Mise en bouche
Adaptation de Jean-Philippe Peyraud de la nouvelle éponyme de Philippe Djian (auteur de Bleu comme l'enfer, 37°2 le matin, Doggy Bag...). Lors d'une prise d'otages dans l'école de leurs enfants, un homme et une femme vont jouer au chat et à la souris avec leurs sentiments amoureux...
Adaptations de romans en BD
« Il » habite dans une petite zone pavillonnaire. Père célibataire, il élève sa fille Lily. Tous les matins, il la conduit à l’école maternelle locale avec sa voisine, Carole, et ses deux enfants. Carole a du mal à se remettre de la séparation avec son mari. Le narrateur est attiré par elle, mais sorti des histoires d’enfants, la glace a du mal à se briser entre ces deux parents esseulés. Un matin, Carole, le narrateur et les trois enfants arrivent en retard à la maternelle. Ils tombent nez à nez avec une bombe humaine qui a pris les enfants et le personnel de l’école en otages. C’est dans cette ambiance dramatique que les deux voisins vont se parler, jouer au jeu du chat et de la souris... Coincés entre les enfants, la police et le preneur d’otages, les corps se rapprochent, se repoussent, s’attirent...
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 05 Juin 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Graphiquement, j’ai aimé le coup de crayon de Jean-Philippe Peyraud et la mise en couleurs simple et efficace de Laurence Croix : les tons sont choisis selon l’intensité dramatique du récit. Sur ce plan-là, ca marche bien pour moi. J'ai moins apprécié le drama entre les principaux protagonistes et me suis posé des questions sur leur rapport avec le preneur d'otages. C'est un parti pris avec lequel j'ai du mal à accrocher ou que je n'ai pas bien compris... un peu comme le titre... Au final je suis complètement passé à côté, j'ai trouvé cela vraiment mièvre au point que je me suis demandé si ce n'est pas du second degré, a priori non...
Vous vous rappelez la prise d’otages de la maternelle de Neuilly en mai 1993 ? Érick Schmitt qui se fait appeler « human bomb » retient en otage une classe de maternelle armé d'un pistolet et ceinturé d'explosifs durant deux jours. Je crois bien que Philippe Djian s’est remémoré cet événement pour bâtir son scénario. Il a complété son récit par l'histoire d’un homme et d’une femme qui se rapproche durant ce huis-clôt dramatique. La prise d’otage en elle-même est plutôt bien décrite et cela tient la route. Mais pourquoi rajouter cette amourette qui ne va convaincre personne. Franchement cela dénature l’histoire parce que ce n’est pas crédible à moins que nous soyons dans un récit science-fiction ! J'ai raté un truc ? Le dessin de Jean-Philippe Peyraud ressemble étrangement à celui d’Antonio Lapone, genre styliste de mode. C’est saccadé, expressif, tout en rondeur. Un peu décalé par rapport à cette prise d’otages. J’adore. Je suis donc partagé entre ce graphisme soigné et cette histoire bâclée. Je reste sur ma première impression, un grand bof ressenti à la fin du récit.
Je n'ai pas du tout accroché au scénario et j'ai lu les 130 planches d'un coup mais sans plaisir. Je n'ai pas saisi la logique de l'histoire. Un mec un peu grisé par la vie qui s'occupe de sa fille tout en couchant avec la jeune fille au pair (qui se balade nue devant la gamine mais le père s'en fout ... bon pourquoi pas). Puis arrive la prise d'otage ! Bonne planche ! Une surprise scénaristique, le fil de l'histoire va complétement changer ? On va découvrir les personnages face à une situation extrêmement difficile ? Et non... J'avoue ne jamais avoir été pris en otage et les seules fois où j'ai vu cela, c'est dans les films ou les livres, mais cela n'a pas l'air si terrible à en croire la réaction des protagonistes (hormis les deux femmes qui pleurent presque non-stop). Je m'attendais à une situation tendue. Non, notre héros boit le café avec "le méchant" (on pourrait croire à un syndrome de Stockholm mais pas du tout, les otages n'adhèrent pas à la cause du "kidnappeur"), sort prendre de l'eau et discute avec les policiers, ligote un otage parce qu'il va 'tenter quelque chose', essaye de conclure avec sa voisine... C'est quoi cette histoire ? Je ne m'attendais pas du tout à cette réaction. Puis les autres personnages ne sont pas attachants et sont soit ridicules soit à l'image de notre héros. Ne parlons pas des enfants qui s'en foutent complètement et qui sont bien sages et bien choyés ! Puis aussi notre héros va plus penser à la relation qu'il entretient avec sa voisine (leurs dialogues ne sont pas terribles) qu'à sa prise d'otage et à sa fille. Enfin, les relations entre les personnages sont molles et inintéressantes. Le dessin. Un style qui devient de plus en plus récurrent et c'est un peu dommage. Car on sent que le dessinateur a un bon coup de crayon, mais ce dernier n'est pas exploité et le rendu reste (trop) simple et peu expressif. Puis les couleurs sont fades et répétitives, il n'y a pas beaucoup de nuances. Une BD qui m'a laissé de marbre à cause de son scénario absolument pas crédible à mes yeux, et le dessin n'a pas aidé à ma lecture...
Globalement je n'ai pas été emballé par cette histoire d'amour assez difficile. Deux personnes qui ont déjà chacune eu une vie, des enfants et une certaine blessure dans leurs amours passées se rencontrent. On commence à vivre cela, un peu plan plan, et hop une prise d'otages dans une école. Le revirement est plutôt surprenant. Là on se trouve dans un remake d'Human Bomb à Neuilly et l'histoire se politise un brin mais favorise surtout le rapprochement du couple. Bref je n'ai pas trouvé cela très crédible sur bien des aspects et pour finir le dessin assez dépouillé ne me plait pas plus que ça.
A la fin de cette lecture, je demeure dubitatif. Etait-ce réellement une bonne idée de chercher à combiner la naissance d’un nouvel amour avec une prise d’otages ? Si, par moments, le charme opère, si l’on peut comprendre que dans un climat de tension extrême, le trouble des sentiments trouve un terreau favorable, je trouve que certaines séquences sont réellement ratées. En cause, une narration trop présente. Je doute fort qu’un couple se lance dans un débat sur l’opportunité d’une nouvelle liaison au moment où un fou ceinturé d’explosifs les menace, eux et leurs enfants, d’une mort pour le moins violente. Ce n’est donc pas le fait qu’une idylle se forme, que certaines barrières inhibitives tombent qui me choque, mais bien la manière dont les auteurs nous font partager ces événements. Plus de non-dits, plus de regard en lieu et place de cette (par moment trop) lourde narration auraient été les bienvenus. Pas un échec, mais pas concluant, non plus. PS : graphiquement, je n’ai rien de spécial à dire. Ce style devient habituel pour ce genre de roman graphique. C’est bien réalisé, propre, très lisible, mais le trait de Jean-Philippe Peyraud ne dégage pas de véritable personnalité.
Un père célibataire qui élève seul sa fille va faire connaissance de sa voisine, une femme qui vient d'être plaquée et qui semble avoir du mal à s'en remettre. Il l'emmène tous les jours à la maternelle avec ses trois enfants pour lui rendre service et parce qu'il est épris d'elle. Un jour, ils sont pris en otage par "Human Bomb" dans ladite maternelle. A partir de ce moment, le récit va basculer. On s'y attendait pas vraiment car l'idylle naissante va basculer dans le drame. Pourtant, l'histoire reste concentrée sur la relation un peu étrange entre ce père et cette voisine. On ne peut que s'interroger sur ce que vient faire le preneur d'otage muni d'une ceinture d'explosif dans cette histoire d'autant qu'il y a un véritable parti pris en sa faveur (ce qui me paraît franchement douteux voir nauséabond). C'est directement inspiré du fait divers qui s'est produit en Mai 1993 de la prise d'otage du l'Ecole maternelle de Neuilly-sur-Seine. On se souvient tous du dénouement et de la polémique qui s'en suivi. Bref, ce mélange entre le thriller et la comédie romantique a du mal à passer. Cette mise en bouche m'a quand même laissé sur ma faim.
J'ai passé un bon moment de lecture même si cette BD n'est pas incontournable. Le scénario est bien ficelé avec des personnages au passé difficile côté affectif. La rencontre de cette femme et cet homme, voisins dans la vie et avec des enfants, est particulière en raison du contexte : une prise d'otage dans une école maternelle. Le côté psychologique est bien développé. Comme beaucoup de personnes, je n'ai pas saisi la corrélation entre le titre et le récit. Le dessin est particulier mais plaisant. J'ai bien aimé la dernière page et cette petite chute inattendue. Une bonne histoire au final remplissant son contrat.
Pas mal. A l’origine, cette « mise en bouche » est une nouvelle de Philippe Djian parue en 2003. L’idée d’origine est la véritable prise d’otages des enfants d’une classe de maternelle de Neuilly. Mais ici le sujet en lui-même n’est pas cette prise d’otages mais bien les relations qui vont se nouer entre deux parents, deux voisins aussi. Comment vont-ils se comporter dans cette situation ?… On le découvre petit à petit dans cette très bonne adaptation. J’ai bien aimé ces silences, ces moments ou « rien » ne se passe ; silences bien rythmés et bien dosés par des images. Habilement distillée, la narration se marie aux dialogues avec une efficacité vraie. Le dessin ?… là, j’avoue que ce n’est pas trop ma tasse de thé ; mais ce trait stylisé est néanmoins agréable et correspond –à sa manière- au narratif. Les couleurs sombres apportent également une part à cette atmosphère renfermée. Tout ça nous donne un tome où texte, dessin et couleurs procurent un très bon rythme d’ensemble à une lecture, ma foi, attachante.
Je partage entièrement l’opinion de Spooky sur cet album. Peyraud aime à investiguer dans ses albums les problèmes relationnels homme-femme. Dans ce sens, je comprends que la nouvelle de Diian ait pu l’interpeller au point de vouloir l’adapter (transposer) en bd. Mais voilà, je n’ai pas du tout accroché à cette histoire où le contexte n’est que prétexte à développer une relation amoureuse totalement surréaliste. Même si ce récit aurait pu tout aussi bien avoir comme cadre un safari chez nos amis les pangolins, je m’interroge toutefois sur la pertinence du choix de la prise d’otages pour explorer les sentiments contrariés de deux personnes qui jouent à "je t’aime, moi non plus". Comme le précise Biglolo, cette prise d’otage n’a rien de réaliste, ce qui donne des dialogues peu appropriés au contexte (dixit Spooky). On nage bien en plein surréalisme et j’ai vraiment du mal à en faire abstraction pour rentrer dans cette valse des dialogues entre le narrateur et Carole. Reste les dessins de Peyraud plutôt avenants même si pas exempts de petits défauts. Ajoutons que la colorisation (qui me fait penser à celle de Café Panique) apporte beaucoup au rendu des planches. Bref, une déception pour moi.
Je serai moins enthousiaste que mes deux devanciers. A leur différence, j'ai lu la nouvelle de Philippe Djian juste avant de lire son adaptation en BD. Il m'en est resté l'impression d'un roman graphique (désolé, pour le coup le "genre" s'applique aussi à la littérature classique) assez vain, plutôt bavard (sur 70 pages, il faut le faire), même si le contexte choisi (une prise d'otages dans une maternelle)est assez original. J'ai eu le plaisir de lire certains albums de Peyraud, et comme il le souligne en commentaire sur un document accompagnant l'album à destination des organes de presse comme BDTheque, il n'a jamais fait que du roman graphique, ou plutôt de raconter les petites choses de la vie. Cela se vérifie une fois encore, puisqu'il s'attache à raconter, ou plutôt à mettre en images un récit contant les prémices d'une aventure sentimentale dans un cadre disons inhabituel. Première surprise, Peyraud n'a quasiment rien retranché du texte de Djian. Les descriptions de décors ou d'action sont transformés en images, et je trouve ça un peu dommage, car le texte, malgré sa brièveté, comporte quelques scories qu'il eût été de bon ton d'éliminer. Il ne s'agirait donc plus d'une adaptation, mais bien d'une transposition en images. C'est dommage, car le dessinateur a déjà fait preuve d'une belle plume. Et son dessin élégant est toujours là, bien réhaussé par les couleurs de Laurence Croix. Mais comme l'histoire n'est que transposée, elle est toujours aussi plate à mon goût, toujours un chouia bavarde. Les dialogues entre ces personnages qui jouent au chat et à la souris me semblent par ailleurs un rien pédants, peu appropriés au contexte. Enfin quand même, ils sont otages, avec leurs enfants, d'un mec qui veut tout faire péter, et ils discutent presque philosophie... Ce décalage est peut-être voulu, mais me semble tout de même un peu délicat. Allez, un 3,5/5.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site