L'Idiot (Kang Full) (Babo)
Ji-Rho, une jeune femme coréenne qui a longtemps vécu aux États-Unis, revient s'installer dans le quartier de son enfance à Séoul, après une absence de plusieurs années.
Corée Les meilleurs mangas courts Manhwa
Ji-Rho, une jeune femme coréenne qui a longtemps vécu aux États-Unis, revient s'installer dans le quartier de son enfance à Séoul, après une absence de plusieurs années. Elle y redécouvre peu à peu les lieux et les protagonistes de ses souvenirs d'enfance, et notamment Seung-lyong, un déficient mental qu'elle a côtoyé de près à l'école autrefois. Entre « L'Idiot » et la jeune femme va insensiblement se recréer une étroite complicité, nourrie de la nostalgie qu'ils éprouvent l'un et l'autre pour leurs jeunes années...
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Date de parution | Novembre 2007 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Je me suis décidé, pour mon 666ème avis, à réécrire intégralement un avis qui ne me satisfaisait pas sur une des BD les plus merveilleuses que j'ai jamais lu. Je ne suis pas fan des listes, des tops ou des considérations "meilleurs mangas", mais indéniablement, lorsque je cite les BD m'ayant le plus plu, le plus marqué et que je recommande à la lecture, L'Idiot est l'une de celle à laquelle je pense en premier. Parce que cette BD a ce quelque chose qui m'accroche au cerveau, et qui fait qu'aujourd'hui encore je suis touché par celle-ci à chaque relecture. L'Idiot est un manga en deux tomes, mais d'une densité assez incroyable, aussi bien dans l'histoire que dans le propos. Et l'auteur n'est pas un manchot dans ce genre, ayant déjà noté son talent de narration doublé de sa capacité à rendre ses protagonistes terriblement humain (voir Appartement et Timing). Ce n'est jamais manichéen, les personnages sont toujours complexes et leurs actions censées. Même si certains personnages semblent plus violent que d'autres, qu'on a une sorte de "méchant" de l'histoire, l'histoire développera les quelques points suffisant à le rendre non pas attachant, mais à comprendre certaines motivations. Ce qui le rendra au final plus pathétique que réellement méchant. Je pourrais parler de chacun des personnages de l'histoire, de la façon dont l'auteur l'introduit dans le récit, de comment il développe son passé, ses motivations, sa psyché, et surtout son histoire personnelle. Chaque protagoniste principal de l'histoire connaitra une histoire développé, et si l'on peut reprocher le côté happy end de la fin (dans le sens où une bonne partie des protagonistes connaissent une fin relativement heureuse) il faut laisser au récit un ton plutôt sombre dans son démarrage. La vie n'est pas rose pour les protagonistes. Et pourtant c'est eux qui font le cœur réel du récit, se croisant et s'entre-croisant autour de l'idiot, et faisant tout le récit. C'est un jeu bien ficelé qui se conclue d'une magnifique manière, triste et belle à la fois. J'ai déjà lu plusieurs fois cette BD, et pourtant, chaque relecture me fait le même effet. Les moments forts sont prenants, les personnages attachants, l'intrigue très simple permet de digresser autour sur bien des sujets (la transformation de la ville, la mafia, la solitude, l'amitié ...), bref c'est une totale réussite qui me cueille à chaque fois jusqu'à son final, qui m'émeut toujours. J'ai beau le connaitre, voir les ficelles du scénario, je ne peux m'empêcher d'avoir les yeux humides à chaque lecture. Parce que c'est suffisamment bien fait pour que je sois plongé dedans à chaque fois, pris au tripes par les angoisses, les questions et les vies de ces protagonistes. Jusqu'au dénouement. Je n'en parlerais pas longuement parce que je l'ai déjà mentionné dans mon avis sur Appartement, mais le dessin de Kang Full a quelque chose d'incroyable et de fort à la fois. Il a un don pour retransmettre les émotions, mais aussi l'humour, qui transparait plus d'une fois (notamment un personnage secondaire servant de comique de répétition mais qui acquiert une profondeur insoupçonnée en deux cases). L'auteur joue habilement des postures et expressions du personnage, des plans et des décors absent pour imposer un ton proche des protagonistes, mais aussi conférer quelque chose de lisible et clair dans la narration. En peu de cases le récit a posé ses bases, et il restera aussi prenant jusqu'au dénouement. Par des petites touches apparait le talent de l'auteur, et si je n'arrive décidément pas à mettre le doigt sur ce qui fait exactement sa force, le récit possède une mise en image qui me touche à chaque lecture. C'est impressionnant de voir comment un dessin qui semble aussi sommaire peut être aussi fort. L'Idiot, c'est un récit humain, profondément humain, et qui est le chef-d’œuvre de l'auteur selon moi. Une telle force dans le récit, je l'ai rarement lu, et je dois bien dire que c'est toujours aussi prenant après de bien nombreuses relectures. Classé dans le haut du panier de mes BD, je le cite bien souvent lorsqu'on me demande les meilleures BD que j'ai lu. Et si il reste aussi vivace dans ma mémoire après tant d'année, c'est que chaque relecture m'a apporté autre chose, à d'autre moment de ma vie. Et que même des années après, j'ai toujours en tête ce sourire d'un idiot qui est trop heureux pour qu'on pleure.
Cela faisait longtemps que je voulais lire cette série vu que j'avais bien aimé les autres de Kang Full. Son scénario est encore une fois très bon. On suit plusieurs personnages et plusieurs histoires se croisent sans que le scénario devienne inutilement compliqué. Les personnages sont attachants et j'ai bien aimé l’atmosphère 'vie de quartier' qui se dégage de l'oeuvre. Le scénario est bien maîtrisé et plusieurs scènes m'ont ému. On pourrait reprocher plusieurs grosses coïncidences dans le récit, mais cela ne m'a pas trop dérangé vu que l'action se passe dans le même quartier. Une oeuvre exceptionnelle qui mérite d'être plus connue.
Oui, certainement comme beaucoup, il m'aura fallu du temps pour me décider et me plonger dans la lecture de ce manhwa. Et c'est bien sur les conseils insistants de connaissances que je me suis lancé sans trop y croire... Mais bien m'a pris ! C'est effectivement un vrai petit bijou ! Un joyau de simplicité construit et orchestré de main de maître. Car si le dessin très simpliste et épuré, tant dans le trait que dans la composition, est déroutant, on se laisse vite mener par l'histoire de notre Idiot et de son entourage. Et moi qui tamponne à tour de bras sur de nombreux forum mes posts de ma maxime préférée "Heureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière", je ne saurais mieux l'employer que pour ce manhwa ! 2 tomes qui s'imbriquent parfaitement pour nous rappeler l'importance, la force, de la simplicité et de l'innocence. Une leçon d'humanité toute en finesse, ni pompeuse, ni donneuse de leçon. Bref, une BD à part de la production ambiante, qui fait du bien et donne envie de rendre tout le monde plus idiot !
Je n'aurais jamais acheté ce Manwha sans les conseils dithyrambiques de mon libraire. En effet, les dessins, a priori simplistes, ne laissaient en rien présager de la réelle profondeur du récit. Mais puisqu'il faut bien écouter son libraire pour trouver son chemin dans la jungle de la surproduction actuelle, j'ai fini par l'acheter, presqu'à contre coeur... et je me suis pris une grande claque ! L'histoire démarre de manière bien simple. Une jeune pianiste revient en Corée après avoir raté sa carrière musicale aux Etats-Unis. Ses pas la font se promener dans un parc dans lequel elle se fait aborder par un simple d'esprit. Petit à petit, à chaque chapitre, l'histoire prend de la profondeur. Chaque protagoniste se trouve être lié aux autres depuis l'enfance. Leur histoire se dévoile et le drame de chacun se révèle. L'idiot est au carrefour de tous ces drames personnels et c'est lui qui, dans toute sa simplicité, dénouera l'existence de son entourage en lui permettant de tourner la page pour aller de l'avant. Bien qu'il fasse mouche, le message n'a rien de neuf : heureux les simples d'esprits ; la vérité sort de la bouche des enfants ; nous avons oubliés les vraies valeurs et il faut les retrouver là où on les attend le moins. Mais ce message est servi par un scénario construit avec la précision d'une mécanique d'horlogerie. Tous les rouages (je dis bien tous) s'emboîtent les uns dans les autres à la perfection. La structure du récit est simple et complexe à la fois ; elle est parfaite et implacable. La simplicité des dessins donne une lisibilité exemplaire qui permet d'aller à l'essentiel, aux émotions les plus pures. Oui, j'ai pleuré (et pas qu'une fois). Si d'aucuns doutent encore qu'on puisse faire une oeuvre dense et profonde avec un dessin et un scénario en apparence minimaliste, qu'ils lisent l'idiot. Kang Full nous donne une précieuse leçon sur comment écrire et dessiner une BD, en plus de nous donner une véritable leçon sur les choses de la vie. A découvrir sans s'arrêter aux préjugés sur le dessin.
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