Les Cadres

Lauzier est un auteur que j’aime assez. Je ne peux pas dire que je sois fan de son dessin, mais ça finit toujours par passer. Quant à la colorisation, sous « datée », elle est ici réduite au minimum. C’est souvent un très bon observateur du monde qui l’entoure, et il arrive généralement toujours à faire passer un ou des messages critiques sous couvert d’humour. Les cadras, les années Giscard, passés à sa moulinette, prennent une autre couleur. Il prend généralement le temps de planter le décor, d’y installer des personnages et de développer les relations qui les lient. Ici, ce ne sont que de simples gags, souvent en Noir et Blanc, rarement en couleur. Mais dessin et colorisation m’ont en tout cas donné ici l’impression d’avoir été « vite torchés », comme si ça avait pour but d’être publié dans un journal (même si à ma connaissance ce n’était pas le cas ?). Je suis moins convaincu par ces gags que par les histoires plus longues que Lauzier a pu produire. C’est ici inégal – certains me laissant de marbre. D’autres sont mieux réussis, me faisant sourire. Je lui reconnais aussi d’avoir placé – une nouvelle fois – quelques critiques : contre le machisme, contre le sexisme, contre la novlangue absconse des managers et autres sortis de grandes écoles, contre la déshumanisation introduite par la gestion informatique et statistique du « personnel » et de l’entreprise en général. Bref, à bien y regarder, pour des choses écrites à la fin des années 1970, on a là un Lauzier très moderne, et plutôt en avance sur bon nombre « d’observateurs » médiatiques. Note réelle 2,5/5.

09/12/2022 (modifier)

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J'aime beaucoup l'humour de Lauzier. C'est un humour qui peut paraître daté très 70's mais son œil perçant et son esprit décapant décèlent des problématiques sociétales qui ont mis des décennies à être comprises. "Moi, je suis sexiste ?!Moi ! Moi, qui est toujours été aux petits soins pour les adorables petites poulettes de mon service !!!" s'exclame le patron sexagénaire à sa secrétaire presque 35 ans avant "#Metoo". Cette série composée de dessins unitaires avec une phrase choc comporte du bon et du moins bon. Dans une ambiance très La Défense, c'est aussi la transition entre un monde de management très paternaliste et autoritaire mais avec le plein emploi et un monde où pointe la compétitivité à outrance et le chômage pour tous. On n'est pas dans la caricature du type "Fluide Glacial" qui bombarde au premier degré mais dans une critique, à mon avis aussi vive mais au deuxième degré. J'aime beaucoup la représentation des femmes chez Lauzier. Belles, sexy, distantes, elles ne sont pas dupes de la place (souvent de secrétaire-mannequin) que leur ont imposée les hommes. Leur heure viendra. C'est enfin le cas dans certains domaines (il y a autant de filles que de garçons à HEC ou en médecine). Puisse cela se généraliser dans tous les domaines (en BD ?) et dans le monde entier.

04/06/2022 (modifier)

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Dans les années 70 et même un peu début des années 80, Lauzier avait vraiment la cote, son humour féroce, souvent au vitriol, mais lucide et ironique servait à décrire avec talent les moeurs et coutumes d'une certaine classe aisée, et le plus souvent très parisienne. Je l'ai apprécié à l'époque, car c'était mordant et anticonformiste, et puis je m'en suis un peu lassé, et aujourd'hui, force est de reconnaitre que ses Bd ont vieilli ; ce recueil sur les cadres d'entreprise en est une preuve de plus, c'est très daté milieu des années 70 et début 80, même si certains gags peuvent encore se comprendre à notre époque. Le dessin de Lauzier, souvent expressif et vif me plait, mais cet humour déployé dans cet album n'est pas un humour qui me séduit vraiment, la plupart n'ont pas cette étincelle qui fait un bon dessin d'humour, ils manquent de saveur et ne sont pas percutants. En plus, ils visent une catégorie de personnages affairistes et arrivistes que je n'aime pas. D'autant plus que ce sont des gags en 1 seul dessin, sous forme de panel, pas une vraie Bd ; je n'en ai compté que 5 qui utilisent la forme séquentielle avec une chute finale, sur 60 pages c'est peu.. Au final, je n'ai pas ri, à peine souri, et je ne me rappelais même plus que j'avais cet album enfoui dans une caisse, je crois qu'on me l'avait donné, et je vais surement l'échanger dans ma bouquinerie sans regret...

31/07/2015 (modifier)

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En matière d'humour, Lauzier m'a bien fait rire avec Al Crane et un peu aussi avec Un certain malaise. Les Cadres reprend la structure de ce dernier album, étant un recueil d'histoires très courtes et de gags en une image. D'ailleurs, Les Cadres reprend purement et simplement 2 ou 3 dessins de Un certain malaise, mais pas les meilleurs. L'ambiance est très années 70 et cela transparait dans la majorité des gags. Certains s'en retrouvent du coup un peu démodé et ne fonctionnent plus vraiment de nos jours. Mais la majorité est encore d'actualité, heureusement. Malheureusement, je n'ai pas trouvé ça drôle. Beaucoup de gags tombent à plat ou sont sans saveur. En tout et pour tout, j'ai comptabilisé trois gags qui m'ont réellement fait rire (notamment celui sur l'organigramme "mobile de Calder" plutôt bien vu en période de réorganisation). Pour le reste, je me suis plutôt ennuyé.

16/01/2009 (modifier)

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