Le Bloc

Note: 2/5
(2/5 pour 3 avis)

Dans une cité quelconque, l'histoire d'un deal à deux balles...


Banlieue Les petits éditeurs indépendants

Au coeur de leur quartier comme au football, Muss, Makan et Cédric évoluent en bloc. Mais Muss se laisse peu à peu entraîner par « les grands » dans des plans foireux. De trahisons en manipulations, le piège se referme sur lui et le bloc commence à se fissurer... Reste à savoir pour nos trois amis si leurs destins séparés valent plus que leurs destins groupés. Le bloc, c'est aussi les barres d'immeubles au pied desquelles les embrouilles prennent le pas sur les histoires d'amour. .

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Bloc © Sarbacane 2008
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 3 avis)
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23/11/2008 | Nijal
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Par Nijal
Note: 4/5

Le thème des "cités difficiles" n'est pas nouveau en bande-dessinée. Souvent abordé sous l'angle de la dérision (Les Banlieuzards), du misérabilisme (Le Sourire du clown) ou même de "la banlieue ce n'est pas ce que vous croyez", rares sont les auteurs à avoir pourtant tenté de décortiquer les relations entre ceux que l'imagerie populaire catalogue désormais sous le vocable péjoratif de "jeunes de banlieue". Pour ce faire, Alexis de Raphaelis recentre son histoire sur l'essentiel: unité de lieu (barres HLM), unité d'action, et unité de personnages (une douzaine environ). Les clivages générationnels sont censés mettre en relief l'aliénation qu'exerce peu à peu la "cité" sur les esprits et les coeurs: la joie de vivre innocente qu'ont encore les enfants s'oppose ainsi à la dureté et à la brutalité des "grands" de plus de vingt ans. Entre ces deux extrêmes, la situation de trois adolescents, entre amours contrariés et embrouilles minables, illustre parfaitement le paradigme de la "génération sacrifiée". Pourtant, c'est là tout l'intérêt de cette BD que de réussir à rendre attachants ces adolescents qui, malgré un horizon (linguistique, culturel,...) limité, ne sont pas encore devenus cyniques. Mais la conclusion sans concession enlève toute lueur d'espoir sur la capacité des protagonistes à résister dans un environnement dépourvu d'humanité. De fait, il est clair que la vision de l'auteur est sans doute trop sombre, trop dure, sur le quotidien des jeunes des cités. Le graphisme presque minimaliste, la colorisation sinistre, en rajoutent d'ailleurs, et participent à l'ambiance. Mais la sincérité de la démarche, ainsi que la crédibilité des dialogues, des situations, et de l'histoire en général, font de cet album une réussite, malgré une fin qui laisse quelque peu le lecteur sur sa faim.

23/11/2008 (modifier)