Chroniques de Pékin

Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)

10 auteurs chinois différents se sont regroupés pour raconter leur vision de la vie à Pékin, et des changements qu'entraine l'organisation des J.O. de 2008.


Chine Collectif Les petits éditeurs indépendants Manhua Pékin Xiaopan

Les thèmes abordés sont très variés (destruction de vieux quartiers, sélection des sportifs, pollution, etc.) et les styles graphiques vont du trait classique au délire visuel très proche de l'art contemporain. Avec la participation d'Olivier Vatine

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Juin 2008
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Chroniques de Pékin © Xiao Pan 2008
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)
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17/07/2008 | Ro
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Par Blue Boy
Note: 3/5
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Tout doucement, le manhua fait son nid sur les hautes branches de l’international. A l’honneur l’an dernier au festival d’Angoulême, la BD chinoise pourrait bien finir par concurrencer le manga japonais. On s’en rend compte de façon flagrante avec cet ouvrage, les bédéastes chinois ont un style beaucoup plus riche et diversifié que leurs homologues nippons. Peut-être est-ce dû au fait que ce mode d’expression n’a pas encore atteint la notoriété suffisante là-bas. D’ailleurs, l’Empire du milieu ne dispose pas encore d’ « usines à BD », ce qui ne peut être qu’appréciable pour nous autres, bédéphiles européens… Toutefois il faut avouer, sans vouloir être trop sévère, que ce qui est présenté ici est assez inégal. Mais certains sortent vraiment du lot, en particulier Nie Jun, avec une petite histoire pleine de poésie (« Poisson ») et un dessin tout en rondeur assez proche du roman graphique à l’européenne, ou encore Song Yang avec sa « Ligne 104 », qui frappe par son style moderne et recherché, sorte de patchwork graphique flamboyant mêlant arts pictural et numérique. De cet ouvrage collectif, la qualité narrative n’est pas ce qui ressort le mieux, car il est évidemment difficile de se faire un véritable jugement avec des histoires aussi courtes. Et là encore, on passe de la fluidité à l’abscons. Les Jeux olympiques de 2008 en préparation constituent la toile de fond commune à tous ces récits. A défaut de contestation, ou alors une contestation très discrète (que l’on peut aisément comprendre), on pourra trouver comme un vent de fraîcheur dans ce recueil très varié. Le manhua a seulement profité de l’euphorie des JO pour tenter d’accroître sa notoriété hors de ses frontières, et c’est bien légitime. Il n’était pas question d’étouffer l’oisillon dans l’œuf en publiant un brûlot politique dans un pays totalitaire où la liberté n’est que celle d’entreprendre. Pas forcément pour l’achat, mais une découverte intéressante à faire en bibliothèque.

17/10/2016 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
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Il y a une petite perle dans ce collectif intitulé « Les Chroniques de Pékin ». Ce bijou, c’est Nie Jun qui l’a réalisé. Il s’agit d’un court récit sur un enfant qui rêve de savoir nager ; pour cela, il sera aidé par son grand-père d’une façon très particulière. Cette histoire m’est apparue très touchante, tendre, magnifiquement dessinée et fantaisiste. C’est une belle fable qui me donne envie de découvrir les albums de cet auteur ! Pour le reste, comme dans tous les collectifs, il y a des récits qui me apparus plus ou moins intéressants aussi bien au niveau graphique que scénaristique. Ainsi, j’ai apprécié également l’historiette conçue par Ji’An qui nous situe dans un vieux quartier de Pékin. Les autres récits sont très inégaux : soit le dessin est convaincant et le scénario inintéressant, soit c’est l’inverse. En tout cas, il serait injuste de dire que les artistes chinois se ressemblent au regard des styles très différents des uns des autres présents dans ce collectif ! Comme vous avez pu le deviner, ces chroniques ont été conçues avant les Jeux Olympiques de Pékin et par conséquent tournent plus ou moins sur cet événement, elles nous montrent également certaines facettes peu reluisantes du passage à la « modernité » de la société chinoise. Je trouve cela assez encourageant de constater que certains auteurs peuvent s’exprimer ainsi dans un pays où la liberté de paroles est limitée. Nous pouvons y constater aussi que les jeunes chinois nous apparaissent comme des personnages très tournés vers le monde. « Les chroniques de Pékin » m’est apparu comme un collectif assez intéressant sur la situation actuelle de la société chinois, c’est une sorte de témoignage de l’état du pays par des artistes locaux. A ce jour, cette bande dessinée est vendue à 5€00 (au lieu de 18€00) chez un hard discounter du livre. A ce prix-là, n’hésitez pas à vous la procurer car certains récits comme celui réalisé par Nie Jun sont des merveilles !

23/07/2012 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
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En voilà une BD qui m'a plu ! En effet, j'ai toujours été passionné par le continent asiatique, sous toutes ses formes, et surtout par la Chine. Alors si on me propose une BD qui regroupe dix auteurs chinois, je saute sur l'occasion (dans tout les sens du terme, on la trouve pour moins d'un euro sur le net). Et là, je dois avouer que j'ai été estomaqué. Par plusieurs choses : tout d'abord le style graphique. Pour faire simple : "Ça en jette". Les styles varient de façon complète, avec un beau mélange de genres, chacun pouvant y trouver son compte. C'est un superbe opus graphique qui nous est offert (servi par une belle couverture, complété par un cahier d'illustrations ... On est gâté !). De plus, j'ai adoré le style de l'ouvrage : des petits récits, sans grande envergure, sans grande prétention, simplement autour d'un thème commun : les Jeux Olympiques de Pekin, en 2008. Ce qui est assez bien fait, c'est le choix du sujet pour chacun : l'opposition entre la jeunesse perdue et la vieillesse délaissé, le sport en général, les transformations de la ville pour cette occasion, le contexte sociale ... De fait, l'ouvrage aborde un large panel de thèmes, ce qui permet de se faire une idée non seulement de l'impact des JO dans la ville de Pekin, mais de façon plus générale de la Chine actuelle, son contexte sociale, sa vie de tout les jours, ses aspirations, ses rêves, ses peines ... On découvre ce pays avec tout ce qu'il contient. De ce point de vue, la dernière histoire et sa fable est très intéressante (et je trouve judicieux ce choix de la placer en queue d'album, elle permet une ouverture bien trouvée). Ceci étant, il faut bien considérer que la portée immédiate de l’œuvre est très faible : les histoires sont toutes sympathiques mais sans trop d'intérêt individuel. C'est véritablement l'ensemble qu'il faut regarder et prendre en compte, et de ce point de vue la réalisation est au poil. Ma note s'explique donc autant par l'intérêt que je porte à cette partie du monde qu'à la réalisation qui à été soignée de la plus belle façon. Outre l'indéniable intérêt du sujet, on a en sus des dessins très intéressants, des petits préfaces qui apportent encore une dimension supplémentaire, et des biographies plus qu'intéressantes dans ce contexte. En bref, j'ai bien été séduit par cet ouvrage, dont la lecture est recommandée à tous ceux qui portent un tant soit peu d'intérêt à la Chine, et dont l'achat ne vous ruinera sûrement pas (voyez les prix sur internet ...). J'ai aimé. 3/5

29/05/2012 (modifier)
Par Chalybs
Note: 3/5

Chroniques de Pékin est un livre étonnamment étonnant. Premièrement, je suis arrivé à l’acheter parce que le nom d’Olivier Vatine (Aquablue) apparait dessus. Et pourtant, en dehors d’une préface, et sûrement d’une aide à la réalisation, Olivier Vatine est complètement absent de ces pages. Etonnant ensuite, tout d’abord par le centrage autour de la révolution de Beijing (Pékin) due aux prochains Jeux olympiques de 2008 au moment de la réalisation de cet album. Et pourtant, rien dans le titre de l’album ni le 4ème de couverture ne nous laisse envisager un tel focus (même si la couverture, d’accord, représente le fameux « nid »). On nous dit juste « 10 auteurs racontent leur ville en BD ». Et là, nous nous rendons compte alors de l’impact que les Jeux olympiques ont pu avoir en Chine. Impact sur le développement, impact sur les mentalités, impact sur les rêves et espoirs d’une jeunesse prise entre tradition et modernité. Je me suis laissé avoir par ces nouvelles montrant la révolution en marche. La première histoire est à mon sens bien choisie et nous fait rentrer directement dans cette opposition des genres. Opposition entre tradition des hutongs (ces vieux quartiers populaires ne disposant que rarement de toutes les commodités) et construction et modernisation à outrance venant détruire sans vergogne cette page d’Histoire du pays. Opposition entre ces vieux qui habitent ces quartiers depuis des générations et qui s’y sentent bien et les jeunes attirés par Internet et les toilettes dans l’appartement. Chaque histoire montre une part de ces oppositions, nous montre comment un pays peut vendre son âme à l’argent et au modernisme, nous montre la vitesse à laquelle la Chine évolue, rejetant tous ceux qui seront trop pauvres et trop faibles. Pékin aujourd’hui est une ville clinquante, mais apparemment, des milliers d’habitants y ont perdu leurs habitations pour les Jeux olympiques et pour que la Chine apparaisse « belle » aux yeux des visiteurs occidentaux. Ces bouleversements font entrer logiquement des espoirs et des désirs, des revendications interdites et incomprises qui transparaissent aussi au fil des pages et des récits. Au gré des aspirations, nous oscillons entre modernité, tradition, culture, émotion, poésie, réalisme froid… Ces histoires, sans être transcendantes, proposent ainsi une belle réflexion sur un pays en pleine révolution culturelle et intellectuelle. Etonnant enfin, par une richesse graphique à laquelle je ne m’attendais pas. Chacun des 10 auteurs présente une vraie personnalité. Alors, certes, certains coups de crayons/pinceaux m’ont plus plus que d’autres, mais l’ensemble est vraiment agréable. Etonnant aussi car je me serais (bêtement ?) attendu à un dessin plus typé manga, un dessin en noir et blanc, ou alors un dessin plus typé chinois tel qu’on peut souvent l’imaginer ou le voir sur les tableaux des restaurants chinois en France (bien stéréotypés je l’avoue). Mais là encore, cet album permet de voir l’évolution de la Chine avec des inspirations et des habitants ayant chacun leurs goûts, leurs désirs et leur style, proposant des dessins colorés et ayant pour ambitions de dépasser les frontières. De toute évidence, cet album montre que les Chinois avancent et désirent s’ouvrir au monde. Mieux encore ou plus dangereux encore, selon notre position, les Chinois veulent participer et investir le monde.

02/11/2011 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Depuis les premières parutions de l'éditeur Xiao Pan, j'ai un espoir : découvrir par son biais la Chine et les Chinois tels que vus par eux-mêmes. A quelques exceptions près, je n'ai pas toujours été satisfait. Mais c'est cette fois bien le cas avec ce recueil d'histoires courtes bienvenues en cette période où la Chine fait beaucoup parler d'elle et d'autant plus avec l'arrivée des Jeux Olympiques. Car ce sont bien différentes vues de la vraie ville de Pékin et de ses habitants qui sont représentés ici, dans le cadre des préparatifs des J.O. de 2008. Décor on ne peut plus actuel et d'autant plus authentique que les auteurs sont eux-mêmes pékinois. Il faut ajouter en outre que chaque histoire est introduite par de petits textes souvent très instructifs d'un journaliste d'Asia Magazine qui rappellent les contextes historique et sociologique abordés par la suite. J'ai découvert là tout un état d'esprit d'une ville et probablement d'un pays en pleine effervescence, submergés par une joie, une fierté et un espoir qu'on peine un peu à réaliser depuis la lointaine Europe. Ce niveau d'implication a presque de quoi surprendre. De voir la majorité des gens faire la queue pour être volontaire pour aider à l'organisation, faire des prouesses pour tenter de participer d'une manière ou d'une autre... J'en étais même à soupçonner un peu de propagande gouvernementale mais il suinte une telle sincérité des récits de ces différents auteurs que les doutes sont vite écartés. Et puis tout n'est pas toujours rose dans ces récits, même si l'espoir est le maître mot. Le résultat est souvent très appréciable dans cet album. La découverte de l'ambiance des Hutong (anciens quartiers traditionnels de Pékin) m'a séduit dès la première histoire. Le dessin de nombre de ces récits est de très belle qualité, avec une mention pour les planches très ouvragées de Lu Ming. Mais tous ces graphismes sont dotés d'une vraie personnalité, ce qui est très plaisant. Et j'ai une fois de plus été grandement séduit par le charme, la poésie et la beauté du trait de Nie Jun (auteur de My street). Son histoire est celle qui m'a le plus plu. Alors bien sûr, comme dans tout collectif, tout n'est pas de niveau égal et certains récits m'ont laissé sur ma faim voire m'ont un peu déçu ou dérouté. Mais c'est en tout cas une vraie plongée dans la vie d'une ville et d'un peuple moderne tout entiers soulevés par l'espérance et l'optimisme engendré par un évènement d'ampleur mondiale qu'ils portent tous ensemble aussi haut que possible. Un beau témoignage collectif.

17/07/2008 (modifier)