L'Institution
Binet: Sa vie, son oeuvre, racontées et dessinées par lui-même.
Autobiographie Ecole Fluide Glacial, le best-of Futurs immanquables Magazine Fluide Glacial One-shots, le best-of
Entré à six ans dans une institution religieuse, l'auteur y a passé neuf années, comme il l'écrit "… les plus importantes de ma vie. Ce sont elles qui m'ont façonné...". Et c'est une galerie de portraits cruels ou attendrissants : le petit Tanié et son oeil de verre, l'abbé Breuil, la soeur Marie-Louise qui sent très mauvais, les profs... "Tout ça est très con" dit à un moment le petit BINET. Une maîtrise parfaite dans le récit autobiographique (et néanmoins humoristique) en bande dessinée.
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Date de parution | Novembre 1981 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai relu cette BD des dizaines de fois, et pourtant encore maintenant elle me fait rire aux éclats. Voila bien un tour de force que j'admire. Il est rare de me faire rire si fort que je m'arrête, que je raconte des extraits aux gens ou même que je cherche à les retrouver pour me marrer à nouveau un bon coup. Et pourtant, ce n'est même pas le meilleur dans cette BD. Car au-delà de l'humour de Binet qui fait mouche presque à chaque coup, au-delà de son graphisme très typé mais qui fonctionne dans tout ce qu'il veut représenter, c'est l'histoire qui m'a aussi touché. Et qui du coup, renforce encore plus le rire. Binet nous parle de son enfance en pensionnat catholique et le moins que je puisse dire, c'est qu'on est dans une belle horreur. Entre le message d'arrivée par le curé, les premiers mots de ses camarades, les échanges verbaux ... C'est la cruauté de l'enfance, la rigueur de la religion et la candeur de la jeunesse. Je dis candeur, car Binet arrive sans trop savoir à quoi il s'expose, mais aussi la candeur du regard d'un enfant qui ne comprend pas exactement ce qu'il se passe. Leur professeur finissant par bouffer des craies ou la scène du baptême sont de bonnes illustrations de ces moments tendrement cruels. L'enfant ne comprend pas ce qui se joue, mais l'adulte qui le dessine si. Et ces scènes sont à la fois drôles et poignantes. Des passages sont émouvants par des petits riens, des détails. Et l'instant d'après on retourne dans la grosse poillade bien grasse. Binet joue finement sur l'ensemble et la fin est elle-aussi émouvante. Ce petit garçon que son père a oublié, tout seul dans un grand pensionnat vide. Il n'est pas difficile de deviner pourquoi Binet a fini sur cette image marquante. Il y a quelques années j'avais dit que cette BD était drôle, aujourd'hui je dirais qu'elle rentre dans mon petit panthéon de l'humour. Parce qu'entre les scènes tristes, on rigole d'autant plus fort qu'on a été ému. Ce mélange d'émotion est maniée d'une main de maitre tout du long et je continue à rire aux éclats en voyant les situations, les têtes, les idées. Des idées d'enfants qui jouent, qui sont bêtes, qui sont aussi victimes. Je pense sincèrement que c'est une des meilleures œuvres humoristiques que j'ai lues en bande-dessinée.
Un bon album de Binet dont le ton est vraiment glauque. C'est une autobiographie où Binet parle de son enfance dans un pensionnat catholique. On retrouve de l'humour noir et de la critique sociale comme c'est souvent le cas avec cet auteur, mais le fait que les situations soient arrivées dans la réalité donne un coté triste à l'album et même effrayant vu qu'il se passe des choses horribles dans ce pensionnat ! Et ce n'est pas juste les adultes qui abusent de leurs pouvoirs, les enfants peuvent être terribles aussi et ils vont même jusqu'à martyriser un prof ! C'est donc un album qui m'a fait rigoler, mais d'un rire jaune car au final ce qui se passe dans cet institution est triste et déplorable. Je suis bien content de n'avoir jamais mis mes pieds dans ce genre d'endroit.
On retrouve dans cet album un peu de la satire sociale habituelle des séries de Binet. Mais, contrairement à ce que j’attendais, ce n’est pas une critique au vitriol de l’Eglise et de ses « institutions ». C’est en fait que Binet s’est inspiré de sa propre histoire, et n’a pas cherché à charger la barque. Son expérience seule a suffi à nourrir cet album. Et il est franchement réussi ! C’est souvent drôle, on rit des « histoires », mais aussi du regard un peu ironique que Binet porte dessus. C’est drôle, mais aussi triste et poignant. En cela la fin, où Binet se retrouve seul alors que son père a oublié de venir voir le spectacle de fin d’année et de venir le chercher est dure, et signe le rejet de cette « éducation », que son père avait choisi pour lui, et que l’Eglise et certains de ses thuriféraires continuaient à proposer sans tenir compte de l’époque, qui n’était plus celle où cette vision du monde avait cours. Heureusement pour moi je n’ai pas eu à subir cet enfermement. Mais Binet a su avec cet album faire une critique de ce qu’il a subi sans tomber dans le pathos. C’est touchant, même si c’est aussi accablant. Un album triste et drôle donc, qui dessine la personnalité de Binet (et qui nous livre sans fard quelques moments forts de son enfance) et complète parfaitement l’autre pan de son œuvre, qui utilise des ficelles plus grosses pour critiquer les travers de notre société (voir Les Bidochon par exemple). A découvrir !
Une oeuvre touchante et très réaliste (et pour cause, puisqu'il s'agit de sa propre enfance), de Binet. J'ai pris plaisir à lire cet album, qui évoque des faits drôles, mais aussi des moments durs de la vie d'un petit garçon dans un pensionnat catholique. J'apprécie beaucoup ces récits qui constituent un véritable fragment d'histoire. On découvre ce que c'était que ce genre "d'institution" : les levers à l'aube, la toilette à l'eau froide, les cartables en cuir, plumiers, les cours rythmés par les prières, et les maîtres pas toujours très... chrétiens... Binet se livre dans cet album pour notre plus grand plaisir. (85)
Voici un album qui dévoile une face cachée d’un auteur qui m’est assez méconnu finalement ! Jusqu'à présent, je n’ai jamais vraiment accroché aux albums de Binet, principalement à cause de son humour qui m’indiffère ("les Bidochon" ou encore "Propos irresponsables"). "L’institution" se démarque des autres productions de l’auteur par son côté autobiographique. Il a choisi de raconter, sous forme d’épisodes, son enfance passée dans une institution religieuse. Le vécu de Binet transparaît bien dans les cases qu’il dessine et c’est sans doute ce qui rend cet album si touchant. Les pointes d’humour qui parsèment les planches donnent un côté un peu plus léger, voire ironique, à la vie en institution qui n’est clairement pas des plus enviables (supporter les railleries de ses petits camarades et se soumettre à l’autorité des religieux). Quant au dessin, il est caractéristique de l’auteur, inutile donc de le décrire. Juste préciser que je le trouve plein de sensibilité et qu’il convient plutôt bien au récit. Une belle découverte !
Un album qui m'a un peu surpris en première lecture : je m'attendais à tomber sur une BD d'humour dans la lignée de Monsieur le ministre et autres Propos Irresponsables. Et au lieu de ça, j'ai découvert une histoire autobiographique ou presque, noire, sérieuse, emplie pourtant d'humour noir et surtout très proche d'une critique acide de l'hypocrisie et de la sordide médiocrité des institutions religieuses telles que celles où Binet s'est retrouvé "enfermé". Les adultes y sont moches, méchants, pervers et égoïstes. Les gosses eux-mêmes sont des loups entre eux. Et tout concourt à représenter cette institution comme un monde affreux dont on ne peut que rêver de s'échapper. Ce côté sordide m'a fortement marqué, à tel point que je l'ai trouvé légèrement dérangeant. Pourtant d'un autre côté, l'humour de Binet est très présent. Tout est traité sur un ton caustique, montrant avec un humour noir les situations absurdes et brutales de vérité qu'il aurait vécu à l'époque. Mais personnellement, c'est le côté sordide qui a été le plus fort pour moi : je n'ai pas vraiment ri, ni en définitive apprécié la BD comme un agréable moment de lecture plein d'humour. Ce que j'en ai surtout retenu, c'est que SURTOUT PAS je n'enverrais mes enfants dans une institution de ce genre. Une Bd intéressante, forte, noire, emplie de la vérité et de l'humour de Binet mais qui ne m'a pas personnellement charmé.
L'album à l'humour le plus noir de Binet. Le dessin minimaliste sert bien ce recit "autobiographique" montrant le jeune Binet confronté à la rigidité et la dureté de l'institution, sorte de pensionat religieux lugubre. Je suis un inconditionnel des Bidochon et de l'humour de Binet, donc je ne suis pas vraiment objectif, mais je trouve cette BD très drole sous la couche de noirceur qui l'enveloppe. A lire, même si vous n'êtes pas à proprement parler un amateur du trait assez special de l'auteur.
Une partie de l'enfance de Binet, jeune potache dans une école privée Catholique, il démonte le signe obstentatoire avec humour, s'émeut d'une grande liberté, et aussi peut émouvoir dans son texte sur certain passage, une sorte de comédie-dramatique par rapport aux évènements qui l'entoure à l'époque. Des personnages attachants et drôles, des gags subtils de potache,cet album est très bien ficelé, n'a pas besoin de suite. Bravo à Binet pour cette oeuvre (plus ou moins connue)biographique ! Inoubliable ! à consommer sans modération !
Certes, ce n'est pas son album le plus connu; mais c'est, pour moi l' un des plus drôle sans aucun doute.L' univers enfantin qu'il décrit est des plus fascinant. Binet jette un regard nostalgique sur sa jeunesse et règle ses comptes avec ses années de pensionnat (dixit l'auteur). Il nous offre avec cette oeuvre autobiographique son habituel graphisme qui il est vrai ne plaira pas à tout le monde ( moi j'aime et c'est tant mieux ).Voilà, je conseille fortement cette bd même aux personnes réfractaires à binet.
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