Amères saisons
Extrait de la préface de François Schuiten : « Cette longue plongée a mis beaucoup de temps à être, sinon comprise, du moins assumée lucidement. S’aventurer dans ce passé, se retourner une fois encore sur ces vieux démons demandent une distance tellement difficile à trouver… »
Alcoolisme Autobiographie Douleurs intimes Ecritures Les SDF
Site Casterman : “Je m’appelle Étienne et je suis alcoolique…” Ainsi commence le soliloque de cet homme qui revient sur son histoire et ses souvenirs. En une phrase, tout est dit, ou presque. Bruxelles, été 1979. Dans la prison où il travaille, Étienne boit. Perdu, comme il l’avoue, “sur une mince frontière entre ordre et désordres”. En délicatesse avec sa hiérarchie, il est contraint à la démission. Très vite, c’est la dégringolade, la chute sans fin. Étienne rejoint les exclus de la rue, ponctue de cuites répétées cette errance presque immobile, cette lente dérive. Toulon, Marseille, Paris. Se saboter par la boisson, obstinément. Son naufrage intime, son no man’s land à lui. Peu d’ouvrages de bande dessinée avaient encore abordé de front la question de l’addiction alcoolique. L’album d’Étienne Schréder le fait avec un mélange rare de pudeur et d’impudeur, de retenue et d’abandon. L’accent de l’authenticité.
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Date de parution | Janvier 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Amères saisons ou le témoignage sur l'un des derniers tabous populaires de nos sociétés : l'alcoolisme. Cette introspection froide (conjonction entre la pudeur qui se dégage du récit et la violence de celui-ci appuyée par la description quasi clinique des évènements) prend ici la forme d'un road movie chaotique... Cette "autobiographie graphique" d’une déchéance sociale apparaît comme un exutoire salutaire pour son auteur. Le rythme du récit est irrégulier, certains passages sont redondants, mais ils illustrent parfaitement les contradictions de l'alcoolique et l'encéphalogramme de son combat. Alors... pourquoi 3 étoiles me direz-vous ? Eh bien simplement parce que je n’ai pris aucun plaisir à lire cette BD et que la pudeur du biographe m’a finalement parue déplacée... Comme si ce tabou demeurait et que l’auteur s’était contenté de taper un rapport administratif sur les évènements (déformation professionnelle ?) saupoudré de quelques réflexions de fond... Sur le même sujet, lisez plutôt "Le dernier stade de la soif" de Frederick Exley publié récemment chez Monsieur Toussaint Louverture
Cette BD aborde un tabou actuel, celui de l'alcoolisme. Offert par une personne qui m'est chère, j'ai eu à coeur de lire cet ouvrage à fond...C'est une BD qui parle de désespoir et d'une chute infernale, une descente aux enfers, avec peu, très peu de moyen pour remonter. C'est une BD très dure, car très crue, et qu'il est difficile de regarder la faiblesse des autres, leur malheur, leur lacheté en face. Il est difficile pour beaucoup de personnes de comprendre pourquoi des gens se laissent aller à certaines addictions, pourquoi ces personnes n'ont pas la volonté de s'en sortir, pourquoi c'est si dur. Cette histoire montre sans détours le mal-être d'un parfait inconnu, ses souffrances, et les différents chemins qu'il prend, parfois bons, souvent mauvais, qui l'amènent si profondément sous terre.... C'est un reportage poignant, très bien illustré par un dessin en noir et blanc, sans fioritures. Il est difficile d'admettre que l'on va mal, encore plus de s'en sortir, et c'est faire preuve de courage que de raconter aux autres son histoire, si triste, si seule. 3/5, car ce n'est pas une lecture amusante, ni divertissante, et je n'aurai pas acheté si on ne m'avait offert. Mais 3/5, car c'est tout de même un bel ouvrage, et que ca permet d'ouvrir les autres sur des préjugés que l'on peut avoir....
"Amères saisons" est une BD témoignage sincère et honnête. L'auteur se dévoile et parle d'une période de son passé où il a touché le fond. La cause est simple : l'alcool. Les conséquences sont plus complexes : le vagabondage, la vie dans la rue, les rencontres douteuses, la marginalisation sous toutes ses formes... Le récit reste sobre et ne vire jamais dans le mélo. L'auteur garde une certaine pudeur. Je ne pense pas qu'il souhaite cacher des éléments, il fait avec les souvenirs que l'alcool lui a concédés. Le dessin noir et blanc est simple mais techniquement correct. Il sert convenablement le récit. Je reste admiratif devant un tel travail introspectif où l'abnégation est importante. Les sujets abordés sont majoritairement dramatiques mais la narration est fluide et la lecture m'est apparue étonnamment plaisante sans tomber dans le voyeurisme.
Cette BD n'est pas drôle. Elle raconte avec sincérité la déchéance alcoolique de son auteur au début des années 80. Le sujet est sérieux et raconté sans concession. Cette lecture est intéressante. Elle ne m'a pas permis de comprendre vraiment la psychologie du héros, de comprendre son alcoolisme ni son choix de tout quitter et de vivre dans la rue. Mais par le biais de son histoire, j'ai été témoin de ce qu'il a vécu, témoin de ses tentatives de s'en sortir et de comment il replongeait aussitôt après, témoin de la force quasi inéluctable de l'alcoolisme qui ne lâche pas sa proie et fait agir les hommes à l'inverse de leurs propres intérêts. J'ai pu aussi découvrir une portion de la vie dans la rue, SDF ou clochard, voir un peu à quoi ça ressemblait de cotoyer ces gens qui sont parfois là par choix de vie, des marginaux, le héros étant lui-même un marginal parmi ces marginaux. Cette lecture n'est pas passionnante mais elle est intéressante et instrutive. Ces évènements se sont passés il y a plus de 20 ans et il est étonnant d'imaginer l'auteur de la BD les avoir réellement vécus. On imagine le chemin fait depuis l'époque, le fait qu'il ait appris entretemps à dessiner des BDs chose qu'il réalise avec un certain succès car le dessin est de bonne qualité et la narration tout à fait fluide. Je ne me suis pas ennuyé alors que le sujet est quand même assez noir et les évènements parfois un peu répétitifs. Cet album m'a permis d'apprendre pas mal de choses et de découvrir ce à quoi peut mener l'alcoolisme chez un homme qui a toutes les allures du citoyen respectable et même plutôt intelligent à première vue.
Etienne Schreder est venu tardivement à la bande dessinée, et cet album en donne l'explication : pendant plusieurs années il a erré, entre cloche, hébergements de fortune et bouteille, son alcoolisme chronique lui pourrissant peu à peu l'existence. L'auteur se livre, mais pas complètement. Il dit être tombée dans une grande déchéance, mais finalement ne la montre pas. C'est un peu dommage quand on nous dit qu'il souhaite tout raconter... Curieusement je ne me suis pas passionné par ce récit. La distance (due peut-être aux années passées) qu'il met refroidit le récit, le rend trop fade. Dommage, bien dommage, cela aurait pu être bien plus émouvant...
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