Bab El-Mandeb
Angoulême 2011 : Prix du patrimoine Septembre 1935, l'Italie Mussolinienne est sur le point de déclarer la guerre à l'Ethiopie. A Alexandrie, un soldat britannique et un rebelle italien sont recrutés par des espions abyssins pour convoyer 2 auto-mitrailleurs d'Egypte jusqu'aux troupes d'Hailé Sélassié.
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Septembre 1935, l'Italie Mussolinienne est sur le point de déclarer la guerre à l'Ethiopie. A Alexandrie, un soldat britannique et un rebelle italien sont recrutés par des espions abyssins pour convoyer 2 auto-mitrailleurs d'Egypte jusqu'aux troupes d'Hailé Sélassié. A ces deux là vont bientôt s'ajouter deux femmes, une danseuse egyptienne et une bourgeoise anglaise. La route est longue, passant par la Mer Rouge et la côte française des Somalis jusqu'aux hauts-plateaux d'Abyssinie.
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Date de parution | Janvier 1988 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Première lecture que je fais de cet auteur. Attilio Micheluzzi n’a rien à envier à Pratt, je trouve. Son noir et blanc est très élégant et effectivement la couleur de la première édition devait vraiment lui faire perdre beaucoup. L’histoire quant à elle, si elle semble fictive, du moins est-elle bien ancrée et crédible dans cette réalité historique où Mussolini veut sa part du gâteau africain en faisant main basse sur l’Abyssinie. Nos quatre héros se retrouvent donc à devoir convoyer deux automitrailleuses aux forces de la résistance éthiopienne. Tous n’auront pas la même motivation, révolte, dettes de jeux,… mais ils sont bien campés et les personnages féminins ne sont pas en reste. Le récit débute en Egypte, les temps sont troubles, les militaires inquiets, les agents secrets se cachent sous les couvertures les plus respectables. Et on entre peu à peu dans le vif du sujet, quand la guerre éclate et que la violence se déchaîne. J’ai bien aimé la progression de l’histoire avec cette partie en forme de reconstitution des évènements au jour le jour par le biais d’un journal de bord. L’effet d’enquête par le narrateur fonctionne très bien je trouve et donne beaucoup de corps au récit. Un beau dessin, des personnages intéressants, une bonne histoire dans l’Histoire. C’est top pour moi.
J’avais récemment lu « L’homme du Khyber » du même auteur, et en étais sorti déçu. « Bab El-Mandeb » me réconcilie avec lui. En effet, j’ai bien aimé cette histoire, de l’aventure vieille école, mais bien fichue, et bien accompagnée par un dessin sympathique (et cette fois la colorisation est meilleure que pour « L’homme du Khyber » – même si j’aurais peut-être préféré avoir une version en Noir et Blanc – j’ai lu la version originale de 1988). Comme souvent Micheluzzi commente lui-même (ici via la lecture d’un « journal ») l’action et certaines pensées des personnages. Ici ça passe bien. Ce commentaire off, le dessin en partie, et le côté aventureux rapprochent forcément Micheluzzi de son compatriote Pratt : c’est je trouve l’album où il en est le plus proche. Pour le reste, c’est de l’aventure militaire, historique, dans la seconde moitié des années 1930, dans la corne de l’Afrique et en Égypte, au moment où l’Italie fasciste s’apprête à attaquer l’Éthiopie, et où les services secrets de plusieurs pays européens (Anglais en tête) fourmillent, dans cette période « d’avant-guerre ». On le voit l’arrière-plan est riche, cela permet à Micheluzzi de densifier son intrigue, autour d’un quatuor original : un déserteur anglais endetté, un renégat italien antifasciste, une grande bourgeoise Anglaise cherchant l’aventure – pour le coup surgit d’on ne sait où, mais j’accepte cette facilité – et une danseuse égyptienne plus ou moins liée aux services secrets anglais, doivent convoyer deux automitrailleuses volées en Égypte jusqu’aux troupes du Négus en Abyssinie. Il y a quelques longueurs, mais globalement, c’est suffisamment rythmé pour que l’on ne s’ennuie pas. Même si Micheluzzi aurait sans doute pu alléger le texte, souvent très abondant (les dialogues, mais aussi les « commentaires » déjà évoqués). Un bon récit d’aventure en tout cas.
Encore une fois Micheluzzi fait la preuve de son immense talent en matière de récit d'aventure. Cette fois-ci c'est dans la Corne de l'Afrique qu'il nous emmène, une région convoitée par l'Italie de Mussolini. C'est donc encore une fois une évocation de l'Histoire par le petit bout de la lorgnette, avec ce convoyage de véhicules blindés volés à l'Egypte et revendus à l'Abyssinie. Les péripéties sont nombreuses, les personnages plutôt pas mal fichus, mention spéciale à Peter Cushing (non ce n'est pas l'acteur) et l'intrigue, un peu confuse au départ, s'éclaire au fil du récit. Le dessin de Micheluzzi est magnifique de lisibilité on noir et blanc est puissant. Pour les amateurs d'aventure avec un grand A.
C'est une bonne bd historique qui nous invite à découvrir les coulisses à la veille de l'invasion italienne de l'Ethiopie en 1935. C'est un épisode de l'Histoire qui n'a pas souvent été traité. C'est donc intéressant pour ceux qui sont amateurs. J'ai eu plaisir à lire cette nouvelle édition qui met en valeur une vieille bd réalisé dans les années 80. J'avais déjà découvert cet auteur en postant la fiche de la série Sibérie. Le graphisme précis et réaliste me plaît bien que cela soit très ancré. La mise en scène me semble parfaite et presque cinématographique. Il s'agit d'un auteur qu'on aimerait voir plus souvent sur le devant de la scène. Il est dommage que l'intrigue soit si simple que le vol de deux automitralleuses. C'est une bd presque d'ambiance dans un contexte géopolitique bien précis.
Nous sommes au milieu des années 30 à Alexandrie, et l'Italie est sur le point d'envahir l'Ethiopie. Des espions Ethiopiens cherchent justement des individus pour convoyer 2 chars de combat vers l'Abyssinie, autre nom de l'Ethiopie. Un Anglais Cushing et un Italien Micolivont vont être ceux-là. L'un est un gradé Anglais qui doit se refaire une santé économique après avoir contracté d'énormes dettes de jeux, l'autre un anarchiste Italien qui tente a son niveau de combattre les projets coloniaux de Mussolini. A ce duo viendra s'ajouter une danseuse Egyptienne qui s'est éprise de Micoli et une Aristocrate Anglaise qui s'est jointe au groupe de manière fortuite et qui ne laisse pas insensible son compatriote. Amateurs d'histoire à l'eau de rose s'abstenir... Les amateurs d'Hugo Pratt seront conquis par cette histoire de qualité écrite par un des grands de la BD italienne, racontée au travers de la voix off d'un journaliste qui prend les traits de Micheluzzi lui meme, et qui cite à intervalles réguliers les passages d'un journal de bord, sans doute celui de Cushing. Et comme dans Marcel Labrume, le chef d'oeuvre de Micheluzzi l'auteur ne se contente pas de narrer les faits ; il les commente et est véritablement partie intégrante de l'histoire et non pas seulement spectateur; son trait est épuré, superbe tout simplement Ses personnages n'ont rien de manichéen et sont tout à la fois complexes et fascinants, acteurs d'un moment d'histoire qui les dépasse. Une superbe histoire à découvrir pour les amateurs d'Histoire et de BD exigeante.
Tome unique en manque de reconnaissance, cet opus nous plonge dans cette période troublée d’avant seconde guerre mondiale et dans ces zones troubles que sont les pays d’Afrique du nord toujours sujets aux intérêts des grandes puissances européennes. L’histoire se veut très fidèle à une réalité que l’on devine méconnue, une sorte de petit événement de la petite histoire en marge de celle des manuels qu’apprendront les étudiants. Nous voilà donc à l’aube d’une déclaration de guerre de l’Italie en Ethiopie. Toutes les puissances savent ce qu’il va advenir et il est temps de placer ses pions en réaction à cette tentative Italienne avec un Duce bien entreprenant. J’apprécie ces présentations dans un cadre historique lorsque l’on s’y croirait et que l’on découvre des pans d’histoire jusque là ignorés. Quel intérêt que l’histoire de deux pauvres mitrailleuses dans un conflit d’états ! Véridique ou fiction, peu nous importe au final car cela aurait pu être véridique : on y croit. Le dessin nous rappelle Pratt. Une technique Noir et blanc de qualité à laquelle une couleur a été ajoutée sans trahir le noir et blanc fort mais sans atteindre la poésie des aquarelles de Pratt. Quelques maladresses comme chez Pratt, en fait le dessin ressemble assez à celui de Corto Maltese dans l’épisode « toujours un peu plus loin ». Les personnages complexes qui peuplent l’histoire tranchent avec nombre des productions actuelles sans profondeur, calibrées, ici pas de manichéisme. Personne n’est tout moche ni tout beau alors il reste les postures les idéaux et surtout le recul du personnage lui-même se sachant en position de posture. En cela l’album est vraiment bien. Le voyage que parcourront nos aventuriers se suit avec intérêt, mais ce sont leurs états d’âme qui me touchent, pas les batailles et les guet-apens. Le rôle des femmes bien loin de la plante confirme la richesse du travail des personnages. Le jeu diplomatique de chacun perd parfois le lecteur mais nous montre bien la complexité de tout conflit Au final j’ai longuement hésité entre pas mal et vraiment bien, l’histoire est bien sans être géniale, la colorisation correcte sans plus, mais les caractères et le psychologique des personnages me fait basculer l’album dans le vraiment bien. L’album se relit avec intérêt d’où mon conseil d’achat.
Cette BD se présente comme une histoire vraie, un récit directement issu des journaux intimes des différents protagonistes et d'une chronique du narrateur/auteur. Je n'ai pas su trouver l'information m'indiquant si c'est véridique ou s'il s'agit d'une fiction. Quoiqu'il en soit, elle m'a permis d'en apprendre nettement davantage sur la situation dans le nord-est de l'Afrique en 1935 et sur les prémices de la guerre entre l'Italie fasciste et l'Ethiopie du Negus. Le format, la mise en page, le décor et le dessin font immanquablement penser à Hugo Pratt. Micheluzzi n'a pas tellement à rougir de la comparaison car sa technique est bonne et son récit intéressant. Il manque cependant la pointe de poésie et de fantaisie de l'auteur de Corto Maltese. La lecture est intéressante mais un peu pesante. L'intrigue est complexe et prend le temps de se mettre en place. Ce n'est pas toujours facile à suivre dans les premiers temps. Et par la suite, cela manque un peu de rythme. Mais c'est intéressant, bien mené et dense. Une lecture que les amateurs d'Histoire devraient apprécier à sa juste valeur.
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