Les Phalanges de l'ordre noir

Note: 3.1/5
(3.1/5 pour 31 avis)

40 ans aprés la révolution espagnole la phalange de l'ordre noir refait son apparition. Ses adversaires de tout temps se réunissent à nouveau pour les combattre. Christin fait un portrait de ces personnes qui partent en guerre sans vraiment savoir pourquoi et qui défendent une idéologie qui n'est plus d'actualité ni comprise par tout le monde.


Enki Bilal La Guerre civile espagnole Pierre Christin Pilote Terrorisme

Une dépêche vient de tomber : "Le petit village (72 Hab) de Vièves, Aragon, a été totalement détruit et l'ensemble de ses habitants exécutés, le 11 janvier, vers 19h00... Une cassette envoyée à une radio madrilène revendique l'attentat... la déclaration est signée "Les phalanges de l'ordre noir"". Pritchard, journaliste à Londres, prend l'affaire en main. Aux vues de l'enthousiasme de la rédaction porté à cette histoire, il décide de reconstituer le groupe de la XVeme brigade internationale qui, 40 ans plus tôt, s'est déjà opposée à cette phalange. De Madrid à Paris en passant par Palerme, Munich, Amsterdam... notre vieille phalange anti-terroriste arrivera-t-elle à venir à bout de l'ordre noir ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1979
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Phalanges de l'ordre noir © Casterman 1979
Les notes
Note: 3.1/5
(3.1/5 pour 31 avis)
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18/04/2002 | Ottonegger
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Par Solo
Note: 3/5
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Voila un avis mitigé… Pas sur le dessin de Bilal en tout cas, qui continue de se bonifier et à être plus net. Pas sur la colorisation non plus, qui m’a plait bien. J’ai profité du voyage dans cette Europe de l’Ouest: Espagne, France, Italie, Pays-Bas… il y a de très beaux décors ruraux et urbains. La retranscription générale de l’époque ‘70 me permet de plonger facilement dans l’environnement. Le scénariste et le dessinateur mettent en avant l’absurdité de cette quête vengeresse menée par des sexagénaires gauchistes ayant combattus contre les franquistes, qu’ils recherchent et retrouvent pour un nouvel affrontement, 40 ans plus tard. Leur comportement et la mort donnée à certains proposent ici un ton plus comique que dans « Partie de chasse ». Si j’ose dire, car pour le reste il n’y a pas de quoi rire. Minés par leur existence, dans un monde qui avance sans eux, ils sont complètement indécis entre leur envie de vengeance et leur secrète volonté de tourner la page. J’ai eu du mal à parcourir l’intrigue, qui a trop de longueurs à mon goût, la course à l’homme dure tout le récit et n’a pas vraiment de rebondissements. Aussi, l’écriture est assez lourde et verbeuse. Les auteurs ont eu de la suite dans les idées, impossible de ne pas voir la passerelle reliant ce récit avec leur collaboration future, « Partie de chasse », dont j’identifie un peu les mêmes défauts. Ça reste digeste et je ne suis pas sans le relire, mais c’est de loin le récit qui m’a le moins plu de cette saga. Edit: je remarque qu’on retrouve ce personnage anonyme, qui ressemblé étrangement à celui que l’on croise dans la saga des « Légendes d’aujourd’hui ». Intriguant !

06/08/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Bilal et Christin ensemble, c'est une certaine façon de faire de la BD : des dessins qui ne font pas honneur aux personnages en les sublimant mais en les représentants tels qu'ils sont, des histoires alambiquées et faisant la part belle à la réflexion sur les idées et des considérations sur le monde européens du XXè siècle, en pleine mutation. Je ne suis pas un grand fan de Bilal, je dirais même que son style est assez éloigné de mes gouts en matière de BD. Son style de dessin très raide m'apparait souvent comme fade, et les traits de ses personnages ne sont pas toujours très clair à mes yeux. C'est un souci qui s'aggrave avec la multiplicité des personnages et les noms que je ne retiens pas forcément. Dans les différentes lectures que j'ai fait, je suis toujours un peu "accroché" par le dessin, même si je m'y fais. Niveau scénario de Christin, c'est dans le même esprit que les autres BD qu'ils ont fait ensemble, à mon gout : des considérations sur le siècle et le temps qui passe, sur la guerre, les idées des camps qui se sont affrontés face à un monde moderne et la vacuité de nombreux combats. J'aime bien cette idée (qui n'est pas sans me rappeler la chanson de Brassens "Les deux oncles") de se rendre compte que quarante ans après des atrocités commises au nom d'idées, celles-ci n'ont presque plus cours et les combats changés. Certes les extrêmes n'ont pas fini de faire des morts, mais il semblerait que l'intérêt de ces idées soit bien moindre aujourd'hui. Est-ce parce qu'on est moins politisé ou parce que les débats politiques ont changés, quoi qu'il en soit c'est assez triste de voir les carnages (celui décrit en Hollande me rappelle le bien réel d'Oslo et d'Utoya) qu'entrainent des idées qui ne semblent déjà plus avoir court. Là-dessus, j'ai l'impression que Christin raconte encore une fois, comme dans d'autres séries qu'il a fait, une certaine vision du monde qui a changé et laissé les combats d'antan de côté. Ces vieux qui se sentent en décalage avec les évènements actuels et mis en marge lors de leur combat qu'ils finissent quarante ans après, sont aussi une image de la façon dont l'Europe à évoluée. Le printemps de Prague, les néo-nazis allemands, les élites d'extrême-droite abritant les terroristes qui les arrange, la presse qui n'a plus cure des vieux croulants ... C'est un autre monde, dans lequel ces vieux semblent ne plus avoir leur place. Ils sont désuets, ils sont en décalage avec leurs contemporains, mais en même temps ils ne comprennent pas forcément non plus les nouveaux combats que l'on mène. La BD souffre de quelques défauts mineurs, notamment le fait que la balade en Europe est parfois facilité par quelques cordes scénaristiques, mais c'est une BD qui donne un regard presque désabusé et mélancolique sur le militantisme, comme une piqure de rappel que ce pourquoi nous nous battons aujourd'hui peut devenir obsolète demain. Décidément, je retrouve du Brassens dans cette BD : "Il arrive parfois qu'on meurt pour des idées n'ayant plus court le lendemain." En tout cas, si je ne suis pas certain de le relire immédiatement, je vais sans doute y repenser en écoutant un album de ce fameux chanteur pacifiste. "On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons Vous l'ami des Tommies, vous l'ami des Teutons Que, de vos vérités, vos contrevérités Tout le monde s'en fiche à l'unanimité"

03/06/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Tiens, c’est marrant, je pensais avoir avisé cet album depuis longtemps, avec les autres séries de Bilal ? Voilà donc un oubli aujourd’hui réparé. Après les trois albums de la série des « Légendes d’aujourd’hui », dans lesquelles ils mêlaient intrigue social et influences plus ou moins fantastiques dans diverses régions françaises, le duo Christin / Bilal s’est donc décidé à franchir les frontières – et même plusieurs, puisque cet album traverse, en long, en large et en travers une bonne partie de l’Europe de l’ouest. Les deux auteurs traiteront de l’Europe de l’est et ses démocraties populaires dans leur collaboration suivante (Partie de chasse). Une dizaine de vieillards, de diverses nationalités, rescapés des Brigades internationales et ayant « réussi » socialement depuis la guerre d’Espagne, se retrouvent quarante ans plus tard pour lutter contre un groupe terroriste, « Les phalanges de l’ordre noir » donc, réunissant lui d’anciens franquistes qu’ils avaient jadis combattus. L’histoire se laisse lire, même si c’est parfois un peu trop verbeux. Et si certaines situations paraissent improbables (ils ont de beaux restes ces anciens, rangés mais prêts à redevenir guérilleros !). Le final montre que Christin souhaitait mettre dos à dos toutes les formes de violence, qu’elles soient d’extrême droite ou d’extrême gauche, dans ces années de plomb que furent les années 1970. Là encore, comme pour les « Légendes d’aujourd’hui », l’actualité innerve l’intrigue (même si ici le fantastique est absent). Le dessin de Bilal – avec ses têtes de personnages très particulières, est bon, avec bien plus de couleurs que dans les trois albums précédents du duo. Il « explosera » l’année suivante avec « La foire aux immortels », premier tome de l’excellente trilogie Nikopol.

26/12/2016 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Sentiment un brin mitigé après une relecture de cette bande que je possède depuis sa sortie. Comme le dit McClure dans son avis, le discours de Bilal concernant la légitimité des actions actuelles de nos septuagénaires possède un petit aspect propagande avec lequel je ne peut être d'accord. Quoi qu'il en soit cela est sans doute du au fait que je ne connais pas assez cette période pourtant actuelle de l'histoire Italienne pour me prononcer. A mon sen s les choses doivent être plus complexes qu'il n'y parait, les choses ne peuvent être ni noires ni blanches. Au delà de cette importante réserve je doit reconnaitre un talent certain à E.Bilal pour nous conter son histoire, plus triste, plus pathétique qu'autre chose. Certes cette histoire comporte des passages un peu mous ou les différents protagonistes se lancent dans d'interminables diatribes idéologiques d'un autre temps se qui ralenti le récit. Celui ci est tout de même suffisamment fort pour que l'on aille jusqu'au bout comme ces "soldats" d'une autre guerre. Hormis la réserve que j’émettais en début d'avis cette histoire mérite le détour, pour voir le dessin de Bilal à ses débuts, (il a beaucoup épuré depuis!) et (re)découvrir une tranche de notre histoire récente.

29/03/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

En 1975, Bilal reprend avec La Croisière des Oubliés, le concept des Légendes d'aujourd'hui dans le journal Pilote que Christin avait initié avec Tardi en 1972 (Rumeurs sur le Rouergue). "Les Phalanges de l'ordre noir" en 1979 est le 4ème tome de cette série de one-shots que les auteurs vont hisser au sommet, et s'attaquent à un sujet graveleux et foncièrement politique, sur fond de guerre d'Espagne ; le discours est même engagé. Même si ce récit n'est pas le meilleur, à travers ces vieillards vengeurs qui 40 ans après veulent abattre d'anciens combattants franquistes, Christin livre une épopée cruelle et dérisoire qui sort la bande dessinée de sa formule classique basée sur la notion de héros et d'aventure, ouvrant ainsi le champ à une BD adulte dans ce qu'elle a de plus ardu, et prouvant qu'elle pouvait aborder des sujets sérieux. C'est une Bd au sujet fort et complexe, mais le scénario a tendance à se languir par endroits, d'où un manque de rythme entre un début qui démarre fort avec le massacre du village espagnol, et la fin qui est un vrai carnage. Certains passages sont même franchement ennuyeux avec des dialogues inutiles où les personnages se complaisent dans une nostalgie et une apologie de leurs actions. En gommant cet aspect, je trouve que le récit aurait pu se développer de façon moins molle. En même temps, c'est une réflexion sur l'engagement politique, les convictions profondes, le vieillissement, les illusions perdues... les héros sont fatigués voire pathétiques, de ce côté là, Christin a bien cerné ses personnages. Bilal, débarrassé d'un graphisme à la Moebius, assoit son style très pictural et très reconnaissable. Même si ce sujet ne fait pas partie des récits où je me sens à l'aise, je ne me vois pas l'acheter et le garder dans ma bibli, mais ça reste une solide lecture au ton grave, qu'il serait dommage d'ignorer.

09/02/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Un one-shot avec des bonnes et des mauvaises choses. Le point de départ de cette aventure est intéressant et j'étais vraiment emballé après la présentation des différents protagonistes. Malheureusement, mon intérêt pour l'histoire est devenu de plus en plus petit au fil des pages. L'album est trop long et si certains passages sont captivants, plusieurs sont aussi très ennuyeux et les péripéties sont répétitifs: les héros arrivent dans un pays, font deux-trois trucs et il s'en vont dans un autre pays parce que les méchants sont déjà partis. De plus, bien que la fin soit excellente, je la trouve aussi un peu trop prévisible. Ça se laisse lire, mais l'intrigue aurait pu être beaucoup mieux.

26/01/2011 (modifier)
L'avatar du posteur Steftheone

Une petite déception pour moi qui suis habituellement plutôt fan des œuvres de Bilal. Je ne m'appesantirai pas sur le dessin car le trait de Bilal est très personnel. On aime ou on n'aime pas. Moi j'aime beaucoup. La déception concerne essentiellement le scénario qui, comme l'ont souligné beaucoup de lecteurs, traine un peu trop en longueur et manque cruellement de rythme. L'idée de départ était pourtant originale et la réflexion sur le vieillissement intéressante mais l'ensemble manque de documentation et la psychologie des personnages n'est pas assez développée. Ce one-shot reste correct mais en deçà des autres ouvrages de cet auteur. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8/10 NOTE GLOBALE : 13/20

22/11/2010 (modifier)
Par jurin
Note: 3/5

L’idée de départ est originale, des septuagénaires (ou presque) abandonnent leurs vies paisibles pour défendre leurs idées de jeunesse. C’est d’autant plus remarquable qu’ils savent que c’est probablement le dernier combat. L’histoire est un peu longue et manque de dynamisme, je pense que l’auteur n’a pas assez développé le fonctionnement du groupuscule d’extrême droite, la psychologie et la motivation de ses membres, d’éventuelles connexions avec le pouvoir. Le chassé-croisé entre nos deux groupes est, à mon avis, mal exploité par l’auteur. Le dessin de E. Bilal est bon sans plus.

24/05/2010 (MAJ le 24/05/2010) (modifier)
Par Jugurtha
Note: 3/5

Le parti-pris de départ de Pierre Christin d'opposer des vieillards à leurs idéaux de jeunesse en poursuivant une lutte contre des ennemis qui ont eux aussi reprit du service, lui permet de mesurer la force des convictions, celle des motivations, le bilan de combats au fil du temps qui passe... Cette chasse à l'homme étant menée par des vétérans, le scénariste donne une forte part d'ironie à une intrigue documentée et complexe, qui connaît une fin particulièrement forte. L'intelligence du propos donne beaucoup d'épaisseur à ce récit prenant, mené activement par une fine équipe "d'ancêtres" qui valent le détour. Ici, même s'il fait preuve de rigueur dans ses reconstitutions, Bilal ne semble pas à l'aise dans les scènes d'action. Son style est tout de même dans sa meilleur période, travaillé et servant une intrigue aux nombreux changements de décors et d'ambiance. Un bel album aux préoccupations idéologiques et historiques passionnantes qui constitue une solide lecture.

26/05/2007 (modifier)

Les avis sont partagés sur cet album, et je le suis moi aussi. Encore une fois, politique et regrets sont au programme. A vrai dire, je n'accroche pas vraiment au dessin de Bilal de cette époque, et ce n'est vraiment qu'à partir de "Nikopol" que j'ai plongé. Cela n'aide donc pas à suivre un scénario pas accrocheur lui non plus. Mais finalement, au fil de l'album, ces septuagénaires belliqueux s'avèrent tous très fouillés et aux motivations très personnelles dans cette chasse au temps perdu. Une fin étonnante finit de convaincre, et au final, c'est un bon moment qui se termine. Je comprends qu'on puisse ne trouver aucun intérêt à cet album, mais il a quelque chose à dire, et je lui en ai laissé la chance. A vous de voir...

13/03/2004 (modifier)