L'Heure la plus sombre vient toujours avant l'aube
Lui est chauffeur routier. Une femme, des gosses. Elle, serveuse dans un restoroute. Seule, un fils en prison. Fatigués tous les deux. Par le manque d’amour, par les emmerdes qui tombent dru. Par la vie, pénible et sans horizon, terne et froide. Ils ne se connaissent pas vraiment, juste bonjour, bonsoir, quand Jean-Claude, de temps à autre, gare son bahut près du restoroute où s’étiole Nouria.
Bordeaux Nouvelle Aquitaine
Quand sa Majesté Salopard 1er, le patron de Nouria, s’est mis à la frapper, Jean-Claude n’a pas hésité un instant. Il s’est interposé, a balancé son poing dans la figure du connard, et a embarqué Nouria dans son camion. Jean-Claude, c’est pas le genre main au panier et tout ça, non, juste un homme gentil, un peu timide aussi. C’est pour ça que Nouria, méfiante quand même, parce qu’elle n’a jamais eu vraiment de chance avec les mecs, s’est laissée faire. Et ne sachant pas vraiment où aller, s’est laissée convaincre par Jean-Claude de passer une nuit ou deux dans une piaule appartenant à un copain, à Lormont, près de Bordeaux. Loin du restoroute. Et c’est là que leur vie va changer… pour le meilleur, et le moins bon, forcément. (texte : Futuropolis)
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Date de parution | 06 Novembre 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C'est avec un ressenti mitigé que je sors de cet album. D'un part Moynot a un réel talent pour composer avec la misère humaine et la noirceur des ambiances, mais j'ai d'autre part été gêné par d'autres aspects de son travail. Tout d'abord, au niveau de la narration : J'ai par moment trouvé ça très confus au point de me demander qui parlait de JC ou Nouria, un comble ! Obligé de me raccrocher à la conjugaison pour essayer de ne pas perdre le fil narratif. Et puis, j'ai été déçu par cette fin qui ramène tout le monde à sa petite banalité après avoir tout mis par terre. Parti pris évident, et j'aurai encore été plus déçu avec une happy end, mais là, cette fin tombe pour le coup un peu à plat et nous laisse sur notre faim. Heureusement, sorti de ces remarques j'ai énormément apprécié son travail graphique ainsi que les personnages qu'il pose. Sa colorisation est tout simplement somptueuse et pose littéralement l'ambiance nécessaire à son récit et renforce l'âpreté des personnages. Alors, équilibre précaire et semi réussite, si cette BD vaut le coup d'oeil et brille par son graphisme et l'ambiance qu'il impose, la narration ne m'a pas pleinement convaincu.
Une histoire très réaliste et très sombre basée sur le quotidien d'un camionneur et d'une serveuse, tous deux fatigués par la routine de la vie. Un événement va lier ces deux protagonistes qui se croisaient pourtant régulièrement. Tout d'abord frappé et touché par le réalisme de l'histoire, j'ai par la suite été légèrement déçu par la conclusion de l'histoire qui n'en est pas vraiment une d'ailleurs. Côté dessin, celui-ci contribue parfaitement à l'histoire et renforce cette impression de noirceur omniprésente. A ne pas lire lorsqu'on a le moral dans les chaussettes. Une bonne BD toutefois. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 7/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 6/10 NOTE GLOBALE : 13/20
J'appréhendais avant d'entamer cette lecture car je restais sur une mauvaise lecture avec une autre BD de Moynot : Pourquoi les baleines bleues viennent-elles s'échouer sur nos rivages ? Avec "L'Heure la plus sombre vient toujours avant l'aube", j'ai l'impression d'avoir changé d'auteur. Tout m'a plu dans ce one shot. Le dessin très réaliste aux couleurs très travaillées. Je pense par exemple aux teintes utilisées pour représenter l'arrivée de la pénombre le soir. Le scénario n'est pas en reste. Moynot parle d'un milieu particulier avec connaissance. Cette fiction a un contexte réel et des personnages travaillés. J'ai des connaissances dans le milieu des routiers, certaines de leurs anecdotes se retrouvent presque dans cette BD. Dans le cas présent, on a en fond de tâche une relation complexe entre une femme servant dans un resto routier et un chauffeur qui la sort d'une situation difficile. Mais celui-ci a déjà une vie et la met en péril. La suite est courue d'avance, mais cette obstination teintée de reconnaissance est le propre de chaque être humain qui peine à prendre du recul pour mieux gérer les situations. Ce récit est marquant et demande un minimum de compassion. Il s'agit d'un roman graphique dénué d'action mais intense au niveau des relations entre personnages. A nouveau un très bon Futuropolis.
Avec Moynot aux commandes, la noirceur est de rigueur. L’artiste aime les univers sombres et désespérés autant que désespérants. C’est une évidence qu’il faut être dans des dispositions particulières pour entamer la lecture d’une de ses œuvres (si vous êtes dépressif, au bord du suicide, évitez les ou assurez-vous que votre testament est bien rédigé). Personnellement, j’aime assez bien à l’occasion ce cocktail où misère humaine, amertume et cynisme se partagent le haut du verre. « L’heure la plus sombre » ne déroge pas à la règle. L’histoire de ce camionneur et de cette femme maltraitée (tout un programme) est triste à mourir, désespérante de médiocrité, de misérabilisme. Elle est chouette, quoi ! (Et puis, elle ne finit presque pas trop mal). Le dessin, lui, est tout simplement excellent. Moynot officie dans son style personnel, plutôt éloigné de ses adaptations de Nestor Burma, et bien plus proche de ses autres œuvres au noir (« Pendant que tu dors, mon amour », « Bonne Fête Maman ! »). Il flotte sur son dessin une odeur de cendres de cigarettes, de vapeurs de gasoil, mais il reste dans un style réaliste très bien maîtrisé. Par contre, et c’est plutôt rare avec cet auteur, nous avons droit à un album en couleurs. Mais, bon, ses couleurs sont bien dans le ton du sujet, tant elles suintent de tristesse. En résumé : voici une nouvelle œuvre de Moynot bien dans la lignée de ses romans les plus sombres. A réserver aux amateurs du genre (mais dans le genre en question, c’est vraiment pas mal). Attention ! Certaines scènes assez crues pourraient choquer un public non averti (tout en fascinant un adolescent boutonneux).
"Aux femmes qu'on veut sauver, et à celles qui se sauvent". C'est ce qu'indique l'auteur sur une page blanche avant de commencer son récit. On ne sait pas de qui est signé cette citation : vraisemblablement d'Emmanuel Moynot lui-même ! Cependant, elle résume à elle-seule toute l'histoire qu'il raconte. C'est un peu dommage de tout dévoiler... Un routier va sauver des griffes de son employeur une femme meurtrie par la vie (elle a un fils en prison). Il va la remettre à flot en sacrifiant sa propre femme et ses trois enfants. Et pour quel résultat ? A vous de le découvrir ! Les mots de la grand-mère résonnent encore à mes oreilles : "tu dois avoir le sens de tes responsabilités. Le boulot d'un homme, c'est d'assurer le bonheur de sa famille !"... Il y en a qui n'écoutent pas et qui n'en font qu'à leur tête. Il y a toujours un prix à payer. "On m'y reprendra plus" dit-il... Tout ceci a un gros côté moralisateur que le lecteur doit accepter. J'ai pas aimé la narration car tantôt, c'est le personnage de Nouria qui s'exprime, tantôt c'est celui de JC sans qu'on sache véritablement les distinguer. Il y a une erreur manifeste d'appréciation dans la mise en bulle. Cela m'a déstabilisé au point que j'ai cru au début que JC aimait les hommes. C'est franchement risible de se tromper à ce point. Au final, c'est une tranche de vie entre deux personnes qui n'étaient pas faites pour vivre ensemble. On va d'ailleurs s'en apercevoir très vite. Tout cela sonne vrai. On pourra apprécier ce côté authentique. Bon, je dois avouer que ce n'est pas une lecture très gaie. Le titre doit y être pour quelque chose...
Note 2,5. Encore une histoire d'amour ? Ou plutôt l'union de deux êtres mal dans leurs vies respectives et que le destin va unir et ce n'est pas forcément le genre de lecture qui m'attire particulièrement. Cependant l'histoire est bien traitée par Moynot, surtout dans cette alternance de scènes où l'on passe des pensées de Nouria à celles de Jean Pierre, c'est surtout cette partie assez intimiste qui m'a plu, d'autant plus que c'est raconté avec sincérité et les personnages se révèlent finalement assez attachants. Le graphisme est aussi très agréable, il met bien en valeur le récit. La déception est plutôt venue de la fin. Je m'attendais à une chute plus originale, plus violente peut-être, qui tout au moins me surprenne. Alors oui elle m'a surprise, mais de par sa banalité. Une bonne lecture, mais pas inoubliable.
Je ne sais pas quoi en penser de cette bd… Emmanuel Moynot nous propose un récit mettant en scène un homme, Jean-Claude, qui va devenir en quelque sorte l’ange gardien de Nouria en la « sauvant » des griffes d’un patron adultère. « L’heure la plus sombre vient toujours avant l’aube » nous conte d’un côté comment une vie plus heureuse qu’auparavant va apparaître pour Nouria, et d’un autre côté comment le destin de Jean-Pierre va devenir un peu plus difficile même si, apparemment, il redécouvrira la liberté… Depuis que j’ai terminé cette lecture, je n’arrête pas de me demander ce que l’auteur a voulu nous transmettre comme message. Il y a une chose qui m’est apparu commune chez ces deux êtres : le fait qu’ils n’ont pas vécu une vie conforme à leurs attentes. L’histoire ne m’a pas vraiment passionné, ni marqué… il faut dire que l’auteur n’a pas cherché à rendre vraiment émouvante son histoire : son propos est neutre ; de plus, les protagonistes ont l’air résigné, fatalistes, ils ne me sont jamais apparus charismatiques. Même si l’histoire est loin d’être banale, je trouve qu’il y manque une étincelle, des moments vraiment forts qui auraient pu faire chavirer mon cœur. Graphiquement, le coup de patte d’Emmanuel Moynot est assez personnel. Ce qui frappe avant tout en feuilletant sa bd, ce sont les palettes de couleurs utilisées : une teinte principale est utilisée selon les passages afin d’y apporter une ambiance (chaude dans les moments de tension, à dominante bleue ou verte lorsque des séquences malsaines apparaissent). Ce dessin m’est apparu assez plaisant à contempler, les décors sont suffisamment détaillés et les personnages sont faciles à identifier au premier coup d’œil. Quant à la narration, je n’ai pas de remarques particulières à y faire, les scènes s’enchainent sans heurt, l’histoire est facile à suivre. « L’heure la plus sombre vient toujours avant l’aube » est un vrai roman graphique, je veux dire par-là que le récit nous plonge dans le quotidien à la découverte de gens que l’on pourrait côtoyer régulièrement sans le savoir. Je doute que de nombreux lecteurs prennent beaucoup de plaisir à lire cette bd car elle ne comporte pas –à mon avis- de scènes réellement touchantes et de messages particuliers (du moins d’une façon directe) de la part de l’auteur. Bref, à mon goût, l’album se lit mais sans plus…
C'est un fait qu'en vieillissant, j'apprécie de plus en plus les romans graphiques, peut-être parce que certains d'entre eux me parlent de choses qui me tiennent à coeur. C'est le cas avec "l'Heure la plus sombre...", dont le titre vient d'une chanson de Bob Dylan. Une chanson qu'écoute régulièrement Jean-Claude sur son lecteur de CD, dans son bahut. Mais aussi le point de départ de toute l'histoire, puisque c'est à ce moment qu'il soustrait Nouria à son salopard d'employeur. La suite est une histoire entre deux êtres qui ne se sont croisés qu'à de rares reprises, et qui vont lier leur destin de façon indéfectible... ou pas. Moynot chronique donc l'ordinaire, la vie des petites gens, mais sans misérabilisme, s'attachant plus aux pensées de ses deux protagonistes, dans un chassé-croisé plutôt pas mal vu. Il les amène à proximité de Bordeaux, où il vit, dans la riante ville de Lormont (non je rigole, c'est une cité-dortoir chiante à mourir, croyez sur parole un local). Ca m'a plu. Mais ce qui m'a plu le plus, c'est la fin de l'histoire, une fin à laquelle on ne s'attendait pas forcément, mais qui pourtant devenait inévitable vue la tournure des (non-) évènements. Attention, c'est du roman graphique pur et dur, et ceux qui voudraient de l'action en seront pour leurs frais. Ceux qui recherchent des histoires simples, ordinaires, mais bien racontées, devraient apprécier.
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