Nausicaä de la vallée du vent (Kaze no tani no Nausicaa)

Note: 3.94/5
(3.94/5 pour 34 avis)

Jadis rayonnantes, les civilisations du gigantisme industriel avaient disparu dans les tenebres du temps, et la surfaces terrestre avait été recouverte d'une foret de bactéries géantes exhalant des humeurs empoisonnées: la mer de la décomposition. Les hommes, réduits à subsister ça et là aux rares abords préservés de cette mer, vivaient dans les royaumes qu'ils avaient fondés localement. -La vallée du vent- Un petit royaume à la population d'à peine cinq cent personnes, protégé tant bien que mal par un vent marin des pollutions de la mer de la décomposition.


Après l'apocalypse... Environnement et écologie Glénat Guerrières Le meilleur du Manga Science-Fiction, le best-of Seinen Tokuma Shoten

Depuis la Guerre des 7 jours de Feu, il y a mille ans, la Terre est recouverte d'une immense forêt toxique habitée par des animaux et des insectes géants qui obligent les hommes à vivre reclus. Ce monde mystérieux est un frein à l'expansion des royaumes qui souhaitent élargir leur territoire et se livrent à des guerres féroces. La princesse Nausicaa, fille du roi Jhil, vit dans la pacifique « vallée du vent » et a le pouvoir de communiquer avec tous les êtres vivants. Elle est intriguée depuis toujours par cette forêt dont elle est la première à comprendre les vertus bénéfiques pour l'écosystème. Nausicaa va décider de s'engager pour sauver le monde, incarnant ainsi le messie annoncé de longue date par les oracles.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Août 2000
Statut histoire Série terminée 7 tomes parus

Couverture de la série Nausicaä de la vallée du vent © Glénat 2000
Les notes
Note: 3.94/5
(3.94/5 pour 34 avis)
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05/04/2002 | Ack
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Par Jérem
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Nausicaä est l’un de mes mangas préférés. On retrouve les thèmes et les figures chers à Miyazaki comme l’écologie et la difficile cohabitation de l’homme et de la nature, l’absurdité de la guerre, des personnages féminins forts et charismatiques, la personnification de la nature à travers d’animaux géants ou l’importance de l’aviation. Et pourtant Nausicaä est assez différent des autres productions du « Maître » (à l’exception de Conan, fils du futur) qui tient certainement du choix de faire une œuvre de pure science-fiction. Graphiquement, on reconnait, il est vrai, immédiatement le style de Miyazaki ; autant dire que c’est magnifique. L’histoire, sombre et complexe, est passionnante de bout en bout, parfaitement nourrie par l’incroyable univers de la saga, les nombreux personnages globalement très réussis et une narration maitrisée. Fait rare pour un manga, nous n’avons pas l’impression de suivre un feuilleton mais bien un récit homogène et pensé dans sa globalité dès le départ. N’hésitez surtout pas à vous plonger cette œuvre géniale !

30/08/2018 (modifier)
Par Fable
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Miyazaki non content de nous avoir offert parmi les plus belles oeuvres animées du siècle dernier, nous a aussi légué une BD de premier ordre. Un récit touchant qui va bien au delà de la version animé et qui représente les prémices de ce qui va être l'excellent Princesse Mononoke. Une héroïne déchirée entre son appartenance à trois forces en présence ; deux peuples humains qui se font la guerre et la forêt a repris ses droits façon jugement dernier. Vision à la fois apocalyptique et poétique d'un futur sombre. Plus que jamais d'actualité avec la crise et le réchauffement climatique. Cette oeuvre véhicule des valeurs que certains devraient se remémorer avec un peu plus d'ardeur... Le dessin a gardé sa touche poétique à travers les années, il n'est pas étonnant de constater qu'il continue à faire des émules, y compris parmi nos plus grands auteurs contemporains à la ligne sensible. La narration n'a rien d'extraordinaire, on sent que Miyazaki garde ses tics de storyboarder. Mais au moins la lecture est fluide. Une fresque majeure de la BD, au même titre que l'Incal ou l'oiseau du temps.

17/02/2009 (modifier)
Par ARdF
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Cette BD en 7 tomes est tout simplement fantastique. Elle est en noir et blanc et le graphisme est simple mais en donnant suffisamment de détails. L'histoire est très détaillée comme dans la plupart des mangas ; l'action, très importante est très fragmentée, ce qui fait que le lecteur comprend bien tout les tenants et les aboutissants. L'histoire possède un fond très écologique où se mêlent à la fois les animaux, les végétaux et les humains. C'est une grande leçon d'écologie donnée avec humour. A côté le dessin animé qui en est inspiré est très décevant.

20/12/2006 (modifier)

Miyazaki, le maître du film d'animation s'est également exercé à la bande dessinée, dont son deuxième film (Nausicaä, actuellement au cinéma en France, 22 ans après sa création !) adapte les deux premiers tomes de manière simplifiée. Et quelle bande dessinée ! Complexe est le premier qualificatif qui vient à l'esprit. Très complexe, même. Voire trop complexe pour certains (pour qui un XIII est déjà bien compliqué... hem...). Il est certain que ce manga est une oeuvre pour adultes aimant réfléchir : réfléchir au sens des mots "écologie" (en oubliant de préférence José Bové), "sacrifice", "amour", "don", "courage". Rien que ça. Et bien oui, Nausicaä, c'est formidablement bien raconté, extraordinairement bien dessiné, et aborde énormément de thèmes oubliés par les générations actuelles. Nausicaä, c'est beau, tout simplement. Pour anecdote : Moebius/Giraud a choisi d'appeler sa fille Nausicaä après avoir vu le long métrage de Miyazaki. À l'en croire (et je veux le croire), Nausicaä est l'héroïne de bande dessinée la plus emblématique de la bande dessinée mondiale. Chaque fois que mes yeux tombent sur le manga Nausicaä sur mes étagères depuis plusieurs années, je ne peux m'empêcher de penser : " S'il ne devait en rester qu'une [BD/Manga], cela ne pourrait être que "Nausicaä" ". Un chef d'oeuvre. Pour la vie.

27/08/2006 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Bon, pour mon 400ème post, il fallait bien une oeuvre exceptionnielle. Le choix fut rude, mais la voici :

Tome 1 (3/5)
N'ayant lu pour l'instant que le tome 1 de cette fresque, mon avis sera moins élogieux. "Nausicaä" , à l'instar du livre "Dune", a beaucoup de choses pour retenir l'attention. Sujet aux préoccupations écologiques intelligentes et marquées, personnages bien campés et ancrés dans la mythologie, confrontations non seulement à un ennemi humain, mais encore à un environnement n'en sont que les plus évidents. Le dessin de Miyazaki -- qui prétend ne pas savoir bien dessiner, tout de même ! -- est quelque peu surprenant. Précis, détaillé, il est pourtant assez "haché", et doit à mon avis être très bien adapté à la colorisation. En noir et blanc il est très joli également, mais mon oeil reste un peu bloqué dessus. Côté intérêt, ce 1er tome pose les base d'une histoire qui s'annonce certes prometteuse, mais reste extrêmement classique et à mon avis sans extraordinaire originalité, d'où ma note assez moyenne.
Tome 2 (5/5)
Le tome 1 m’avait plutôt laissé sceptique, sur l ‘idée que Nausicaä était un manga certes original et ambitieux, mais lent et pas vraiment prenant. Ce deuxième tome permet de mieux entrer dans ce monde post-apocalyptique. Grâce à Nausicaä, on en découvre plusieurs aspects : écologique tout d’abord, avec un aperçu du fonctionnement de la mer de la décomposition et des Ômus ; politique également, puisque l’on voit tour à tour l’empire tolmèque et l’empire dork, et que l’on commence à entrevoir certains mobiles, à comprendre certaines choses ; humain enfin, par la rencontre des différents peuples... La guerre ne fait que commencer, mais les scènes de poursuite et de bataille sont intenses, et extrêmement dynamiques. De plus, Miyazaki ne se contente pas de créer un monde original, cohérent et intéressant, il l’exploite de façon très intelligente. Ainsi l’utilisation d’un Ômu blessé pour attirer ses congénères et dévaster les troupes ennemies est-elle particulièrement astucieuse dans le cadre de cet univers. Et encore cela n’est-il que le début d’un écheveau d’idées et d’intrigues, que je vous laisse découvrir. Dans ce monde où deux empires s’affrontent, on ne sait pas encore grand-chose de leurs motivations. On remarquera cependant qu’alors que tous essaient de détruire les adversaires, Nausicaä est la seule qui fasse preuve d’une véritable compassion, non seulement envers les hommes, mais aussi envers la nature, aussi agressive qu’elle puisse paraître… Ce tome est tout simplement étourdissant ! On est happé dès le début, et on ne peut que lire l’album d’une traite. Superbe, tout simplement.
Tome 3 (5/5)
Ce tome est assez différent des deux précédents. Nausicaä se tient aux côtés de Kushana, fille de l’empereur tolmèque, et de fait les préoccupations écologiques sont ici presque totalement abandonnées. Presque, car pas complètement absentes ; on pourrait même dire qu’elles ne sont que mises entre parenthèses, pour être ensuite mieux développées, comme le laisse supposer l’introduction du mystérieux peuple de la forêt. (On notera au passage que l’analogie avec le génial « Dune » est assez marquée… Pensez aux Fremens…) L’essentiel du volume se passe en territoire dork, et relate une terrible bataille entre les troupes de la 3ème armée tolmèque et les forces dorks. Le côté politique / ambitions / guerres de successions y gagne en profondeur, ainsi d’ailleurs que Kushana. De froide et ambitieuse qu’elle paraissait précédemment, on la découvre fière, emprunte de droiture et même non dénuée d’une certaine tendresse. D’une manière générale, les personnages ont tendance à se nuancer : ils ne sont plus bons ou mauvais, mais ils obéissent à leurs motivations propres. Même le personnage de Nausicaä, qui reflète pourtant un idéal de pureté et de compassion fait transparaître certaines préoccupations qui restent encore mystérieuses. On remarquera tout de même les allures messianiques que Miyazaki lui donne, avec une case particulièrement superbe et éloquente, rappelant la scène de la nativité (p. 47). De fait les personnages féminins (Nausicaä et Kushana) suscitent la loyauté et servent d’emblème, de point de ralliement. La scène de bataille est particulièrement longue et dynamique, et je l’ai trouvée très très prenante. L’univers crée par Miyazaki prend une ampleur qui commence à devenir impressionnante, montrant une réflexion approfondie et très intéressante, que l’on ne rencontre guère que dans les très grands chefs d’œuvre.
Tome 4 (4/5)
Relativement peu de choses à dire sur ce tome. L’action se multiplie (se divise) et fait progresser le récit sur tous les fronts à la fois (peuple de la forêt qui s’adapte à un environnement hostile, Dorks qui essaient de manipuler cet environnement pour en faire une arme, Dieu guerrier en train de ressuciter…). Le principal de l’action reste tout de même le grand raz-de-marée de la mer de la décomposition qui commence à dévoiler sa terrible ampleur, avec des scènes montrant les dérisoires humains en prise avec les légions d’insectes. A ce propos, on remarquera une image symbolique et sublime : p. 95 et 96, le nuage d’insectes attaquant un vaisseau, qui affecte la forme d’un gigantesque dragon. Miyazaki montre toujours une histoire très cynique, puisque même au cœur du plus âpre et déséspéré combat, l’ambition et la haine déchirent encore la famille royale tomlèque. Cynisme largement nuancé par l’espoir, comme en témoigne le personnage de Kushana, dont les motivations et le passé sont quelque peu explicités ici… L’histoire du fungus pour sa part, me paraît légèrement surfaite, mais après réflexion, elle s’inscrit complètement et parfaitement dans le cadre de cette œuvre, et trouvera des échos dans les tomes suivants. Toujours aussi prenant, ce tome se lit d’une traite, et c’est fiévreusement qu’on attendra la suite.
Tome 5 (5/5)
Ce tome est excellent pour de nombreuses raisons. Je n’en citerai que trois : on découvre bien plus avant la famille royale Dork, ses motivations et ses conflits ; le départ en guerre du Saint empereur offre une scène très prenante au niveau de l’action, avec ses Hidolas ; et enfin et surtout, parce qu’on suit les Ômus, qu’on commence à bien mieux comprendre les tenants et aboutissants de l’écologie de ce monde... Album très sombre, il fait régner un sentiment oppressant de fin imminente. Tout se conjugue et s’oriente vers la destruction, la disparition de l’Homme et même de l’écologie hostile qui régnait jusqu’alors.

20/03/2003 (modifier)