Petite forêt

Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)

Ichiko habite le village de Komori situé dans le nord du Japon. Chaque chapitre nous présente une nouvelle recette utilisant ce qui pousse aux abords du village. Ichiko mêle à ses explications culinaires aux souvenirs de son enfance et surtout de sa mère qui a brusquement disparu un soir sans laisser de traces. Elle nous fait également part de certaines particularités liées au climat, à la vie japonaise.


Agriculture et élevage Bouffe et boisson Kodansha Seinen Tonkam

La vie au village est paisible, se déroule au rythme de la nature, sans heurts, sans stress. Elle est faite de petites joies simples, de partages avec les voisins et amis. Pas de haine, pas d'animosité entre les habitants ! Un ami d'Ichiko revient de la ville où il était parti travailler car là-bas "certains ne connaissent rien à la vie et prétendent tout savoir". Ichiko reconnaît qu'elle est revenue au village car elle n'osait pas se lancer ailleurs.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Février 2008
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Petite forêt © Tonkam 2008
Les notes
Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)
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07/12/2008 | Erik
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Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

C'est avec la sortie récente de l'intégrale qui regroupe les 2 tomes existants que je découvre cette série. J'avoue avoir été surpris par le graphisme et le récit que nous propose Daisuke Igarashi. La première impression qui m'est venue en attaquant cette lecture c'est de trouver le dessin brouillon. Mais rapidement, on se rend compte que derrière ce trait fébrile se révèle une représentation très réaliste mais éthérée du quotidien de notre protagoniste. Ichiko est une jeune femme revenue vivre dans son petit village d'enfance au nord du Japon. Dans cette contrée un peu sauvage, l'auto-suffisance est de mise et savoir cultiver, cuisiner et virez au rythme de son environnement une nécessité. C'est donc par touches successives que les chapitres qui s'enchaînent nous font découvrir de façon assez poétique mais aussi pragmatique le quotidien d'Ichiko. Le récit déroute de prime abord par la précision des descriptions, qu'il s'agisse des cultures ou des plats que cuisine Ichiko. Pas franchement au fait de ces traditions et du vocabulaire qui l'accompagne, certains chapitres restent un peu abscons. Pour autant, l'ambiance qui se dégage de ce récit est assez envoutant et pour peu qu'on persévère, on se laisse tranquillement embarquer dans cette tranche de vie singulière. Les amoureux de la culture japonaise devraient y trouver leur compte, les autres aussi en découvrant une facette du pays rarement mise en avant. A découvrir.

21/06/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Ce diptyque m'a passionné ! J'y ai trouvé plusieurs pôles d'intérêt, touché par sa pudeur, inspiré par sa démarche et soumis à réflexion par sa modernité. Bien sûr, on peut lui reprocher son caractère répétitif puisque la plupart des chapitres, en apparence, se limitent à nous expliquer une recette de cuisine asiatique dont beaucoup d'ingrédients nous sont inconnus. Pourtant, à chaque fois, et parfois du fait même de cette répétition, j'y ai trouvé un intérêt. Mais commençons par le début. Quand on ouvre ce livre, on découvre une jeune femme. Celle-ci nous présente des recettes directement inspirées par ce que lui offre son environnement immédiat. La majeure partie des ingrédients proviennent soit de sa propre production, soit de la cueillette. Nous expliquer ces recettes oblige l’héroïne à évoquer sa mère, mais toujours par la bande, avec beaucoup de retenue et de pudeur. On apprend ainsi que celle-ci est partie mais on ne sait ni où ni vraiment pourquoi, on découvre aussi que cette mère maitrisait ce mode de vie quasi autarcique et était elle-même fin cordon bleu. Quel intérêt trouver à ce scénario ? Le premier est l’histoire de cette jeune femme, pour qui retourner dans ce village et renouer avec ce mode de vie qu’elle semblait avoir fui signifiera surtout se donner le temps de la réflexion, se pencher sur ses envies réelles, sur ses aspirations, identifier ses faiblesses et ses défauts, pardonner aux autres mais aussi à soi-même et enfin ‘renaître’, prendre un nouveau départ. Tout en pudeur, toujours à demi-mots, cette étude de caractère est à mes yeux d’une grande justesse. Je suis admiratif devant certains chapitres dans lesquels finalement seul le dernier mot nous permet de comprendre la tristesse du personnage, sa détresse ou le chemin parcouru vers sa renaissance. Deuxième aspect du scénario qui m’aura passionné : ce mode de vie que l’on pourrait trouver arriéré mais qui me semble au contraire extrêmement moderne à l’heure où les questions climatiques se sont transformées en une réalité. Comment épargner la planète ? Comment vivre en harmonie avec la nature ? Comment s’en nourrir sans la détruire ? Les habitants de ce petit village du nord du Japon y parviennent bien mieux que nous, occidentaux pour qui manger une pomme consiste simplement à l’acheter dans un magasin sans se soucier de la saison ou de son mode de production. Et c’est là que les recettes proposées m’ont passionné. S’adapter aux produits disponibles, consacrer la majeure partie de son temps à cette quête de nourriture (agriculture, cueillette, transformation du produit), vivre au rythme de la nature, anticiper, respecter, comprendre… et surtout ne jamais gaspiller. Chaque recette est admirable dans le sens où elle permet à l’auteur de nous montrer le temps nécessaire, l’origine des produits, le travail derrière le produit fini, le savoir-faire transmis générations après générations, l’inventivité et la diversité des techniques de conservation, et la nécessité de connaître et de comprendre la nature pour vivre en accord avec elle. Quand pour pouvoir boire une bière, il faut d’abord la brasser, la probabilité de devenir alcoolique est bien moindre que lorsqu’il suffit de l’acheter au coin de la rue ! J’ai trouvé ce récit extrêmement moderne parce qu’il nous parle d’un demain possible, où circuler en voiture sera devenu un luxe, où acheminer de la nourriture d’un coin de la planète à un autre sera considéré comme absurde, où produire au moins en partie sa nourriture sera devenu une nécessité, où connaitre nos ressources et savoir les exploiter sera notre plus grande richesse (alors qu’à l’heure actuelle, plus d’un Européen sur deux ne sait pas différencier une carotte d’un panais, où rares sont les jeunes qui prennent de leur temps pour ramasser des noisettes, myrtilles, et autres richesses que la nature nous offre gratuitement (du moins si la récolte se fait dans le respect)). Ce diptyque a donc beaucoup parlé au paysan qui est en moi, au point de me pousser à sortir sous la pluie cueillir des mûres, parce que c’est maintenant que ça doit être fait, parce que la nature a raison et c’est à l’homme de s’adapter et non le contraire, parce que nous en sommes capables à condition d’accepter de nous y plier, d’y consacrer le temps nécessaire au moment où c’est nécessaire. Peut-être serai-je le seul à qui ce livre aura fait cet effet, peut-être ce livre a-t-il été spécialement écrit pour moi. En tous les cas, il m’a beaucoup parlé !

06/08/2023 (modifier)
Par Pasukare
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pasukare

J'hésite entre 2 et 3 pour cette petite série. Comme d'autres, je me suis de temps en temps ennuyée au fil des pages, car ce n'est qu'une succession de chapitres culinaires ou agricoles, sans réel scénario, mais en même temps, ça donne terriblement envie d'aller sur place pour tout goûter ou de tenter de se préparer soi-même un ou deux trucs (pour peu qu'on trouve les ingrédients nécessaires dans le coin). De plus, de temps à autre on apprend un ou deux trucs marrants et/ou insctructifs, comme la technique qui consiste à mettre des canards dans les rizières quand les plants sont assez hauts afin qu'ils mangent les mauvaises herbes et aèrent l'eau avec le mouvement de leurs pattes palmées (pauvres bêtes, à la fin de la saison ils sont tués, plumés et mangés... quelle ingratitude ;)). Ca donne un bon aperçu de ce que peut être la vie en quasi autarcie dans les montagnes : ça n'est pas de tout repos, vivre en harmonie avec la nature n'est pas à la portée de tout le monde... Je trouve que le dessin aurait quand même pu être plus soigné. Une petite série relativement sympathique même si un peu trop répétitive, et qui donne envie de se trouver un petit resto japonais traditionnel pour manger un bon okonomiyaki (Ro, tu dois pouvoir trouver ça sur Paris quand même...) ou de se prendre une boîte de mochis fourrés à la pâte de haricots rouges au Paristore du coin...

23/03/2012 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

C'est à regret que je donne une note inférieure à la moyenne à ce manga. Car en effet, il est plein de vraies qualités le rendant à même de plaire à un large public. Son dessin est beau et agréable. Son sujet est original et intéressant. J'ai été sincèrement intéressé par le quotidien rural du Nord du Japon qu'il nous présente, ses coutumes et sa cuisine. Et l'héroïne est suffisamment fouillée et attachante pour qu'on ait envie d'en savoir largement plus sur elle. Malheureusement, je me suis ennuyé au long de ces deux tomes. Car les passages qui m'intéressaient, les beaux décors campagnards, les moments de vie, les émotions de l'héroïne, sont allourdis par ce qui fait l'autre originalité de cet ouvrage : des recettes de cuisine ou de jardinage. Une recette par-ci par-là, ça aurait pu passer, mais là, cela remplit à peu près les deux tiers de chaque album. Que ce soit peu motivant est une chose, mais comme en plus il s'agit de présenter des plantes, des plats et ingrédients souvent typiquement japonais, aux noms et aux goûts inconnus, il ne ressortait strictement rien pour moi de ces pages que je me suis finalement mis par zapper. Si l'on vous dit "j'accomode toujours ma soupe de mochi avec du shoyû et du dashi", ça vous parle vous ? Ou si la chute d'une histoire, c'est d'apprendre qu'un plat particulier a l'odeur de l'okonomiyaki, ça réveille en vous une quelconque émotion ? Ben pas moi. Et même avec le lexique de fin d'album, ça ne m'a pas plus motivé à essayer de traduire mentalement ces recettes. Inversement, il est très possible que des lecteurs japonais ou adeptes de culture et de cuisine japonaises apprécient vraiment ce mélange de recettes sans doute intéressantes, de quotidien rural dépaysants et de sentiments complexes d'une jeune femme attachante. Mais moi, ce qui m'y intéressait a été trop gâché par ces nombreuses pages totalement absconses puisqu'usant de termes et de saveurs qui m'étaient et me sont toujours inconnus.

05/06/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Mon camarade Erik a su donner de bonnes raisons de lire "Petite forêt". En ce qui me concerne, et sans dénigrer les qualités qu'il a su évoquer, je dirai que je me suis assez vite ennuyé à cette lecture. Cet ennui vient principalement du fait que tout ce qui touche à la nourriture me saoûle copieusement, si vous me passez l'expression. Les émissions culinaires à la télévision sont celles que je zappe le plus rapidement, avec la télé-réalité et les différentes formes de karaoké... Alors bien sûr, Igarashi a du savoir-faire, il sait poser ses histoires, sa mise en scène est bonne, son dessin plaisant, et la façon dont il essaie de faire vivre ses historiettes ne manque pas d'imagination et d'authenticité... En plus il y a des bonus sur une bonne part des recettes, supplément éditorial toujours bienvenu. Mais en ce qui me concerne je fais un blocage, tout simplement.

13/07/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

On oscille avec cette lecture entre la vie intime d'une jeune femme au coeur encore meurtri par l'abandon de sa mère et l'absence du père et le livre de recettes pour gourmet. J'ai l'impression que la gastronomie est à la mode depuis un certain Le Gourmet solitaire de Jiro Tanaguchi. L'oenologie connaît également son heure de gloire entre Les Gouttes de Dieu et Sommelier. Bref, le manga se met à nous livrer tous les petits secrets de la gastronomie en revenant à la simplicité saine d'un monde rustique. La maman d'Ichiko lui avait dit jadis cette phrase que j'ai notamment retenue : "la cuisine est le miroir de ton âme. Fais attention... sinon tu vas te brûler !". Il ne s'agit pas de rater sa confiture ! Cette série va peut-être un peu plus loin que les bds que j'ai évoqué car elle réussie la symbiose entre la nature et la cuisine. Ainsi la confiture de goumi, la sauce Worcester, le riz aux noix ou les marrons glacés n'auront plus de secret pour vous. Je ne peux également m'empêcher de repenser au chef d'oeuvre animée des Studios Pixar qu'est Ratatouille car la démarche demeure la même. Chaque chapitre regorge d'anecdotes plaisantes qui sentent le vécu. On ne s'ennuie jamais dans cette lecture qui évite les pièges de la facilité. L'auteur cherche à faire partager avec les lecteurs les sensations de son héroïne qui prend plaisir à cuisiner les ingrédients de la forêt. On ressort de cette lecture avec un profond sentiment d'apaisement intérieur. Bien entendu, cela fera fuir tout ce qui voit d'un mauvais oeil ce courant bio voir naturaliste au symbolisme lourdement écologique. Pour les autres, c'est que du bonheur pour les papilles gustatives ! Tranches de vie campagnarde accompagnée de mets raffinés, petite forêt est un récit émouvant à savourer sans modération...

07/12/2008 (MAJ le 07/12/2008) (modifier)