Le Sursis
1998 : Prix Canal BD Mort. Tranquille. Peinard. Derrière les volets clos de son pigeonnier, Julien assiste à son propre enterrement d'un oeil goguenard. Mais que faire lorsqu'on est obligé de se cacher ?
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Aire Libre Auteurs complets BD à offrir Best of 1990-1999 Dupuis La Résistance Les Meilleurs Diptyques Love Stories Prix des Libraires de Bande Dessinée Toulouse et sa région [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest
Juin 1943. Julien Sarlat saute du train qui le conduit en Allemagne et gagne le petit village de Cambeyrac, dans l'Aveyron, pour s'y cacher à l'insu des villageois en attendant la fin des hostilités. Étonnante intervention du destin : le train qui devait l'emmener est bombardé et, parmi les victimes, un corps a été identifié comme étant le sien. Le voilà mort aux yeux du monde. Profitant de cette situation inattendue, il s'enferme dans le grenier de l'instituteur, arrêté par la Gestapo française et dont la maison a été mise sous scellés. Dès lors, depuis ce poste d'observation donnant sur la place du village, le mort vivant va assister à ce théâtre permanent qu'offrent les gens dans le déroulement des jours. Amours, haines, jalousies, lâchetés, mouvements du coeur, actes d'héroïsme, rien n'échappera à l'observateur. Jusqu'au moment où, de spectateur qu'il était, il sera lui-même acteur et rencontrera à nouveau son destin, cruel et moqueur, toujours inattendu, qui lui aura juste accordé un sursis. Texte : Editeur.
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Date de parution | Octobre 1997 |
Statut histoire | Série terminée (prolongement dans "Le vol du corbeau") 2 tomes parus |
Les avis
La Seconde Guerre mondiale est une source inépuisable d’inspiration pour des histories à hauteur d’homme. Jean-Pierre Gibrat nous propose ici un diptyque qui se déroule à Campeyrac, un village de l’Aveyron. Un jeune planqué qui a échappé au STO se cache, et depuis sa cachette, il observe ce qui se passe sur la place du village, juste sous sa fenêtre. Et le temps s’écoule lentement. Les saisons se succèdent et notre héros est toujours là, derrière ses persiennes. La guerre semble tellement loin de la vie paisible du village, du pastis et des parties de cartes à la Pagnol. Derrière cette apparente sérénité, les collabos surveillent et la résistance se prépare. Comme en opposition au drame de la guerre, Julien, notre héros, a pour seule préoccupation son amour pour la belle Cécile et sa jalousie envers d’éventuels prétendants. A travers ses différents personnages principaux ou secondaires, Gibrat dresse le portrait d’une micro-société avec ses courageux, ses couards, ses ambitieux, ses généreux, ses idéalistes… Chaque personnage est intéressant et dépeint avec subtilité et humour. On se croirait dans une pièce de théâtre. J’ai vraiment aimé le rythme paisible de ce diptyque, jusqu’à ce que la guerre fasse brutalement irruption dans la vie du village. Le dessin de Gibrat est magnifique, la finesse des traits, les couleurs douces et le jeu d’ombres et de lumière restituent parfaitement l’ambiance. Et pourtant, la guerre n’est pas si loin Gibrat sait nous rappeler sa présence par petites touches (le marché noir, la radio clandestine, le casque Adrian du mannequin, les jours sans alcool…). Tout à coup, l’armée allemande fait irruption sur la scène et l’histoire change de ton. Le scénario est bien construit et bien écrit, mais l’histoire d’amour (à faibles rebondissements) est quelque peu gentille. Le focus sur la jolie Cécile (qui ressemble tellement aux autres personnages féminins de Gibrat) fait disparaître toutes les autres jolies filles du village alors qu’il y a de nombreux personnages masculins. C’est assez étrange. Bref, c’est une très belle histoire, agréable à lire et aux dessins sublimes. Un régal pour les yeux.
Gibrat nous propose un récit sous l'Occupation avec un angle fort original. La guerre semble lointaine dans ce coin d'Aveyron et il faut écouter radio-Londres pour se dire que cela bouge quelque part en Europe. Cela ressemble plus à un théâtre où chacun y joue son rôle. Serge en milicien abruti ou Paul en résistant communiste. Mais on continue à se parler ou à jouer aux cartes ensemble puisqu'on est tous presque de la même enfance dans ce petit village. C'est l'apparition tardive des uniformes allemands qui ramènera la froide réalité dans le village. Julien est-il un héros comme Paul ? Un lâche ? Un salaud ? Profite-t-il d'une situation qui le favorise au balcon de son théâtre où il voit sans être vu ? Il pourrait écrire son journal mais il n'est pas Anne Franck. D'ailleurs a-t-il la perception du danger étouffé par ses soucis sentimentaux ? Cet abandon et cette contemplation ne sont pas si désagréables si ce n'est cette jalousie qui le ronge. Actif ou passif ? Peut-être a-t-il besoin de matérialiser les enjeux pour se décider ? Comme le jour où il est parti pour le STO ou quand Paul lui apporte les caisses. C'est le génie de Gibrat qui joue avec notre empathie pour Julien au fil du récit en plus et en moins. Ne nous y trompons pas : garder des armes valait déjà une séance de torture et un peloton en bonne et due forme. J'aime la similitude avec le Spirou d'Emile Bravo, même époque, même trains du destin, même interrogation sur quoi faire. Quand on se croit sur des rails ira-t-on jusqu'au bout ? D'ailleurs la belle Cécile qui dévore Zola préfigure le dénouement de La Bête humaine. Tous ces destins qui se croisent ! Le dessin de l'auteur magnifie son excellent scénario. Les décors sont superbes et le village est un personnage en lui-même. Tous ces gestes du quotidien dans la cuisine, dans la chambre sont une exquise capture de moments intimes et uniques. Cette touche de sensualité apportée par la grâce et les robes de Cécile sont un printemps perpétuel. Un vrai régal
L'auteur dépeint avec justesse la vie d'un petit village français sous l'occupation. On a droit à tout le panel représentatif de la population si particulière que l'on pouvait trouver à l'époque : le milicien, le résistant, les passifs qui tendent vers la collaboration et au contraire ceux se portent plus du côté de la résistance, ainsi que les neutres purs et durs. Au milieu de tout ça, notre héros sorte d'amoureux transi qui tente d'échapper aux affres de la guerre en restant cloitré dans son cloché. L'histoire générale est vraiment très bien écrite, on oscille en permanence entre humour, romance et drame ; de plus les dessins s'avèrent d'une excellente qualité. Le seul petit reproche concerne la fin, j'aurais aimé quelque chose de plus tranché et qui ne laisse aucune ambiguïté quant au devenir du héros car même si on devine ce qu'il lui arrive il subsistera toujours dans mon esprit un petit doute. Bref un très bon diptyque qui nous fait voir la seconde guerre mondiale sous un jour différent, autre que ces séries pleines de combats meurtriers.
J'ai beaucoup aimé cette BD, dans le style roman graphique que j'adore. Il y a une vraie histoire, les personnages sont attachants, et il y a pas mal de suspense par moments. J'ai été complètement prise par la BD que je n'ai pas pu reposer avant d'avoir lu les deux tomes. La fin est ce qu'elle est et peut paraître déroutante tout en étant un peu prévisible, mais cela ne gâte en rien le reste de l'histoire.
Scénario d'une profondeur et d'une justesse magistrale, dessin d'un réalisme sublimant, cette BD est un chef d'oeuvre. Le travail qu'a fourni Gibrat pour livrer une vision aussi riche de l'Occupation donne un résultat époustouflant. Je n'ai pas lu de roman, ni vu de film sur la période donnant un aperçu aussi criant de vérité sur cette période, dont j'ai énormément parlé avec des personnes l'ayant vécu... BDvore, cette BD est mon plus beau moment de lecture depuis longtemps !
Très beau diptyque, pour un 200 ème avis j'aurai pu tomber sur pire !!! Gibrat s'avère être un auteur complet et talentueux. Le scénario, mélange de beaucoup de thèmes, est mené de mains de maître. La vie d'un village lors de la seconde guerre avec ses personnages antagonistes auquels se créer une histoire d'amour et des amitiés, ressemble à un reportage tant celà parait documenté et réaliste. La lecture de ces deux tomes se fait en totale immersion, on est rapidement happé par l'histoire et l'on n'en sort qu'à la fin, heureux d'avoir découvert une si belle histoire. Le dessin est superbe, en couleurs directes. Le seul défaut trouvé est pourtant sur cette partie (défaut d'impression ?) : j'ai trouvé étrange le fait que les pommettes et le bout des nez des personnages soient souvent rouges... comme si tout le monde carburait au gibolin à longueur de journée. A lire absolument, surtout par les plus jeunes afin de connaître un peu mieux une période qu'ils n'ont pas connu.
C'est tout bonnement magnifique. Pour ceux qui aiment les fictions qui paraissent réelles, cette bande dessinée est incontounable! Les couleurs douces et bonnes se marient parfaitement avec les formes qui ne sont pas strictes. Et les dessins... Aïe!Aïe!Aïe! Ils sont géniaux. On retrouve parfaitement l'ambiance d'un village du sud de la France sous l'occupation. Et que dire des personnages? Ils sont tous différents avec leur caractère propre à chacun. Julien est drôle et petite mention pour Marginod. Comment parler de cette BD sans parler de Cécile? Elle est très bien (allez voir les ex-libris et sérigraphies sur elle, ça vaut le coup d'oeil). Bon je vous laisse découvrir le reste et on se retrouve dans l'avis sur le Vol du corbeau. Au fait la chute de ces deux BD est... surprenante, bien trouvée, réaliste ... Merci GIBRAT pour cette ouvre d'art
5 étoiles pour le Sursis, ça parait un minimum. Non mais, vous avez vu ce dessin? Ce toucher? Ces couleurs? C'est du très, très haut niveau que l'on atteint avec JP Gibrat. Parallèlement, l'histoire est belle, la narration parfaite ; le suspense est très bien maintenu, jusqu'à une fin digne de.. de quoi d'ailleurs? Personnellement, depuis Le Grand Pouvoir du Chninkel, je ne me rappelait pas avoir été autant touché par une fin. Bref, tout a déjà été dit sur ce chef d'oeuvre : c'est une merveille, à posséder et honorer dignement!
J'adore vraiment le Sursis ! Il y a plusieurs raisons... Tout d'abord, j'adore l'époque, la France en pleine guerre, c'est une époque qui me fascinne, je sais pas pourquoi, mais c'est comme ca... Il y a une ambiance très particulière qui se dégage de cette histoire, on y voit un Julien obligé de se terrer dans une batisse abandonné avec comme seul activitée d'espionner la place du village et de parler à Maginot, le porte manteau... Ceci dit, je comprends tout à fait son admiration pour la belle Cécile, d'ailleur, dans ce 1er tome, elle n'est pas très présente, sa présence est du au fait que Julien l'espionne autant qu'il peut... ca l'a rend d'ailleur inacessible, et magnifique... Sinon dans une histoire comprennant deux tomes, il y a le 1er qui place l'histoire, les personnages etc... Et le 2ème qui nous livre le dénouement... Et question dénouement, on peut dire que celui la vaut le détour... On en comprend d'ailleur le sens du titre... Tout cela est meme tragique... En fin tout ca pour dire que dans le 2ème tome, on s'attache vraiment aux personnages, et surtout à Cécile ! :) En tout cas, l'histoire s'accelère vraiment, l'arrivée de Paul donne un peu de soufle et de nouveauté à l'histoire... Et pis alors le dessin... mon dieu, Gibrat a vraiment un style très très particulier et très personnel ! Personne ne peut l'imiter, on reconnait de suite que c'est lui l'auteur ! Perso, j'adore carrément ! Je suis même fan ! Et c'est la même chose pour les couleurs ! Magnifiques ! En tout cas, le sursis est une série excellente ! A lire absolument !
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