No comment

Note: 3/5
(3/5 pour 10 avis)

Le quotidien d'une humanité, notre humanité, qui mène une vie pathétique dominée par ses bas instincts.


Les petits éditeurs indépendants Trash

Ivan Brun prend le lecteur à la gorge pour dénoncer l'apathie et la déchéance du monde contemporain. Artiste peintre, chanteur d'un groupe de hardcore français et auteur de BD issu du milieu underground, Ivan Brun n'est pas un créateur comme les autres. No comment est une suite de courts récits au graphisme subtil et faussement naïf qui forment un panorama impitoyable de la condition humaine à l'orée du XXIe siècle. Rien n'est épargné au lecteur : la pauvreté, la drogue, les rapports de domination, la violence, l'absurdité de relations sociales viciées par la réalité économique. Un véritable pavé dans la mare, pour réveiller les consciences, et dont la lecture ne laissera personne indifférent. Texte : éditeur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Septembre 2008
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série No comment © Drugstore 2008
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 10 avis)
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02/10/2008 | Nijal
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Par Jetjet
Note: 3/5
L'avatar du posteur Jetjet

Oubliez toute forme d'espoir à l'issue de la lecture du bien nommé "No Comment". Recueil de petites histoires muettes ultra pessimistes, Ivan Brun annihile sans autre procès toute sympathie pour l'espèce humaine avec un certain talent. Le décalage entre le propos de ces récits glaçants et un dessin orienté manga qui pourrait être des plus charmants dans un tout autre contexte porte ses fruits en abandonnant le lecteur à ses propres réflexions. En se passant des mots et en utilisant des phylactères uniquement composés eux-mêmes de petits dessins, les histoires de No Comment ratissent le dysfonctionnement de notre société en nous rendant tour à tour voyeurs, violeurs, profiteurs. Dommage que les histoires soient parfois trop longues et confuses, passant d'un personnage à un autre pour souvent revenir par un lien ou une approche aux origines du récit pour mieux nous y perdre, le message est invariablement le même : nous sommes tous pourris et tous condamnés à une existence faites de souffrance et de solitude pour la meilleure des issues. Cette approche misanthrope n'a pour autre but que de réveiller les consciences face aux injustices sociales de ce monde mais on n'en sort pas plus éveillé ou grandi pour autant. Juste cette sensation étrange que tout va mal et qu'il n'y a aucune autre issue favorable. En cela, l'ouvrage d'Ivan Brun est tout à fait réussi et exemplaire mais pas certain de vouloir replonger de sitôt dans une vision si atroce d'autant plus que l'humour est aux abonnés absents. Pour lecteurs avertis il va sans dire.

16/10/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je découvre cet auteur avec cet album, et le relatif anticonformisme des idées et des images avancées ici ont singulièrement piqué ma curiosité. J’essayerai de voir ce qu’il a pu faire ailleurs. L’album regroupe un certain nombre d’histoires courtes qui, toutes, à des degrés divers, s’en prennent à notre société. Société dont Ivan Brun donne une vision très très noire ! Il y a un peu de Winshluss ou de Blanquet dans tout ça – même si cette remarque n’engage et ne convaincra sans doute que moi. Certaines histoires virent au trash, d’autres ont des scènes plutôt porno : on est donc loin du mainstream. Le visuel des personnages (qui lorgne un peu sur le manga – mais heureusement pas trop !) est assez original. Les personnages sont petits, avec une tête un peu grosse. Comme pour la présentation de la société, on frôle parfois la caricature. Si le monde que décrit Brun est d’une grande noirceur, la lecture de cet album est agréable. Et plutôt rapide, car il n’y a quasiment aucun texte. Un album atypique, dérangeant par certains côté, à réserver à un public averti peut-être, mais que j’ai trouvé intéressant, et dont je vous recommande la lecture.

08/05/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

La couverture m'a attiré incontestablement. Même si le dessin paraît naïf au premier abord, on ne peut pas en dire autant du contenu ! Il s'agit en effet d'une violente critique par l'auteur du genre humain dans ce qu'il a de plus vil. On assiste à la destruction de la planète, à la violence urbaine, aux ravages de la drogue, de la dureté du monde en entreprise face aux réalités économiques. La TV réalité n'échappe pas non plus à ce qui contribue à cette déchéance du monde contemporain. Bref, les positions de l'auteur sont courageuses dans le sens où elles vont le plus loin possible jusque dans l'extrême afin de marquer les esprits. Ce procédé ne plaire pas à tous les lecteurs, c'est certain ! Certaines histoires muettes sont beaucoup trop longues et on a du mal à les suivre en devinant ce que veulent nous dire les bulles imagées. C'est un peu pénible au niveau de la lecture. Pour le reste, ce n'est pas à mettre en toutes les mains car c'est plutôt noir et sanglant comme lecture.

29/01/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Tout est dans le titre... Quel décalage entre la forme et le fond !!! L'auteur a une vision noire et pessimiste de l'humanité. Il relève avec intelligence ses travers avec simplicité et franchise. C'est cru, souvent démagogique, mais globalement bien cerné. Certaines pages regorgent d'horreurs, pourtant les personnages sont dessinés comme des poupons avec des traits typés mangas. Le résultat est étonnant, dérangeant et d'autant plus consternant. La lecture est très rapide car il n'y a pratiquement pas de textes, presque tout est suggéré dans le dessin qui fourmille de détails. Il est d'ailleurs très lisible, il faut juste l'interpréter et avant tout l'accepter. Cette BD fait dans le politiquement non correct, j'aime son ton, son originalité et son courage. "No comment" ne laisse pas indifférent, pour moi c'est tout bon.

01/08/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Attention ! Album à ne pas mettre entre toutes les mains tant certaines séquences sont explicites (sexe et violence au menu). Mwouais, bof … Le but de cet album, sans texte mais avec énormément de dialogues sous forme de symboles, est clairement de choquer. Ivan Brun cherche ici à dénoncer l’évolution moderne de l’exploitation de l’homme par l’homme. Le thème n’est pas novateur et la démonstration est ici si manichéenne, si radicale que je la trouve plus choquante que pertinente. Quelques rares histoires m’auront paru pertinentes (l’émission de téléréalité, par exemple), mais la plupart du temps, le manichéisme démonstratif l’emporte et provoque chez moi un blocage. Ne me sentant ni dans le camp des plus faibles, ni dans celui des puissants (même si l’auteur semble associer n’importe quel membre de la classe moyenne à un obsédé de puissance et de sexe) je regarde cet album avec détachement, … et répulsion, tant la violence des propos est exacerbée. La narration particulière (pas de texte, mais énormément de phylactères remplis de symboles) présente un avantage. Elle permet à cet album d’être compris par n’importe qui, quelque soit sa langue. Même les analphabètes pourront comprendre les propos de l’auteur. Je ne sais pas si c’était le but, mais c’est le résultat. Si, par contre, le but était de réaliser un album sans paroles ni dialogues, et bien j’estime que c’est raté ! Les dialogues sont très présents et seul le langage employé est particulier. Au niveau du dessin : nous avons droit à énormément de personnages à grosse tête et petit corps, aux expressions accentuées jusqu’à la caricature, ainsi qu’à des décors simplistes et dépouillés. Un trait que je n’affectionne pas et qui contribue à mon ennui. Mais, comme je l’ai dit, je crois que le but de l’auteur était de choquer, et son dessin, logiquement, y contribue. Un dernier élément, qui n’est pas fait pour améliorer mon opinion sur cet objet, est son impression. De fait, les cases de la première histoire ne sont pas proposées dans le bon ordre (le bon ordre étant : planche 1 en haut, tournez la page et planche 2 en haut, puis revenez en arrière pour la planche 1 en bas, puis tournez la page pour la planche 2 en bas). Cette situation (flagrante dans la première histoire) m’a fait douter d’autres séquences et je pense (sans certitude tant certaines histoires sont décousues) que d’autres planches souffrent de ce problème d’impression. Au final, je ne peux pas dire que j’ai détesté (ce qui, quelque part, aurait signifié que Ivan Brun avait atteint sa cible) mais la démonstration est si caricaturale que je me suis ennuyé. Les propos de l’auteur ne m’ont pas touché. Le sujet méritait sans doute un traitement plus subtil, une démonstration moins manichéenne et des propos plus nuancés.

29/05/2009 (modifier)
Par Pasukare
Note: 1/5
L'avatar du posteur Pasukare

Voici une bande dessinée qui a suscité ma curiosité (et mon malaise) lorsqu'elle est apparue en nouveauté puis en avis de la semaine sur BDthèque. Malgré un a priori très défavorable tant par le dessin de couverture que par les planches présentées dans la galerie, j'y ai tout de même jeté un oeil un peu plus appuyé dernièrement en librairie et ... la première impression était vraiment la bonne. J'y ai vu une suite, souvent sans logique apparente, de dessins rivalisant en laideur et vulgarité et/ou violence. Je ne peux même pas dire que c'est parfois voyeuriste tant la mocheté du dessin exclut d'office toute notion de plaisir à mon sens. Je n'y ai personnellement trouvé aucun intérêt.

21/11/2008 (modifier)
Par Miranda
Note: 1/5
L'avatar du posteur Miranda

Mon dieu quelle horreur ! Ce sont les seuls mots qui me sont venus à l'esprit en "lisant" cette bd, enfin si on peut employer ce terme, parce qu'il est ici plus question de regarder ou d'halluciner plutôt que de lire. L'auteur a voulu choquer et il aura peut-être réussi à toucher certaines personnes, pour ma part c'est plutôt le moment de prendre la fuite en re-déposant discrètement cette bd sur sa pile... Est-ce à cause de cette folie furieuse qui semble émerger des pages ? Les personnages poupons qu'on croirait sortis d'une école maternelle et les couleurs vives qui les accompagnent sont aussi mal placés que toute cette gratuité d'actes infâmes, s'enchaînant en enfilade les uns derrière les autres, étalés comme des morceaux de barbaque sur l'étal du boucher. Ce genre de lecture me laisse totalement froide, tout autant que la-dite viande précitée, je n'ai aucun goût pour toute cette démonstration de sadisme morbide. En deux mots et seul point positif, le titre est bien trouvé, no comment...

16/10/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Très très noir cet album... En effet tout y passe : pouvoir, concupiscence, violence, argent, égoïsme, pollution... En un gros album, Ivan Brun réussit le tour de force de décrire notre monde de façon quasi exhaustive. Bien sûr, tout n'y est pas, et ce sont uniquement les côtés négatifs qui sont évoqués. N'oublions pas la beauté de la nature, le sourire de l'être aimé, le rire clair d'une petite fille heureuse et insouciante, la puissance d'évocation de la musique... Le monde a aussi ses bons côtés, mais il est vrai qu'il y a de quoi déprimer sec après une telle lecture. Le décalage est d'autant plus fort qu'Ivan Brun a un style graphique relativement enfantin, relativement simple. Ses images ne permettent ainsi aucune ambigüité, sont universelles, et l'utilisation de symboles en lieu et place de paroles permet juste une compréhension plus rapide. Un électrochoc, et qui fait mal.

16/10/2008 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5

Parfois nous parlons de BD originales, de narration novatrice, d'ovni... parfois nous parlons de force, d'impact, que peuvent avoir les images... parfois nous parlons de livres qui marquent... « No comment » de Yvan Brun est un peu de tout ça. Un livre qui marque incontestablement. Une œuvre originale et forte qui te secoue lecteur, une œuvre qui ne t'épargne rien. « No comment » dépeint un monde en perdition, une société noire peuplée de crapules, d'individus ne respectant que la force et écrasant les plus faibles, d'un monde sans justice ou le profit fait loi. No comment dépeint notre monde. En quelques histoires courtes, totalement muettes, Yvan Brun nous offre une vision effroyable et pessimiste de certains aspects de la société : Real Tv, esclavage, dérive du tout capital, vie de ghettos, fusillades dans les écoles... Il s'agit quasiment toujours d'histoires mettant en avant l’exploitation d'êtres humains par d'autres êtres humains, le résultat toujours sombre fait froid dans le dos. Le propos qui se dégage de « No comment » est d'un pessimisme absolu. « No comment » retranscrit des choses froidement mais ne propose ni issues ni solutions, pas plus qu'il n'offre quelques possibilités de rédemptions à ses personnages. « No comment » est une BD punk, non pas parce qu'elle nous dit qu'il n'y a pas d'avenir dans ce monde, mais parce qu'elle nous dit que ce monde est déjà foutu. Au delà du fond, que l'on l'aime ou pas, que l'on le comprenne ou pas, que l'on le conteste ou pas, ce qui contribue grandement à faire de « No comment » une BD marquante est bel et bien sa forme. Pas de paroles, pas de dialogues, pas de textes off : Uniquement des dessins parsemés de symboles et de logos bien connus. La narration est extraordinairement fluide, un découpage parfait et des détails très lisibles, permettent de comprendre en quelques cases seulement de quoi il en retourne, cette BD muette se veut plus dynamique que contemplative et atteint allègrement cet objectif. Je l'ai déjà écrit précédemment : ça secoue. Pour enfoncer le clou, Yvan Brun dessine des personnages sortis de dessins animés. Petits corps, grosses têtes, traits d'enfants et grands yeux plein de candeur, autant d’éléments qui contrastent avec la violence des situations dans lesquelles les personnages sont plongés. Belle ironie. A noter que la violence graphique, ainsi que le sexe -sous son aspect le plus froid, façon étal de boucherie- sont des éléments très présents dans les dessins. J'ai vu du cynisme dans cet Album, de la noirceur, beaucoup de froideur... je n'ai vu aucune sorte d'humour, qu'il soit noir ou pas. Certains penseront peut-être (et peut-être à juste titre après tout, ou tout simplement parce que les visions de chacun peuvent différer sur un tel album) qu’il s’agit de sadisme de premier degré, d’exhibition gratuite… ou encore que l’auteur enfonce des portes ouvertes, que certaines situations sont exagérées, que le discourt est facile... Pas moi ! Cet album m'a marqué, il m'est difficile de dire que je l'ai apprécié mais je suis très content de l'avoir lu. Cette lecture s'apparente à un vrai coup de poing dans le bide, qui fait mal aux tripes et dont l'effet se fait toujours sentir bien après que l'on ait tourné la dernière page. « No comment » se lit très vite, même pour une BD muette. Un détail quand on à affaire à une œuvre aussi forte. Néanmoins cela est peut-être un écueil insurmontable pour certains lecteurs, je tenais donc à préciser ce point. Enfin, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, c'est incontestable. Je ne conseillerai donc pas cet ouvrage à ceux que la violence rebute, aux âmes sensibles, ni aux plus jeunes d'entre nous. Quand aux autres, il serait dommage de passer à côté. JJJ

05/10/2008 (modifier)
Par Nijal
Note: 4/5

Lowlife, d'Ivan Brun, exprimait déjà une vision incroyablement pessimiste de notre société. Avec No comment, l'auteur va plus loin. Beaucoup plus loin. D'une originalité et d'une unité graphique qui n'a d'égale que la noirceur de son propos, cet album est une véritable claque. Tout d'abord, comme le titre l'indique, No Comment ne comporte aucun texte écrit. Et c'est là qu'on reconnaît la maîtrise : Ivan Brun parvient, grâce à toute une série de symboles voire même de logos (!), à retranscrire toute la gamme des émotions, des intentions... Mais il n'en abuse pas, et l'expressivité des visages suffit souvent à comprendre une situation. En outre, grâce à un dessin faussement naïf, aux couleurs vives, avec des petits personnages tout en rondeur qui en paraîtraient presque mignons, la surprise et le malaise viennent ainsi du décalage avec le contenu des histoires. En effet, l'auteur explore encore plus avant les thèmes déjà développés dans Lowlife. Le cadre est souvent celui de la ville tentaculaire, dévorante et aspirante. Dans les tréfonds des bidonvilles, c'est sur un terreau de misère (économique, culturelle) que prospèrent le crime, la prostitution... A contrario, c'est aussi -voire surtout- des résidences ultra-sécurisées, des bureaux de direction que surgissent les pires instincts, de violence et de rapports de domination. Misère sexuelle, perversion des rapports amoureux, voyeurisme... et pire que tout, cynisme et indifférence, l'auteur ne nous épargne rien. C'est là tout son talent que d'avoir su saisir la variété des maux qui affectent notre société. Mais plus que ça, et sans tomber dans la dénonciation anarchisante, c'est l'instinct de mort de l'homme qu'il semble désigner comme coupable. Ce qui en fait une oeuvre terriblement pessimiste. On broie vraiment du noir l'ayant terminé. Monde de merde tiens... P.S: attention, certaines scènes peuvent choquer...

02/10/2008 (modifier)