Mesrine - L'Evasion impossible
Cet album-vérité est raconté par un témoin direct des faits, Roger Knobelspiess. Avec la complicité du dessinateur Chabane, il retrace l'évasion de la prison de La Santé de Jacques Mesrine, "l'ennemi public n°1".
Les grandes affaires criminelles Prisons
L'évasion, c'est un suspens de tous les instants. Réussira, réussira pas, la mise bout à bout de petites choses lentes. Le fil du rasoir constant sur l'erreur, la crainte de la dénonciation, la crainte d'être surpris. On s'évade au risque de plus de châtiments, on s'évade au risque de plus de répression, on s'évade au risque de sa vie. Bien qu'il fût le détenu le plus surveillé de France, Jacques Mesrine a toujours dit qu'il s'évaderait et sa réussite fut saluée comme un exploit antisocial. Il devint, suite à cette évasion, la personnalité préférée des Français en 1978.
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Date de parution | 08 Octobre 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je n'ai pas trop accroché à ce one-shot qui raconte l'évasion de Mesrine. Le dessin réaliste est correct, mais sans plus. Il faut dire que sur la couverture j'avais compris Cabanes au lieu de Chabane et donc j'étais content de pouvoir lire un album de Max Cabanes dont j'aime le dessin.... Le scénario n'a pas réussi à me captiver et comme Erik je n'aime pas trop comment le scénario traite Mesrine. Je comprends qu'un autre prisonnier peut avoir de la sympathie pour Mesrine, mais c'était tout de même un salaud et dans l'album il semble juste être un type un peu antisocial qui aurait été victime d'une injustice. Je peux croire qu'il y a des gardiens qui sont salauds, mais ce n'est pas une raison pour glorifier un type qui ne le mérite pas.
J'ai été un peu surpris de voir cette bd catalogué dans le genre "thriller". C'est plutôt une bd historique qui retrace l'évasion de l'ennemi public n°1 en France dans les années 70. Elle est d'ailleurs raconté par un témoin direct des faits ayant bien connu l'homme traqué. Le portrait retracé de Mesrine est plutôt très flatteur. Il est présenté comme un héros un peu antisocial qui brave l'Autorité en les narguant. Ce qui me choque un peu, c'est la manière de présenter une évasion comme un exploit. Le danger est clair concernant l'incitation à en faire de même pour tout les grands criminels qui n'ont plus rien à perdre que de gagner leur liberté. Un peu facile, tout de même ! Cette bd prend un parti pris flagrant. On nous présente les forces de l'ordre comme des êtres malfaisants et sanguinaires. Je ne crois pas que cela soit la réalité. Bien entendu, la prison n'est pas un lieu agréable et il y a beaucoup à faire pour améliorer la condition des détenus. Au-delà de cet aspect, la bd contient des flash-back qui font un peu perdre le fil de l'histoire. Le dessin n'est franchement pas terrible. Par ailleurs, elle a profité d'un coup marketing à l'occasion de la sortie des films dédiés à ce héros "mort au champ d'honneur" comme dit son avocat dans la préface ! A quand la légion d'honneur ?
Une BD intéressante et parfaitement dans l'air du temps. Sachez, lecteur qui lirait mon avis dans 150 ans, qu'en cette année 2008, Mesrine est à l'honneur avec entre autre un film sur sa vie qui sort au cinema (aujourd'hui encore, une bête projection 2D sur un écran tissu…) Et oui, en fait, cela fait surtout 30 ans que Mesrine c'est échappé de la Santé à Paris… Alors, cet album est monté de toute pièce par l'un de ces anciens collègues de prison, Roger Knobelspiess. Né en 1947 en Seine Maritime, Roger Knobelspiess connaît très tôt la prison, où il passera vingt-six années de sa vie. Il devient célèbre en luttant pour la suppression des Quartiers de Haute Sécurité (QHS) dans les prisons françaises, avec un livre qui porte leur nom, QHS. Il signe par la suite cinq autres ouvrages, chez Stock, Flammarion et au Masque. Voilà pour une brève présentation. Cet album ne manque pas de punch, d'action et de dynamisme. Difficile de s'ennuyer à sa lecture. Surtout que le seul nom de Mesrine est rempli de mystère. Mystère sur le personne, sa vie son œuvre et surtout sa mort qui n'est pas abordée ici. Non, ici on se focalise sur son évasion de la prison de la santé. L'univers carcéral pourtant partout omniprésent ne devient pas trop oppressant comme on aurait pu l'imaginer. Non, ici, même le QHS semble sympathique. Peut être l'ambiance qui fut tellement décriée ne ressort-elle pas assez ici. Le dessin pour sa part, est agréable. Sans être fantastique, le dessin est dynamique, les cadrages sympathiques, la mise en page plutôt bien vu. Seul le trait un peu gauche demanderait à progresser. Lounis Chabane a déjà montré que ce style n'était pas immuable puisqu'il a par exemple réalise Golden Cup dans un style beaucoup plus dépouillé et manganisé. Ici, son trait s'est voulu plus réel, plus mature et finalement, cela colle bien à cette BD et à ce personnage. Une bonne BD pour ceux qui désirent découvrir comment Mesrine est devenu Mesrine.
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