Le Chant des sabres
Dans une Asie quelque peu « fantasmée », un vieux chef de clan entraîne ses hommes dans une chute inexorable…
Couleur de peau : bleu
Quelque part en Asie, une Asie quelque peu fantastique, un vieux mandarin Fu zhu-Ing devenu fou, plonge les siens dans une guerre sans retour et impitoyable. Mais ce dernier dispose d'un serviteur, aveugle et dévoué ou inversement dévoué et aveugle, Eo-Eyon, qui le protégera contre son fils malgré ces actes de folies. Entre toutes ces batailles, il y a Eo-Yon, dont l'amour qu’il porte à sa femme est étrange et fantastique. Cette folie et cet amour conduira ces personnages vers un seul endroit, celui de la mort.
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Date de parution | 26 Mai 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce chant des sabres m'a un peu coupé la voix. On n'a pas franchement envie d'entendre cette mélodie des têtes qui sont tranchées par le sabre dans un tourbillon de folie. C'est assez barbare sur un fond semi-poétique et onirique. En ce qui me concerne, je n'ai pas vraiment apprécié ce spectacle d'une violence inouïe. Par ailleurs, le dessin m'a semblé assez brouillon même si je reconnais qu'il y a une bonne exploitation de la couleur pour marquer des ambiances. Bref, je n'ai pas été envoûté par ce chant. Point de fascination.
Il est rare que je sois en accord avec le texte de la présentation éditeur. Mais pour le coup, celle ci me correspond à 100%... Quelque part dans une Chine d’autrefois, fantasmatique et peut-être bien rêvée, le vieux mandarin Fu Zhu-Ing règne sur un royaume en déliquescence. L’opium se déverse sans retenue sur le pays, la révolte des Taiping gronde et peut-être bien que Fu Zhu-Ing n’a plus toute sa tête. Son fils se dresse contre lui, malgré la présence aux côtés du mandarin de So-eyon, garde du corps fidèle… Magnifique d’invention, d’audace et de liberté, Le Chant des sabres est une manière de poème haletant en bande dessinée, en même temps qu’une cavalcade graphique d’une inventivité inouïe. Magnifique. J’aime les couleurs, j’aime le découpage, j’aime la simplicité du trait, le tranché du trait, la symbolique des couleurs (rouge : la folie et la colère ; gris : le calme, l’apaisement, l'ennui ; bleu : la lucidité…), les couleurs utilisées. J’aime la mise en page, j’aime le rythme alternant violence et calme, j’aime le style de la narration. Même les passages violents m'ont semblé se dérouler calmement, presque sereinement ; je n'ai pas ressenti de haine. J’aime l’esprit et l’ambiance étrange qui se dégage de chaque page ; le léger souffle de folie qui plane au dessus de chacun des personnages, So-Eyon, le garde du corps, Jiang la fiancée au pouvoir insensé, absurde et inquiétant qui finira par prendre racine au sens propre, le mandarin, Fu Zhu-Ing fou, simplement, décadent. J’aime le style graphique soigné, tourmenté, radicalement original, alternant entre un sorte de découpage/collage, de hachuré, de crayonné simple mais pour moi terriblement efficace. Beau. L'histoire est poétique, lyrique, fantastique, cruelle, belle. Entre rêve, folie et dure réalité. A la limite du conte. Les lieux et le temps ne sont d'ailleurs pas vraiment fixés, sûrement fantasmés, sûrement aménagés pour l'occasion... En fait j'ai du mal à parler de l'histoire, du scénario, tellement mes émotions, mes sens ont pris le dessus. C'est une expérience rare pour ma part. Puissant. Une BD OVNI sûrement, étrange à tous les coups. Elle ne plaira pas à tout le monde, j'en conviens. Mais je suis conquis par ce mariage entre scénario/narration et graphisme déroutant.
J'aurais plutôt classé cette bd dans le genre conte, car elle en a toutes les qualités : La poésie, le fantastique avec une femme-arbre, l'amour, la réflexion en fin d'ouvrage, - comprenez morale, mais je n'aime pas ce mot. Le Premier mouvement est assez déroutant, on est un peu perdu et on ne comprend pas trop où veut en venir Ozanam, mais tout s'éclaire au cours du Deuxième mouvement, ensuite on est littéralement happé par l'histoire jusqu'à la fin. Ce récit comporte une belle part de violence, retranscrite de façon très exagérée avec des corps mutilés souvent coupés en deux. L'atmosphère est stressante, la mort rode partout cherchant ses proies sans répit, parfois elle retient son couperet pour mieux l'abattre l'instant d'après. Un amour impalpable et vaporeux plane au-dessus de la guerre impitoyable que se font les personnages et apporte un peu de douceur à l'histoire. Une narration charmeuse accompagne le tout, lui donnant des airs de conte philosophique. C'est avant tout une bd d'ambiance, appuyée par un graphisme très particulier. Tout passe par un semblant de simplicité, mais ce n'est qu'un leurre car chaque case a été pensée et chaque élément trouve sa place avec précision. Les couleurs, sublimes et renversantes sont adaptées à chaque situation, le dessinateur en joue et en abuse pour mon plus grand plaisir. Une chose que j'aime chez Ozanam est qu'il sait trouver des dessinateurs originaux pour accompagner ses scénarios, il donne une chance à de nouveaux talents de se faire connaître. Il récidive ici avec Tentacle Eye, auteur à suivre de très près.
Perplexe... C'est dans cet état d'esprit que j'ai refermé ce très bel objet (couverture classe, format séduisant et pages de qualité, voilà pour la ligne éditoriale !) alors que, féru de films Wu Xian Pian chinois de la belle époque (c'est à dire grosso modo 1993-1994), je m'attendais à une histoire de combats, de trahison, d'amour et de féérie comme le début de la pourtant pas si mauvaise série Lotus de Jade mais c'est à une toute autre oeuvre que nous avons affaire ici. Dessins éclatés qui ne plairont pas au plus grand nombre, les humeurs et les saisons passent et changent du jaune sableux au rouge sang dans la plus grande confusion ! Car tout est confus et à la fois parfaitement structuré dans cette histoire de folie médiévale asiatique ! Le Roi manifeste un royaume perdu dont il ne contrôle que les chimères, son bourreau favori est dévoué à sa tache, lui même gérant l'étrange maladie de son amour, elle même libre comme l'air et le vent mais vouée à sa perte... Au milieu de tout cela, il y aura bien sur des complots car ici si on n'est pas fou, on devient mauvais et cupide. Raconté comme cela il n'y a guère grand chose à comprendre mais ce récit est surtout visuel et sensoriel, entrecoupé d'actes cruels insensés et sanglants... Au delà de ce constat reste une lecture pas forcément inoubliable mais pas non plus désagréable, mon principal reproche étant surtout que l'on a du mal à s'attacher aux personnages, leur folie étant un peu tout sauf communicative mais le livre reste un bel ouvrage à lire ne serait-ce qu'une fois tant les couleurs vives sont belles... Un peu plus de directions conductrices serait à envisager pour un prochain scénario. Malgré tout cela et pour la beauté de l'ensemble, j'en recommande son achat.
Mais que s'est-il passé ? Sur ce coup-là, je me suis senti complètement floué… Rien ne m'a plu, ni le scénario que j’ai trouvé tiré par les cheveux dans le genre tordu, ni les dessins qui ne m’ont pas permis, à maintes reprises, de correctement distinguer la scène qui m’était présentée. Non, décidément, ce genre d’album n’est pas fait pour moi. Je suis vraiment étonné qu’il ait pu plaire à ce point ; comme quoi, les gouts et les couleurs ne se discutent pas. Dans le même thème, j'ai apprécié La Légende des nuées écarlates, nettement plus clair et plus rythmé. Lecture conseillée ? Pourquoi pas, pour les plus vaillants d’entre vous. Achat conseillé ? Non, pas en ce qui me concerne…
Ce one shot est une des BD les plus originales que j'ai pu lire à ce jour. L'histoire est relativement complexe mais bien traitée pour que le lecteur ne se perde pas en chemin. Elle demande de l'attention et aussi de l'investissement car la lecture ne se fait pas au premier degré. Il faut suivre et comprendre les codes graphiques bien décrits par Sav dans l'avis précédent. Si le dessin ne m'a pas plu les premières pages, j'ai eu l'impression qu'il progressait au fil des pages pour devenir parfois sublimes sur certaines cases. La colorisation joue un rôle important dans ce récit et il faut reconnaître que le travail fourni est de qualité. Je conseillerai quand même de lire cette BD avant un éventuel achat, car je doute qu'elle plaise à tout le monde.
Étonnant, voici le terme adapté pour définir ce one-shot hors norme, entre conte médiéval Chinois et conte fantastique, que nous livrent ici Antoine Ozanam et Tentacle Eye. Ozanam s’amuse à découper cette histoire en cinq mouvements tous aussi différents et surprenants les uns que les autres. En effet, dès les premières pages, nous sommes balancés entre un monde de douceurs, de rêves et un univers de violence, de folie et de mort. Le scénariste parvient, avec peu de texte, à alterner entre ces deux mondes et à donner une identité à chacun d’entre eux, soit au ralenti, en posant le temps, pour des moments de rêve, soit par des actions rapides d'une violence extrême ou des textes rageurs. En quelques mots, le scénariste joue avec nos émotions comme le chat joue avec la souris. Il distille des moments de douceur entrecoupés de scènes violentes, comme s’il devait nous ramener à chaque fois à la réalité d'une époque médiévale. Le graphisme de Tentacle Eye sert admirablement bien ce conte poétique. L'album disposant de peu de texte, l'image de Tentacle Eye, épurée et soignée, suffit amplement à la compréhension de l'histoire. De plus, la couleur joue un rôle prépondérant dans ce one shot. Elle amplifie le récit suivant les actions ou les situations. On y trouve des grandes thématiques : rouges pour la violence (colère, bataille, combat...) ou bien avec des couleurs chaudes pour les moments de bonheur, mais aussi grises pour la solitude et le désespoir. On sent, par ces jeux de couleurs, l'implication du dessinateur à vouloir modifier l'ambiance des scènes et l'effet est garanti, du grand art.
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