un sentiment de vide.
La bd israélienne semble peu à peu se faire une petite place au milieu des étals des librairies. Après le remarqué Exit Wounds au festival d’Angoulème 2008 (classé comme album essentiel), « Ferme 54 » est un autre comics mettant en scène le quotidien des habitants d’Israël. Cependant, à la différence d'Exit Wounds dont l’histoire se passe de nos jours, « Ferme 54 » se déroule dans les années 80. Galit Seliktar est une poète/écrivaine, elle écrit également des nouvelles. Pour réaliser « Ferme 54 », elle a fait appel logiquement à son frère pour le dessiner. Oui, logiquement car Il faut dire que Gilas Seliktar est un illustrateur et dessinateur bd relativement connu dans son pays… « Ferme 54 » est une autobiographie partielle. La bd est décomposée en trois chapitres qui ont marqué l’héroïne pendant son passage de l’adolescence à l’âge adulte dans les années 80. Que ceux qui pensent que ce comics est une énième variation de la guerre israëlo-palestinienne se rassurent, le conflit n’y est pratiquement pas abordé, seul, le troisième chapitre se déroule dans l’armée lorsque la jeune femme fait son service militaire (en Israël, les conscrits doivent l’effectuer pendant 36 mois !). A part la première partie qui raconte un drame, je n’ai pas été très touché par ses petites histoires. Ça se lit bien, la narration est très bonne mais l’auteure aborde ses récits d’un ton tellement neutre qu’il est difficile de ressentir une émotion particulière. J’aurais tout de même apprécié que Galit Seliktar se livre un peu de temps en temps ! Au niveau du dessin, j’ai eu l’impression de feuilleter plus un carnet d’illustrations qu’une bd/comics proprement dit. Que l’auteur se console : ce n’est pas un reproche de ma part, loin de là ! Son coup de crayon s’avère fin et plaisant à contempler, ses décors sont très détaillés et ses personnages sont assez facilement identifiables. Cependant, je dois reconnaître que j’ai éprouvé des difficultés à comprendre ce que Gilas Seliktar a voulu représenter dans certaines cases… Quant au choix de la bichromie pour la mise en couleurs, j’avoue que je n’ai jamais été fan de cette technique et que j’aurais aimé une colorisation plus « réaliste » (avec un ciel bleu/gris et quelques coups de pinceau à l’aquarelle par-ci par-là) ou l’utilisation d’un lavis comme dans la bd Martha Jane Cannary (éditions Futuropolis) par exemple. En conclusion, « Ferme 54 » m’est apparu comme un comics assez intéressant à lire parce qu’elle raconte le quotidien d’une jeune femme dans une patrie relativement inconnue de nous (en dehors du conflit israélo-palestinien, que connaît-on réellement de ce pays ?). Cependant, je trouve dommage que la scénariste n’ait pas pu ou su livrer ses pensées et ses émotions car ce genre de bd est, à mon avis, tout à fait indiqué pour cela (c’est d’ailleurs ça que recherche la plupart des lecteurs de romans graphiques non ?). Une curiosité…
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