Pattes d'éph & col roulé
Fin des années 70. Fred chourave les bonbecs, fait des bombes atomiques à la pistache, participe à un voyage scolaire au pays des “bouffeurs de saucisses froides”, en Allemagne de l’Ouest…
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Autobiographie BD-Blogs Enfance(s)
Fin des années 70. Fred chourave les bonbecs, fait des bombes atomiques à la pistache, participe à un voyage scolaire au pays des “bouffeurs de saucisses froides”, en Allemagne de l’Ouest… Essentiellement, Fred fantasme sur les filles de papier glacé, la voisine, la petite culotte de Purdey dans Chapeau melon et bottes de cuir et les nichons de Marlène Jobert… Bref, Fred est un jeune puceau crétin et maladroit. Récit d’une jeunesse où tout peut arriver, même les drames.
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Date de parution | 13 Mars 2008 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Voilà une lecture sympathique. Un album sans prétention, rien d’extraordinaire, mais une lecture plaisante. Surtout si, comme moi, vous êtes de la même génération que l’auteur. Je suis né deux ans après lui, et j’ai donc à peu près les mêmes références culturelles (que l’on retrouve sur les différentes parties de la couverture. L’album retrace quelques souvenirs de Fred Neidhardt lorsqu’il a 11 ou 12 ans (durant ses années de cinquième et de quatrième). C’est une suite d’anecdotes, bourrées de références à la culture jeunesse de l’époque (fin des années 1970), mais aussi tournant autour des questionnements d’un gamin de son âge (autour de la sexualité, du corps – le sien, celui des femmes, voir sa lecture des catalogues Manufrance). L’ensemble est assez frais, avec quelques petites pointes d’humour et d’auto-dérision, même si ça manque quand même de coffre. Dans ce genre de chroniques de jeunesse, c’est un honnête album, comme pouvait l’être Leçon de choses, mais ça m’a clairement moins captivé que l’excellent Le Petit Christian. Parmi toutes les anecdotes rassemblées ici, il y en a une que j’espère inventée : lorsque Neidhardt est responsable de la mort d’un copain trisomique, tombé d’un immeuble. Une lecture agréable, pas marquante, mais une bonne madeleine de Proust pour les plus anciens (comme moi), et quelque chose de très lisible pour tous les autres de toute façon.
La collection Shampoing de Delcourt est véritablement devenue experte en adaptation de blog BD en albums. Pour tout vous dire, celui-ci, une fois de plus, je l'ai tout d'abord découvert sur Internet et n'ait mis qu'un long moment à me motiver à le relire au format papier. Simplement parce que contrairement à d'autres blogs qui se focalisent sur l'humour, celui-ci est davantage autobiographique. Fred Neidhart y revient sur sa jeunesse, sa pré-adolescence dans les années 70, avec une sincérité qui touche parfois au dramatique. Années 70, Goldorak à la télé, le magazine Lui dans les kiosques, et à cette image un jeune Fred à mi-chemin entre son enfance et son adolescence. Il est difficile de résumer cet album car par la façon dont l'auteur s'y livre, il aborde de nombreux thèmes. C'est surtout toute une ambiance qu'il arrive à faire revivre. Il a éveillé en moi des souvenirs de ma propre jeunesse, souvenirs pas toujours glorieux. Quand on est jeune, on est aussi un peu con, on cherche à épater les copains, on fréquente des gars qu'on n'aime pas vraiment mais qui nous fascinent parce qu'ils sont plus vieux ou ont l'air plus cools, on cache des choses, on a honte de soi mais on fait aussi de belles conneries. Cette atmosphère de nostalgie et de sincérité a attiré en moi des sentiments mitigés, sourires par moments, troubles et un peu de rejet à d'autres. A plusieurs passages, j'ai en outre été méfiant car je n'arrivais pas à déterminer la part de vrai du faux dans ces récits d'enfance. Il faut dire que connaissant Fred comme amateur de canular, j'ai eu beaucoup de mal à me convaincre de la véracité de certains passages, notamment le décès d'un des personnages à un moment donné. Face à ce doute et cette impression inconsciente que ce que je lisais était peut-être par moment inventé et donc artificiellement glauque, je n'ai pas toujours apprécié ma lecture autant que j'aurais pu le faire avec un oeil vierge. Mais passé ce trouble, objectivement, Pattes d'éph & col roulé est une bonne BD, qui souffle le chaud et le froid dans la mémoire du lecteur, lui remémorant des moments joyeux, dérangeants ou simplement nostalgiques de sa propre jeunesse, surtout s'il a comme Fred et moi été jeune dans les années 70 et 80. A noter cependant que nous parlons ici davantage de souvenirs de garçons, la lecture devrait moins toucher les filles, si ce n'est attiser peut-être leur curiosité.
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