Je mourrai pas gibier

Note: 3.76/5
(3.76/5 pour 29 avis)

« Je mourrai pas gibier » est l’adaptation bd du roman de Guillaume Guéraud.


Adaptations de romans en BD BD à offrir Les prix lecteurs BDTheque 2009 Mirages Petits villages perdus

Mortagne, c'est mille deux cent dix-neuf habitants. Mortagne, c'est du bois et de la vigne, les deux seules ressources qui alimentent les deux seules entreprises de la commune : Le Château Clément et la Scierie Listrac. Travailler pour Monsieur Clément revient à haïr ceux qui travaillent pour Monsieur Listrac, et inversement. La haine fouette les murs de Mortagne et c'est comme ça depuis toujours. Martial a préféré fuir ces querelles de clochers. Jusqu'à son geste sans retour...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Janvier 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Je mourrai pas gibier © Delcourt 2009
Les notes
Note: 3.76/5
(3.76/5 pour 29 avis)
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07/01/2009 | iannick
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Par gruizzli
Note: 4/5
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant la BD, mais j'ai accroché très vite à cette ambiance de villages perdus dans la France, ces villages de ceux d'en-bas, que j'ai pu découvrir à de maintes reprises dans mes voyages. Ces villages paumés qui ne sont pas reluisant, abritant "le sel de la terre" qui semble parfois être bien merdeux ... Bref, la BD m'a happé très vite autour du geste de ce jeune garçon, et nous entraine ensuite dans la résolution de tout ceci. Comment en est-on arrivé ici ? Et, bien que le lien se fasse assez naturellement entre l'idée et les fusillades en lycée, nous avons ici une veine très française : celle de la misère sociale de ces pauvres gens "qui sont nés quelque part", comme disait Brassens. Ici, ce sont des querelles de clocher, les brouilles entre ceux du bois et ceux de la vigne, la violence sociétale et les maladies du travail. Le récit brasse plusieurs choses dans sa critique, et j'ai aimé que l'apparition de l'élément déclencheur ne vienne qu'après une série d'autres considérations. Sur les riches, sur les pauvres, sur la vie dans ces villages, sur les caractères de chacun. Et j'ai eu des souvenirs en tête, en le lisant, revoyant certaines personnes que j'ai côtoyés, mais aussi certains lieux que j'ai traversé. La misère sociale est bien là, et si l'on pense qu'elle a disparu, c'est que l'on vit bien plus souvent en ville que dans ces campagnes. Tout cela pour dire que j'ai été porté par le récit et estomaqué par son déroulé. Il y a là une violence, très forte et impactante, mais qui s'est avant tout distillée sous plusieurs formes. D'une violence autorisée, toujours latente, à une explosion lorsque ce fut de trop. Une violence sans retour, crue, mais qui nous rappelle aussi combien ces petites violences "légitimes" sont pires. Une excellente BD, que je recommande. La lecture a été marquante, et je dois dire qu'elle a quelque chose qui passe dans le dessin, dans le texte, qui donne envie de découvrir la suite, jusqu'à cette fin brutale qui s'arrête lorsque plus rien d'important n'est à dire. Je voulais lire la BD depuis un long moment, et je ne regrette pas le moins du monde.

21/10/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
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3.5 Une bonne adaptation d'un roman que je n'ai jamais lu donc je ne peux pas faire de comparaison et je ne sais pas à quel point la bande dessinée est fidèle au roman original. Tout ce que je sais c'est que j'ai trouvé que c'est un très bon one-shot. Certes, le récit est cliché et m'a paru sans grande surprise (surtout qu'on sait dès le départ ce qui va arriver), mais cela ne m'a pas dérangé car il est prenant et bien mené. La psychologie du personnage principal est bien développée et l'auteur montre bien son évolution mentale qui va le mener à commettre son geste irréparable. Dommage que le récit s’arrête soudainement parce que j'aurais aimé voir ce qui se passe ensuite, mais peut-être que le but du roman était de s’arrêter ici pour que les lecteurs jugent eux-mêmes si le geste du héros était le bon ou non. Contrairement à certains lecteurs, je n'ai eu aucun problème en ce qui concerne le dessin d'Alfred.

01/05/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Ben mon colon, voila une BD qui envoie du lourd comme on dit, j'avoue avoir ^pris une petite claque scénaristique. Je ne m'attarderais pas sur le dessin qui n'est pas ma tasse de thé, pourtant je le trouve bougrement efficace pour ce genre d'histoire avec ses personnages aux visages acérés. Un dessin tout en tension qui se laisse apprivoisé. Sur le fond que dire, de prime abord je suis plutôt d'accord avec la réaction du héros qui représente bien une certaine jeunesse provinciale qui ne peut noyer sa déprime que dans de glauques fêtes de village ou s'est à qui boira le plus et sera le plus lourdingue. Pour autant il ne faut bien sur pas excuser un tel geste, pour ma part c'est à regret que j'ai terminé ma lecture, j'aurais aimé voir le traitement de la "suite" qu'aurait pu proposer l'auteur. Plus que le récit d'un crime c'est une enquête sociologique que nous montre l'auteur et nous ne sommes pas loin de certains épisodes de l'excellente série "Strip Tease". Lorsque vous commencez la lecture plus rien ne peut vous la faire lâcher, sa monte en un crescendo glaçant qui vous donne envie de cracher à la face de ces terreurs de province qui s'ils ont des excuses ne sont pas pour autant excusables.

25/10/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je n’ai pas lu l’œuvre dont s’est inspiré Alfred et ne peux donc juger de son travail d’adaptation. Mais j’ai plutôt bien aimé cet album, qui voit un jeune homme commettre un véritable carnage le jour du mariage de son frère. L’album commence par l’après, le jeune homme n’émet aucun regret, et nous découvrons ensuite dans un long flash-back les raisons qui l’ont poussé à « péter les plombs ». Sans tout dévoiler de l’intrigue, ce jeune homme se transformant en ange exterminateur, trucidant ceux qui lui avaient fait subir humiliations, brimades – et qui s’en étaient pris au « pleu pleu » (simplet) du village, m’a fait penser au personnage incarné par Philippe Noiret dans le film « Coup de torchon » (et au roman dont il est tiré, l’excellent « 1275 âmes »). Pas de regret de la part du meurtrier donc, pas de jugement moral, d’explication non plus. Il devra pourtant répondre devant la société de ses actes (mais l’album ne traite pas cet aspect), contrairement aux monstres qu’il a dézingués : certaines violences « ordinaires », quotidiennes, perpétuées au vu et au su de tous, semblent être tolérées par la société. Martial a choisi d’être le justicier qui solde les comptes, dans cette Mortagne décrite comme une petite ville provinciale étouffante. J’ai donc bien aimé l’histoire. Enfin, plus que l’histoire, assez mince, son traitement, épuré, amoral. Par contre, je n’ai pas été trop emballé par le dessin. Un bon 3,5/5 qui vaut ses quatre étoiles. Album à découvrir.

04/02/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Les vacances arrivent et en vous rendant chez votre libraire favori, vous vous êtes rendu compte que le dernier numéro de « chasse et pêche » avait disparu des rayonnages. Qu’à cela ne tienne, vous êtes-vous dit, et, à la lecture du titre, vous vous êtes rabattu sur cet étrange album… Si vous comptiez vous détendre avec une petite lecture distrayante, vous venez de commettre une grosse bévue. Ce récit n’est en effet pas des plus joyeux. Il n’en est pas moins très prenant. Alfred adapte en effet avec brio un roman très sombre, aussi désespéré que désespérant, de Guillaume Guéraud. La trame est classique : on se retrouve au début de ce récit après le drame, le carnage, la boucherie. Ce qu’il s’est passé et pourquoi cela s’est passé nous sera raconté par l’auteur de l’ignominie. La gageure sera pour les auteurs de nous faire comprendre ses motivations pour entrer en empathie avec ce « chasseur qui ne veut pas devenir gibier ». Et ils y parviennent pleinement ! Le récit est prenant, le crescendo vers l’horreur est parfait, la narration est fluide, le découpage est extrêmement efficace. Et alors que la couverture me laissait craindre un dessin aux accents expérimentaux, le contenu s’est révélé aussi classique que limpide. Je sors de cette lecture conquis. Ce n’est certainement pas joyeux mais diantrement efficace ! Et si je ne met pas de coup de cœur, c'est parce qu'un coup de poing m'aurait semblé mieux adapté.

03/07/2014 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 4/5
L'avatar du posteur DamBDfan

Sympa !! L'histoire en elle-même n'est pas des plus originales mais toute sa force réside dans la psychologie du personnage principal et des différents événements qui vont le pousser à commettre un carnage. Le dessin peu paraître brouillon, vulgaire au premier abord mais finalement correspond bien au mal-être du "héros" et à l'ambiance campagnarde de ce One shot. Le scénario est clair, net, sans remplissage et procure un excellent moment de lecture. A découvrir.

17/07/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

Un récit poignant, passionnant, très bien raconté. C'est l'histoire du burn-out d'un jeune homme qui exècre son milieu d'origine au plus haut point. C'est tellement bien amené, notamment au niveau des sentiments du héros, qui est narrateur, que l'on se prend de compassion pour lui malgré les actes abjects qu'il peut commettre. Coté dessins, Le trait simple mais efficace d'Alfred sert parfaitement cette histoire, rendant la lecture très fluide et encore plus agréable. L'album est très vite lu, mais la qualité avec laquelle les sentiments sont transposés est loin de laisser indifférent. (132)

05/07/2012 (modifier)
Par Pasukare
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pasukare

Depuis la sortie de cette BD, mon envie de la lire était à peu près au niveau zéro tant j’étais rebutée par le dessin. L’occasion s’est présentée de l’emprunter à la bibliothèque et j’ai tenté le coup, je suis dans une période un peu plus tolérante de ce côté là… bah… c’est quand même très moche, et puis les couleurs ne rattrapent pas le trait, et réciproquement, je n’aime pas du tout ce style ! C’est dommage parce que côté histoire et narration c’est vraiment très bien, entre la gravité du sujet, le juste équilibre entre la voix off et le reste, la lucidité du héros et son irrésistible cheminement vers l’irrémédiable, on tient là quelque chose de vraiment bien senti et bien mis en scène. Mais vraiment, le côté graphique, je n’y arrive pas, je suis tout à fait d’accord qu’il faut un dessin adapté à la noirceur du sujet, mais là c’est trop ! J’aurais bien vu quelque chose en noir et blanc et de quand même un peu plus esthétique… 3/5 pour le sujet, 4/5 pour la narration, 1/5 pour le dessin : 2,5/5 au final pour un "pas mal sans plus".

02/06/2011 (modifier)
Par djé!
Note: 4/5

Je n'irai pas par quatre chemins, il s'agit là pour moi d'une très bonne découverte ! Alfred m'était totalement inconnu ainsi que le roman qu'il adapte. D'emblée la narration est prenante, même si le dessin paraît peu soigné (et d'ailleurs décevant à mon goût. D'un autre côté, il sert à rendre l'ambiance tendue et "sale"). Les couleurs ne m'ont pas entièrement conquis même si je reconnais que leur utilisation sur plusieurs pages permet de donner un souffle supplémentaire à la lecture (alternance de différentes dominantes froides, neutres ou chaudes). C'est donc un scénario solide et une histoire bien noire et bien rythmée comme je les affectionne qui me font donner cette note de 4/5.

09/01/2011 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 3/5
L'avatar du posteur JAMES RED

Cette histoire adapte fidèlement le roman de Guillaume Guéraud. Alfred, grâce à un dessin coup de poing, plutôt "impressionniste", fait de traits relativement simples, décrit parfaitement ce drame se déroulant lors d'un repas familial qui tourne mal. Cela m'a rappelé le Pauvres zhéros de Baru : en moins bien cependant. Il y a aussi un peu du Elephant de Gus Van Sant, même si le réalisateur américain se contentait de décrire le comment sans jamais expliquer le pourquoi de Columbine. Alfred, grâce à son narrateur héros est lui parfaitement dans l'explicatif de ce terrifiant incident. La description de la France profonde dans ce qu'elle a de pire est très bien rendue. Mais au final, je crois bien que je ne relirai pas cet ouvrage car passé l'onde de choc, le livre ne restera pas dans mes annales.

14/12/2010 (modifier)