La Débauche
C'est un animal pas banal. Dans une cage du Jardin des plantes, normalement occupée par des tigres ou des gorilles, apparaît un jour un drôle de pensionnaire : un humain.
Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Les Fauves Tardi
Justin est un flic qui n'arrive pas à faire convenablement son travail car il est amoureux de la belle Lili, vétérinaire au Jardin des Plantes. Il sera amené à s'y rendre pour des raisons professionnelles En effet, il y a de drôles d'animaux au zoo du Jardin des Plantes. Parmi eux, l'Homo Sapiens, labore carens (càd le chômeur), provoque des attroupements, attire les journalistes et déclenche les passions. Un soir, Lili lui passe un savon sans savoir qu'elle est filmée. Catastrophe, le labore carens est retrouvé pendu peu de temps après. Et c'est Justin, le flic rouquin, petit ami (fort indélicat) de Lili qui est chargé de l'affaire.
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Date de parution | Janvier 2000 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai beaucoup lu de Pennac (ah la saga Malaussène !) et évidemment de Tardi, comme tout amateur de BD français. Les deux ensemble, c’est un peu comme le beurre et la confiture : ça marche toujours. Tardi illustre les romans de Pennac, donc forcément, il y a une complicité palpable. “La Débauche” est dans leur style habituel : des personnages hauts en couleurs, des femmes fortes comme la fée Carabine ou Adèle Blanc-Sec, des gars gentils mais paumés comme Brindavoine ou Malaussène, et bien sûr, les policiers incompétents qu’on adore détester. L’intrigue part dans tous les sens et Paris est toujours là, en toile de fond. C’est une critique sociale plutôt gentille et très “bobo” à la Pennac. On se demande s’il pourrait un jour défendre le libéralisme et les multinationales, juste pour le fun. La couverture suggère une balade avec une galerie de personnages un peu allumés, et c’est exactement ce qu’on a dans un mix entre polar et satire sociale. Ce n’est pas souvent qu’on voit de la couleur chez Tardi et j’avoue qu’après la surprise on s’y fait très bien et que je préfère même en couleurs. Le format ne permet pas le développement habituel des personnages dans les œuvres de Pennac, d’autant plus qu’il y a du monde. Le côté polar sert ici plutôt de prétexte au final. Au final cela donne un moment de lecture léger et drôle et c’est bien ce que j’étais venu chercher.
Je connaissais l'oeuvre de Tardi à travers la Grande Guerre. C'est donc la première oeuvre légère que je lis. Pennac est lui, un auteur reconnu pour ses romans tant pour la jeunesse que pour le public adulte. J'ai découvert une série policière bien sympathique à lire. Le scénario de Pennac est bien construit avec de bons rebondissements et des caractères bien tranchés. On est dans la caricature assez soft du système capitaliste qui peut se montrer sans pitié quand le profit est en jeu. D'un autre côté , les auteurs indiquent que le rebond est possible même si il n'était pas prévu comme l'aventure de Hélas le montre. Pennac et Tardi ne font pas spécialement pour autant dans la nuance, les bons d'un côté les vilains de l'autre. Il y a assez peu de suspens mais celà donne prétexte à une belle ballade dans un Paris bien peint par Tardi. Un ouvrage assez cool pour rentrer dans le monde de Tardi qui donne une lecture récréative plaisante.
Même si j’ai bien aimé certains passages dans lesquels un certain absurde, une sorte de folie douce transparaît (comme l’action politique de ce personnage qui se comporte comme un animal en cage, dans le Jardin des Plantes – alors même que touristes, médias et société semblent trouver cela normal !), je suis quand même un peu resté sur ma faim après la lecture de cet album. Il y a des moments sympas, certes, mais l’ensemble se laisse lire sans trop d’enthousiasme. Les rapports entre les personnages, leur personnalité aussi même, sont insuffisamment développés à mon goût, y compris lorsque cela pouvait dynamiser le récit (comme cette officier de police hautement improbable, vieille femme ne cessant de ruminer la même phrase à propos d’un de ses adjoints). Quant au dessin, nous avons là du Tardi classique, qui apprécie toujours de dépeindre le Paris populaire – même si le Noir et Blanc lui va sans doute mieux que la couleur, utilisée ici. A emprunter, à l’occasion.
3.5 Lorsque j'ai lu l'album il y a des années, je n'avais pas trop aimé, mais là j'ai mieux aimé ! Les auteurs montrent une galerie de personnages qui sont peut-être un peu trop caricaturaux, mais je les ai trouvés intéressants malgré ce défaut. Le scénario me semble surtout être une satire de la société car l'enquête est vite reléguée au second plan. Je la trouve tout de même bien faite et la résolution est bien pensée. Je me rappelle que lorsque je l'ai lu pour la première fois, je n'aimais pas les couleurs sur le dessin de Tardi, mais là cela ne m'a pas dérangé. Un bon Tardi quoique ce n'est pas ce qu'il a fait de mieux.
Un bon moment en compagnie du duo Tardi-Pennac. Cette histoire policière sur fond de vengeance, chômage, abus de pouvoir des patrons d’entreprises est vraiment agréable à lire. On sent bien l’acharnement des auteurs sur ces chefs d’entreprises sans scrupules qui licencient leurs ouvriers à tout-va, ça frise un peu parfois la caricature mais c’est très réussi. Le montage du scénario est quand même remarquable, faut le reconnaître (en même temps, c’est du Pennac). Les dialogues sont fluides et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. L’ambiance de la ville (Paris) est bien représentée avec une belle galerie de personnages somme toute assez marrants ( les animaux, le capitaine, le commissaire,…) et Tardi aux dessins est en pleine forme. Je ne mets pas 5 étoiles car certaines situations sont un peu exagérées mais sinon c’est à lire sans modération. La fin est juste énorme.
Voici un one-shot plaisant à lire dont les faits se déroulent à Paris. Le dessin ne m'a pas rebuté, et j'ai trouvé les couleurs adaptées. Il faut dire que je ne suis pas spécialement un fan du dessin noir et blanc de Tardi. Il nous est conté la survenue d'un meurtre au jardin des plantes. Qui a commis le crime ? On se pose aussi la question de qui était le macchabée car il s'agissait d'un homme qui se mettait en scène façon reality-show dans une cage de zoo. Muet mais se présentant comme le stéréotype du chômeur, dénonçant la précarité et le mal-être au travail face à une direction des ressources humaines sans pitié. C'est donc à la fois une histoire sociale et une histoire d'enquête menée par l'inspecteur Justin. J'ai bien aimé sa chef grand-mère fumant le cigare :) Mais comme tout genre policier avec clé, cela se relira avec moins de plaisir, l'identité du tueur étant connue à l'avance. Pour autant cela reste une bonne lecture.
Du Tardi comme je l’aime ! L’artiste a encore une fois réussi à dégoter un récit cyniquement drôle. Son trait gras, sa maitrise des expressions du visage et ses talents d’adaptateur peuvent alors pleinement s’exprimer dans cet univers dont il semble tant se délecter. Le scénario est, dans un premier temps, très prévisible et je craignais le pire quant au suspense de l’intrigue. Heureusement, la seconde partie du récit m’a donné tort en orientant le propos dans une autre direction. En fait, entre enquête policière, critique sociale et galerie de portrait, ce récit virevolte gaiement. Le suspense insoutenable n’est jamais au rendez-vous, la critique n’est guère approfondie et la galerie est plutôt stéréotypée, … mais les trois associés donnent naissance à un bien plaisant récit. A noter que la colorisation est l’une des mieux réussies par Tardi. J’ai même du mal à imaginer ce récit en noir et blanc. Les teintes ne sont en rien exceptionnelles, mais je ne crois tout simplement pas que ce récit se prêtait au noir et blanc cher à l’artiste. Un choix judicieux, donc.
Cette BD de Tardi et Pennac est très agréable à lire. Certes, les auteurs forcent les traits et lorgnent vers la caricature. Mais en 2009 avec la crise, il reste difficile de parler de fantaisie leur vision du monde du travail. L'intrigue policière passe en second plan et n'est pas des plus originales. Je regrette la colorisation couleur car comme pour beaucoup, je constate que le dessin de Tardi ne s'y prête pas. Il reste correct mais perd de sa superbe. Quoiqu'il en soit j'ai passé un bon moment avec ce one shot cynique et délirant malgré les sujets graves. Cette association d'auteurs a fonctionné à merveille mais l'ensemble est quelque peu gâché par la couleur, d'où ma note moyenne.
Oh le joli album que voilà ! En lisant cette BD, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’abordais donc ma lecture avec une certaine appréhension, d’autant que la couverture me laissait assez perplexe. Je ne la trouve pas très belle. Elle laisse simplement présager qu’on va se balader avec une jolie palette de personnages dont certains paraissent un rien allumés. Jusqu’alors, je n’avais jamais entendu parler de ce titre de Tardi, basé sur un scénario de Daniel Pennac. Allais-je lire un polar ? Une sorte de grosse farce ? Une chronique sociale ? En fait, c’est tout cela à la fois que j’ai lu ! Du coup, j’ai passé un agréable moment à travers une lecture rythmée. J’ai été emballé par la narration. C’est fluide, tout coule de source. On enchaîne les cases avec le plus grand naturel. On voit bien que c’est un grand écrivain qui a scénarisé la BD. Les dialogues sont également parfaits. Ils mêlent habilement humour et réflexion. Concernant les couleurs, je dois dire que ça étonne de prime abord. Mais pas très longtemps. Juste le temps de deux-trois planches. Ensuite on s’y habitue. Ca n’entrave absolument pas la lecture. Au contraire, ça consolide l’aspect déjanté de l’intrigue et de la plupart des personnages. D’un autre côté, on peut également se dire que cette colorisation détonne franchement rapporté au côté plus sombre de l’intrigue. Il ne faut pas oublier que cet ouvrage est aussi (voir même avant tout) une chronique sociale. Ce qui m’a également sauté aux yeux, c’est l’actualité brûlante de cette histoire car aujourd’hui plus que jamais les medias parlent de « patrons voyous ». Et ce n’est pas un fantasme. Je mettrais cependant deux petits bémols. D’une part, il faut reconnaître que certains personnages sont un chouia caricaturaux ; d’une manière générale les personnages ne sont d’ailleurs pas très fouillés. D’autre part, la partie « enquête policière » même si elle reste crédible est un peu expédiée. Au final, j’ai passé un excellent moment, entre divertissant et réflexion sur notre société capitaliste et quelques unes de ses dangereuses dérives, dérives desquelles le genre humain ne sort pas grandi. Un vrai bon 4/5
Encore un album de Tardi que j'apprécie ! Le sujet est rarement évoqué en bande dessinée. La débauche n'est rien autre que le licenciement en masse pratiqué par des Directions des Ressources Humaines peu scrupuleuses... Nous avons là une véritable dénonciation du libéralisme sauvage qui ne sera pas du goût de tout le monde. Plus fort que Davodeau ! C'est une oeuvre dédicacée à tout ceux qui se retrouvent un jour ou l'autre sur le carreau. Ce sont souvent des chômeurs qui deviennent progressivement des laissés pour compte que la société ignore. Je trouve plutôt courageux qu'un auteur ose aborder ce sujet avec un scénario mêlant autant d'ingéniosité. Le coup du chômeur dans la cage à bestiaux du Jardin des Plantes avec une pancarte annonçant que l'homme se nourrit de nourriture pour animaux m'est apparu comme très révélateur. Il y a un humour au second degré qu'il faut distiller. Et puis, il n'y a pas que cela. On suit le parcours d'un homme prêt à tout pour arriver à ses fins. Au début, on trouve certains personnages d'emblée assez sympathiques et d'autres beaucoup moins. En les connaissant mieux, on se rend compte que les gentils ne sont pas aussi sympa que cela et vice versa. La méchanceté n'est jamais là où l'on croit. Bref, c'est une belle leçon sur le genre humain. Cela m'a particulièrement touché car je suis le spécialiste pour me tromper sur le caractère des gens. Tardi ne fait jamais dans la complaisance et c'est ce qui m'attire incontestablement dans son oeuvre. Je conseille cette lecture captivante à mi-chemin entre le polar urbain et la chronique sociale. Beaucoup y ont vu une bd ratée. Ce n'est pas mon sentiment. Le dessin de ce Paris coloré est plutôt agréable. Plus encore, la pertinence du propos mérite une lecture attentive et même un achat de cet album d'une grande qualité.
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