Minik
Quand, en 1898, l’explorateur Peary revient de l’Arctique, il n’est pas seul. Il ramène avec lui une famille d’Inuits. Parmi eux, le jeune Minik...
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Aire Libre Bêtes de foire Ecole Emile Cohl Froid. Neige. Glace Groenland New York
Minik, c’est l’histoire de la civilisation en marche. Quand, en 1898, l’explorateur Peary revient de l’Arctique, il n’est pas seul. Il ramène avec lui une famille d’Inuits. Parmi eux, le jeune Minik. Mais l’attraction scientifique est de courte durée. Un à un, les Inuits meurent de maladie, laissant Minik orphelin. Seul à New York. C’est l’histoire d’un enfant d’ailleurs confronté au bulldozer de la société machiniste et individualiste. C’est l’histoire d’un drame humain. Beau et triste comme du Dickens. C’est une histoire vraie.
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Date de parution | 03 Septembre 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’histoire – vraie – a aussi été traitée par Chloé Cruchaudet dans Groenland Manhattan. Et je dois dire que « Minik » souffre plutôt de la comparaison. Graphiquement d’abord. Si le dessin d’Hippolyte n’est pas dénué de qualité, je l’ai aussi trouvé brouillon et pas toujours très lisible. Mais le récit lui aussi m’a un peu déçu (début et fin sont différents de « Groenland Manhattan »), Marzano n’arrive pas suffisamment à mettre en avant l’horreur, le racisme. Et la personnalité de Peary s’en sort mieux ici (injustement d’ailleurs). Bon, sinon, ça se laisse lire, et le sujet est quand même assez fort pour retenir l’attention. Le sort de cet « Esquimo », seul survivant de sa famille (les autres membres sont morts de la grippe en arrivant à New-York), qui peine à s’adapter à son nouvel environnement, très loin de la neige et de la glace de son enfance, et surtout qui découvre, par hasard, que son père – contrairement à ce qui lui avait été dit et promis – est exhibé comme un vulgaire artefact au Museum d’histoire naturelle. Au passage, vers le début, Alfred Krober fait un rapide passage (il rejoindra ensuite la Californie pour devenir un grand ethnologue – et publiera avec sa femme Theodora un livre bouleversant sur « Ishi »). Une histoire vraie bouleversante – même si d’autres ont été victimes des mêmes maux – mais qui ici ne m’a pas vraiment convaincu. Note réelle 2,5/5.
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'avec ce one shot Marazano et Hippolyte ont fait assez fort, plus précisément en ce qui concerne le thème évoqué. D'abord le dessin. Celui ci parait faussement naïf ou faussement facile, cependant il possède quelque chose d'assez indéfinissable qui le rend véritablement efficace, aidé en cela par une colorisation en teintes assez douces qui vont bien souvent à l'encontre du propos qui lui ne possède aucune douceur. L'histoire est tirée de faits réels et d'autres l'ont ici résumé. En elle même elle porte tous les accents d'une tragédie humaine et située dans une époque ou l'exploration et surtout la découverte de l'autre n'avait qu'un but; promouvoir les bienfaits de la civilisation. Même si l'ensemble n'a rien d'exceptionnel cette BD à le mérite de nous exposer un épisode ou j'aurais cependant aimé en apprendre plus sur ce type d'expédition.
Vraiment un très bon album de la collection Aire Libre de chez Dupuis. L'histoire est touchante et intelligente. Une famille d'inuits, contre de vaines promesses alléchantes d'un explorateur peu scrupuleux, se rendent à New York et misent en pâture face à la curiosité scientifique et publique des occidentaux. Leur adaptation ne se fera pas sans mal et Minik devra se débrouiller seul ou presque dans un monde bien différent du sien en Antarctique. Marazano signe un scénario intéressant soutenu par un dessin particulier de Hippolyte qui ne plaira sans doute pas à tout le monde mais je m'y suis habitué assez vite et rendu compte qu'il collait parfaitement au charme de l'histoire de Minik. A découvrir.
Pas mal ? Franchement bien ? Finalement c'était plutôt chouette ce roman graphique. Nous suivons les aventures véridiques de Minik, jeune eskimo déraciné pour des besoins scientifiques et qui se retrouve bien vite seul dans une ville occidentale totalement étrangère (la grande pomme), avec des mentalités entièrement nouvelles. Cet eskimo à New-York n'aura certainement pas le même succès qu'Un Indien dans la ville mais je l'ai trouvé de très bonne facture, à l'inverse de la majorité des avis. J'ai beaucoup aimé voir les clivages entre personnes soi-disant civilisées et personnes soi-disant rustiques. Bien que le discours ne soit pas nouveau, il est traité avec suffisamment de finesse pour toucher la corde sensible et provoquer une légère révolte devant le pédantisme affiché des bienfaits de la civilisation. La solitude et la mélancolie de Manik, seul rescapé de son voyage forcé, sont très bien retranscrites, et là où je me lasse habituellement des états d'âme d'un personnage j'ai au contraire été ému par le sort du jeune eskimo abandonné subitement par ses proches, dont le décès, lié à la maladie, met aussi en relief le manque de coeur des occidentaux face aux problèmes des peuples "rustres". Ce racisme affiché est similaire à celui que les indiens eurent à affronter lors de la colonisation de l'Amérique. Et si j'ai été touché par le sort de cet émigré malgré lui, c'est surtout parce que le ton sonne juste. Tant dans les paroles que dans la gestuelle, les personnages sont criants de vérité. Du capitaine d'expédition soucieux de sa réputation au scientifique sans scrupule, en passant par le père de famille attentionné et le jeune frère aimant, Mazarano ratisse large pour nous brosser un portrait de la société qui fait mouche tant dans la dénonciation que dans l'émotion. Le dessin d'Hippolyte n'est pas non plus étranger à ce succès. Il sait créer l'ambiance juste, au diapason du discours ou des sentiments voulus, pour preuve la sixième planche de l'album qui présente un port en liesse. Quel sens de la mise en scène! Quel plan d'ensemble! Mais à côté de cette prouesse visuelle, il me faut cependant sanctionner quelques petits accrocs dans le dessin. Les gros plans ne sont pas toujours de mon goût. Le style des visages, qui donnent une impression de strict minimum, ne m'a jamais convaincu. De même pour ces traits qui viennent la plupart du temps obscurcir des zones trop foncés. Mais tous ces défauts sont presque gommés par une colorisation de haute volée. Finalement, c'est un bien joli one-shot que voici. J'ai beaucoup aimé la critique jamais redondante de la civilisation, la retranscription des sentiments de Minik et le graphisme d'Hippolyte qui se met au diapason de la scène. Du grand art.
Pour ceux qui ont déjà lu Groenland Manhattan, vous risquez la déception. En effet, ces 2 BD ont quasiment la même histoire, le début et la fin seuls diffèrent. J'ai eu du mal avec le dessin, très brouillon par moment. Le charme n'a pas opéré. Le scénario est assez bien mené mais il est trop linéaire et la fin peu convaincante. Au risque de me répéter, préférez Groenland Manhattan, bien plus plaisant et mieux construit. Sans ce hasard de projets parallèles basés sur la même histoire vraie, j'aurai peut être noté mieux. Il en reste une BD correcte avec quelques défauts mais facile à lire.
Ce one shot fait partie de la prestigieuse collection Aire libre. Pourtant, sa lecture m'a réellement déçu. Il y a tout d'abord ce graphisme où je n'ai pas accroché. L'imprécision du trait rend les visages des personnages très commun voire presque méconnaissable. Par contre, il y a de très jolies couleurs concernant le décor extérieur. Curieux choix graphique, tout de même! Cette histoire est celle d'un fait réel survenu à la fin du XIXème siècle où des explorateurs ont ramené des esquimaux à New-York comme s'il s'agissait de spécimens à exposer au muséum naturelle. C'est d'ailleurs ce qui va arriver à l'ensemble du petit groupe qui ne survivra pas à une simple grippe. Tous vont périr sauf un enfant à savoir Minik. Cet enfant déraciné devra s'adapter au mode de la société occidentale plutôt individualiste et sûre de ses prérogatives. C'est un véritable choc de culture qui est exploité assez maladroitement par les auteurs. Il y a d'ailleurs des scènes totalement stériles pour l'avancée de l'histoire. On pourra emprunter ce titre pour le lire une fois car l'histoire de ce Minik est tout de même intéressante; l'achat étant tout à fait dispensable.
Ma première étoile ira à ce dessin, d’apparence artisanale, d’aspect griffonné et d’une qualité indéniable. Le trait est expressif, vivant et semble pris sur le vif, ce qui dans une bd comme « Minik » est un atout non négligeable. Cela rajoute incontestablement au côté authentique et humain de l’œuvre. Une deuxième étoile sera décernée au thème en lui-même. L’importation d’allochtones par les pays occidentalisés (Europe ou Amérique du Nord) à des fins d’analyse a été pratiquée de tout temps. Je suis même convaincu que si nous devions un jour trouver un extraterrestre, nous nous empresserions de le ramener sur terre et le transformerions en objet de curiosité, la nature humaine est ainsi faite. Mais cette pratique n’en demeure pas moins très discutable, voire détestable. Le scénario, quant à lui, reste très classique, même si de qualité. L’histoire est plaisante à lire mais somme toute très prévisible. Les personnages, eux-mêmes, correspondent à ceux qu’on s’attend à trouver dans ce genre de récit. Mais l’ensemble est bien rythmé et comprend suffisamment de rebondissements pour me tenir en haleine. Pas d’étoile donc mais un travail plus que correct. Une troisième étoile cependant pour la fin du récit, certes prévisible, mais ne tombant pas dans le sentimental à outrance. Une très belle œuvre, en résumé.
Moui... Intéressant comme récit mais assez vain comme BD. J'apprécie le dessin d'Hippolyte dont j'avais adoré Le Maître de Ballantraë. Celui de Minik, bien que joli et agréablement colorisé, m'a un peu moins charmé, visuellement parlant. Le récit, quant à lui, présente une "anecdote" de l'Histoire que je ne connaissais pas. La façon dont la majorité des occidentaux ont traité leurs "invités" eskimos comme de vulgaires animaux curieux est assez déplorable et pointe un doigt accusateur sur la façon de penser hautaine et raciste de l'époque. Cependant, malgré ce témoignage et cette accusation manifeste, les émotions n'ont pas su m'atteindre. La narration est trop plate et la mayonnaise ne prend pas pour moi. Le scénario de cette BD n'apporte pas grand chose que de la simple information au lecteur qui se trouvera momentanément intéressé puis... oubliera une lecture qui n'a rien de marquante. Dommage...
J'ai bien aimé cette histoire qui narre le déracinement d'une famille inuit par un explorateur du pôle nord. Ces "sauvages" sont vus comme des animaux et traités pareil à ceux du zoo par tous ces hommes dits civilisés. Tous meurent d'une bête grippe, inconnue pour eux, sauf le jeune Minik qui va survivre, nostalgique de son pays. Tout ceci est inspiré de faits réels, je m'en doutais un peu à la lecture vu que, pour les albums que j'ai lu de lui jusqu'à présent, Marazano s'inspire souvent de réalité historique dans ses scénarios. Le dessin est plutôt beau, couleurs bien choisies. Ce n'est pas ce qu'on a fait de plus fort chez Aire Libre, mais c'est un one shot qui se lit bien.
Ébauche intéressante ou adaptation décevante ? Entre les deux, mon cœur balance. Le parti pris narratif des auteurs semble évident : présenter la vérité historique sur un premier quart de l’album pour ensuite la laisser doucement glisser en filigrane et se rapprocher du désarroi de Minik. Donner la préférence à une émotion transsudant par la magie du pinceau d’Hippolyte. Malheureusement, ce réalisme romancé et intimiste n’a pas fonctionné avec moi. J’ai suivi la terrible destinée de ce petit inuit d’un regard distant, presque fataliste sans jamais ressentir la moindre empathie. L’ambiance m’est apparue beaucoup trop évasive, volontairement éthérée, comme pour maîtriser l’efficacité de quelques instants plus poignants qui m’ont finalement procuré la désagréable sensation d’un manque de liant. J’aurais préféré une tonalité plus dramatique et un scénario étirant davantage la corde du temps afin de mieux éprouver le mal-être de ce pauvre petit esquimau déraciné et me sentir ainsi impliqué. Je demeure bon client devant les crayonnés et aquarelles d’un graphisme captivant, mais ce n’est pas suffisant. S’il a pu m’attraper en quelques rares instants par des flashbacks émouvants ou autres cases silencieuses exprimant le primordial, le récit ne m’a jamais réellement vrillé le cœur. De plus, je me pose la question quant à la pertinence d’une adaptation dont l’approche est si romancée et qui expose le destin de Minik d’une manière tronquée, bien loin d’être mené à son terme historique réel. Une aventure entièrement imaginée aurait bien fait l’affaire… Trop lyrique et artificiel à mon goût. 2,5/5
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