Lulu Femme Nue
Angoulême 2009 : album essentiel. A quarante ans, Lulu abandonne tout, enfants et mari.
Angoulême : récapitulatif des séries primées BDs adaptées en film Crise de la quarantaine Davodeau Femmes d'aujourd'hui Nouveau Futuropolis
Lulu, mère de famille de quarante ans, sans histoire, a disparu depuis plus de deux semaines, abandonnant mari et enfants à ses amis désemparés. L’un d’eux, Xavier, a retrouvé sa trace. En une nuit, il entreprend de raconter aux autres ce qu’a vécu Lulu pendant cet étrange voyage : Lulu a quitté sa vie normale en sortant d’un énième entretien d’embauche. Elle n’avait rien prémédité. Ça s’est passé très simplement. Elle est partie avec une femme dont elle ne connaissait rien, et s’est octroyé quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, Lulu rencontre de drôles de gens, qui sont, d’une façon ou d’une autre, eux aussi au bord du monde. Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l’expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 06 Novembre 2008 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Le gros problème avec BDthèque, c’est que tu ne postes pas que des avis, tu consultes aussi les avis de tes pairs et forcément ta liste des albums à acheter devient vite monumentale (à date je dois avoir 48 albums à me procurer au plus vite !). Cet album d’Etienne Davodeau en faisait partie. Quelle claque les amis. C’est juste merveilleusement bien. Et pourtant, j’avoue ne pas avoir accroché plus que ça en visionnant le film de Solveig Anspach avec notamment Karin Viard dans le rôle de Lulu, une quarantenaire éteinte qui sur un coup de tête décide de faire une pause dans son quotidien loin de ses proches. L’approche est douce et sensible. Pas de jugement pour cette femme qui l’espace de quelques jours s’évade de son ordinaire morne et insipide. Beaucoup de bienveillance de la part d’Etienne Davodeau pour cette femme qui prend sa vie en main en prenant le large ! Nous suivons donc son errance rédemptrice sur la côte atlantique. Je subodore que nous sommes entre les Sables d’Olonne et St Gille Croix de vie. Je crois avoir reconnu quelques paysages familiers. Je me suis laissé porter même si le rythme est lent. Que c’est bon cette escapade sous le signe de la liberté retrouvée loin de son connard de mari qui ne la regarde plus depuis trop longtemps. Cette errance va la rendre lumineuse. Le dessin est délicat et suave. Une tuerie. Mais nous sommes habitués avec cet auteur. Quelle note ? A la lecture de Lulu, c’est un énorme 4 étoiles. Mais là je vais rajouter une étoile supplémentaire. En effet Futuropolis vient de sortir l’intégral en format souple pour … 10,90 euros ! Chapeau bas à l’éditeur pour ce prix canon. Mon coup de cœur de la rentrée.
Suite à un échec, Lulu a envie de liberté et plaque tout, mari, enfants et amis pour s'échapper quelques temps de son quotidien et vivre de nouvelles aventures, faire de nouvelles rencontres. Une histoire toute simple mais tellement bien racontée par Davodeau que les deux volumes se lisent d'une traite. Je me suis de suite attachée à Lulu et à son besoin de liberté. Davodeau sait de manière efficace garder le suspense jusqu'au bout (à qui est destinée cette veillée funèbre, où est Lulu au moment où ses amis racontent son histoire ?). J'ai trouvé le dessin beaucoup plus agréable que dans ses précédents albums, peut-être grâce aux couleurs pastel utilisées, le tout dans les tons bleus et orangés. J'ai hésité entre le "Franchement bien" et le "Culte!" pour finalement garder "Franchement bien" avec coup de coeur. C'est par "Lulu femme nue" que j'ai abordé l'univers de Davodeau et je ne suis pas prête de le quitter !
Argggh !!! Comment ça, ils n'ont édité que le premier tome ! Bien sûr qu'on en redemande et qu'on veut savoir comment Lulu retrouve goût à la vie, le droit au bonheur, et ne serait-ce qu'un sourire sur son visage. Une nouvelle fois Etienne Davodeau réussit le pari de nous embarquer dans une histoire empreinte de prime abord de banalité, mais qui se teinte progressivement d'universalité. Et c'est sa force à Davodeau ! Partir de l'hyperréalisme, de notre quotidien, pour poser le doigt et un regard d'une pertinence et d'une force rare. On est heureux pour elle, on la comprend Lulu, et ce soudain bain de jouvence qui la transcende et la fulgure nous éclate au visage ! Le trait de Davodeau est toujours aussi léger et efficace, et se complète parfaitement avec sa colorisation aquarellée. Bref, tout se tient ! Reste qu'il nous faudra attendre pour connaître la suite de cette reconquête du bonheur que nous propose Davodeau ! Après lecture du second tome : [SPOILER INSIDE] Voilà : la réponse est tombée, et comme je l'avais pressenti, Lulu est bien vivante, prête à reconstruire autre chose avec les nouvelles pièces de son puzzle. Davodeau avait bien intelligemment maintenu le suspens, même si j'avais senti le vent venir. Je me suis juste planté sur le mort j'avais imaginé quelqu'un d'autre... Mais cela n'a pas d'importance. Au final Davodeau concrétise avec talent un très joli diptyque sur la nature humaine qui pourrait prendre racine dans le quotidien de tout un chacun. La richesse de son récit tient dans sa force évocatrice et l'aisance avec laquelle on s'y projette. Bravo !
Fantastique diptyque que ce Lulu femme nue ! Comme souvent avec Etienne Davodeau, tout démarre d’une réaction décalée face à une situation quotidienne. Ici, Lulu, personnage central du récit, décide de tout plaquer après un échec lors d’un entretien d’embauche. Adieu mari, enfants, confort et sécurité, bonjour l’aventure. Cette errance nous sera contée par son entourage, réuni pour une raison qui ne s’éclairera qu’au fil du récit. Cette narration est, tour à tour, simple, humaine, intrigante, émouvante, drôle, touchante. Davodeau joue constamment sur le fil du rasoir, son récit peut à tout instant verser dans le grotesque, dans le caricatural et, pourtant, jamais ce n’est le cas. Non, simplement, je suis touché par ses personnages aussi improbables que proches de moi, aussi décalés qu’anodins. Cette écriture très fine, tant dans l’art de dresser des portraits que dans celui de distiller un suspense, est l’atout principal du récit. Pour une fois, le dessin n’est pas en reste ! D’habitude, l’artiste se contente d’illustrer ses récits, mais, depuis Chute de Vélo, Davodeau a réussi à imposer son style dépouillé et à lui insuffler un charme réel qui tient dans l’adéquation entre la simplicité du trait et l’humanité des histoires. La colorisation pastel enrobe l’objet d’une nouvelle couche de douceur. Finalement, mon seul problème est de savoir si je vais accorder un 4 ou un 5 à cette œuvre. Franchement bien, cette bande dessinée l’est, assurément. A-t-elle le potentiel pour devenir culte ? Marquera t’elle l’histoire de la bande dessinée ? Je suis en tous les cas convaincu qu’elle marquera une étape importante dans la carrière d’Etienne Davodeau … et comme je considère Davodeau comme l’une des personnalités les plus intéressantes de la bande dessinée actuelle, je tranche définitivement pour le « culte ».
Après la lecture du premier tome. Encore une merveille cette nouvelle production de MR Davodeau. Je n'ai mis qu'un 4/5 car j'attends la confirmation dans le tome 2. Ce qui frappe le plus dans cette BD, c'est le côté humain de ce scénario. Il est fluide, si bien que l'on s'étonne d'en arriver à la fin sans s'en rendre compte. La narration est exemplaire, les personnages sont attachants, le sujet est original et merveilleusement bien traité. Le dessin est toujours le même avec son charme et ses imperfections. Les couleurs sont douces et agréables. Cette nouvelle chronique sociale est difficile à résumer, car l'on se trouve pris entre deux feux : si la fuite de Lulu est difficile à accepter au regard des enfants principalement, on ne peut pas la juger. J'ai hâte de connaître la suite qui risque d'avoir sa part de drames.
J'ai trébuché dans cette bd et après quelques pages de lecture je suis tombée dedans pour n'en sortir qu'à la fin, totalement bouleversée. Lulu soudainement décide de partir sans but, poussée par une force inexplicable elle suit une route invisible qui la mènera tout droit dans un monde où elle trouvera enfin un peu de paix intérieure. Ses amis et ses proches nous racontent son histoire avec beaucoup d'humour et de sincérité sur le ton doux des gens qui savent aimer. Ce sont des rencontres inattendues, des instants magiques et de grands moments de bonheur que vivent nos personnages, mais une subtile souffrance s'installe doucement au fil des pages, une grande tristesse prend le pas, on ne sait plus si l'on doit rire ou pleurer, partagés entre ces deux émotions on se laisse finalement porter par une exquise mélancolie. Bizarrement on n'a pas l'impression de faire partie de l'histoire, on la regarde plutôt, on l'observe et on attend… Un peu comme si on la regardait au travers des yeux de cette femme, qui contemple d'un regard plein de tendresse ce que fut la fin de sa vie. L'esprit de Lulu plane sur l'histoire, vaporeuse mais pas encore disparue. Le dessin est joli et apaisant, les couleurs sont douces comme une caresse. Davodeau nous entraîne dans les méandres de l'âme humaine avec tact, amour et psychologie. Une œuvre pleine de justesse à lire absolument. Tome 2 Graphiquement aussi bon que le premier et tout aussi agréable à lire au niveau de l'histoire, malgré tout j'ai été bien moins touchée par ce qui arrive à Lulu dans ce second opus et surtout je m'attendais à une fin beaucoup plus tragique alors qu'on est juste face à un happy end assez banal. Difficile de toute façon d'être satisfaite avec un roman graphique où les évènements de la vie ont tous tendance à trop se ressembler. Une étoile de moins, mais cela reste une lecture à lire à l'occasion.
Comme le dit Etienne Davodeau lui-même, ce n'est pas un documentaire, mais dans une sorte de roman graphique au plus proche de la vérité. Impossible de différencier réellement ces deux facettes de l'auteur angevin, tant le traitement est proche, et le résultat toujours de qualité. Ici Davodeau nous permet de suivre Lulu, une quadra désoeuvrée qui décide de prendre un "congé" et finalement découvre la vie... 45 000 adultes disparaissent chaque année en France, certains volontairement comme notre Lulu. On peut donc parler de phénomène de société. Et notre sociologue préféré du 9ème art se penche sur le cas pour nous livrer une histoire très sensible, très bien écrite. Il n'y a aucun lieu de décrit (mis à part Angers, et la côte la plus proche, soit probablement l'Atlantique en Vendée ou dans le sud de la Loire-Atlantique), pour nous montrer la portée universelle de son histoire. "Lulu Femme Nue" a une portée symbolique pour Davodeau. Cet album a été réalisé 10 ans après Quelques jours avec un menteur, qui mettait en scène des trentenaires. Ici les protagonistes ont 10 ans de plus. Les personnages ne sont pas les mêmes, mais la parenté est évidente. L'histoire de Lulu aurait pu être racontée par la principale intéressée, mais Davodeau nous met dans la peau de Xavier, un de ses amis, qui la cherche et la trouve, et décide de l'observer dans cette parenthèse qu'elle s'est accordée. Il y a donc plusieurs niveaux de narration, surtout que le narrateur va changer dans le second volet de ce diptyque. Un ton différent pour ces deux phases donc... Le second et dernier tome continue sur le même ton, fait de sensibilité, de crédibilité, et surtout un sens du rythme remarquable, Davodeau entrecoupant son récit par des passages se passant sur la terrasse de Lulu, des pauses bienvenues pour ne pas perdre de vue que quelque chose de dramatique s'est passé peu avant. Et bien sûr, le style Davodeau réserve un retournement de situation presque magistral aux deux tiers de cette seconde partie. A noter d'ailleurs que Davodeau, consciemment ou pas, construit différemment son découpage selon la situation : narration du passé ou présent, gaufrier ou bandes plus larges. Bien sûr ce n'est pas une règle absolue, mais j'ai pu remarquer cette différenciation en particulier sur le second tome. Et bien sûr, des personnages sympathiques, pas de méchants, juste des gens ordinaires, qui ont une vie ordinaire, mais peuvent avoir envie, un jour, de la bousculer... Encore une fois cet auteur fait mouche. Un 4/5 bien mérité. Davodeau fait partie des grands.
Le Davodeau nouveau est arrivé. J'avoue avoir découvert assez récemment cet auteur complet, qui a fini par m'attendrir. Après l'excellent Un homme est mort et le fabuleux témoignage, Les Mauvaises gens, Étienne Davodeau nous revient avec cette chronique familiale, enfin presque, puisque l'héroïne, Lulu a décidé tout d'un coup de vivre en rupture de sa famille, de partir, bref de vivre sa vie... C'est autour d'un repas, sur une terrasse, que nous découvrons l'histoire de Lulu, à travers le témoignage de Xavier, un de ses meilleurs amis. Lulu, mère de trois enfants, mariée à un abruti a décidé de ne pas rentrer chez elle....et tout s'enchaîne. Une histoire poignante, souvent drôle (car j'ai beaucoup ri à la lecture de cet album) et qui ne vous laissera guère indifférent : Charles et ses deux frères sont irrésistibles et la scène du "restaurant" romantique au camping est à mourir de rire. La couverture peut nous faire plonger vers la mélancolie mais Davodeau s'en éloigne rapidement et nous offre un hymne, un hymne à la vie, et à la jouissance (carpe diem !). Encore une fois, Davodeau m'a littéralement bluffé avec cet album, avec un dessin assez épuré et un scénario béton. L'histoire étant prévu en deux volumes, je ne peux que saluer le travail des éditions Futuropolis qui depuis quelques mois nous livrent des bandes dessinées de très grande qualité.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site