Justin Hiriart
Au Québec, des mariniers confrontés à la guerre Franco-Anglaise au 17ème siècle.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs espagnols Gomme ! Pays basque Québec Vieux gréements
L’estuaire du Saint-Laurent, 17ème siècle… Issus du Pays Basque, des marins y ont créé un comptoir commercial où ils vivent des revenus de la chasse à la baleine. Ils gèrent leur vie simplement, et en paix, avec les communautés indiennes établies autour d’eux. Parmi ces gens, on fait la connaissance de Justin Hiriart, un capitaine de bateau baleinier. Grand, cheveux noirs, fine barbe, courageux, l’homme est apprécié. Mais la guerre qui oppose la France à l’Angleterre va venir rompre la tranquillité des lieux. Pro français, Justin et ses hommes –dont ses principaux compagnons Martin et Xanti- vont combattre et mener la vie dure aux soldats anglais. Mais il n’y a pas qu’eux. Justin va également avoir affaire à un juge venu de Bayonne –le Seigneur de Lancre- une sorte de fou idéaliste qui pourchasse ses adversaires en essayant de convaincre qu’ils s’adonnent à la sorcellerie.
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Date de parution | Janvier 1984 |
Statut histoire | Série terminée 5 tomes parus |
Les avis
Un dessin très académique et peu enthousiasmant pour un scénario élémentaire. Néanmoins cette série est loin d'être à mésestimer. Des baleiniers Basques début XVIIème, La Nouvelle-France, des indiens Micmacs, Saint-Jean-de-Luz du temps de sa prospérité, De Lancre et sa chasse aux sorcières en Labour...voilà pour le décor. Pour le reste: une trame assez sommaire, quelques rebondissements (pas toujours très heureux) et une partie didactique non négligeable qui tient pour beaucoup à l'originalité du sujet. La mer et l'inconnu comme antidote au déplaisir ; la recette à fait ses preuves et demeure intemporelle.
Voici encore une de ces séries de qualité dont Glénat éditait quelques albums au début des années 80, avant de constituer ses collections ; toutes ces séries comme aussi Les dirigeables de l'Amazone, Le Solitaire, Les Pirates de l'Océan Indien ou Frédéric Joubert sont ensuite tombées dans un oubli injuste. Ici, ces 2 auteurs Basques espagnols ont su retracer avec un grand souci de vérité l'épopée de leurs ancêtres partis de Saint-Jean-de-Luz vers les côtes de la Nouvelle France pour la chasse à la baleine et le commerce avec certains peuples autochtones. Ils donnent aussi une nouvelle dimension aux séries historiques par la précision de leur documentation, qui n'était pourtant pas aussi facile qu'aujourd'hui, ils ont donc beaucoup de mérite. Le plaisir des grandes aventures maritimes, un souffle de Moby Dick réinventé, la richesse d'un début de XVIIème siècle qui va s'avérer florissant pour certains aventuriers de la trempe de Justin, ce capitaine baleinier, ainsi que la griserie des océans et la découverte de peuples indiens ou Esquimaux rendent cette série très intéressante ; il y souffle un vent d'air frais qui la rend très juste. Elle est servie en plus par un dessin précis, riche et coloré qui s'harmonise bien avec les scénarios de Gregorio Muro Harriet, qui récidivera en 1987 avec La Sueur du soleil, une autre Bd mettant en scène des Espagnols dans le Nouveau Monde. J'avais découvert cette bande en 1983 dans le mensuel Gomme, après qu'elle avait été publiée dès 1981 dans un journal basque, et elle m'avait immédiatement séduit ; 30 ans après, je l'ai relue il y a peu, et mon sentiment n'a pas changé, c'est vraiment de la belle aventure.
Cette série comporte cinq tomes indépendants, bien qu’il soit préférable de les lire dans l’ordre. Relativement oubliée, elle nous raconte l’histoire de ces chasseurs de baleine basques au 17eme siècle. Dans « le cœur en Islande » makio nous racontait le quotidien des ces femmes et enfants laissés sur la rive tandis que le mari/père partait en expédition pour de longs mois dans une entreprise périlleuse, vous aurez ici l’autre versant avec de la chasse à la baleine et une géographie plus diversifiée. Très documentée historiquement (quand on voit le nombre d’incohérences d’une majorité de sorties actuelles ancrées dans des périodes historiques, on se demande si l’information est vraiment plus facile d’accès aujourd’hui qu’il y a 30 ans…), les aventures de Justin Hiriard, capitaine de baleinier, nous emmène sur le continent amérindien, sur les terres gelées, au large de l’Espagne mais aussi en eau contrôlées par la marine anglaise. Le lecteur voyage donc beaucoup dans ces contrées encore vierges où l’aventure était possible et surtout dangereuse car imprévisible. Chaque tome nous raconte un péril sur mer. Si les premiers se concentrent sur des histoires de pêche, la suite du récit déborde sur des enjeux plus politiques voire même de la piraterie. A vrai dire la lecture des trois premiers tomes est un régal qui ne dure jamais assez longtemps pour le lecteur. Parfaitement construits, les récits rythmés donnent le mal de mer à un lecteur qui se prend soudain à sentir l’huile de baleine pendant sa lecture. Les deux derniers tomes, (en fait surtout le dernier) par leurs enjeux plus politiques me paraissent moins prenant, l’aventure y devient plus standard et les rebondissements plus conventionnels donnent une petite impression d’essoufflement. Chaque personnage trouve son équilibre dans un récit d’aventure. Les protagonistes souffrent, ne savent pas tout d’avance, se trompent… Bref ne sont pas des super héros à qui rien ne résiste. Evidemment ils ne dégagent pas une psychologie incroyablement riche et surprenante, le récit d’aventure se laisse découvrir pour le dépaysement et l’impression de voyage, pas pour des digressions sur le surmoi de héros ordinaires ! Graphiquement, le trait pourra rebuter ceux qui fuient les dessins des années 70-80. La ligne claire s’est effacée avec des personnages nettement plus riches en traits pour des expressions plus dynamiques. Les bateaux sublimes semblent vivre, qu’ils soient en piteux état ou en parfait été de naviguer. Les batailles ne donnent pas dans la sanguinolent, il n’y a guère que ces pauvres baleines pour voir du sang couler. Le message pré-écologiste de la série pourrait par ailleurs parfaitement convenir et être repris avec la vague actuelle, un lifting dans la colorisation un peu plus de bimbo et je ne doute pas que la série pourrait revivre une seconde jeunesse avec l’aide quelques méchants peu scrupuleux. (Soleil du boulot pour vous !) Au final, j’aime vraiment la série, les trois premiers tomes se dévorent, le 4eme se lit bien, seul le 5eme trouve quelques limites (facilités) scénaristiques vraiment notables. À lire pour se plonger dans un univers passionnant, à posséder pour que vos enfants puissent en profiter.
Drôle de série, cette histoire de baleinier. C’est hyper daté et en même temps hors du temps. J’ai bien aimé l’histoire de ce baleinier basque à qui il arrive toutes les aventures du monde et qui passe sa vie entre Saint Jean de Luze et les eaux du Canada. C’est un peu de l’histoire d’aventure à papa, simple et robuste. D’un point de vue dessin, la même remarque : on est dans un style franchement classique mais efficace. Avec les tomes avançant, on trouve certaines planches où il y a un vrai travail de mise en page mais ce n’est pas toujours très heureux et parfois un peu fouillis. C’est surtout très documenté aussi bien sur le côté historique, que chasse à la baleine ou encore marine. Moi, j’ai juste eu quelques scrupules à lire une bd qui fait la part belle aux chasseurs de baleines…
Tiens, L'Ymagier a le don de ressortir de derrière les fagots des petites séries qui ont bercé sinon mon enfance, au moins ma jeunesse. Après Le Grand fleuve, voici les aventures de Justin Hiriart, baleinier de son état et fier basque avant tout ! C'est un peu le même type d'oeuvr e: un héros "cap bourrut" et volontiers batailleur, une profession attachée à une époque, de beaux paysages, et un scénario un peu linéaire. Mais bon, je l'ai retrouvé à la bibliothèque récemment et je l'ai relu avec plaisir.
Une série espagnole. Ce n’est pas tous les jours. Et une bonne en plus. Natif du Pays Basque, le scénariste –sur base d’une très bonne documentation- m’a ici narré la véritable épopée que ses ancêtres ont vécue ; une vraie saga où le souci du détail historique le dispute avec des développements pleins d’action, et où un véritable suspense est entretenu au détour des pages. Qui plus est, l’ensemble est joliment « emballé » par un graphisme réaliste de bien belle tenue, net, lisible, où l’harmonie des tons employés enrichit vraiment le contenu des cases. Une bien belle série, originale de par son postulat et ses déclinaisons, d’abord parue dans un journal basque dès 1983. Une bonne idée de départ, une bonne documentation, une bonne histoire et un bon dessin : un ensemble harmonieux pour une série pas trop connue mais qui mérite vraiment de l’être.
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